29 décembre 2023

ELVIS COSTELLO AND THE ATTRACTIONS : Watch your step


Acquis par correspondance via Ebay en octobre 2023
Réf : 11-60519 -- Édité par Columbia aux États-Unis en 1981
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Watch your step -/- Luxembourg

Le cinquième album d'Elvis Costello, Trust, est arrivé tout début 1981 après une série impressionnante et imparable de quatre albums publiés à raison d'un par an à partir de 1977 : My aim is true, This year's model, Armed forces et Get happy!!. Excusez du peu !
J'ai acheté l'album à sa sortie, en import, parce que j'étais pressé et sûrement parce que le pressage français n'est pas arrivé assez vite. Pour la première fois, j'ai trouvé quelques faiblesses à un album d'Elvis, une impression probablement renforcée par le choix des deux singles tirés de l'album en Angleterre, Clubland et From a whisper to a scream. Mais au fil des années, à chaque fois que j'y suis revenu je me suis dit qu'on comptait quand même un grand nombre d'excellentes chansons parmi les 14 titres : Lover's walk, Pretty words, Strict time, New lace sleeves, Different finger... Les autres, y compris les singles, ne sont pas mauvaises pour autant, juste un cran en-dessous.
Et puis il y a surtout la chanson parfaite pour moi. Rythme lent, chant posé, superbe ligne de basse, tout m'a toujours plu dans Watch your step.

Pour une fois, Columbia, le label américain de Costello, a eu plus de nez que les proches d'Elvis en Angleterre, puisque Watch your step a été le seul single extrait de l'album aux États-Unis. Depuis des années je louche sur ce 45 tours quand je "feuillette" Discogs. Évidemment, le port était assez cher, mais j'ai finalement décidé de me l'offrir quand je l'ai vu en vente à un prix correct, car ce genre d'occasion va être de plus en plus rare.
Pour la pochette, Columbia n'a pas eu à aller chercher très loin : ils ont utilisé les deux clichés qui illustrent la pochette intérieure de Trust, dont celui où Costello se prend pour un acteur de film noir des années 1940.

Alors, qu'est-ce qui me plaît tant dans Watch your step ?
Les paroles sont très bien, d'abord, et d'autant plus remarquables qu'elles ont pour la plupart été écrites quand Elvis avait vingt ans, vers 1974 donc. Attention, comme avec toutes ses paroles de l'époque, j'ai beau les avoir devant les yeux et les relire, je ne prétendrai pas comprendre de quoi il est précisément question, mais elles sonnent très bien.
Je ne dis pas ça seulement pour le "Watch" du titre, mais il y a un parallèle à faire avec Watching the detectives. Pour l'ambiance générale et parce que là aussi la basse est prédominante, sans être reggae. La principale différence, c'est une certaine sérénité qui se dégage de Watch your step, marquée notamment par le chant apaisé qui nous semble presque chuchoté à l'oreille. Ce style vocal peut s'expliquer de façon assez prosaïque puisque, au moment des sessions de l'album, Elvis avait la voix bousillée par les excès, sur scène et en-dehors.
Pour ce qui est de la sérénité et de la mélodie, on peut noter une parenté avec Secondary modern, l'une des chansons de Get happy!!, relevée dès 1981 par la chronique de l'album dans Melody Maker. Cette chronique d'Allan Jones contient un paragraphe détaillé analysant Watch your step avec lequel je suis entièrement d'accord.
C'est fugace, mais Costello lui-même le fait remarquer dans ses notes de pochette d'une réédition de l'album : l'instrument qu'on entend derrière le piano de Stevie Nieve dans la courte partie instrumentale est un mélodica, une idée empruntée aux disques de dub, et particulièrement à Augustus Pablo je suppose.
Mine de rien, le chemin n'a pas été direct pour arriver à cette version pour moi parfaite de Watch your step. Il suffit pour s'en convaincre d'écouter les versions alternatives sorties en bonus des rééditions d'albums. Lors des sessions de Get happy!!, Watch your step était tout bonnement un ska ! Pareil lors des premières sessions de Trust, Watch your step n'était plus un ska, mais le tempo était tout aussi speedé.
Ces versions ne sont pas intrinsèquement mauvaises, mais dans ces habillages la chanson est vraiment quelconque et cette chronique n'aurait jamais eu lieu d'être sans la version retenue pour l'album.
Plus intéressante est une version enregistrée en concert le 7 septembre 1983 à Austin et publiée en bonus d'une réédition de Punch the clock. Là, l'arrangement fait la part belle aux cuivres de TKO et c'est très bien. Le mois suivant, j'étais à l'Hammersmith Palais pour voir Elvis Costello, les Attractions, les TKO Horns et les choristes d'Afrodiziak. Ils ont joué Watch your step ce soir-là, probablement dans une version proche de celle-ci.

En face B, on trouve Luxembourg, un autre extrait de l'album.
Cette chanson a aussi une histoire puisque, sous le titre Seven o'clock, Costello l'avait proposée à Dr. Feelgood, que Nick Lowe produisait également. Certes, c'était du rock, mais avec trop de paroles pour Lee Brillaux, comme Elvis l'a raconté, toujours dans ses notes de pochette : « the original, equally wordy text had been rejected by Dr. Feelgood's frontman, Lee Brilleaux, after one perusal, with the immortal line: "What's this then, fucking Shakespeare?" ». Il nous reste de cette version une démo datant des sessions de Get happy!!. Pour Trust, les paroles ont été largement revues et la chanson est devenue Luxembourg. J'aime bien quand Elvis fait du rock à l'ancienne, notamment Mystery dance, mais là c'est vraiment quelconque.

Watch your step reste pour moi l'une des réussites d'Elvis Costello. Même si elle n'est pas sortie partout en single, on la retrouve heureusement sur plusieurs de ses compilations.


Elvis Costello and the Attractions, Watch your step, en direct dans l'émission Tomorrow coast to coast en 1981. Un arrangement assez proche de celui de l'album.


Watch your step en illustration musicale dans l'épisode Lost verizon des Simpsons en 2008, un choix pointu !

26 décembre 2023

IDIR (ادير) : A vava inou va


Acquis d'occasion dans la Marne dans les années 2000
Réf : 2C 004-13096 -- Édité par Oasis/Pathé en France en 1975
Support : 45 tours 17 cm
Titres : A vava inou va -/- Tomacahut n'teskurt

Avec The letter et Why can't we live together, A vava inou va fait partie des grandes chansons que Philippe R. tient en estime et promotionne largement autour de lui. C'est sûrement lui qui me l'a fait écouter pour la première fois.
En fait, je ne connaissais pas du tout Idir avant la sortie en 1999 de l'album de duos Identités, et notamment celui avec Manu Chao, A Tulawin (Une algérienne debout), avec la participation de Khalida Messaouadi. Je me suis rattrapé depuis en achetant plusieurs de ses disques, dont ce 45 tours qui est son plus grand succès.

La carrière d'interprète d'Idir a commencé un peu par hasard en 1973, quand il a remplacé au pied levé la chanteuse Nouara qui devait chanter à Radio Alger la berceuse Rsed a ydess qu'il avait composée. Cette année-là, Idir enregistre cette chanson ainsi que A vava inou va, avant de partir pour deux ans faire son service militaire. Je ne sais pas si le 45 tours est sorti sur Oasis Disques en Algérie dès 1973, ou plutôt en 1975, mais en tout cas la chanson se diffuse largement pendant cette période, en Algérie et internationalement.
En France, comme le raconte Farid Alilat, l'auteur d'Idir, un Kabyle du monde (Éditions du Rocher, 2022), c'est Jean-Pierre Elkabbach qui donne un coup de pouce à la chanson en la diffusant sur France Inter dans une émission sur la visite du président Giscard d'Estaing en Algérie en avril 1975.
Après son service militaire, Idir s'installe à Paris en 1975. C'est cette année-là que le 45 tours est réédité en France par Pathé. Il a dû avoir un grand succès car il n'était pas rare encore ces dernières années de le trouver d'occasion. La chanson ouvrira et donnera son titre au premier album d'Idir, sorti en 1976.

A vava inou va, c'est d'abord dès l'introduction une très belle mélodie à la guitare, composée par Idir. C'est ensuite un chant en duo, avec des paroles en langue kabyle écrites par le poète Mohamed Benhamadouche, alias Ben Mohamed, qui serait inspirées par le conte Le chêne de l'ogre, présent dans le recueil Le grain magique de Taos Amrouche.
Sur la version originale, la chanteuse qui accompagne Idir est Zahra. Sa participation est mentionnée au recto de la pochette du 45 tours algérien. Sur la moche pochette du 45 tours français, cette mention est reléguée au verso. Et sur l'album, j'ai vérifié plusieurs fois et selon moi il s'agit bien du même enregistrement, on ne trouve malheureusement plus trace de Zahra, alors que les musiciens des sessions parisiennes sont dûment crédités. Zahra, c'est Zahra N'Summer, de son vrai nom Anissa Kemmouche. En 1999, elle a enregistré sur l'album Une algérienne, d'amour et de liberté sa propre version d'A vava inouva.


La pochette du 45 tours A vava inou va sorti en Algérie.

J'ai répertorié quatre versions différentes d'A vava inou va enregistrées sur disque par Idir :
Dès sa diffusion, la chanson a connu un succès international. Ouvre-moi vite la porte, son adaptation en français par David Jisse et Dominique Marge, également publiée par Oasis/Pathé, est très fidèle et très réussie. Mais on compte aussi, sans être exhaustif, des versions grecque, lybienne, bretonne, libanaise, catalane ou palestienne de cette très belle chanson.


La pochette d'Ouvre-moi vite la porte par David Jisse et Dominique Marge (1975).

La face B du 45 tours, Tomacahut n'teskurt, est aussi une réussite, dans une veine proche d'A vava inou va, avec guitare et belle mélodie. Pour le coup, la version qu'on trouve sur l'album de 1976 est un enregistrement différent et réorchestré. Je préfère cette prmeière version.

Idir est mort à 74 ans en 2020. La partie centrale de la place de Ménilmontant s'appelle désormais le square Idir.


Comme pour beaucoup de versions qu'on trouve en ligne, c'est sauf erreur de ma part le réenregistrement de 1991 qu'on entend sur cette vidéo.


Idir et Karen Matheson, A vava inou va.


Idir, A vava inou va, en concert.


Idir, A vava inou va, en direct dans le Journal Afrique sur TV5 Monde en novembre 2017.

16 décembre 2023

MARTIN CIRCUS : De sang froid


Offert par Jean H. à Châlons-sur-Marne à Noël 1981
Réf : 574005 -- Édité par Vogue en France en 1980
Support : 33 tours 30 cm
9 titres

Il a une longue histoire ce disque... Il faisait partie des deux cartons que mon cousin Jeannot nous avait offerts un Noël alors qu'il bossait brièvement chez Vogue. Je m'étais précipité sur le Fad Gadget et l'Indoor Life qui étaient dans le lot, ainsi que sur quelques rééditions Motown mais, sans trop de surprise, j'avais délaissé cet album de Martin Circus.
Pourtant, j'avais un historique avec ce groupe, puisque Je m'éclate au Sénégal, Ma-Ry-Lène et L'accident heureux étaient des tubes à la maison et puisque, dans ma mythologie personnelle, je suis persuadé (sans avoir d'autres preuves que de vagues souvenirs peut-être reconstitués après coup) que j'ai vu Martin Circus au Jard à Châlons, ainsi que Il Était Une Fois à la même époque et dans des conditions similaires, peut-être à l'occasion d'un 14 juillet ou du passage du Tour. (Vérification faite, le Tour de France 1974 a fait étape à Châlons-sur-Marne le 4 juillet et cette année-là, Martin Circus animait bien le podium, avec Georgette Plana en première partie ! Je pense vraiment que j'ai assisté à ce concert).

Pendant toutes ces années, cet album était resté dans la discothèque familiale. Je l'ai récupéré récemment chez ma Maman car, tombé dessus par hasard (enfin, tout simplement parce que je ne peux pas approcher une étagère de disques sans y fouiner), je me suis rendu compte que, visiblement, De sang froid est l'album new wave de Martin Circus !
Ce n'est qu'à moitié une surprise : c'était le son du moment et le groupe tentait désespérément de retrouver du succès grand public. Ça n'avait pas fonctionné l'année précédente avec Disco circus, et ça n'a pas non plus fonctionné avec ce De sang froid.
Le groupe avait pourtant tenté de mettre toutes les chances de son côté en rappelant pour l'occasion l'un de ses fondateurs, le saxophoniste Gérard Pisani, qui signe la plupart des paroles. Après avoir quitté Martin Circus en 1972, il avait notamment fondé Tartempion, et aussi le groupe pseudo-punk Bulldozer, auteur de l'inénarrable Il était une tranche de foie dans l'Ouest. Dans ces années-là, il a également été membre d'Au Bonheur Des Dames.
Il y a aussi, on y reviendra, une collaboration avec Gainsbourg sur un titre.
Pour la pochette également on a mis le paquet (pour un résultat très mitigé). Elle est conçue et réalisée par Jean-Baptiste Mondino et la styliste est l'encore pas ouatée Caroline Loeb. Le walkman en 1980 c'était vraiment nouveau et tendance, et je me demande si les ustensiles de cuisine du catalogue La Bovida qui jonchent la pochette intérieure ne font pas écho à la pochette de Three imaginary boys. Je m'interrogeais aussi sur la présence des chauffages d'appoint au recto, jusqu'à ce que je remarque à l'arrière-plan un mur de glace façon igloo. C'est donc une façon d'illustrer le titre De sang froid.

L'album démarre plutôt bien avec Tous des robots, l'un des deux singles extraits de l'album. Avec un titre pareil, je m'attendais à une ambiance à la Kraftwerk mais, de la guitare crade à la Ça plane pour moi au séquenceur et au chant, on est plutôt dans un esprit à la Devo. Sauf qu'il y a des cuivres, et c'est réussi. On les retrouve tout au long de l'album.
Parmi les autres titres aux thématiques très new wave, Bains-Douches est déjà un ton en-dessous et je n'aime pas trop Plastique conclusion.
Les rares fois où cet album est mentionné, c'est pour signaler que les paroles d'USSR-USA, l'autre 45 tours, sont signées Gainsbourg. Apparemment, il leur avait écrit deux textes et ils en ont retenu un. C'est un de trop ! Sur la thématique de la guerre froide, L'avant-guerre c'est maintenant écrit pour Dutronc à la même époque est plutôt drôle. Là, c'est indigne et la musique est à l'avenant.
Je n'aime pas non plus le seul autre titre qu'on peut écouter en ligne, Tu m'étranges.

En fait, mon morceau préféré avec Tous des robots n'était pas en ligne, alors je vous l'ai copié. Il s'agit de Banana baby, et figurez-vous qu'il est dans l'autre style en vogue à l'époque puisque c'est un ska instrumental qui se trouve être d'excellente facture.

Des investissements ont été faits pour ce disque puisqu'une version 7 titres chantée en anglais et intitulée In cold blood a été enregistrée. Elle a été publiée en Italie et au Brésil.

Martin Circus a sorti des singles tout au long des années 1980 jusqu'à sa séparation en 1988, mais plus d'album. De sang froid est donc leur ultime grand format.

A écouter : Martin Circus : Banana baby

10 décembre 2023

WILSON PICKETT : New Orleans


Acquis chez Damien R. à Avenay Val d'Or le 11 juillet 2023
Réf : 750 019 -- Édité par Atlantic en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : New Orleans -- Everybody needs somebody to love -/- Mustang Sally -- Nothing you can do

Le 45 tours 4 titres français des années 1960, c'est quand même une grande réussite en tant qu'objet discographique. Belle pochette, objet compact et pratique, belle symétrie entre les deux faces... Je pense qu'on a rarement fait mieux. Et ici on en a un très beau spécimen, acheté le même jour que le Bee Gees à l'ami Damien (et dans ce lot, il y avait aussi, entre autres, un La's et un B-52's).

Examinons un peu la chose : Un Wilson Pickett rayonnant sur cette pochette qui est une reproduction de celle de l'album The Wicked Pickett, en réduction et avec une inversion d'axe.
Les deux titres mis en avant sur la pochette sont ceux des deux singles sortis aux États-Unis, Everybody needs somebody to love et Mustang Sally, mais sur le disque le titre principal est New Orleans.
Les quatre titres de l'EP sont extraits de l'album, et les fans français avaient intérêt à ne pas laisser passer ce 45 tours car, de ce que je vois sur Discogs, l'album complet n'a pas été édité par chez nous à l'époque. Après la fin d'un arrangement entre Stax et Atlantic qui lui avait permis d'enregistrer chez Stax, cet album-ci a intégralement été produit chez FAME à Muscle Schoals.

New Orleans
n'est donc pas un single américain, mais c'est bel et bien une reprise, du premier single de (Gary) U.S. Bonds, sorti en 1960.
L'original n'est pas mal du tout. Je ne connaissais pas cette chanson, mais elle a été reprise plein de fois au fil des ans, des Kingsmen à Joan Jett, en passant par Neil Diamond. Pickett lui applique le traitement qui a fait son succès, notamment avec Land of 1000 dances, c'est à dire une version complètement speedée et excitée.

Même motif, même punition avec Everybody needs somebody to love. Pour ma part, ce n'est pas avec la version originale par Solomon Burke que j'ai connu cette chanson, ni avec la reprise des Stones, mais tout simplement avec le film The Blues brothers de 1980. Wilson fait référence au message de Solomon dans son introduction parlée, mais le tempo est là aussi bien plus rapide. C'est cette version de la chanson qui a eu le plus de succès.

Par comparaison, Mustang Sally, parait presque calme, on est plus dans une forme de funk léger que dans du rhythm and blues échevelé. Cette fois, on reste plus proche de la version originale de 1965 par Sir Mack Rice, et là aussi c'est cette reprise qui s'est le plus vendue.

Le dernier titre est une reprise de Nothing you can do, le premier single de Bobby Womack sous son nom, probablement enregistré en 1965 et sorti mars 1966. Cette version originale est intéressante pour les références très marquées à Satisfaction, une façon peut-être pour lui de rendre la pareille aux Stones, qui lui avaient "piqué" It's all over now juste après sa sortie pour en faire un tube. Ces références aux Stones disparaissent dans la version Pickett de Nothing you can do, qui fait la part belle aux cuivres et à la voix puissante de Pickett.

C'est d'ailleurs ce qui caractérise Pickett, notamment par rapport à son idole Otis Redding : il a de la puissance, de l'abattage, de l'énergie à revendre, mais il ne compose pas et est moins capable de nuances. Mais quel interprète c'était !. La liste des autres reprises de The Wicked Pickett est impressionnante et met vraiment l'eau à la bouche : Ooh poo pah doo, Knock on wood, Time is on my side, You left the water running, Sunny... Miam miam !


Wilson Pickett, Mustang Sally. Ca, c'est de la section de cuivres !


Wilson Pickett, Everybody needs somebody to love, en concert en Allemagne en 1968.


Wilson Pickett, Mustang Sally, en concert en Allemagne en 1968.

02 décembre 2023

HUGO BLANCO ET SA HARPE INDIENNE : El cigarron


Acquis chez Emmaüs à Saint-Nazaire le 3 mars 2023
Réf : 21 925 -- Édité par Polydor en France en 1962
Support : 45 tours 17 cm
Titres : El cigarron -- Orquidea arabe -/- El herrero -- Cuerdas de plata

Il n'y avait pas grand chose chez Emmaüs à Saint-Nazaire ce jour-là. Histoire de ne pas revenir bredouille, j'avais quand même pris quelques 45 tours, dont un Manu Dibango sans pochette.
Ce n'est pas pour son horrible pochette que je l'ai sélectionné celui-ci, une horrible prise de vue en studio qui, comme souvent à cette époque, n'a rien à voir avec l'artiste en question. La "harpe indienne" mentionnée sur la pochette m'a quelque peu interrogé, mais le "En direct de Caracas" et le "Spécial danse" m'ont laissé dubitatif. Même le "Monsieur Moliendo café" ne m'a pas trop parlé, même si j'ai déjà vu passer ce titre. Tout ça faisait un peu pub pour Jacques Vabre... Bref, je ne m'attendais à rien de particulier, juste à un disque de "musique typique" comme il y en a des centaines, avec mambo, boléro, cha cha cha, rumba, tango ou autre baïon.

Tout en papotant, on a écouté le disque avec Philippe R. une fois rentré chez lui, jusqu'à ce qu'à un moment on s'interrompe pour se dire que ça sonnait bien et que le son était assez original. Et il s'avère que ce qui nous a fait dressé l'oreille, c'est justement la harpe d'Hugo Blanco.

Il est bien de Caracas et Moliendo café a été son premier et grand succès au tout début des années 1960. Ce disque est le deuxième sorti en France. Il a eu moins de succès. Je pensais trouver assez facilement son tube, mais je ne suis toujours pas tombé dessus depuis mars. Par contre, en rangeant mes disques, j'ai vu que j'avais une reprise de Moliendo café par les espagnols Alfonso & Fernando.

Le disque est entièrement instrumental. El cigarron (Le cigare) est typique de ses compositions : des sortes de bruitages en introduction, puis le rythme démarre et arrive ensuite le son assez cristallin de la harpe en instrument solo.

Comme son titre l'indique Orquidea arabe (Orchidée arabe) a des côtés orientalisants. C'est mon morceau préféré du disque. Il s'agit en fait d'un nouvel arrangement d'Orquidea, une composition qu'on trouvait sur le premier EP. Et, au-delà de Moliendo café, c'est le rythme Orquidea, mélange de musique cubaine et de joropo vénézuélien créé par hugo Blanco, qui a fait sa réputation.

Avec El herrero (Le forgeron), on comprend un peu pourquoi, dans les années suivantes, il a été considéré comme le précurseur au Venezuela des rythmes ska et reggae.

Cuerdas de plata (Cordes d'argent) conclut le disque en beauté. On n'est pas loin des musiques de film western, avec la rythmique qui évoque le trot d'un cheval.

Hugo Blanco a poursuivi son parcours avec succès jusqu'à son décès à 74 ans en 2015, même si à l'international il reste surtout réputé pour Moliendo café.

Au-delà de son tube, j'aimerais bien trouver aussi le disque Mister Twist de Tony Sheridan pour lequel il y a une pub au verso. En effet, on y trouve avec Cry for a shadow la première composition publiée en France de George Harrison et John Lennon. Polydor ne s'est d'ailleurs pas gêné pour rééditer ce disque en 1964 en créditant uniquement au recto l'orchestre accompagnateur Les Beatles.



25 novembre 2023

SUBLIME : What I got


Acquis je ne sais plus où ni comment probablement à la fin des années 1990
Réf : MCD 48045 -- Édité par Gasoline Alley/MCA en Europe en 1997
Support : CD 12 cm
Titres : What I got -- Rivers of Babylon -- All you need -- What I got (Reprise)

Je ne sais plus comment j'ai acheté ce disque, mais ça ne devait pas être cher car je suis à peu près sûr que je ne connaissais pas What I got avant cet achat. Récemment, je me suis aussi procuré une édition en double CD de l'album dont il est extrait, ce qui m'a incité à ressortir ce single de mes étagères.

L'histoire de Sublime est l'une de ces grandes tragédies du rock and roll et des drogues. Le groupe fondé en 1988 avait déjà sorti deux albums avec pas mal de succès quand il a signé un gros contrat avec MCA. En février 1996, ils commencent l'enregistrement de leur troisième album avec Paul Leary des Butthole Surfers et David Kahne à la production. En mai, après la fin de l'enregistrement, le chanteur Bradley Nowell ne perd pas son temps : le 16 il se marie avec la mère de son fils, le 24 Sublime donne un concert à Petaluma en Californie et le lendemain matin on le retrouve mort à 28 ans dans sa chambre d'hôtel, sa consommation d'héroïne lui ayant été fatale.
Le groupe annonce sa séparation, mais l'album sort comme prévu en juillet, sauf qu'entre-temps il a perdu son titre, Killin' it ! C'est un succès énorme, et les disques sont continué à sortir pendant quelques années (inédits, live, versions acoustiques, compilations). La vie de Bradley Howell pourrait se résumer ainsi : "Il est mort jeune puis il a vendu des millions de disques".

Au moins trois versions de What I got ont été publiées, dont deux sont sur l'album et sur le single. La version de base, produite par David Kahne, est la même ici que sur l'album, sauf qu'un grossier "motherfuckin'" a été assourdi. C'est ma version préférée. On est en plein dans ce que j'appelle la hip-pop optimiste : un gloubi-boulga de hip hop, de rock, d'échantillons et de bricolages... Là, par exemple, on est surpris d'entrée par le chant, qui reprend la mélodie de Lady Madonna. Il y a une rythmique rap, de la guitare acoustique, de l'orgue... Quand au refrain, il reprend celui de la chanson de 1986 de Half Pint, Loving (Initialement, Half Pint n'était pas crédité, mais ça a été corrigé par la suite). On est très proche du Beck de Loser et d'Odelay.
La version Reprise de What I got est produite par Paul Leary est proche de la version de base, mais moins accrocheuse. J'ai l'impression aussi qu'elle est un peu plus lente.
Quant à la version démo, elle montre surtout que le groupe avait déjà rassemblé tous les éléments de sa chanson avant d'entrer en studio avec les producteurs. Elle aurait bien pu sortir telle quelle.

Pour ma génération, la chanson Rivers of Babylon est associée de façon indélébile au tube de Boney M en 1978. A l'époque on ne savait pas que c'était une reprise d'une chanson créée en  1970 par le groupe jamaïcain The Melodians. La version de Sublime est tirée de leur premier album, 40 oz. to freedom. C'est une chanson que j'aime beaucoup et cette version largement acoustique, qui donne l'impression d'être enregistrée en direct et en public, est très fidèle et très bien.

All you need est elle extraite du deuxième album, Robbin' the hood. En l'écoutant, je me suis dit que c'était du ska speedé, mais aussi du punk, et donc qu'on pourrait appeler ça du ska-punk. Je ne savais pas que le ska punk était un genre répertorié ("la troisième vague du ska", dont Sublime était l'un des fers de lance !

Les deux membres survivants ont reformé Sublime en 2009, rebaptisé Sublime With Rome (Rome étant le prénom du nouveau chanteur) après une action en justice.


Sublime, What I got, version du single.


Sublime, What I got (Reprise).


Sublime, All you need.


Sublime, All you need, en concert au Palace à Hollywood le 31 octobre 1995.


Sublime, Rivers of Babylon, en concert le 24 juin 1992.

17 novembre 2023

ICE : Bobo step


Acquis chez Récup'R à Dizy le 3 novembre 2023
Réf : EPC 4285 -- Édité par Epic en France en 1976
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Bobo step -/- Time will tell

Je crois que j'ai rarement eu besoin de me battre autant pour réussir à acheter un disque.
Ce jour-là, j'ai assez vite noté qu'il y avait eu un petit arrivage de nouveaux disques dans le rayon 45 tours de la ressourcerie. Et puis, à un moment, quand j'ai sorti un disque de sa pochette pour vérifier une information, j'ai vu que ce n'était pas le bon disque. Ça ne m'a pas perturbé outre mesure car je ne comptais pas l'acheter.
Et puis je suis tombé sur cette pochette de disque d'Ice. Un groupe relativement obscur, mais que je commence à connaître puisque ces américains installés en France au début des années 1970 se sont d'abord produits sous le nom de Bobby Boyd Congress. Après le retour de Bobby Boyd aux États-Unis, ils ont joué et enregistré sous divers noms, dont Lafayette Afro-Rock Band. En tant qu'Ice, ce sont eux qui jouent sur l'album Nino and Radiah de Nino Ferrer et Radiah (sauf sur le titre South).
Donc, Ice, ça m'intéresse ! Je m'empare de la pochette, je sors le disque et paf ! c'est un 45 tours de feu Toto Cutugno !! Pas de panique, je venais de voir passer une pochette de Toto. Je la retrouve, je sors le disque et bing ! c'est encore un autre disque. Je remets le disque de Toto dans sa pochette et je cherche la pochette du disque que j'ai en main. J'ai encore joué à ce petit jeu de piste pendant deux tours assez rapides, à rassembler un disque et sa pochette, avant de me retrouver avec d'un côté ma pochette d'Ice désormais vide et de l'autre un disque d'un certain J.J. Cramier, dont il me fallait retrouver la pochette pour espérer enfin dénicher le 45 tours d'Ice.
Sauf que la pochette de Cramier, je ne l'avais pas vue passer. Alors il a bien fallu que je passe en revue un par un tous les 45 tours du rayon, y compris la grande majorité dont je savais pertinemment qu'ils étaient là depuis des semaines, dans le seul but de trouver Ce jardin bizarre avec l'espoir que la pochette contiendrait Bobo step.
J'ai fait chou blanc. Je me suis retrouvé bien dépité avec ma pochette vide. J'allais lâcher l'affaire et repartir, mais ça me gavait vraiment d'abandonner. Alors j'ai fait une dernière tentative et, parmi les dix premiers disques de la première rangée, je suis tombé sur le Cramier (il faut dire que le nom de l'artiste est en bas de la pochette et pas très lisible). J'ai retenu mon souffle, en me demandant si j'allais encore avoir droit à un autre tour dans mon jeu de piste, mais non, le disque d'Ice était bien dans cette pochette !
Je me demande bien qui s'est amusé à faire ce beau mélange de disques et de pochettes, tous en bon état par ailleurs. On tombe de temps en temps dans les brocs sur des stands où ça arrive, mais rarement à ce point là...

Mais au bout du compte, est-ce que ça valait le coup de dépenser autant d'énergie et de temps (le jeu de piste a bien dû durer 20 minutes) pour le plaisir de ramener ce disque à la maison contre une obole de 10 centimes ? Eh bien oui, déjà parce que ce 45 tours hors album est assez rare et n'a été réédité qu'une fois, sur une compilation de 2016, et encore à moitié (seulement la face B). Ensuite parce que, je ne sais pas sur quel pont elle a été prise, mais la photo de pochette vaut le jus : les deux gars au premier plan étaient peut-être en compétition pour le record du monde du col de chemise pelle à tarte ! Et enfin parce que musicalement c'est réjouissant.

La face A est une reprise de l'unique single sorti sous le nom de Blue Bahamas. La version originale de Bobo step, qui a dû avoir un certain succès car il y en a eu trois reprises, dont une par Rafaella Carrà, donne un peu dans le caribéen, avec steel drum et tout. L'auteur de la chanson est Claude Morgan, dont j'ai justement acheté le premier EP de 1967 il y a quelques mois.
La version de Bobo step par Ice est assez fidèle, mais elle est sans surprise plus funky, prise sur un tempo beaucoup plus rapide, avec du synthé et des cuivres.

Pas mal, mais le disque vaut surtout pour sa face B, Time will tell, une chanson originale d'Arthur Grayson Young. Là, c'est carrément funk, sur un tempo rapide et très marqué, avec une basse bien lourde. Avec les chœurs et les cuivres, c'est bien simple, le tout m'a fait penser à un disque devenu un classique sorti quatre ans après celui-ci, Remain in light de Talking Heads. Je pense plus particulièrement à Crosseyed and painless.
 
En préparant ma chronique, j'ai fini par me rendre compte qu'il existe deux versions différentes de Time will tell (c'est trompeur car la plupart des vidéos sur YouTube utilisent la pochette du 45 tours français, même pour l'autre version).
Sur mon 45 tours, la chanson dure 3'40 et est produite par Ice.
L'autre version dure 4'40. Elle commence par un décompte, elle est  plus lente, la flûte puis le trombone y jouent un rôle important, on entend plus une guitare funky et le chant est différent, avec moins de paroles et pas d'intervention parlée. Bref, ce n'est pas une version longue ou un mixage différent, il s'agit d'un autre enregistrement. La seule source possible que j'ai trouvée pour cette version, ce serait l'édition anglaise du single, où la durée indiquée est bien de 4'40, avec un crédit de production pour Pierre Jaubert, comme pour la face A.

Au final, je ne regrette évidemment pas l'énergie dépensée pour passer les différentes étapes du jeu de piste, puisqu'au bout du compte c'est bien un petit trésor que j'ai déniché !

11 novembre 2023

ROBERT CHARLEBOIS : Autre chanson pour la même Mouffe


Acquis chez Récup'R à Dizy le 14 octobre 2022
Réf : 22.004 -- Édité par Gamma en France en 1973
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Autre chanson pour la même Mouffe -/- C'est pour ça

Dans les années 1970, Robert Charlebois c'était pour moi Quand les hommes vivront d'amour en public avec Félix Leclerc et Gilles Vigneault, quelques chroniques de disque dans Best ou Rock & Folk et c'est tout. Après, il y a eu bien sûr l'adaptation en anglais d'Ordinaire par Lewis Furey en 1979 sur son album The sky is falling, mais à l'époque je n'ai pas eu l'occasion d'écouter la version originale. Il a fallu que j'assiste à un spectacle pyrotechnique sur au Vieux-port de Montréal au début des années 1990 pour découvrir en accompagnement sonore sa chanson Je reviendrai à Montréal.
Au final, c'est la lecture de Tangage et roulis de David Mc Neil, où Robert apparaît de façon transparente en tant que Charlie Wood, pour que je m'intéresse un peu plus à lui et que je me mette à ramasser petit à petit des 45 tours de Charlebois quand j'en vois passer.

Le 45 tours que j'aimerais bien avoir mais que je n'ai pas encore trouvé, c'est Madame Bertrand (Cœur en chômage), un duo de 1968 avec sa complice Mouffe. Alors aujourd'hui, le disque que j'ai sélectionné est un 45 tours de 1973, réédition avec une pochette légèrement modifiée d'un disque paru initialement en 1969. Cette réédition s'explique peut-être par le grand succès qu'a connu Robert Charlebois en France à ce moment-là, avec notamment un passage en vedette à l'Olympia pendant trois semaines en 1973.
Sur l'album Volume 2 de 1966, on trouvait une Chanson pour Mouffe. Ayant de la suite dans les idées, il a inclus sur son troisième album sans titre de 1967 une Autre chanson pour la même Mouffe qui est la face A de ce 45 tours. L'ambiance est assez folky, avec guitare acoustique et flûte, le chant très propre est pris assez haut et le tout fait très "chanson française" et n'est pas trop ma tasse de thé.

Vous vous doutez donc bien que c'est pour sa face B que j'ai sélectionné ce 45 tours. Les deux chansons se succédaient d'ailleurs aussi à la fin de l'album.
La pochette de l'album est très réussie. C'est un portrait en gros plan de Robert, la larme à l’œil, coiffé d'un casque militaire recouvert de fleurs. Parfait après l’Été de l'Amour de 1967 pour faire une synthèse pacifiste entre manifestations contre la Guerre du Vietnam et Flower Power.
Si C'est pour ça avait été la face A du 45 tours, la pochette de l'album aurait été idéale pour l'illustrer, comme le montre cet extrait des paroles :

"Quand je regarde loin au fond de moi
Je ne comprends plus rien au monde moi
C'est pour ça que je chante tout bas
Ce que je ne peux pas mieux dire (...)
Et si je me mettais à crier pour vous dire que le monde va bientôt finir
Et si je vous criais qu'il ne finira pas comme il a commencé par une sorte de TAMTILIDAM
Et tout ça vous le savez déjà
C'était dans les journaux hier
"

Une chanson d'actualité en 1967, malheureusement toujours d'actualité en 2023, comme elle l'a été chaque année entre-temps.
Pour le coup, j'aime beaucoup cette chanson très courte. Ça démarre encore doucement à la guitare acoustique, façon Donovan, avec Robert qui chante effectivement tout bas, et des percussions discrètes. Mais dès le deuxième couplet, une guitare saturée fait son entrée, et elle prend du volume au fur et à mesure que Robert se met à chanter plus fort et même à crier. Cette thématique n'est pas exceptionnellement originale, mais là je trouve l'ensemble très réussi.
Robert a publié une autre version de C'est pour ça, sur l'album Au National, enregistré en public en 2006. La voix est évidemment un peu marquée et le jeu de guitare électrique est différent et me plaît moins, mais ça reste très bon.

Robert Charlebois est actuellement en tournée au Québec. 10 dates sont programmées à Paris à Bobino en mai-juin 2024.

05 novembre 2023

THE B-52'S : Rock lobster


Acquis chez Damien R. à Avenay Val d'Or le 11 juillet 2023
Réf : WIP 6506 -- Édité par Island en Angleterre en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Rock lobster -/- Running around

J'ai acheté ce disque à l'ami Damien le même jour que le Bee Gees et le La's. Quelques mois plus tôt, à la Bourse BD-Disques d’Épernay, j'avais racheté à l'ami Séb le 45 tours Planet Claire qu'il avait trouvé à la ressourcerie quelques jours plus tôt. J'adore Planet Claire, avec sa basse à la Peter Gunn, et j'aime beaucoup aussi la reprise de Petula Clark Downtown en face B. Mais Rock lobster est encore plus original et marquant et je suis très content d'avoir ce disque même si, de fait, le 45 tours Rock lobster dont je rêve, ce n'est pas celui-ci, mais celui-là :


La pochette du single original, chez DB Recs.

Il s'agit du tout premier disque des B-52's, sorti en 1978 sur le label indépendant DB Recs. On connaît ses deux chansons, Rock Lobster et 52 girls, mais l'intérêt, outre une pochette très réussie, est qu'il s'agit d'enregistrements différents de ceux du premier album. Cette version de Rock lobster est notamment plus rapide, même si par ailleurs elle n'est pas fondamentalement différente de la seconde version.
Je n'ai découvert l'existence de ce single que des années plus tard, dans la deuxième moitié des années 1980 : les amis Raoul Ketchup et Jean-Pierre Moya de Radio Primitive en avaient chacun un exemplaire, il me semble. J'en avais fait une copie sur cassette et, si je m'étais mis en tête d'acheter ce disque à l'époque, je l'aurais sûrement trouvé à un prix encore correct. Mais cela ne fait que quelques années que je cherche à l'acheter pour le chroniquer ici et j'ai découvert qu'il avait entre-temps atteint un prix excessif (40 € minimum grosso modo pour un exemplaire avec pochette).

On se contentera donc de cette édition Island parue l'année suivante, qui est très bien déjà, avec une pochette qui reproduit celle de l'album. J'ai acheté cet album à la sortie et pour une fois je n'étais pas le seul parmi mes copains : on a dansé à en perdre haleine dans nos soirées lycéennes sur Rock Lobster, Planet Claire, Dance this mess around et Downtown. Je viens juste de me souvenir qu'il y avait même quelque part en ville un graffiti "B-52's" sur un mur. Et mon frère m'avait décontenancé un jour en faisant référence au groupe en prononçant, fort logiquement, son nom à la française, "B Cinquante-Deux S".

Sur la face A de ce 45 tours, c'est donc la version de l'album de Rock lobster qu'on trouve, à ceci près qu'un coup de ciseau a réduit de deux minutes la durée de cette chanson, effectivement assez longue (6'50 sur l'album). Il faut avouer que c'est très bien fait, et ça pourrait passer inaperçu lors d'une écoute inattentive. C'est dans le "ventre creux" de la chanson que l'ablation a été faite, entre 2'45 et 4'45.
A l'époque on parlait de new wave, mais j'ai réécouté Rock lobster plein de fois pour préparer cette chronique et il n'y a pas à tortiller, c'est un grand classique du rock, point. Chaque membre du groupe apporte une pierre essentielle à l'édifice, la répartition des rôles est parfaite, signe qu'on a affaire à un grand groupe, original de surcroît.
Au niveau instrumental, c'est énorme, depuis le riff de guitare surf qui tient tout le morceau (joué en deux parties sur quatre cordes, les deux graves et les deux aiguës) jusqu'aux séquences d'orgue garage, en passant par une cloche, qui tient un rôle inhabituellement proéminent.
Et puis il y a les paroles, bien délirantes. Le titre déjà est à double sens, puisqu'il peut désigner aussi bien une langouste que "le rock du homard". Et dès le début, ça vrille : "On était à une fête, son lobe d'oreille est tombé au fond, quelqu'un a plongé son bras pour le ramasser, c'était une langouste".
Fred Schneider, qui a écrit les paroles, est le chanteur principal sur ce titre. Il est magnifiquement accompagné par Cindy Wilson et Kate Pierson, qui ne se contentent pas d'assurer magistralement des chœurs, mais qui donnent en plus une véritable performance vocale quand il s'agit de faire des sons et cris en réponse à la liste d'animaux aquatiques déroulée par Fred, qui culmine avec une "baleine en bikini".
Il se trouve que, justement cette semaine, j'ai regardé la vidéo de la rencontre en 1972 en direct à la télévision de John Lennon et Chuck Berry, un moment de télévision particulier puisque, en cours de performance, les micros utilisés par Yoko Ono sont mystérieusement coupés. En écoutant Rock lobster, je me suis dit à un moment que les cris de Cindy et Kate rappelaient ceux de Yoko. Eh bien, il parait que John Lennon s'était fait la même remarque, et que ce rapprochement était volontaire, les chanteuses ayant voulu lui rendre hommage. Yoko a d'ailleurs rejoint les B-52's sur scène pour cette chanson le 4 février 2002, lors du concert anniversaire des 25 ans du groupe.

L'intérêt de ce 45 tours, c'est que sa face B, Running around, n'est sortie sur aucun autre disque. Non pas que le groupe n'ait pas fait bon usage de cet excellent instrumental, qui annonce ce qu'allait faire Wall of Voodoo. Simplement, lorsqu'on a retrouvé Runnin' around sur l'album Wild planet l'année suivante, c'était exactement la même piste instrumentale, mais cette version est chantée. Cela confirme ce que le groupe a eu l'occasion d'expliquer : comme Devo à la même époque, au moment d'enregistrer le premier album ils avaient largement de quoi en remplir deux, et ils en avaient volontairement mis de côté certains pour la suite. Là, on se rend compte que, non seulement le titre était composé et joué sur scène, mais il a même été enregistré lors des sessions du premier album.

Les B-52's ont bouclé en début d'année leur "ultime tournée d'adieu". Ils ne sont pas pour autant séparés puisque, puisqu'ils jouent sur les mots : ils ne tournent plus, mais font des résidences à Las Vegas. Ça commence à ressembler à un naufrage. Mais on peut toujours danser sur leurs disques, qui eux n'ont pas pris une ride !


The B-52's, Rock Lobster, en concert au Downtown Cafe à Atlanta en 1978.


The B-52's, Rock Lobster, une vidéo officielle, mais avec un son live, pas le son du disque.


The B-52's, Rock Lobster, en concert au Capitol Theatre à Passaic le 7 novembre 1980.


The B-52's, Rock Lobster, un passage télé avec le son du single.


The B-52's, Runnin' around, en concert au Downtown Cafe à Atlanta en 1978.


The B-52's, Runnin' around, en concert  au Capitol Theatre à Passaic le 7 novembre 1980.

28 octobre 2023

GILBERT MONTAGNÉ : The fool


Acquis chez Récup'R à Dizy le 24 juin 2023
Réf : CBS 7315 -- Édité par CBS en Hollande en 1971
Support : 45 tours 17 cm
Titres : The fool -/- Hide away

Cela faisait quelques temps que je m'étais dit que, j'achèterais The fool le jour où je trouverais pour pas cher un exemplaire en bon état, car c'est une chanson que j'aime bien et qui me reste en tête. C'est ce qui a fini par arriver, à la ressourcerie une fois de plus. Et il s'agit d'un exemplaire fabriqué aux Pays-Bas (probablement destiné au marché français, les usines de pressage de CBS n'arrivaient peut-être pas à répondre à la demande...), avec un rond central à l'anglaise et des étiquettes imprimées, contrairement au pressage français qui est en plastique injecté.
J'ai pas mal de souvenirs attachés à ce disque, surtout parce que, le fameux jour où j'ai écouté des disques dans la chambre de ma tante, quand j'avais une douzaine d'années, soit en 1975 à plus ou moins un an près, il n'y avait pas que le Cat Stevens, des Slade ou The Sweet dans le lot, il y avait aussi ce premier disque de Gilbert Montagné.
Il se trouve que cette chanson est en anglais. Je ne sais pas dans quelle mesure Gilbert Montagné parlait l'anglais quand il l'a enregistrée, mais pour moi, qui faisait allemand comme première langue vivante au collège, c'était pas du tout. Alors, quand je chantais The fool, c'était en yaourt, et ça m'est resté : je chante toujours "The fool, ah aïe canne chui di lak" dans le refrain plutôt que "The fool, I can't really love"...!
Tout comme la musique, ces paroles, créditées à un certain Patrick Kent, sont tout à fait dans le jus de leur époque : le narrateur est amoureux, mais sa dulcinée tente de l'accaparer, de l'enfermer, alors que lui n'envisage qu'un amour "libre", comme on disait alors.

L'histoire de la chanson est intéressante. Montagné l'a composée avant un séjour aux États-Unis, et initialement il ne voulait pas l'interpréter. Alors qu'elle circulait chez des éditeurs, Adamo s'est montré intéressé, et au bout du compte c'est sa société A.A. Music qui a produit l'enregistrement au Trident Studio de Londres, avec des musiciens de session et arrangeur qui avaient l'habitude de travailler avec Elton John ou Joe Cocker (Il n'y a pas de crédits détaillés sur le 45 tours, mais sur l'album on note les noms d'Herbie Flowers, Nick Harrison, Caleb Quaye, Shwan Phillips, Madeline Bell, Barry Morgan).
Musicalement, avec du piano, des cordes, de la guitare électrique et des chœurs, on est dans des ambiances à la Cat Stevens, justement, voire Polnareff pour la France. Je me disais aussi qu'on n'est pas si loin que ça de Let it be.

La face B, Hide away, est moins énergique, avec trop de cordes. The fool restera probablement la seule chanson de Gilbert Montagné qui me plaît...!
Pour les cinquante ans de la chanson, il en a fait une nouvelle version, The fool in love, qui a le mérite de se démarquer effectivement de la version originale. Mais je vous en dispense. De même que, même si j'ai aussi plein de souvenirs associés à cette manifestation, je me suis dispensé d'assister au concert de Gilbert Montagné à la Foire de Châlons le 11 septembre dernier.







21 octobre 2023

JAMES BROWN : Sweet little baby boy


Acquis chez Récup'R à Dizy le 22 juillet 2023
Réf : 27 794 -- Édité par Polydor International Production en France en 1966
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Sweet little baby boy (Part 1) -- Sweet little baby boy (Part 2) -/- The Christmas song -- Don't be a drop out

Depuis 2008, quand je chronique un "disque de Noël" (, , ou encore ), j'ai pris l'habitude de le faire le 25 juin, jour de l'année le plus éloigné de l'omniprésente fête. Mais là, j'ai trouvé ce disque en juillet et je n'ai pas envie d'attendre juin 2024 pour en parler, d'autant que rien dans la pochette, à part la chanson intitulée The Christmas song, n'indique que trois des titres sont des chansons liées à Noël.

Je trouve régulièrement des disques intéressants à la ressourcerie Récup'R, près de chez moi. La preuve, depuis l'ouverture en 2016 celui-ci est le 21e disque chroniqué qui en provient, et carrément le 7e cette année. Mais en règle générale, ce ne sont pas à proprement parler des collectors que les requins du disque s'arrachent que j'y trouve, même s'il y a des exceptions, comme l'an dernier un EP de Dani de 1966 qui se vend plusieurs dizaines d'euros, mais qui ne m'a pas suffisamment intéressé musicalement pour que je le chronique, même si je suis bien content de l'avoir eu à 10 centimes !
De toute façon les EP des années 1960 rock ou rhythm and blues ne font pas long feu dans les Emmaüs ou les ressourceries, c'est pourquoi j'ai été surpris et bien content de tomber, entre deux disques de variété sans intérêt, sur ce 45 tours de James Brown en bon état, avec languette, que je ne connaissais pas du tout qui plus est, alors qu'avec le temps j'ai maintenant une bonne quinzaine de singles du Parrain de la Soul.

Pour faire des EP quatre titres, les labels français étaient amenés à compiler des 45 tours deux titres américains ou à ajouter des pistes d'album. Là, c'est le grand luxe, puisqu'on a droit à pas moins de trois faces A de singles sortis aux États-Unis en 1966 :

Ces disques sont tous les trois crédités à l'origine à James Brown & the Famous Flames. Les références catalogue indiquent qu'ils ont été sortis coup sur coup. Dont be a drop-out a été repris en 1967 sur l'album James Brown sings raw soul. Les deux autres ont été inclus sur James Brown sings Christmas songs, un album sorti en novembre 1966, à temps pour les fêtes de fin d'année. Et Polydor n'a pas tardé pour éditer ce 45 tours en France, puisque mon exemplaire comporte au dos un mot manuscrit "de la part de Michel" souhaitant "une bonne année 67. Avec mes baisers.".

Je n'attendais rien de particulier des chansons de Noël de ce disque, mais dans le genre elles se sont révélées tout à fait "supportables".

Sweet little baby boy est une chanson originale co-écrite avec le chef d'orchestre des Famous Flames Nat Jones. Sans trop de surprise, c'est une ballade avec cordes et piano mais l'arrangement reste sobre et ce type de chanson convient parfaitement vocalement à James Brown. Sur le 45 tours américain, la chanson était coupée en deux parties sur les faces A et B. Elles sont enchaînées ici, comme sur l'album.

The Christmas song
est une reprise d'une chanson co-écrite en 1944 par Mel Tormé et créée par le Nat King Cole Trio. Son sous-titre est Des châtaignes qui grillent dans l'âtre, mais l'adaptation française s'intitule plus prosaïquement Joyeux Noël !.
Là encore, le rythme est lent, avec, des cordes en intro. Je pensais logiquement que le label français nous avait mis la version 1 de cette chanson, mais non, c'est la 2. Et c'est un très bon choix : sur cette version 2, le chant de James Brown est plus énergique, plus soul, mais surtout, contrairement à la 1, il y a ici des cuivres bien présents, qui se mélangent aux cordes.

La très bonne surprise de ce disque, c'est le dernier titre, Don't be a drop out, lui aussi co-signé avec Nat Jones. Oubliée l'ambiance de Noël, on est ici dans le pur rhythm and blues, avec un son tendu à la Stax et même un chant dans la pure ligne d'Otis Redding. La rythmique basse/batterie/guitares n'est pas encore tout à fait funk, mais on s'en rapproche. Ajoutez à ça une section de huit cuivres, dont Nat Jones lui-même et Pee Wee Ellis, et des chœurs qui font "What he said" sur le refrain et hop, c'est parti, vous êtes déjà sur la piste de danse.
Un titre classique, mais réjouissant, qui est apparemment aussi l'une des premières chansons engagées de James Brown, contre le décrochage scolaire.
James Brown prend les choses à cœur dans ses paroles ("Without an education you might as well be dead"). Et il a joint les actes aux paroles, puisqu'il a participé à une campagne Stay At School, ce qui l'a amené à rencontrer le vice-président Hubert Humphrey. Il aurait aussi fait don de ses droits d'auteur pour cette chanson à des associations. Don't Be A Drop-Out, c'était aussi le nom de son fan club dans les années 1960.

Un 45 tours rare et intéressant, donc, comme on n'en trouve malheureusement pas toutes les semaines...!


Une publicité pour Don't be a drop-out parue dans la presse.


James Brown, Don't be a drop out, dans l'émission Where the action is enregistrée le 14 octobre 1966.

14 octobre 2023

LUNA : Superfreaky memories


Acquis par correspondance via Ebay en août 2023
Réf : BBQ 334CD / 031.2334.22 -- Édité par Beggars Banquet / PIAS au Benelux et en Allemagne en 1999
Support : CD 12 cm
Titres : Superfreaky memories (Radio edit) -- Neon lights -- The bad vibe merchant

Comme je le disais cet été, sur l'excellente compilation des Inrockuptibles Un printemps 99, j'avais découvert deux grandes chansons des années 1990, Instant street de Deus et Superfreaky memories de Luna. Les deux chansons ne sont pas enchaînées sur le CD (un titre de Pavement s'intercale), mais elles auraient aussi bien pu l'être car, outre qu'elles sont sorties au même moment, elles ont beaucoup en commun : elles sont plutôt longues, se situent dans un style de pop-rock à guitares avec un arrangement travaillé mais qui reste simple, et elles ont toutes les deux ce qu'on a défini pour Deus comme étant une fintro instrumentale. Et aussi, comme pour Deus, je n'ai pas acheté la bonne version du single, car apparemment l'édition anglaise contient bien la version complète de la chanson, qui fait autour de 5 minutes, tandis que mon édition européenne la réduit d'une bonne minute, soi-disant pour faciliter les passages en radio, et c'est justement la fin qui est coupée !

Superfreaky memories est extraite du cinquième album de Luna, The days of our nights, produit par Paul Kimble (de Grant Lee Buffalo, entre autres). Jane Scarpantoni est invitée au violoncelle, et il y a une deuxième voix très discrète, que j'entends comme féminine, mais si c'est le cas elle n'est pas créditée.
La diction de Dean Wareham sur les couplets me fait immanquablement penser à celle de Momus au moment de sa trilogie magique (The poison boyfriend / Tender pervert / Don't stop the night), mais je n'arrive pas à pointer un titre précis.
Le souvenir super bizarre qui a inspiré les paroles, Dean Wareham le raconte dans les notes de pochette du Best of Luna, c'est celui de Kristina, une lycéenne photographe qui avait deux ans de plus que lui et qui l'aguichait impitoyablement. Elle l'avait invité chez elle une nuit où ses parents étaient absents. Il espérait voir ses espoirs les plus fous se réaliser, mais tout ce qui l'intéressait elle c'était de le photographier avec l'attirail d'un drogué...!
Si je place Superfreaky memories un petit  cran en-dessous d'Instant street, c'est uniquement parce qu'elle n'est pas assez longue, même dans la version complète. Au moment où on sent que ça pourrait partir dans une belle envolée instrumentale, le son se met à baisser progressivement pendant 45 secondes et on sent bien que l'enregistrement est coupé en plein pendant la performance des musiciens.

Les deux faces B sont excellentes et l'ensemble donne un single de grande tenue.

On a d'abord Neon lights, une reprise de Kraftwerk (l'original était sur The man machine en 1978 et j'ai eu la chance de trouver en 2011 le maxi anglais fluorescent). J'ai déjà chroniqué un disque où cette version figurait, l'EP Close cover before striking.
Toujours dans les notes du Best of, Dean explique que cette reprise a été enregistrée le jour suivant la fin de l'enregistrement de l'album. Il dit même, mais il exagère, qu'ils ont attendu la fin pour produire leur meilleure journée de travail, puisqu'ils ont également mis en boite ce jour-là des versions de Sweet child o' mine de Guns and Roses et Emotional rescue des Rolling Stones (cette dernière n'ayant jamais été terminée).
Il a déjà été prouvé à maintes reprises que les chansons de Kraftwerk sont suffisamment bonnes pour être transposées dans des styles musicaux variés. Cette reprise est à mettre dans le lot de celles à guitares, qui comprend également Radioactivity par Kat Onoma et The model par Big Black.

The bad vibe merchant est une chanson originale de Luna précédemment inédite et qui n'a jamais été rééditée depuis. Au vu des crédits, on peut affirmer qu'elle date des sessions de l'album. Elle en a été écartée, et pourtant elle me plaît bien. Elle débute calmement, façon troisième album du Velvet Underground, avant de continuer en beaucoup plus rythmé.
Cette face B m'a causé bien des soucis. Pour vous la faire écouter, j'ai dû la repiquer et la mettre en ligne moi-même car il n'y en avait qu'une version disponible, sur la chaîne YouTube officielle de Luna. Or, à l'écoute, il a bien fallu se rendre à l'évidence, ce n'est pas la bonne chanson !
Après quelques recherches, j'ai fini par déterminer que, ce qu'on entend à la place, c'est High time amplifier (Witchman mix) de Ian Astbury, le chanteur de The Cult. Comment c'est possible ? Eh bien, c'est une erreur de base de données, puisque le single d'Astbury est sorti sous le même label que celui de Luna, avec la référence BBQ 344CD, alors que pour Luna c'était BBQ 334 CD...!
Mais ce n'est pas tout : avant d'acheter le single que je chronique via Ebay, j'en avais commandé un autre chez Momox. Et à la place du disque de Luna, j'avais reçu celui d'Astbury ! Je viens seulement de comprendre pourquoi aujourd'hui. J'ai été remboursé du disque, mais pas des frais de port pour le retour, toute l'histoire garde donc un petit goût amer. Au moins, ça m'a fait une anecdote à raconter...

Luna s'est reformé en 2015. Je ne sais pas si c'est parce que leur nom signifie Lune en espagnol, mais en tout cas ils vont donner six concerts en Europe à la fin de ce mois d'octobre, et tous les six seront en Espagne !

A écouter : Luna : The bad vibe merchant


Luna, Superfreaky memories, en concert à la salle Zeleste à Barcelone le 5 octobre 1999.


Luna, Superfreaky memories, en concert à Elsewhere à New York le 18 octobre 2019. Pour l'occasion, Britta Phillips laisse sa place au bassiste original Justin Harwood.