31 juillet 2007

LE GROUPE J.M.S. : Notre petit caniche


Acquis sur le vide-grenier d'Avenay-Val d'Or le 8 juillet 2007
Réf : EMF 237 -- Edité par La Voix De Son Maître en France vers 1960
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Notre petit caniche -- Tout ça n'est rien quand on a la santé -/- Je fais ce que tu veux -- Nuages

Contrairement à d'autres années, je n'ai pas fait de trouvaille formidable sur le vide-grenier d'Avenay cette année. Heureusement, M. Beatnick avait eu la bonne idée de sortir un carton de 45 tours soldés à 50 centimes les 3, dont celui-ci, qui a appartenu dans le passé à Maryse Raconnat, est le seul un peu intéressant.
Apparemment, le Groupe J.M.S. est un ensemble vocal comprenant huit chanteuses et huit chanteurs, fondé et dirigé par le chef d'orchestre Jo Moutet. Ils ont sorti au moins trois 45 tours.
Ce disque est placé sous le signe de Bourvil et Pierrette Bruno. En effet, deux des chansons, Notre petit caniche et Je fais ce que tu veux, créditées à Robert Chabrier et Jo Moutet, ont été aussi publiées sur des disques où figure Bourvil, la première sur un 45 tours crédité prioritairement à Pierrette Bruno, la seconde sur un 45 tours de Bourvil. Bourvil et Pierrette Bruno ont eu de grands succès ensemble au début des années 60 (La bonne planque, Ah ! c'que t'es bête, Pour se parler d'amour, Aux quatre saisons...), et tout ce petit monde, Bourvil, Bruno Chabrier et Moutet, avec aussi Georges Guétary, avait connu un grand succès en 1958 avec l'opérette Pacifico. Ils se connaissaient bien, donc, et enregistraient pour le même label. Bourvil et le Groupe J.M.S. ont même collaboré au moins une fois ensemble, pour la chanson Le trou.
Je suis bien incapable de dire si les versions du groupe J.M.S. de ces deux chansons sont des versions originales ou des reprises.
Notre petit caniche est une niaiserie sans grand intérêt à propos d'un chien perdu. Par contre, j'ai tendu l'oreille dès la première écoute en entendant Je fais ce que tu veux. C'est un cha cha cha réjouissant (la version de Bourvil est d'ailleurs enregistrée avec Jerry Mengo), que Jacqueline Joubert a présenté à la télé à l'époque comme une leçon de sagesse conjugale (On peut voir les cinquante premières secondes de l'émission concernée gratuitement ici) :
J'aime la plage au soleil,
Toi la montagne en hiver,
Alors, bonheur sans pareil,
On va devant la télévision prendre l'air.
Je fais ce que tu veux, moi !
Tu fais ce que je veux, toi !
Car on sait ce que l'on veut, nous :
On veut être heureux tous les deux,
Oui tous les deux

Des deux autres titres, Tout ça n'est rien quand on a la santé est sans intérêt, par contre Nuages est une curiosité : une version chantée, et pas mal du tout, du célèbre thème de Django Reinhardt !

30 juillet 2007

BEST / ROUGH TRADE


Offert par Best / Rough Trade par correspondance en 1981
Réf : HS 88 -- Edité par Rough Trade en France en 1981 -- Interdite à la vente
Support : Cassette
13 titres

Rough Trade qui signe pour la première fois, avec Barclay, un contrat de distribution pour la France. Le magazine Best qui publie pour l'occasion un grand article sur le label avec un coupon à remplir pour recevoir une cassette de présentation du label. Voilà comment on entre en possession d'un tel petit bijou, mon introduction au monde musical de Rough Trade avec la compilation Wanna buy a bridge ?, achetée au même moment.
Le slogan, "Le quartier réservé de la musique", je n'ai jamais trop médité dessus, mais il est assez incompréhensible. Peut-être une glorification du ghetto indé avant l'heure ?
Cette cassette a plus de cohésion que la C81 du NME, car elle se concentre sur les artistes signés chez Rough Trade ou sur des labels très proches comme Postcard, alors que celle du NME comptait aussi des invités de marque comme les Buzzcocks, The Beat ou Ian Dury. Du coup, on a là une sélection presque parfaite, et si on devait aujourd'hui compiler un coffret Rough Trade avec un titre par groupe, c'est sûrement le titre présent ici qu'on serait amené à choisir : Sweetest girl pour Scritti Politti, Final day pour Young Marble Giants et This is love pour The Gist, Shouting out loud pour les Raincoats, Fanfare in the garden pour Essential Logic, Pretty pour Mark Beer, Blue boy pour Orange Juice, Milkmaid pour Red Crayola & the Art of Language, Work pour les Blue Orchids. Franchement, je conseille à quiconque ne connait pas ses groupes de se mettre en quête de ces titres en priorité.
Pour Strange fruit de Robert Wyatt on peut discuter, car je crois que je préfère encore l'autre face du 45 tours correspondant, At last I am free.
Les deux titres que j'aimais un peu moins sur cette cassette étaient ceux de The Fall (Fit and working again, extrait de Slates) et des Virgin Prunes (Twenty tens, leur premier single, le seul titre que j'ai eu besoin de réécouter pour me le remettre en tête), mais au bout d'un moment j'ai fini par bien apprécier The Fall, et à la réécoute aujourd'hui j'aime bien aussi celui des Virgin Prunes ! Je trouve que The Fall se serait très bien enchaîné avec les Blue Orchids (ici, ils ne sont pas sur la même face), mais ce n'est pas étonnant vu que les Blue Orchids sont sûrement le premier groupe formé par des ex-membres de The Fall ! (mais ça je ne l'ai appris que des années plus tard...).
Le choix du titre des Television Personalities est aussi excellent. Il s'agit de Magnificent dreams, la chanson qui m'a fait devenir fan du groupe ("Continue de faire tes rêves de magnificence, et si tu as besoin de quelqu'un pour te réconforter, je serai là, je serai toujours là pour toi"). Par erreur, la chanson est listée sous le titre Magnificent dreamer sur la jaquette. A moins que ça ne soit pas une erreur : après tout, il allait se passer de longs mois avant que la chanson ne sorte officiellement sur Mummy, you're not watching me et l'orthographe du titre a pu évoluer entre-temps, de la même façon que Lichstenstein painting sur cet album s'est appelé Lichstenstein girl sur le single des Gifted Children.

29 juillet 2007

BECK : Stereopathetic soul manure


Acquis probablement à La Clé de Sol à Reims en 1994
Réf : FLIP60 -- Edité par Flipside aux Etats-Unis en 1994
Support : CD 12 cm
24 titres

1994 aura vraiment été l'année Beck. Entre le tout début mars, quand j'ai lu une chronique de Loser dans le NME ou le Melody Maker qui faisait référence à Jonathan Richman, mais que j'ai décliné d'acheter le disque, alors qu'il était bien en vue dans tous les HMV et Virgin de la ville (je me suis rattrapé par la suite en achetant le CD anglais, l'américain et le 45 tours !!) et le 1er décembre, date où je l'ai vu en concert à la Salle de la Cité de Rennes dans le cadre des Transmusicales (bien, mais pas renversant, déjà trop de monde, déjà trop attendu), j'ai eu le temps d'acheter ses trois albums parus cette année-là sur trois labels différents, ainsi que plusieurs singles et de le mettre en une du tout premier numéro du fanzine Vivonzeureux!
C'était à craindre, les années suivantes n'ont pas été aussi bonnes ni aussi productives pour Beck. Ça a commencé dès 1995 quand, après avoir passé un an à se féliciter d'avoir signé avec Geffen un contrat qui lui permettait de sortir autant de disques qu'il le souhaitait sur des labels indépendants, il a repoussé indéfiniment la sortie annoncé de Static, un disque acoustique qui n'a finalement jamais vu le jour. Autant que je sache, aucun disque de Beck n'est d'ailleurs sorti sur un autre label que Geffen après 1994...
J'avais donc le choix pour sélectionner un disque de 1994 pour en parler ici. J'ai d'ailleurs hésité entre le CD américain de Loser, le mini-album 25 cm A Western harvest field moonlight, le 45 tours Steve threw up avec Heino sur la pochette et l'excellent album One foot in the grave avec Calvin Johnson mais très vite il m'a paru évident que Stereopathetic soul manure (Fumier de soul stéréopathétique ?) était le meilleur choix.
En effet, c'est ce disque, qui compile des enregistrements réalisés entre 1988 et 1993, qui couvre le mieux l'ensemble des facettes de la production musicale de Beck à ses débuts : des titres dans ce qu'on pourrait qualifier de pur style Beck (Thunder peel, Total soul future (Eat it), Puttin' it down), des morceaux bruitistes (Pink noise (Rock me Amadeus), Rollins power sauce, Tasergun), des excellents titres de country poignants, presque tristes (Rowboat, The spirit moves me, Modesto, tous enregistrés avec Leo LeBlanc à la pedal steel, un gars avec un sacré CV, qui a aussi accompagné Beck sur scène entre 1993 et 1995, l'année de son décès, notamment pour au moins une première partie de Johnny Cash), des conneries enregistrées au micro sur cassette (Dead wild cat), du folk (One foot in the grave, Crystal clear (beer), No money no honey, Today has been a fucked up day), des grosses blaques réussies (Ozzy), et même un truc qui réussit la synthèse de tout ça, Satan gave me a taco.
Malgré cette variété de qualité d'enregistrement et de styles, le disque se tient très bien et est réjouissant de bout en bout. Et surtout, on apprécie d'écouter ces gamins talentueux qui ne se prennent pas la tête, qui enregistrent ce qui leur fait plaisir - et surtout toutes les conneries qui leur passent par la tête - sans arrière-pensées, visiblement sans se préoccuper le moins du monde de show business.
Dommage que Beck n'ait pas toujours réussi à garder l'esprit aussi libre par la suite...

26 juillet 2007

THE TRIFFIDS : Save what you can


Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres le 22 juin 2007
Réf : TRIFFCD02P -- Edité par Domino en Angleterre en 2007 -- For promotional use only -- Not for sale
Support : CD 12 cm
Titres : Save what you can -- Save what you can (vidéo)

Voici encore un single de Domino qui n'a pas été commercialisé : seuls les médias et les professionnels l'ont reçu, dans le but de promouvoir la réédition par le label anglais du catalogue des Triffids, groupe australien des années 80 dont le succès, un peu comme pour les Go-Betweens, n'a jamais atteint le seuil critique qui leur aurait donné une stature mondialement reconnue.
Pas de musique inédite sur ce disque, juste un extrait de l'album Calenture, mais il est accompagné d'une vidéo réalisée spécialement pour l'occasion.
J'ai acheté Calenture au moment de sa sortie en 1987, et je dois avouer que Save what you can, le tout dernier titre de l'album, n'avait jamais particulièrement attiré mon attention. Mes préférés étaient Trick of the light et Bury me deep in love, sortis tous deux en single à l'époque. François Gorin dans Télérama a cité encore trois autres titres comme excellents, ce qui tend à prouver que Calenture, avec sa production très travaillée due à Gil Norton (avant qu'il ne travaille avec les Pixies), est un excellent album.
Save what you can est en tout cas une bonne chanson, avec un sens du tragique et une théâtralité assez caractériques des Triffids, mais suffisamment retenus pour qu'on ne tombe pas dans le grandiloquent.
La vidéo, réalisée par Braden King, est une bonne surprise. En lisant les crédits, j'avais tout de suite noté qu'il était question des "peintures multiples" de Steve Keene. Ça m'a aussitôt fait repenser à ce documentaire, Comme des petits pains (Fresh art daily), sur lequel j'avais zappé par hasard l'été dernier sur Arte. Je l'avais regardé jusqu'au bout et j'avais été captivé car, je ne sais pas pourquoi (je ne suis jamais allé à Tucson, mais j'ai vu des reportages, dont Drunken bees de Marianne Dissard) mais j'ai tout de suite pensé que les images sur lesquelles j'avais zappées avaient été tournées à l'Hotel Congress, haut lieu de Tucson. C'était effectivement le cas, et on a pu voir dans ce reportage des figures importantes de la scène tucsonnienne, notamment Al Perry, interviewé dans une maison en adobe du barrio dont il avait la garde en l'absence de son propriétaire musicien en tournée. M'est avis que ce propriétaire se prénommait John, Joey ou Howe !
Le propos du film était simple : intrigué par la peinture originale qui se trouvait dans sa chambre de l'Hotel Congress, et surtout par le fait que des peintures quasi-identiques se trouvaient dans toutes les chambres de l'hôtel, le narrateur se lançait dans une enquête, qui le menait, après pas mal de péripéties, de Tucson à New-York, dans l'atelier de Steve Keene, qui s'est fait une spécialité de produire à la chaîne des peintures multiples de petit format.
Apparemment, il a été inspiré par les pochettes de disques, reproduites à des milliers d'exemplaires et a volontairement décidé de se démarquer de la logique du marché de l'art (oeuvres uniques, donc chères) pour se rapprocher de celui des biens manufacturés (oeuvres en exemplaires multiples, prix fixe). Il vend donc, notamment via son site, ses peintures à un prix fixé d'avance en fonction de leur taille.
Sauf que, contrairement à des pochettes de disques, ses peintures, même si celles produites un jour donné se ressemblent toutes, sont quand même bien des exemplaires uniques originaux.
La vidéo des Triffids montre la création d'une de ces séries de peintures. L'image choisie pour la pochette du CD ne rend peut-être pas très bien justice, selon moi, aux peintures produites ce jour-là, mais je vous conseille fortement de visionner la vidéo, disponible sur le site de Steve Keene. Et en plus, vous aurez les Triffids en bande son !!

22 juillet 2007

JAH WOBBLE : V.I.E.P.


Acquis à La Clé de Sol à Châlons-sur-Marne probablement début 1981
Réf : VS 361-12 -- Edité par Virgin en Angleterre en 1980
Support : 33 tours 30 cm
7 titres

C'est bien sûr par P.I.L. que je suis venu à Jah Wobble. J'avais acheté son album Betrayal peu de temps après sa sortie, mais ensuite j'ai attendu les soles pour acheter, toujours en import, ce maxi (35 F. quand même) et encore plus tard je crois le maxi de la chanson Betrayal.
Si j'en crois le Punk diary de George Gimarc, qui généralement résume bien les infos publiées par la presse hebdomadaire anglaise de l'époque, les sessions qui ont donné ce disque de trente minutes étaient prévues au départ simplement pour une version single de la reprise du Blueberry Hill de Fats Domino qu'on trouvait sur l'album. Finalement, elles ont été très productives et ont donné ce truc hybride : plus qu'un maxi, pas vraiment un album, un mini-album donc.
C'est avec cette reprise, pas avec la version originale, que j'ai appris par coeur et chanté les paroles de Blueberry Hill ! Le ton et la technique vocale de Jah Wobble sont à un niveau qui me convient plutôt bien... Pour la structure de la chanson, c'est simple, Wobble a recyclé la ligne de basse qu'il avait utilisée pour The suit de PIL sur la Metal box. Autrement dit, comme la basse fait pour beaucoup Metal box, on a l'impression d'écouter The suit avec d'autres paroles (Not another sur Betrayal est carrément et tout simplement la version instrumentale du Another de PIL). On a droit aussi à une Computer version de Blueberry hill : comprenez une version instrumentale avec des bidouillages aux synthés ; les ordinateurs, il n'y a pas beaucoup de musiciens qui en avaient quand ce disque est sorti, avant même le premier PC d'IBM.
Etonnament, la boîte à rythmes est au premier plan et la basse reléguée très loin dans le mix pour I need you by my side, également accompagnée de sa version instrumentale. Avec ses paroles et son ton, Wobble s'y moque gentiment des chansons d'amour fou : "Oh baby, don't ever leave me, don't go away... I'm a real man... You make me as happy as a sad boy, I need you by my side everyday".
Sea-side special annonce un peu certaines productions de Wobble à venir : c'est une trop longue version instrumentale assez jazzy avec des touches de world music d'un titre de Betrayal, Today is the first day of the rest of my life, et c'est le titre que j'aime le moins du disque.
Je n'aime pas trop non plus Something profound, le seul des titres chantés à avoir droit à ses paroles imprimées au dos de la pochette.
J'ai par contre toujours beaucoup aimé Blood repression, un reggae à la Linton Kwesi Johnson ("The sky is red, blood is running through the gutters, this is a revolution time all over London"). Le chant sur ce morceau est loin d'être irréprochable, c'est peut-être pour ça qu'il s'agit de la seule des chansons de ce disque écartée des bonus de la réédition en CD de Betrayal en 1990. Elle est donc introuvable en CD, mais avec un peu de chance elle sera peut-être toujours disponible ici quand vous lirez ces lignes.
Ce n'est qu'en 1992 que j'ai enfin vu Jah Wobble en concert, pas dans des conditions idéales puisque c'était en festival, au Printemps de Bourges. Il avait fait pas mal de chemin depuis ses débuts en solo, avec de nombreux accompagnateurs et des arrangements plus léchés, mais c'était bien quand même.

21 juillet 2007

JON LANGFORD : Nashville radio


Acquis par correspondance chez Amazon en France en mai 2007
Réf : 1-891241-19-2 -- Edité par Verse Chorus Press aux Etats-Unis en 2006
Support : 144 p. 28 cm
8 titres
Support : CD 12 cm
18 titres

Comme je n'ai acheté aucun de leurs disques pendant des années, j'ai l'impression de ne pas avoir suivi de près la carrière de Jon Langford et de ses Mekons.
Pourtant, rétrospectivement, je me rends compte que sa musique m'accompagne quand même depuis bien longtemps : Même si j'ai mis longtemps à les apprécier, j'ai eu très tôt les premiers singles des Mekons sur une compilation de Fast Records ; J'ai par contre tout de suite apprécié les Delta 5, dont il était proche ; J'ai raté les concerts des Mekons (Alan McGee disait que sa scène leur était toujours ouverte) et des Three Johns à la Living Room, mais j'ai quand même vu ces deux groupes en concert une fois chacun : les Three Johns en 1984 avec Five Go Down To The Sea en première partie et les Mekons en 1985 à l'Hammersmith Clarendon avec Stitched-Back Foot Airman en première partie (J'étais à un mètre du guitariste Dick Taylor et je me disais que je n'avais jamais approché un (ex-) Rolling Stone de si près : il a joué de la basse avec eux avant Bill Wyman et a fondé ensuite les Pretty Things) ; Au fil des ans, j'ai acheté trois albums des Mekons, dont un en soldes cette semaine ; J'ai énormément apprécié la compilation Rudy's rockin' kiddie caravan qu'il a initiée ; J'ai plein d'autres disques sur lesquels il joue, ou dont il a composé des titres ou dessiné la pochette, des compilations Bloodshot Records, un disque de Barbara Manning, une compilation en soutien à Alejandro Escovedo, des albums de Sally Timms et Kelly Hogan, un disque de reprises de Johnny Cash, Misery loves company sorti sous le nom Jonboy Langford and the Pine Valley Cosmonauts...
Bref, c'est en parcourant ce livre Nashville radio que je me suis rendu compte à quel point je m'intéresse à Jon Langford depuis si longtemps ! J'ai eu connaissance de ce livre en en voyant une illustration dans un billet de blog (que je n'arrive pas à retrouver pour le lier !), et je me suis convaincu de l'acheter quand j'ai vu qu'il était accompagné d'un CD 18 titres.
Nashville radio est sous-titré Art, words, and music et c'est exactement ça qu'il propose. D'abord un grand nombre de reproductions d'oeuvres graphiques, souvent des gravures réalisées à partir de vieilles photos promo de chanteurs country, certaines ayant pour support des pierres tombales. Une des premières expos et l'une des chansons de Jon Langford s'intitulent The death of country music et ce titre aurait peut-être mieux convenu au livre aussi.
Les textes proposés, ce sont d'abord des paroles de chansons, mais aussi des récits et témoignages par Bill Friskics-Warren et Langford lui-même. On comprend notamment comment un diplômé d'école d'art membre d'un groupe punk de Leeds en Angleterre a fini par se retrouver vingt ans plus tard fer de lance d'un mouvement de "country insurgée" à Chicago aux Etats-Unis. On voit aussi les thèmes et les obsessions qui sont le fil rouge de ses chansons et de sa production graphique au fil des années.
Côté musique, c'est un CD acoustique qui nous est proposé, avec 18 titres représentatifs de tout le parcours de Jon Langford, des Mekons aux Waco Brothers en passant par les Three Johns. Mes préférés sont The death of country music, qui reprend en fait la musique de Them bones par les Waco brothers qu'on trouvait sur Rudy's rockin' kiddie caravan, The return of the golden guitarist, Insignificance, It's not enough, Nashville radio et Oh no, Hank.
Au bout du compte, voici un livre "musical" qui est bon résumé du parcours de Jon Langford et un point d'entrée parfait pour tous ceux qui souhaiteraient faire connaissance avec son univers artistique fascinant et attachant.

19 juillet 2007

EVEN COWGIRLS GET THE BLUES


Offert par Fargo Records par correspondance en juin 2007
Réf : FA0091 -- Edité par Fargo en France en 2007 -- Promotional advance copy -- Not for sale
Support : CD 12 cm
17 titres

Une compilation thématique (des filles dans un style folk-country) qui emprunte son titre à Même les cowgirls ont du vague à l'âme, le roman-fleuve hipppie des années 70 de Tom Robbins, avec en plus une cowgirl délurée en photo sur la pochette, ça donne envie d'en entendre plus.
Le roman de Tom Robbins, j'ai dû le lire en français et en anglais, mais c'était il y a plus de vingt ans. J'en garde donc un souvenir assez flou, celui de l'épopée forcément très décousue de l'auto-stoppeuse aux grands pouces Sissy Hawkshaw.
Le film avec Uma Thurman qui a été tiré du roman dans les années 90, je n'ai même pas cherché à le voir.
Et bien, malgré le titre et la pochette, les musiciennes présentes sur cette compilation - des artistes signées chez Fargo, des découvertes et quelques invitées de marque - ne sont pas, si on en croit cette sélection musicale, des Calamity Jane prêtes à tout dévaster sur leur passage, mais plutôt de sages cowgirls à guitare de bois jouant au coin du feu du même tonneau.
C'est d'ailleurs, paradoxalement, le principal reproche qu'on pourrait faire à cette compilation : sa trop grande unité de style et de ton. Prises isolément, la très grande majorité des chansons sont bonnes et agréables à écouter, mais sur la longueur d'un CD rempli à ras bord, cette série de chansons acoustiques et molles du genou finit par lasser, au point qu'on tend tout d'un coup l'oreille quand on finit par entendre un coup de batterie, du piano ou un son de guitare électrique.
Toutes ces cowgirls ne nous sont pas inconnues. Haley Bonar a sorti au moins un album sur le label d'Alan Sparhawk de Low et elle est invitée sur le dernier album d'Andrew Bird. Karen Peris et son groupe Innocence Mission, Jesse Sykes, Oh Susanna et Lauren Hoffman ont déjà sorti des albums par chez nous. Liz Durrett a commencé à se faire remarquer depuis quelques temps, avec ou sans son oncle Vic Chesnutt, et Emily Loizeau fut la première française à signer chez Fargo.
Mais il n'y pas que les chanteuses déjà "connues" qui se font remarquer sur ce disque, les trois premiers titres, signés Sera Cahoone, Alela Diane et Dawn Landes, qui vient de sortir son deuxième album chez Fargo, sont très bons.
Le titre de Pink Nasty, BTK blues, est l'un des rares au son électrique. On y remarque la présence de Will Oldham aux chœurs, qui lui rend ainsi la pareille car elle faisait aussi les chœurs sur un titre de son live Summer in the Southeast.
Laura Gibson est accompagnée et produite par Adam Selzer et les autres membres de Norfolk & Western. Sa voix est remarquable, comme celle de Liz Durrett et de la toujours excellente Karen Peris avec Innocence Mission.
Un de mes titres préférés du disque est celui d'Emily Loizeau, qui se fait tout de suite remarqué car c'est le piano qui domine, pas la guitare. Il s'agit d'une reprise de Make you feel my love, un titre de l'album Time out of mind de Dylan qui est en train de devenir l'un de ses classiques tardifs, puisqu'il a déjà fait l'objet de reprises par Garth Brooks, Billy Joel et Bryan Ferry !

15 juillet 2007

VISAGE : Visage


Acquis à La Clé de Sol à Châlons-sur-Marne fin 1980
Réf : 2490 157 -- Edité par Polydor en Angleterre en 1980
Support : 33 tours 30 cm
10 titres

Les nouveaux romantiques, ce n'est absolument pas mon truc ! Pourtant, ce disque, qui est l'un de ceux qui ont lancé le mouvement, je l'attendais de pied ferme depuis plusieurs mois et je l'ai acheté dès sa sortie. Pourquoi ? Parce que j'avais lu quelque part que des membres de Magazine et d'Ultravox! s'étaient réunis pour former cette sorte de "supergroupe", Visage.
Steve Strange, la figure centrale du groupe, je n'en avais jamais entendu parler, et il ne m'intéressait pas. Quand ce disque est sorti, Boy George n'avait pas encore fondé Culture Club. Duran Duran n'avait pas encore sorti son premier disque. Lenoir passait le premier single de Spandau Ballet, To cut a long story short, que j'avais acheté dans la foulée, et Vienna d'Ultravox n'était pas encore un tube.
Globalement, l'album est assez indigent. Même les titres que j'ai un peu écoutés, comme Blocks on blocks et Tar, le premier single du groupe, passent uniquement grâce aux divers ingrédients d'époque qui les composent : la basse de Barry Adamson de Magazine et des plans à la Simple Minds ou à la Ultravox. Ne serait-ce que par son titre, Moon over Moskow, un instrumental növö disco, rappelle le Moskow Diskow de Telex.
Le seul titre vraiment marquant de ce disque, c'est bien sûr Fade to grey, un tube très représentatif de son époque.
Comme j'ai acheté l'album dès sa sortie, je n'ai jamais acheté le 45 tours. Mais Gilbert, le disquaire de La Clé de Sol, que j'avais alerté sur ce disque, en a vendu en import comme des petits pains pendant des semaines avant sa sortie française, comme il l'avait fait plus tôt dans l'année avec le Seventeen seconds de Cure.
On passait Fade to grey dans toutes nos soirées, et c'est réputé être un tube de discothèque, pourtant c'est un morceau qui est loin d'être rapide. La petite mélodie au synthé fait un peu penser à Kraftwerk. La voix froide en français a fait beaucoup pour le succès du disque. En tout cas, avec son côté Mittel Europa (les paroles feraient référence à une vision de Berlin Est) et son ambiance froide, Fade to grey ne pouvait que plaîre aux fans de new wave/cold wave, ceux qui avaient plébiscité dans l'année Joy Division, Cure et Echo & the Bunnymen, ceux pour qui "devenir gris" ne pouvait être qu'un cri de ralliement étrangement attirant.

14 juillet 2007

BILL CALLAHAN : Diamond dancer


Acquis chez Parallèles/Gilda à Paris le 2 juillet 2007
Réf : dc335cd -- Edité par Drag City aux Etats-Unis en 2007 -- Promo only -- Not for sale
Support : CD 12 cm
Titres : Diamond dancer -/- Taken

A Paris aussi, on arrive à trouver des disques promo, même des qui ont été pressés aux Etats-Unis !
De ce que j'en ai entendu (les trois quarts), Woke on a whaleheart, le premier album de Bill Callahan, le leader de Smog, sous son propre nom, est un excellent disque, l'un des disques récents qui me réjouit le plus. Mais si j'avais dû en extraire un titre en single, j'aurais plutôt choisi The wheel, Footprints ou même Sycamore plutôt que ce Diamond dancer. Et le plus étonnant, c'est que Drag City ait édité ce CD single avec juste deux titres, sans en faire un vrai maxi. Au prix où c'est vendu, il est permis de se demander s'il y a encore un public pour ce genre de disque, même avec une face B inédite par ailleurs.
Diamond dancer n'est pas une mauvaise chanson du tout. En fait, je crois savoir pourquoi elle a été sélectionnée pour sortir en single : même si elle n'est pas très rapide, sa basse en avant, son rythme appuyé, son accompagnement de violon, ses choeurs sur le refrain en font une chanson plutôt... dansante !
La face B, Taken, a une basse élastique, un motif de guitare et un rythme qui rappellent la musique africaine, façon Prince Nico Mbarga ou King Sunny Adé, mais comme toujours avec Bill Callahan, l'attention est avant tout captée par sa voix grave, son chant quasi-parlé et ses paroles souvent surprenantes. Là, l'idée de base c'est que "Sur toutes les photos de moi prises par toi, je ressemble au chien, au chien de la maison" ! Au moins, ça a donné à Bill et à son co-producteur Neil Michael Hagerty (ex-Royal Trux) l'idée de s'amuser à concocter au verso une pochette spéciale pour Taken, une parodie de celle de l'album Knock knock de Smog !

12 juillet 2007

PIERRE PERRET : En public - C'est bon pour la santé


Acquis probablement chez Emmaüs à Tours-sur-Marne au début des années 2000
Réf : AD 39504 -- Edité par Adèle en France probablement en 1973
Support : 2 x 33 tours 30 cm
19 titres

C'est un disque qui figurait dans la discothèque familiale, que ma mère aimait beaucoup, et que moi aussi j'ai beaucoup écouté. Ma maman a toujours son exemplaire et, à force d'en voir passer dans les vide-greniers, j'ai fini par m'en acheter un pour moi il y a quelques années.
Il n'y a aucune indication de date ni de lieu d'enregistrement sur la pochette. Pour le lieu, je n'ai pas d'indice, mais pour la date c'est très certainement 1973 puisque figurent dans ce tour de chant les tubes de 1973 (Le plombier, A poil, C'est bon pour la santé) et d'avant (La cage aux oiseaux) et pas celui de 1974, Le zizi (on y trouve par contre Le cul de Lucette, qui réussit l'exploit d'en être en quelque sorte une version antérieure mais qui traite des postérieures !!).
Les musiciens par contre sont crédités : Gilles Lacouty à l'accordéon, Diego Serrano à la basse, Henry Fallourd au trombone et au violoncelle et Claude Walch à la batterie. Il est intéressant de constater que, plus de trente ans plus tard, trois de ces musiciens accompagnent toujours Pierre Perret sur scène. Ce n'est pas précisé, mais Pierre Perret joue bien sûr de la guitare acoustique. Cette formation légère donne des arrangements agréables, souvent plus réussis que les enregistrements studio avec orchestre.
L'ambiance générale est des plus sympathiques. Perret part souvent à rigoler tout seul à ses propres bons mots. Il fait chanter le public, mais ne tombe jamais dans des ficelles showbiz trop convenues.
En fait, j'écoute le plus souvent seulement deux chansons de ce disque. Elles sont très différentes l'une de l'autre, mais bizarrement elles s'enchaînent sur le disque.
Qu'est-ce qu'elle est belle est une pochade gentiment machiste : "On m'a traîné à l'église pour épouser ma promise. J'tombais sur l'cul lorsque ma dulcinée dit au curé qui venait de nous marier : Salut et à la prochaine, mes amitiés à Germaine. Plus écarlate qu'un satyre byzantin, le brave homme a soupiré en latin : Qu'est-ce qu'elle est belle mais qu'est-ce qu'elle est __. La neige tombe à gros flocons. Pour trouver pire allons ne cherchez pas, même la votre est pas comme ça". Les sons qui remplaçaient le mot non prononcé après "mais qu'est-ce qu'elle est __" nous faisaient beaucoup rire avec mon frère et ma soeur. On connaissait les paroles par coeur, et on ajoutait bien sûr le mot manquant bien fort lorsqu'on chantait la chanson !
Quand le soleil entre dans ma maison est l'une des plus belles chansons d'amour écrites par Pierre Perret. Basse paresseuse, violoncelle, accordéon, cette version est une grande réussite. Et il se passe quelque chose de bizarre au deuxième refrain, au moment où les choristes, Christiane, Françoise et Danielle, entrent en jeu : on est d'un seul coup transporté dans un territoire musical inattendu, celui d'un autre homme à femmes, Leonard Cohen. Pas le Cohen triste ou synthétique, non, le meilleur Cohen, celui de New skin for the old ceremony ou de la tournée de 1979 qui a produit le live Field Commander Cohen !
C'est un peu moins flagrant, mais le même effet se reproduit avec Fillette, le bonheur c'est toujours pour demain, une chanson dont je suis sûr que les paroles (Y a-t-il quelque part un ruisseau d'eau pure, N'existe-t-il pas cet amour qui dure, Le bonheur est-il bref comme un orage en ciel d'été, Celui qui sait tout ça est homme plus heureux que moi), si elles étaient traduites en anglais, auraient leur place aux côtés de celles de l'auteur de Hey, that's no way to say goodbye, So long, Marianne ou Take this longing.

Officiel ou pas, je n'ai trouvé aucun site entièrement consacré à Pierre Perret, mais il existe une biographie de Jacques Perciot, Sur la pointe du palpitant, sortie pour les 70 ans du bonhomme en 2004. Si elle porte bien son nom, l'intégrale sortie il y a quelques années et rééditée en 2006 devrait inclure les titres de ce double album, mais j'ai l'impression qu'elle se contente des versions studio !

08 juillet 2007

MOJO NIXON & SKID ROPER : Root hog or die


Acquis chez Vitamine C à Reims en 1989
Réf : ENVLP 520 -- Edité par Enigma en Europe en 1989
Support : 33 tours 30 cm
11 titres

Je crois que la première fois que Mojo Nixon et Skid Roper se sont fait remarquer en France, c'est quand ils ont joué aux Transmusicales en 1989. Je n'ai jamais eu l'occasion de les voir sur scène. Dommage, car ça devait être quelque chose, ce duo de Mojo Nixon avec sa grande gueule et sa guitare et Skid Roper, avec sa planche à laver, sa sonnette et son look à la Charlélie Couture des débuts, que j'imagine beaucoup plus calme que le Mojo. Bref, un duo, dans un style musical différent, mais dans un esprit proche de celui que forment sur scène depuis une bonne dizaine d'années maintenant Jonathan Richman et le batteur Tom Larkins.
J'ai fait la connaissance de Mojo Nixon & Skid Roper sur disque avec le titre qu'ils avaient sur une fameuse compilation-catalogue d'Enigma diffusée pour pas cher du tout en 1988. J'ai ensuite acheté plusieurs de leurs disques. J'aurais pu parler ici de Bo-day-schus!!! ou du best-of Unlimited everything, mais j'ai choisi Root hog or die car c'est le seul de ces trois albums qui contient She's vibrator dependent, une chanson country-punk acoustique qui ne m'a encore jamais fait pisser de rire, mais presque !
Il y est question des soucis de Mojo, dont la femme est accro au vibro ! :
She's vibrator dependent, don't want me in it, says I don't make the right noise (Elle est accro au vibro, elle veut pas de moi à l'intérieur, parait que j'fais pas le bon bruit). A la fin de la chanson, Mojo finit par arriver à ses fins, mais seulement à la condition de faire "buzz buzz buzz" comme son rival à piles !
Il y a quelques autres grands moments sur l'album, notamment Debbie Gibson is pregnant with my two-headed lovechild (Debbie Gibson est enceinte de mon enfant de l'amour bicéphale), Louisiana liplock, (619) 239-KING, un des nombreux titres de Mojo en référence à Elvis Presley, une reprise du This land is your land de Woddy Guthrie et Pirate radio, dans un esprit très Pogues.

07 juillet 2007

JOE LOSS AND HIS ORCHESTRA : Twisting party


Acquis au Record & Tape Exchange de Camden à Londres le 21 juin 2007
Réf : 7EG 8828 -- Edité par His Master's Voice en Angleterre en 1963
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Medley -/- Fall in and twist -- Hip slinger -- Roon the toon

Les disques de twist, c'est comme pour le hully-gully, on peut en général les prendre sans hésitation, ils seront au minimum écoutables. Ce 45 tours est mieux que ça : il a la pêche et il la donne !
Sa pochette pré-psychédélique un peu pop-art, digne de celles dont s'est inspiré Barney Bubbles pour certains disques d'Elvis Costello, m'a tout de suite attiré l'oeil, et le nom de Joe Loss me disait quelque chose. J'ai dû le voir associé à celui de Ross McManus, qui fut longtemps le chanteur de ce grand orchestre (big band) de variétés, Ross McManus étant justement le papa de Declan Patrick Aloysius McManus, plus connu sous le nom d'Elvis Costello (mais on n'entend pas Ross sur ce disque car il est instrumental !).
Comme le précise le copieux commentaire au verso, Joe Loss a su s'adapter aux rythmes en vogue tout au long de sa carrière démarrée dans les années 30, et là, lui et ses musiciens s'amusent visiblement à tenter de plaire à la fois à leur public jazz des années 30 et au jeune public des années 60.
En effet, ce disque n'est pas à proprement parler un disque de twist. On y cherche en vain une reprise de Chubby Checker... Par contre, c'est bien un disque de jazz sur un rythme de twist ! Surtout la face A, qui est un médley endiablé de classiques de jazz des trente premières années du vingtième siècle : Sweet Georgia Brown, I'm looking over a four leaf clover, Lulu's back in town, Won't you come home Bill Bailey, Alexander's ragtime band, It had to be you et For me and my gal.
Pour qui connait les originaux, ça doit faire tout drôle de les entendre arrangés comme ça. Moi, j'ai surtout appprécié, la batterie, la contrebasse, les guitares électriques presque à la Shadows, les cuivres puissants. Ce qui est étonnant dans cet enregistrement, c'est qu'on sent bien la force du grand orchestre qui pousse derrière.
Fall in and twist poursuit sur l'autre face avec la même formule. Hip slinger est toujours enlevé, mais les guitares laissent toute la place aux cuivres avant de revenir dans une ambiance western/Shadows pour Roon the toon.

01 juillet 2007

ANDREW BIRD : Heretics


Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres le 22 juin 2007
Réf : [sans] -- Edité par Fargo en Angleterre en 2007 -- Promotional use only
Support : CD 12 cm
Titres : Heretics -/- Plasticities (Alternate mix)

J'ai vu Andrew Bird en concert deux fois à quelques mois d'écart à Nantes en 2004. Je les ai appréciés, mais il se trouve que, jusqu'à la semaine dernière, je n'avais encore acheté aucun disque de lui. Parce que Weather systems ne m'avait pas convaincu. Et aussi sûrement parce que je ne fréquente plus assez les disquaires pour avoir eu l'occasion de craquer sur The mysterious production of eggs et Armchair apocrypha, qui m'ont pourtant l'air d'être excellents d'après ce que j'en ai entendu.
Ça ne s'applique pas particulièrement à ces deux titres-ci, mais il y a une référence qui me vient souvent à l'esprit à l'écoute d'Andrew Bird, et que je n'ai encore jamais vu personne évoquer : il s'agit de Momus. Certes, ils viennent d'horizons géographiques et musicaux différents, mais leur voix et leur chant sont proches et ils partagent aussi à mon sens une approche un peu cérébrale de la musique.
Ce qui caractérise les titres que j'ai entendus d'Armchair apocrypha, c'est un rythme plus rapide, un son plus électrique, des compositions plus pop et rock, un son étoffé. J'ai été surpris par contre en écoutant le concert diffusé récemment chez Lenoir de constater qu'en concert, bien qu'Andrew Bird ait été accompagné comme sur le disque d'un batteur, le son à base de boucles créées en direct n'a pas du tout évolué depuis 2004.
Plusieurs chroniques mentionnent Heretics comme le premier single extrait de l'album, mais à ma connaissance ce single n'a pas été diffusé dans le commerce. En tout cas, je n'arrive pas à en trouver de trace, ce qui donne un intérêt particulier à ce disque promo, dont la pochette reprend une photo largement diffusée à la presse au moment de la sortie de l'album. Intérêt renforcé par le fait que l' "alternate mix" de Plasticities est il me semble inédit dans le commerce. Mais bon, c'est pas non plus l'inédit du siècle : la principale différence avec la version de l'album c'est que les 35 dernières secondes ont été shuntées !
Les deux chansons sont excellentes, enlevées, avec un bon refrain. La batterie joue un rôle important dans Heretics, alors que c'est plutôt la guitare électrique qui est mise en valeur dans Plasticities. Personnellement, si j'avais eu un choix à faire, c'est plutôt cette dernière que j'aurais mise en face A...