30 septembre 2006

THE TRIFFIDS : Wide open road


Acquis chez Rough Trade à Londres en 1986
Réf : HOT 1230 -- Edité par Hot en Angleterre en 1986
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Wide open road -/- Time of weakness -- Dear Miss Lonely hearts -- Native bride

J'ai vu les Triffids en concert une seule fois, le 25 septembre 1986, invité par Alan McG. C'était au Boston Arms, à Tuffnel Park dans la banlieue de Londres, et contrairement à ce que le nom de la salle évoque, ce n'était pas une arrière-salle de pub, mais une grande salle quadrangulaire. Nous étions au fond de la salle, dos au mur, et j'ai vraiment vécu un moment particulier car, alors que je ne connaissais aucun des titres du groupe avant de venir à ce concert, la première chanson m'a beaucoup plu, la seconde aussi, et même la troisième. A chaque moment du concert, je m'attendais à être déçu par la chanson suivante, et ça n'est jamais arrivé...
Du coup, je me suis procuré ce maxi extrait de l'album "Born sandy devotional" quelques temps plus tard, et je n'ai pas été déçu.
"Wide open road", qui est devenue la chanson emblématique du groupe, est un monument mélodramatique : la basse solennelle, le roulement de batterie martial, les choeurs traités à l'émulateur, et le silence qui se fait au moment du coup de grâce : "So how do you think it feels sleeping by yourself when the one you love is with someone else ? (...) I wake up in the morning thinking I'm still by your side, I reach out just to touch you then I realise it's a wide open road". C'est produit par Gil Norton, quelques années avant qu'il ne mette en son le "Doolittle" des Pixies.
Des trois faces B, c'est la première que j'aime le moins, un enregistrement live qui me fait un peu penser à Nick Cave, australien comme les Triffids. Evidemment c'est la seule qui figure dans les bonus de la nouvelle édition remastérisée de "Born sandy devotional".
Ma préférée, c'est "Dear Miss Lonely hearts", toute enjouée avec son violon et son orgue, même si le thème n'a pas l'air gai du tout : "It's nothing that sickness won't cure" (on la trouve ici).
Par la suite, les Triffids ont signé chez Island, puis se sont séparés après deux albums, probablement par manque de succès. Davic McComb, l'âme du groupe, est mort début 1999.
A ceux qui souhaitent en savoir plus, je conseille cet article très complet, qui donne en plus accès à un grand nombre de MP3s.

24 septembre 2006

JONATHAN FIRE EATER : When the curtain calls for you


Acquis peut-être bien chez Parallèles/Gilda à Paris vers 1998
Réf : DRD 22280 -- Edité par Dreamworks en Union Européenne en 1997
Support : CD 12 cm
Titres : When the curtain calls for you -- A night in the nursery -- Don't forget me

J'avais lu dans la presse que le nom du groupe Jonathan Fire Eater était en partie une forme d'hommage à Jonathan Richman. J'ai donc dressé l'oreille. Mais ce n'est que quand j'ai commencé à acheter leurs disques en soldes que je me suis vraiment intéressé à ce groupe américain, promis à un grand avenir après avoir signé un gros contrat avec Dreamworks, mais qui s'est séparé après un seul album bien distribué, "Wolf songs for lambs" (apparemment, il y a eu un album auto-produit avant que je n'ai jamais vu), produit par Jim Waters, le sorcier du son de Tucson.
Les deux premiers titres sont extraits de l'album. Les ingrédients musicaux sont ceux du son garage (orgue, guitare) et des sixties, mais ces titres ne sonnent ni rétro ni garage.
"When the curtain calls for you" est plutôt rapide, avec une batterie bien marquée, et surtout une performance excellente du chanteur Stewart Lupton. C'est l'un des meilleurs titres de l'album, mais "A night in the nursery" est bon aussi. Si ce n'était que pour ces deux titres, il suffirait de vous procurer "Wolf songs for lambs", qui n'est plus distribué depuis longtemps, mais qui doit se trouver.
Mais il y a le troisième titre, "Don't forget me". Ce qu'il y a de très drôle, c'est que la pochette annonce fièrement "All songs by Jonathan Fire Eater", alors qu'une recherche rapide permet de se rendre compte qu'il s'agit d'une chanson écrite par Harry Nilsson, extraite de son album de 1974, "Pussy cats", enregistré avec John Lennon. C'est une bonne reprise, avec juste une guitare électrique et la voix.
Jonathan Fire Eater s'est séparé très vite après cet enregistrement. Le chanteur Stewart Lupton a peu fait parler de lui depuis, mais trois membres du groupe ont fondé les Walkmen , qui ont sorti cette année leur troisième album. Et il faut croire que cet album "Pussy cats" les a vraiment marqués, car ils vont sortir le 24 octobre leur propre version de cet album repris intégralement.

23 septembre 2006

THE LOFT : Up the hill and down the slope


Offert par Creation Records à Londres en avril 1985
Réf : CRE 015T -- Edité par Creation en Angleterre en 1985
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Up the hill and down the slope -- Your door shines just like gold -/- Lonely Street -- Time

Ce disque est un peu particulier, car le dessin original à l'encre de chine qui a servi à en illustrer la pochette se trouve au mur de la pièce dans laquelle je me trouve aujourd'hui, encadré au-dessus de mes étagères de CDs !
La pochette, on va en reparler ci-dessous, mais pour ce qui est du disque lui-même, il m'avait été donné au moment de sa sortie lors de l'une de mes visites à Londres. Après le "Million tears" des Pastels, c'était la seconde fois seulement que Creation abandonnait ses petits 45 tours aux pochettes pliées en deux sous sac plastique pour de grands maxis. Cet investissement était réservé à l'époque par le label aux groupes à fort potentiel (The Loft, Pastesl, The Jesus & Mary Chain, mais pour ces derniers la sortie du maxi a été annulée par le groupe à la dernière minute), tout simplement parce que la marge commerciale était bien meilleure sur les maxi que sur les singles : en gros, le label ne gagnait quasiment rien sur les 45 tours, mais avait un peu de marge sur les maxis vendus plus de deux fois plus chers avec juste une ou deux chansons en plus.
Et du potentiel, The Loft en avait. Propulsé je crois par la première campagne de pub dans la presse du label, et même par un clip, cet excellent single a très bien marché. The Loft est passé à la télé, à la radio, a été très bien classé dans les charts indépendants, est partie en tournée nationale en première partie de The Colour Field... et s'est séparé à la fin du concert le plus important de la tournée, à Londres, victime des différends entre le duo fondateur, Bill Prince et Andy Strickland, et Peter Astor et Dave Morgan, qui souhaitaient continuer le groupe sans eux ! (Du coup, ils ont fondé aussitôt The Weather Prophets).
C'est la première fois que Peter Astor est passé près du grand succès. La seconde, ce sera quand The Weather Prophets signeront chez Warner. Vingt ans ayant passé, les quatre membres originaux de The Loft se sont retrouvés l'an dernier. Depuis, ils tournent et enregistrent à nouveau ensemble...
On a toujours associé The Loft au rock américain, notamment Television. Personnellement, je préfère The Loft à Television, et surtout, quand j'écoute "Up the hill and down the slope", je trouve ça très original, et je suis bien incapable de proposer un point de comparaison avec qui que ce soit. La chanson est rapide, énergique, les deux guitares sonnent très bien, avec un bon petit solo, la ligne de basse est bonne et le jeu de batterie excellent. Au chant, Peter Astor fait merveille, avec apparemment des paroles qui font un parallèle avec la volonté de gagner le pompon sur un manège à la foire et une ambition folle...
Aucun déchet dans les trois autres titres. "Your door shines just like gold" sonne typiquement The Loft, mais c'est peut-être parce qu'on avait fait sa découverte l'année d'avant sur "Alive in the living room". Par contre, "Lonely Street" aurait très bien pu figurer telle quelle sur un disque des Weather Prophets. Quant à "Time", c'est une très bonne reprise de "Time", un titre du deuxième album de Richard Hell.
Et ce dessin original de la pochette, alors ? Et bien, c'est presque incroyable, mais très simple : j'étais à Londres en avril 1987 avec mon ami Philippe R., notamment pour y enregistrer "Bébé Tchernobyl" et "La bulle jaune". Nous avions rendez-vous avec Alan McG. dans les bureaux de Creation, qui se situaient alors dans la City, au 83 Clerkenwell Street. Je suis toujours un peu fouineur, mais, en arrivant devant l'immeuble, il ne fallait pas être trop curieux pour remarquer un tas de poubelles avec plein de pochettes de disques et d'affiches !! Apparemment, Alan avait été pris d'une envie subite de changer la déco des bureaux, et avait fait enlever tout ce qui était accroché aux murs, notamment plein de pochettes de disques du début du label. Etant en voyage, je ne pouvais pas trop me charger en récupérant plein de pochettes, mais quand je suis tombé sur une feuille de papier à dessin avec dessus ce qui semblait bien être le dessin original de la pochette de "Up the hill and down the slope" (sans les touches d'orange rajoutées à l'impression), je m'en suis emparé, et j'ai demandé quelques années plus tard à la célèbre maison d'encadrement d'art Reims Décor de lui donner un écrin de qualité...
Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais fait attention au nom de l'auteur de ce dessin, Ann Kronheimer. Mais j'ai quand même fait une recherche avant de faire ce billet aujourd'hui, et il semble bien qu'elle soit devenue une illustratrice reconnue d'ouvrages pour la jeunesse.



Ajout du 24 juillet 2014 :

The Loft, Up the hill and down the slope, dans l'émission ORS en 1985.

21 septembre 2006

The shambolic birth and early life of THE FLAMING LIPS – Catalog sampler


Acquis chez Easy Cash à Cormontreuil le 23 juin 2006
Réf : PRCD RPRO 270 -- Edité par Rykodisc & Restless aux Etats-Unis en 2005 – For promotion only. Not for sale
Support : CD 12 cm 12 titres

En plus des 45 tours comme celui de Jean-Pierre et Nathalie, j’ai trouvé ce jour-là à Easy Cash, de façon étonnante, plusieurs CD récents en import à moins de 4 €. C’est bien la première fois que ça m’arrive en plus de dix ans que ce magasin existe.

J’ai mis du temps avant de craquer pour les Flaming Lips au moment de la sortie de leur album "Transmissions from the Satellite Heart" en 1993 (et pour une courte période puisque je n’ai acheté aucun de leurs albums suivants). En effet, à la fin des années 80, au moment où le magasin A la Clé de Sol de Reims profitait chaque année de la traditionnelle braderie de la Quasimodo au mois d’avril pour déstocker des vinyls et faire de la place pour les CD, je suis revenu un jour avec, dans une pile de trente ou quarante disques à dix francs, les deux premiers albums des Flaming Lips, «Hear it is» et «Oh my gawd !!!».
Après une écoute rapide, j’ai décidé sans regret de revendre «Hear it is», et je n’ai gardé «Oh my gawd !!!» que pour une seule chanson, le très psychédélique «The ceiling is bending» (de la vraie musique de drogués !).

Ne cherchez pas ce disque dans le commerce, puisqu’il s’agit d’une compilation hors commerce destinée à présenter à la presse dans un format digeste «Finally the punk rockers are taking acid» et «The day they shot a hole in the Jesus egg», les deux double-albums rétrospectifs qui couvrent la première période des Flaming Lips, de 1983 à 1991.
En tant que tel, ce résumé ramassé en douze titres des débuts des Flaming Lips fonctionne très bien. Certes, les Lips ont beaucoup progressé depuis leurs débuts, mais les titres punks du début fonctionnent plutôt bien, tout comme le medley «Strychnine / Peace, love and understanding», sorti à l’origine sur un single Sub Pop, et mieux en tout cas que les premières ébauches psychédéliques quasi progressives (le pénible «One million billionth of a millisecond on a Sunday morning» s’étend sur plus de neuf minutes).
Mon titre préféré des extraits du premier double album est «Chrome plated suicide», paru à l’origine sur «Telepathic surgery».
Les Flaming Lips font de façon évidente référence à Phil Spector via The Jesus & Mary Chain, et tous les ingrédients qui allaient faire leur succès sont déjà présents. Le second double-album correspond en fait à une réédition de l’album «In a priest driven ambulance» augmenté de démos et d’inédits. Je n’ai jamais eu l’occasion d’écouter cet album en entier, mais il me plairait sûrement beaucoup : tous les extraits présents ici sont bons, y compris les démos, et ma préférence va à «Take me ta Mars» et surtout à l’excellent «Shine on sweet Jesus», mon préféré de ces douze titres.

19 septembre 2006

JIMMY accompagné par LES KINGBEES : Comme un fou


Acquis sur le vide-greniers d'Athis le 10 septembre 2006
Réf : Ep 1928 -- Edité par Lamour en France en 1968
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Comme un fou -- Il ne faudra pas -/- Santa-Héléna - Sous la pluie

C’est le deuxième exemplaire de ce disque que je tiens en main. Le premier, que je n’ai pas acheté, je l’avais trouvé à l’Emmaüs de Lyon/Vénissieux, le jour où j’ai acheté les «Sardanes à Vernet-les-Bains» de Juan Morata et pas mal d’autres EPs sixties. Celui de Jimmy, je l’avais retourné, j’avais vu la photo de scène au dos avec la mention « Jimmy triomphe au Palais d’hiver de Lyon » et je m’étais dit avant de le reposer que a) c’était sûrement une production locale et b) ça sonnait un peu prétentieux.
Par la suite, j’avais parlé de ce disque à Dorian Feller, et il m’avait dit que j’aurais peut-être dû le prendre, car les productions régionales peuvent être intéressantes et sont souvent très recherchées. Donc, quand je suis tombé sur ce deuxième exemplaire, à l’occasion de l’un des rares vide-greniers franchement ensoleillé de cette saison 2006, sur le stand d’un monsieur plutôt aimable qui vendait les 45 tours à 50 centimes et les albums à 1 € (sauf les doubles à 2 €, je lui ai d’ailleurs acheté une double réédition en parfait état des volumes 6 et 7 de « Formidable rhythm’n’ blues »), je n’ai pas hésité un instant avant de l’acquérir.
Je m’étais trompé doublement la première fois à propos de ce Jimmy et ses Kingbees (parfaitement inconnus de moi-même jusque-là, mais est-il nécessaire de le préciser ?), puisque a) même s’ils sont originaires de la région lyonnaise, leur carrière n'a pas été que locale et les a même menés à Londres et Paris et b) ils ont vraiment eu un certain succès et ont rempli le Palais d’hiver de Lyon, pas seulement en jouant en première partie de vedettes comme je l’avais pensé avec mauvaise foi.
Bon, mais ce qui compte c’est que ce disque est étonnamment bon ! Dans l’ensemble, le son est très r’n’b avec des côtés presque jazzy et des touches psychédéliques (on est en 68…). On pourrait apparenter ça musicalement à Nino Ferrer ou aux enregistrements d’Eddy Mitchell à Londres, mais le chant en français est plus dans le style Ronnie Bird. La face A est rapide. Le premier titre, « Comme un fou », est dominé par la basse et l’orgue, qui ont une place importante sur les quatre titres, mais la plus grande réussite du disque, à mon sens, c’est le très court et très entraînant « Il ne faudra pas » (« Il ne faudra pas courir après moi, il ne faudra pas pleurer sur mon sort »), où en fait l’homme fort révèle qu’il fuit par peur d’avoir le cœur brisé !
La face B est plutôt lente. Avec son titre, "Santa Helena" me faisait peur d’avance, mais là encore j’avais tort car c’est un titre plutôt réussi, qui passe bien. Par contre, le quatrième titre est un slow baveux plutôt insupportable.
Le plus intéressant d’en tout ça, ça a été de découvrir que Jimmy Castelli, de son nom complet, est toujours en activité, il propose ses services dans le sud de la France pour des soirées privées, mariages, cocktails, concerts, festivals, événements d'entreprises, animations de rues, manifestations de rock acrobatique. Si vous le rencontrez, demandez-lui de vous jouer « Il ne faudra pas » pour moi…

PS : Mon exemplaire de ce disque est autographié, pas au recto comme l’exemplaire reproduit ici, trouvé en vente sur le net, mais en rouge au dos, par Jimmy et un certain Jean-Yves.


PS du 16 avril 2010 :
J'ai remplacé aujourd'hui l'image originale ci-dessus par le recto et le verso de la pochette de mon exemplaire du disque.

10 septembre 2006

THE PASTELS : I wonder why


Acquis chez Rough Trade à Londres en 1984
Réf : RT 137 -- Edité par Rough Trade en Angleterre en 1983
Support : 45 tours 17 cm
Titres : I wonder why -/- Supposed to understand

Les Pastels ont sorti leurs trois premiers singles, dans l'ordre, sur Whaam! (le label des Television Personalities), Rough Trade et Creation. Sacré tiercé ! Cette dispersion n'a peut-être pas favorisé le succès du groupe mais de toutes façons leur parcours et leur parti-pris "amateur", au bon sens du terme, montrent que les Pastels sont tout sauf un groupe carriériste. Et pourtant, en tant que passerelle entre les Orange Juice et les Television Personalities du début des années 80 et les Jesus & Mary Chain, Primal Scream et Shop Assistants du milieu de la décennie, les Pastels sont un groupe important, d'ailleurs considéré comme les parrains des scènes noisy pop, anorak rock, C86, twee pop et j'en passe, en pensant notamment aux productions des labels Sarah et K records.
J'ai entendu parler des Pastels la première fois en décembre 1983 lorque j'ai acheté le fanzine Communication Blur à The Legend! le premier soir où je me suis pointé au Living Room pour voir mon premier concert des Television Personalities.
Par la suite, j'ai pu entendre une première version de "I wonder why" sur un flexi édité par Communication Blur, dont j'ai obtenu deux exemplaires en achetant le premier single de The Legend! (on tourne en rond), et au cours du premiers semestre 1984, j'ai fait petit à petit l'acquisition de ce single, du premier "Songs for children" et du troisième, "Something going on", paru entre temps sur Creation.
Mais comme les Pastels habitaient Glasgow et pas Londres, il m'a fallu attendre le dernier jour de juin 1984 pour les voir en concert pour la première fois : ils ont dû chercher à amortir leur voyage dans le sud pour enregistrer le maxi "Million tears" puisque je les ai vus en concert trois fois en sept jours !
Il y a plein de beau monde sur ce disque : Geoff Travis est à la production, comme aux plus jours de Rough Trade en 79-81, Dan Treacy et Jowe Head des Television Personalities sont crédités, sans qu'on sache vraiment pour quoi (Jowe joue peut-être de la basse), et Jill et Rose des Strawberry Switchblade, qui venaient juste de sortir leur premier single, sont aux choeurs.
"I wonder why" est devenu un petit classique, en tout cas c'était la chanson emblématique des Pastels à leurs débuts. Les paroles feraient un peu penser à celles de "Maman les petits bâteaux", si le gamin se posait les questions à lui-même : "Je me demande pourquoi les arbres grandissent (...) Je me demande pourquoi je suis né, Je me demande pourquoi je me sens si vieux, Je me demande quand je vais mourir, Je me demande pourquoi je me demande pourquoi je demande pourquoi je me demande pourquoi".
Musicalement, il y a une boite à rythmes un peu trop présente sur cette version, mais il y a aussi un bon solo rudimentaire de guitare électrique, et les choeurs de Strawberry Switchblade font très bon effet.
Ce sont d'ailleurs ces choeurs qui soutiennent toute la face B, "Supposed to understand", dès l'intro avec leurs "Dibidou dibidou pa pa la la", et elles réussissent l'exploit de "porter" la voix de Stephen Pastel, pas réputé pour sa technique vocale. C'est une belle ballade, avec ce qui semble être du mélodica par moments, et un coup de guitare twang comme note finale. Danes les paroles, il est question de peinture et d'amour, dans des tons pastels bien sûr !
Pour des raisons qu'il faut sûrement chercher dans le fait que c'est le seul disque édité par les Pastels sur Rough Trade, il semble bien que les deux faces de cet excellent 45 tours n'ont jamais été reprises en CD : les deux compilations éditées, "Suck on The Pastels" et "A truckload of trouble", couvrent les périodes chez Creation et Glass respectivement, et je crois bien que la version de "I wonder why" sur "Suck on" est soit une version Peel session, soit la version du flexi.
C'est très dommage vous ne puissiez pas facilement écouter "Supposed to understand". Par contre, un MP3 de "I wonder why" est disponible ici.



Les Pastels en concert au Living Room (Pub Le Roebuck, Tottenham Court Road) à Londres le 6 juillet 1984 (photos : JC Brouchard).
De gauche à droite et de haut en bas : Brian, Martin, Berniece et Stephen.

09 septembre 2006

GORKY'S ZYGOTIC MYNCI : Sweet Johnny


Acquis chez Reckless Records à Londres le 18 août 2006
Réf : GZM 4 -- Edité par Fontana en Angleterre en 1998
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Sweet Johnny -/- Un hogyn trist, un hogan drist

Dans le lot des 45 tours que j'ai achetés ce jour-là en moins d'un quart d'heure chez Reckless, en m'accordant une pause pendant une visite touristico-familiale à Londres, outre les Pere Ubu, il y a notamment ce single de Gorky's Zygotic Mynci.
C'est un très bel objet, avec une pochette qui me plait beaucoup, imprimée sur carton épais, et le disque lui-même est assez lourd.
Ce que j'aime chez Gorky's Zygotic Mynci, ce ne sont pas les délires quasi-psychédliques du début ou les titres électriques, mais les belles ballades acoustiques sur lesquelles la voix d'Euros Childs fait merveille. Coup de chance, le début et la fin de "Sweet johnny", extrait de l'album "Gorky 5", sont exactement comme ça, malheureusement, entre les deux il y a une partie électrique beaucoup moins intéressante, mais susceptible de plaire aux programmateurs radio, puis le refrain, "Sweet Johnny" répété deux fois, qui fait presque glam, et le tout débouche sur une partie bruitiste peut-être bien placée là par le groupe pour faire fuir ces mêmes programmateurs radio, avant qu'on revienne à la beauté et au calme du début.
C'est une joie de découvrir sur la face B une chanson, inédite par ailleurs, chantée en gallois (apparemment le titre signifie "Un garçon triste, une fille triste"), qui, elle,est une belle ballade de bout en bout, avec du violon, qui fait un peu penser au Velvet Underground de "Stephanie says" par exemple, et même de la pedal steel.

03 septembre 2006

HUGH CORNWELL + ROBERT WILLIAMS in Nosferatu


Acquis à La Clé de Sol à Châlons-sur-Marne le 3 avril 1982
Réf : UAG 30251 -- Edité par United Artists en Angleterre en 1979
Support : 33 tours 30 cm
10 titres

En import, il était trop cher pour moi, mais soldé à 20 F., ce premier disque non pas solo mais en duo du chanteur des Stranglers (avec Robert Williams, surtout réputé pour avoir été batteur de Captain Beefheart) avait tout pour me plaire. D'autant qu'il y a quelques invités de marque, comme les frères Mothersbaugh de Devo sur un titre, Ian Underwood, qui a longtemps joué avec Frank Zappa, aux claviers sur de nombreux titres, et même Ian Dury qui braille sur un titre, caché derrière le pseudonyme de Duncan Poundcake.
La grande réussite de ce disque, pour moi, ça a toujours été la reprise du "White room" de Cream, d'ailleurs sélectionnée par le label pour une sortie en 45 tours. Comme pour d'autres classiques des sixties, c'est d'abord par cette reprise que j'ai vraiment appris à connaitre cette chansons (et d'ailleurs, le jour où j'ai écouté l'original, il ne m'a pas vraiment plu !). Le jeu de batterie est excellent (pas étonnant !), tout comme la basse électrique et électronique due à Hugh Cornwell. Au chant, Cornwell est au meilleur de sa forme, au point que ce titre enlevé aurait fait très bonne figure sur mon album préféré des Stranglers, "The gospel according to The Meninblack".
L'autre grande réussite du disque, c'est "Wired", peut-être le titre qui sonne le plus comme les Stranglers. C'est sûrement pour ça qu'il s'est retrouvé en face B du EP "Don't bring Harry" des Etrangleurs de Guildford.
"Rhythmic itch", le titre avec des membres de Devo, démarre très bien, mais il part assez vite en quenouille. Dommage. Un peu comme le morceau-titre "Nosferatu", chanté par Robert Williams, qui démarre l'album sur un titre rapide, mais s'arrête trop rapidement après un couplet et un passage instrumental.
Je n'aime pas tout dans le reste du disque, mais j'aime assez bien "Losers in a lost land", avec sa basse synthétique. C'est assez amusant de remarquer que sur ce titre, le chant de Hugh Cornwell fait fortement penser à celui de Jah Wobble. Mais Jah Wobble a toujours été un chanteur occasionnel, alors que c'est son chant qui a fait la réputation de Hugh Cornwell.

02 septembre 2006

DANIEL JOHNSTON : Happy time


Acquis chez Rough Trade à Paris en 1994
Réf : seed 10 -- Edité par Seed aux Etats-Unis en 1994
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Happy time -- Come see me tonight -/- Rock'n'roll/ega -- Love me do

Effet secondaire du soutien affiché par Kurt Cobain (via un tee-shirt), Daniel Johnston a été signé en 1994 par une filiale de Warner. Finalement, il ne sortira qu'un seul disque sur ce label, mais au moins ce disque a été distribué dans le monde entier et est parvenu jusqu'à La Radio Primitive à Reims, et c'est ainsi que, après avoir pas mal entendu parler de lui, j'ai pu écouter mes premiers titres de Daniel Johnston.
Ce n'est que quelques années plus tard que j'ai acheté l'album "Fun", mais quand je suis tombé chez Rough Trade sur ce 45 tours quatre titres en vinyl rouge à prix raisonnable, avec deux titres hors album, je n'ai pas hésité une seconde à l'acheter.
La période heureuse de "Happy time", c'est l'enfance, qui a dû l'être, suivant les souvenirs de Daniel. C'est une très belle chanson, qui reste dans la tête, avec une instrumentation originale pour une face A de single : juste un violoncelle et les pistes de voix de Daniel.
L'autre titre extrait de l'album, "Rock'n'roll/ega", raconte comment Daniel a été sauvé par le rock'n'roll. Les couplets sont calmes et enjolivés, comme "Happy time", mais c'est au moment des refrains rock'n'roll électriques qu'on se rend compte que le disque est produit par un membre des Butthole Surfers.
Des deux inédits (et ils n'ont pas été réédités depuis), "Come see me tonight" est une autre très belle chanson, avec de la guitare acoustique en plus du violoncelle, qui aurait largement eu sa place sur l'album.
Quant à la reprise de "Love me do", elle surprend car, contrairement à ce qu'on aurait pu penser, elle est beaucoup moins mélodique que les autres titres du disque : c'est une version assez déconstruite à base de batterie et et de sons synthétiques.