31 juillet 2006

JOHN FAHEY AND HIS ORCHESTRA : After the ball


Acquis sur un vide-grenier de la Marne, probablement à Sillery, vers 2001
Réf : MS 2145 -- Edité par Reprise aux Etats-Unis en 1973
Support : 33 tours 30 cm
11 titres

Quand je suis tombé sur ce disque, en fin de parcours d'un vide-grenier herbu et assez humide, j'y ai regardé à deux fois : je fouillais un carton de disques assez anodin, et non seulement je venais de tomber sur un disque attribué à John Fahey, incongru dans ce contexte, mais en plus, de la pochette avec sa boule à facettes et son danseur gominé au label et aux autres mentions de pochette, rien ne m'indiquait qu'il s'agissait bien du John Fahey que je connaissais, surtout de réputation, pour ses enregistrements solo acoustiques, de rags et autres titres folks, sur des labels comme Revenant ou Takoma.
J'ai tenté le coup, et bien m'en a pris, car il s'agissait bien du même John Fahey, les différences avec les disques que je connaissais s'expliquant par le fait que "After the ball" est l'un des deux seuls disques qu'il a enregistrés pour un gros label, le deuxième et dernier, aucun des deux ne s'étant vendu suffisamment pour satisfaire sa maison de disques.
La pochette d'un goût douteux est la seule "compromission commerciale" vraiment évidente. Pour ce qui est de la musique, ce que certains fans considèrent peut-être comme un faux-pas est pour moi une bénédiction : le fait que John Fahey ne joue pas ici en solo, mais accompagné d'un orchestre comprenant notamment des cuivres dixieland et des joueurs de guitare, banjo, ukulélé.
Pour moi c'est un bonheur, car j'ai un peu de mal à digérer les longs instrumentaux en solo à la guitare acoustique qui ont fait la réputation de Fahey. Ici, les titres de ce style, comme "Horses" et "Om shanthi norris", sont bons, plutôt courts, et rehaussés de banjo et d'autres guitares, et ceux qui sont accompagnés de cuivres sont rafraichissants, notamment mon titre préféré de l'album, une version de "I wish I knew how it would feel to be free", proche dans l'esprit de ce que je connais du Dirty Dozen Brass Band ou du "Cakewalk into town" de Taj Mahal que j'adore aussi : on dirait de la musique de funérailles enjouées !

30 juillet 2006

THEY MIGHT BE GIANTS : Don't let's start


Acquis chez Vitamine C à Reims en 1988
Réf : RTD 033T -- Edité par Rough Trade en Allemagne en 1988
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Don't let's start -/- We're the replacements -- When it rains it snows -- The famous polka

Comme pour le disque des Endimanchés, c'est Raoul Ketchup qui l'a amené un soir à Rock Comptines. Avant ça, je connaissais deux titres de They Might Be Giants sur une compilation de Rough Trade US, mais ils ne m'avaient pas assez accroché pour que j'investisse dans leur premier album. Mais ce maxi, et l'album "Lincoln" qu'on a découvert quasiment au même moment, m'ont conquis et ont fait de moi un fan à long terme de TMBG.
Déjà, je trouve le recto de la pochette drôle, à défaut d'être beau. Au verso, il y a une photo prise en concert assez puissante, du genre de celle des Cramps qui figure au dos de "Gravest hits".
La chanson "Don't let's start", remixée du premier album, est très rythmée et très accrocheuse. Le refrain reste bien en tête, et j'aime bien les paroles : "Don't, don't, don't let's start / This is the worst part / Could believe for all the world / That you're my precious little girl".
Ce qui rend ce maxi particulièrement attachant, ce sont surtout les trois titres inédits par ailleurs qu'on trouve en face B :
"We're the Replacements" est une ode au groupe de Minneapolis, avec un orgue vaguement sixties et un son pourri qui contraste avec son sujet ("We're playing in a rock'n'roll band (...) rock'n'rollin' til the break of dawn".
"When it rains it snows" est techniquement une valse, je crois, en tout cas c'est une comptine adorable, digne de "Maman les petits bâteaux qui vont sur l'eau" : "Quand il pleut il neige, et je me demande bien pourquoi" (parce qu'il fait froid, gros bêta !).
Et la dernière chanson, "The famous polka", elle a le don de me rendre tout fou et de me mettre de bonne humeur ! C'est une polka endiablée (là, je l'affirme sans trop de risques de me tromper !) de 1 minute 30, à base d'accordéon et de guitare électrique. On en est déjà à crier "Ouais !" en même temps qu'eux en levant le poing quand les paroles arrivent, débitées à un rythme hyper rapide, et cryptiques bien sûr ("Quand le téléphone à l'intérieur de sa cage thoracique sonne ce n'est pas pour moi").
"The famous polka" a été par la suite l'indicatif de mon émission "Vivonzeureux!" sur La Radio Primitive. Pas étonnant que je la démarrais souvent déjà essouflé !

PS : Les titres de ce maxi ont été réédités plusieurs fois sur des compilations CD. La dernière fois, c'était sur le doubla album "Then : the earlier years", que je vous recommande chaudement.

23 juillet 2006

LES ENDIMANCHES chantent Le jardin potager et La maréchaussée


Acquis chez Vitamine C ou à La Clé de Sol à Reims le 24 août 1987
Réf : BR 005 -- Edité par Bondage en France en 1987
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Le jardin potager -/- La maréchaussée

C'est Raoul Ketchup, un des compères de l'émission Rock Comptines sur La Radio Primitive, qui s'est pointé un soir à l'émission avec ce 45 tours.
Avec l'accordéon en intro et les "hiiii" qui l'accompagnent, il n'a pas fallu 30 secondes pour que Phil Sex et moi-même soyons conquis, et c'était sans compter sur le refrain terriblement accrocheur, "Au jardin potager, où il fait bon aller, où l'on trouve de tout, du poireau et du chou".
Avec leur "burlesque champêtre", comme ils le définissaient eux-mêmes, et leur look paysan, Les Endimanchés faisaient figure d'OVNI chez Bondage et dans la scène alternative française. Je ne vois guère que Pigalle à l'époque pour avoir travaillé autant à partir d'un matériau musical typiquement français. Pour Pigalle, c'était la veine chanson réaliste, pour Les Endimanchés c'était plutôt un croisement de musette et de comique, plus spécifiquement à la Bourvil. D'ailleurs, même si les deux chansons n'ont rien à voir entre elles, on ne peut que penser à André Raimbourg et sa "Tactique du gendarme" en écoutant l'excellente face B du 45 tours, "La maréchaussée", avec son motif de piano qui me rappelle fortement un air connu, mais je n'arrive pas à mettre un nom dessus ! (Ah si, ça vient de me revenir, c'est le "Lac des cygnes" revu et corrigé par Madness...)
Après ce single, Les Endimanchés ont sorti un unique album, avec strictement les mêmes ingrédients, mais sur la longueur leur formule perdait un peu de son charme. Après ça, je n'ai plus jamais entendu parler d'eux, et je les pensais disparus pour de bon depuis des années. Mais je me trompais !
Ça fait quelques semaines que je prévoyais de parler de ce disque ici. Et la semaine dernière, je jetais un oeil sur la programmation du Théâtre de la Manufacture à Nancy pour la saison prochaine, quand j'ai sursauté : il y est annoncé une "sorte de concert" intitulée "Sunday clothes" par Les Endimanchés !! Aussitôt, je me suis dit : Cette compagnie aurait pu se renseigner, ils auraient su qu'un groupe avait déjà utilisé ce nom-là dans les années 80. A moins que ce soit plus ou moins les mêmes. Mais non, pas possible, j'en aurais entendu parler depuis le temps ! Mais si, c'est possible ! La compagnie théâtrale Les Endimanchés, créée en 1993, est le prolongement lointain du groupe musical du même nom, avec au moins un membre commun, Roger des Prés.
En fait, c'est même mieux que ça, puisque Les Endimanchés ont poussé à bout leur concept champêtre en créant en pleine banlieue parisienne, à Nanterre, un théâtre-ferme, "La ferme du bonheur" !!
En tout cas, je sais quel spectacle j'irai voir entre le 10 et le 13 janvier 2007...

PS : Le scan de la pochette a été pompé une fois de plus sur l'excellent site "45 tours de rock français".


Trouvée vide de disque par Dorian Feller au cours de ses pérégrinations, et offerte par lui le 23 octobre 2008, cette pochette est strictement identique à la mienne... sauf bien sûr qu'elle est imprimée en négatif. Je ne l'ai jamais vue dans le commerce.

16 juillet 2006

GIANT SAND : Stromausfall


Acquis par correspondance en Angleterre en 1994
Réf : RTS 7 -- Edité par Return To Sender en Allemagne en 1993
Support : CD 12 cm
9 titres

Return To Sender est un sous-label de Normal Records qui a la particularité d'éditer des enregistrements inédits par ailleurs, de groupes signés chez Normal et d'autres, en édition limitée généralement à 2000 exemplaires, et présentés dans de superbes digipacks. Hormis la photo de pochette (celle de Giant Sand n'est d'ailleurs pas très à mon goût), le design se base généralement sur un timbre exotique (URSS pour Giant Sand, frappé d'un tampon "Return to sender", soit "Retour à l'envoyeur").
Même si ces disques ne sont officiellement distribués qu'en Allemagne et par correspondance, c'est suite à une annonce dans le NME que j'ai acheté le mien en Angleterre, et c'est à Londres au Virgin Megastore que je suis tombé quelques mois plus tard sur le seul autre exemplaire de ce CD que j'ai jamais vu.
Les conditions d'enregistrements sont particulières : Giant Sand est en studio pour enregistrer l'album "Purge and slouch" (près de 25 titres répartis sur les éditions européenne et américaine de l'album). Un soir, ils décident de répéter en acoustique en vue d'une tournée européenne. C'est l'enregistrement de cette répétition que propose "Stromausfall" (soit "Blackout" en anglais, ou panne de courant).
Giant Sand, en trio, est alors au sommet de sa forme (à mon goût, la meilleure période de Giant Sand va de "Ramp" en 1991 à "Chore of enchantment" et son petit frère "The rock opera years" en 2000). Joey Burns est à la contrebasse, John Convertino à la batterie (une batterie sans charleston, à la caisse claire sans ressort métallique, avec une seule cymbale, utilisée rarement mais à très bon escient) et Howe Gelb à la guitare sèche. Il chante superbement tout au long du disque, aussi.
Ils ne jouent aucun titre des deux albums précédents (on présume qu'ils les connaissent), mais beaucoup de titres des débuts du groupe, et quelques inédits ("The y stop jumble", "Less the lie"). Comme en concert, ça part dans tous les sens, au gré des envies et des idées de Howe. Il y a des aller-retour entre les titres, qui s'enchaînent aussi de façon transparente, à tel point que la liste des titres est incomplète, et que le gars chargé d'indexer les pistes du CD a dû être complètement perdu : les changements de piste ont parfois lieu au milieu d'une chanson...
Mon passage préféré, c'est celui où s'enchaînent "Less the lie" (dont le premier enregistrement studio officiel vient de sortir, en 2006, sur l'album "'Sno angel like you") et "Wearing the robes of bible black".
Ça été signalé sur le forum du site de Giant Sand : ce pressage a un gros problème : la face transparente du CD à tendance à se troubler et à se dégrader. C'est le cas de mon exemplaire, qui aujourd'hui commence à avoir du mal à passer. Heureusement que j'en ai fait une copie de sauvegarde il y a quelques mois quand j'ai été prévenu du problème !

La chronique de "Stromausfall" dans le n° 1 du fanzine Vivonzeureux!, en novembre 1994 :

PS : "The replacement", extrait de ce disque, est disponible pour 5 € sur la compilation "Return to sender vol 1" chez Glitterhouse, désormais distributeurs exclusifs de RTS. Le disque propose 19 extraits des premières parutions du label, pour la plupart épuisées, et c'est un objet encore plus travaillé que les sorties habituelles.

15 juillet 2006

BIFF BANG POW ! : The whole world's turning Brouchard !


Offert par Creation Records en 1987
Réf : CRE 038 -- Edité par Creation en Angleterre en 1987
Support : 45 tours 17 cm
Titres : The whole world's turning Brouchard ! -/- The death of England

Ce disque, tiré à 3000 exemplaires tient une place toute particulière dans mon coeur, puisque j'ai assisté à son enregistrement, et surtout parce que le titre "The whole world's turning Brouchard !" fait référence à J.C. Brouchard, mon pseudonyme des années Creation !
Avec 1'26", la face A doit concourir parmi les courtes de l'histoire. C'est un instrumental façon sixties, où l'orgue et la guitare sont en bonne place, qui m'a toujours beaucoup fait penser à l'indicatif de la série télé Batman. C'est sûrement mon enthousiasme à son écoute dans le studio qui a dû donner à Alan McGee l'idée de l'intituler ainsi. Cela explique aussi la mention au dos de la pochette : "These recordings would have not been possible without the spiritual guidance of J.C. Brouchard". Le titre est crédité de façon générique à Biff, Bang, Pow !, mais je pense bien c'est un fait un des bébés d'Andrew Innes (maître d'oeuvre de Revolving Paint Dream à l'époque, puis membre de Primal Scream). C'est en tout cas lui qui joue de l'orgue. L'instrument utilisé est un vulgaire clavier Yamaha, tout sauf un de ces gros meubles sixties façon Farfisa ou Hammond, mais Andrew en tire un son parfait.
"The whole world" a été enregistré fin septembre 1986 lors des dernières sessions pour "The beat hotel".
"The death of England" date de presque un an plus tôt (novembre 1985) lors de sessions plus psychédliques prévues pour "Submarines", un album qui n'a finalement jamais vu le jour. Les titres enregistrés lors de ces sessions de 1985 sont finalement tous sortis, je pense, la plupart sur "The girl who runs the beat hotel", mais aussi en face B de single, sur une compilation et même, pour le dernier, sur l'album "Mother watch me burn" de Revolving Paint Dream (Il s'agit de la version de "It happens all the time" qui a servi de base au titre "Electra's crying loaded in the basement").
Quand on écoute la face B, composée par Alan, on a l'impression que la chanson s'appelle "She comes in colours". Et c'est comme ça que le groupe l'appelait au départ. Mais Love en 1966 et les Stones en 1968 (dans les paroles de "She's a rainbow") était déjà passés par là. Finalement, c'est feu Nikki Sudden, qui venait de signer pour le label et qui devait traîner par là, qui a trouvé son titre définitf à la chanson.
Je ne sais à quel effet pensait Luke Hayes de Chromatone Design quand il a conçu la pochette, mais j'ai toujours pensé que ça avait dû rater une fois arrivé au stade de l'impression. Contrairement aux fleurs de la pochette de "The girl who runs the beat hotel", très réussies, celles-ci, imprimées en négatif sur fond jaune et sur un carton gris brillant, ne rendent pas grand chose.
Et non, je n'ai jamais vraiment su pourquoi ce disque était dédié à Jane Birkin !!

PS : La chronique de ce disque dans le Melody Maker du 7 mars 1987 bat elle aussi des records de brièveté :

14 juillet 2006

STEREO MC'S : 33 45 78


Acquis chez Parallèles à Paris en 1990
Réf : 260 055 -- Edité par Gee Street/Island en Europe en 1989
Support : CD 12 cm
15 titres

Comme le "Phorward" des Shamen, c'est un des premiers CDs que j'ai achetés, à Parallèles (encore un exemplaire promo revendu par un pro : il y a un tampon sec "Vente interdite" en haut à gauche de la pochette), et c'est un disque de musique de danse à dominante électronique. Mais comme c'est du hip hop, on est beaucoup plus proche ici du Mantronix des débuts.
C'est le premier album des Stereo MC's. Ils étaient inconnus, alors je ne sais pas pourquoi j'ai acheté ce disque. Sûrement parce que sur la pochette ils ont une attitude à la Basement 5, et parce que la référence du titre aux vitesses de rotation des vinyls ne pouvait que m'intriguer (ils auraient d'ailleurs pu ajouter le 16...).
En tout cas, c'est le premier morceau, "On 33", qui m'a tout de suite plu et que j'ai passé dans mon émission de radio. En fait, plus qu'une ode au vinyl, le texte semble surtout vanter les qualités de DJs et de MCs des Stereo MC's : "On 33 I'm setting you free, On 45 I'm coming alive, On 78 suckers just can't wait, Cos it's loud and we ain't no fake".
"On 33", comme le reste de l'album, est bourré de samples. Aucun n'est crédité. on était en 1989 quand ce disque est sorti, avant que les premiers procès et les premières énormes amendes n'incitent les DJs à limiter les samples ou à déclarer la moindre note "empruntée" à un autre disque.
"Feel so good" "My introduction"
Mes autres titres préférés sont le single "What is soul", "Use it" et "Bring it on". Sur le lot, il y a quelques titres un peu faibles, et il est fort dommage à mon goût qu'ils n'aient pas choisi de mettre sur ce disque la face B de leur premier single, "Feel so good", que je préfère de loin à la face A, dont on trouve un des remixes ici sous le titre "Move", ou même le "My introduction" qu'ils ont écrit et produit en 1988 pour le rapper Goldtop et qui aurait eu toute sa place ici.
En 1990, pour leur deuxième album, les Stereo MC's gardent la même formule, mais ils optent pour un son moins synthétique, plus funky, et surtout ils invitent une chanteuse soul pour le single "Elevate my mind" : bingo, c'est le jackpot dans le monde entier !

08 juillet 2006

DEVO : (I can't get me no) Satisfaction


Acquis au Grand Bazar de la Marne à Châlons-sur-Marne en 1978
Réf : 640 139 -- Edité par Stiff en France en 1977
Support : 45 tours 17 cm
Titres : (I can't get me no) Satisfaction -/- Sloppy (I saw my baby getting)

Encore une fois, difficile de me souvenir de l'ordre dans lequel se sont déroulés les événements qui m'ont conduit à acheter ce 45 tours, dans ce "grand magasin" à l'ancienne qui, comme tous ses congénères à l'époque, avait un rayon disques suffisamment fourni pour que je m'y procure aussi à la même époque le premier 45 tours de Costello, "Less than zero", également chez Stiff. En tout cas, il ya eu les articles colorés avec Devo en tenue nucléaire jaune et les chroniques de disques dans Best et Rock & Folk (lire les articles de Best de mai 1978 ici et de décembre 1978 ), les délires d'Yves Adrien dans R&F sur le növö et la prestation live de Devo à la télé pour l'émission "Chorus" d'Antoine de Caunes.
Toujours est-il que j'ai acheté ce disque et qu'il m'a fortement marqué.
Précisons qu'à l'époque je sortais de ma phase Beatles, mais je n'avais pas eu de phase Stones. Certes, Bruno F. m'avait fait écouté quelques EPs un soir chez lui, notamment "Lady Jane", et je connaissais vaguement "Satisfaction", mais à la limite je connaissais surtout l'extrait qu'en donnait Voulzy dans "Rockollection" !
Donc, à la limite, cette reprise par Devo est quasiment ma "version originale" de "Satisfaction", celle sur laquelle j'ai essayé de déchiffrer et de comprendre les paroles, celle dont j'essayais de reproduire vocalement le rythme bancal - au grand dam de mes copains et de ma famille, surtout mon frère, qui avait le malheur de partager sa chambre avec moi - et celle sur laquelle j'essayais de répéter "babybabybabybabybababybaby" exactement aussi longtemps que Mark Mothersbaugh à la fin du morceau, comme je le ferais aussi plus tard avec les "papapapapapapa" de Lux Interior sur la reprise de "Surfin' bird" par les Cramps.
Non seulement j'ai longtemps savouré la face A de ce 45 tours comme un original, mais en plus j'ai mis des années à en interpréter correctement la pochette ! (et quand je dis des années, je crois que c'est jusqu'à ce que je vois "body bags cover" sur une discographie sur internet !) Pour moi, la pochette représentait des rouleaux de empilés dans un angle de pièce. Je n'avais pas remarqué que le bas des rouleaux était en fait les têtes des membres de Devo, avec un bonnet d'infirmier et un masque, leurs corps étant pris dans des camisoles. Il faut dire que cette pochette est moins puissante que la pochette originale américaine avec Devo en short, chaussettes et seins en plastique et deux femmes en short !!
Je n'ai pas beaucoup parlé de "Sloppy (I saw my baby getting)", avec les parenthèses rejetées pour la symétrie avec "(I can't get me no) Satisfaction" alors qu'elles auraient aussi dues être en tête, et pourtant je l'ai probablement écoutée autant de fois que la face A. Un chroniqueur avait fait référence à une version modernisée de "Brand new cadillac" (à l'époque un vieux titre de Vince Taylor, pas encore une reprise de Clash), et ça se comprend puisqu'il est aussi question ici d'une fille qui achète une voiture. Les paroles ne font que six lignes, mais j'ai quand même passé des années à essayer de comprendre ce que pouvait bien signifier l'expression "She said sloppy I think I missed the hole", et je n'ai toujours pas trouvé ! Je ne sais pas pourquoi, je m'étais persuadé que, vu qu'il s'agissait d'un achat malheureux d'une voiture, cela devait vouloir dire "Je crois que j'ai raté la bonne occas"....!
Ces deux titres figurent dans des version différentes sur "Q: Are we not men ? A: We are Devo", le premier album du groupe, paru l'année suivante. Bizarrement, malgré la multitude de rééditions CD et de compilations de raretés publiée par Devo, ces premières versions, dites versions "Booji Boy", du nom du label de Devo sur lequel ils les ont publiées aux Etats-Unis, semblent très difficilement disponibles en CD : "Satisfaction" figure sur "Greatest misses", une compilation de 1990, et "Sloppy" semble inédite en CD, tout sauf erreur de ma part. Mais bon, les versions de l'album, qui sont facilement disponibles, sont très proches de celles-ci, avec plus de guitares et moins de synthé, il me semble.

PS : Le scan de la pochette vient de cet excellent site.

02 juillet 2006

AU PAIRS : Stepping out of line - The anthology


Acquis par correspondance chez Amazon en juin 2006
Réf : CMQDD1338 -- Edité par Castle Music en Angleterre en 2006
Support : 2 CD 12 cm
37 titres

Je me suis fixé une règle assez souple qui veut que j'évite de racheter en CD des disques que j'ai déjà en vinyl. Une règle très souple même : il suffit de regarder mon étagère de CDs de Devo, XTC, Magazine et Costello pour comprendre que je l'enfreins souvent, avec à chaque fois de bonnes excuses : le coffret de Magazine contenait des Peel Sessions inédites, celui de Costello m'a permis d'avoir le fameux "Live at El Mocambo" en plus des trois premiers albums, les Devo étaient en soldes, etc.
Pour me décider d'acheter cette anthologie d'Au Pairs, alors que j'ai l'intégralité de leur production originale, je me suis trouvé tout plein de bonnes raisons : il y a les deux albums en entier, plus des bonus (des singles, des faces B, une session radio, des démos) et le tout est vendu au prix d'un simple CD pas trop cher !
Et qu'est-ce qu'on a au bout du compte ? Un disque indispensable bien sûr pour qui n'a pas les disques originaux et aime des groupes comme Gang of Four et Delta 5, et un CD de plus dont j'aurais pu me passer.
Je m'explique, l'indispensable ici c'est le premier album Playing with a different sex, qu'on retrouve avec le son original, et le seul 45 tours essentiel à y ajouter, le second, avec Diet, digne de figurer sur cet album, et une première ébauche d'un des nombreux sommets de l'album, It's obvious. Les Au Pairs du premier album, c'est le Gang of Four d' Entertainment! avec deux filles et deux gars dans le groupe au lieu de quatre mecs, et une thématique encore plus concentrée sur les politiques de la vie domestique et les relations entre les sexes. Les titres rapides sont réussis, notamment quand les voix de Lesley Woods et Paul Foad se répondent, et les quelques titres un peu plus lents le sont aussi, notamment grâce à la basse de Jane Munro. Leur reprise de Repetition de Bowie (sur l'album Lodger) réussit le même tour de force que celle de Let's dance par M. Ward : le groupe fait sienne la chanson à tel point qu'on l'écoute d'une oreille entièrement nouvelle. Et cette histoire de violence de couple s'intègre tellement bien dans l'album qu'on se pince pour se souvenir que ce n'est pas un original d'Au Pairs mais bel et bien une reprise.
Le premier single, You, a un son beaucoup moins abouti, le même que la session radio, dont le principal intérêt est de nous faire découvrir le bon titre Monogamy, inédit par ailleurs. A l'inverse, le maxi Inconvenience, sorti entre les deux albums, est déjà beaucoup plus produit et moins tranchant que l'album.
Pour ce qui est du deuxième CD, les bonus, principalement des démos de 1983, sont en grande partie dispensables, mais ce n'est pas vraiment une surprise, c'est à chaque fois pareil avec ce type de réédition. Seuls les deux titres enregistrés avec Woods donnent une idée de l'évolution possible du groupe s'ils avaient continué ensemble, mais les deux titres sans elles montrent amplement qu'ils ont bien fait de jeter l'éponge après son départ !
Sense and sensuality n'a jamais eu la même pêche que Playing with a different sex. L'évolution d'un disque à l'autre est du même ordre qu'entre Entertainment! et Solid gold de Gang of Four. La production est plus riche, le groupe est renforcé par une section de cuivres, et même par des synthés (apparemment rajoutés par le label sans l'accord du groupe, d'après les notes de pochette). La voix de Lesley Woods a changé, elle est cassée, peut-être par les plus de 280 concerts donnés en un an. Je crois me souvenir d'un concert retransmis par Bernard Lenoir dans Feed Back peu de temps après la sortie du premier album : Au Pairs avait joué une version de Intact pleine d'énergie, qui aurait eu sa place sur le premier album. Quand Sense and sensuality est arrivé quelques mois plus tard, ce bon titre avait les ailes coupées. Et c'est un peu le cas de tout cet album, avec des côtés jazzy (on n'est pas surpris d'apprendre que Paul Foad est devenu un musicien de jazz renommé). C'est symbolique d'un album qui, outre Intact, contenait pourtant de bonnes chansons, comme Don't lie back, Sex without stress ou Stepping out of line.
Mais la très mauvaise nouvelle qu'on découvre à l'écoute du CD (seul un petit "© 2002" en tout petit dans le livret et l'ordre modifié des titres peut vous mettre la puce à l'oreille), c'est que la version de Sense and sensuality qui est proposée ici n'est pas la version originale sortie en 1982, mais une version remixée sortie déjà une première fois en CD en 2002 ! Et ce qui est insupportable pour qui connait le disque original, c'est que tous les titres, en plus d'être remixés, ont été ralentis !! J'imagine que c'est peut-être le label qui, la première fois, avait accéléré les bandes, mais mes oreilles refusent de s'adapter au nouveau rythme de ce disque, déjà un peu mou du genou à l'origine...
En conclusion, donc, on peut se réjouir que ce soit une version intacte de Playing with a different sex qui est proposée ici. En achetant ce CD, je n'avais pas l'intention de me séparer de mes vinyls d'Au Pairs, eh bien maintenant j'ai une bonne raison de plus de les conserver !!!







01 juillet 2006

JEAN-PIERRE ET NATHALIE : Quand on pourra s'payer une auto...


Acquis chez Easy Cash à Cormontreuil le 23 juin 2006
Réf : DM 50004 M -- Edité par Festival en France en 1964
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Quand on pourra s'payer une auto -- Les enfants qui sifflent dans les rues -/- Une fois en passant -- On va se marier

Ça faisait un moment que je n'avais pas eu l'occasion de passer dans ce magasin. Ils l'ont complètement réorganisé, du coup ils ont déplacé les disques, fait un peu de ménage dans le rayon, et rajouté quelques disques au passage.
Je suis tombé tout de suite sur ce 45 tours qui avait l'air intéressant. Du coup j'ai tout fouillé en détails et je suis rentré avec une poignée de 45 tours et même trois CDs intérécents en bon état !
C'est la pochette, le nom des artistes et le titre de la chanson principale de ce disque qui m'ont attiré. Je m'attendais à un truc bien nase, mais quand j'ai vu en retournant le disque que toutes les chansons étaient signées Jean-Pierre et Nathalie, je me suis dit qu'avec un peu de chance, ce serait un disque de variétés un peu au-dessus de la moyenne. Et effectivement, c'est un disque agréable, qui se tient tout à fait.
Les chansons mettent en scène Jean-Pierre et Nathalie comme un jeune couple des années 60, mais apparemment il s'agissait d'un frère et d'une soeur originaires de Nice. Ceci est leur quatrième 45 tours.
Les deux chansons au rythme un peu enlevé, "Quand on pourra..." et "Une fois en passant", passent très bien.
Les paroles de "Quand on pourra..." sont de saison : "Quand on pourra s'payer une auto, on attendra oui tout le temps qu'il faut, mais on la veut belle belle belle comme celle du salon de l'auto. Tous les deux aux beaux jours de l'été - je conduirai - moi je serai à côté, la vie sera belle belle belle, les vacances ont commencé."
"Les enfants qui sifflent dans les rues" est une chanson un peu niaise sur les bords, mais après tout, pas tellement plus niaise que certains des tous premiers titres de Françoise Hardy, aujourd'hui encore révérés.
L'orchestration a quelques accents jazzy tout au long du disque, mais c'est surtout sensible sur "Une fois en passant", avec son intro à la "Fever" et ses accents gospel.