16 décembre 2023

MARTIN CIRCUS : De sang froid


Offert par Jean H. à Châlons-sur-Marne à Noël 1981
Réf : 574005 -- Édité par Vogue en France en 1980
Support : 33 tours 30 cm
9 titres

Il a une longue histoire ce disque... Il faisait partie des deux cartons que mon cousin Jeannot nous avait offerts un Noël alors qu'il bossait brièvement chez Vogue. Je m'étais précipité sur le Fad Gadget et l'Indoor Life qui étaient dans le lot, ainsi que sur quelques rééditions Motown mais, sans trop de surprise, j'avais délaissé cet album de Martin Circus.
Pourtant, j'avais un historique avec ce groupe, puisque Je m'éclate au Sénégal, Ma-Ry-Lène et L'accident heureux étaient des tubes à la maison et puisque, dans ma mythologie personnelle, je suis persuadé (sans avoir d'autres preuves que de vagues souvenirs peut-être reconstitués après coup) que j'ai vu Martin Circus au Jard à Châlons, ainsi que Il Était Une Fois à la même époque et dans des conditions similaires, peut-être à l'occasion d'un 14 juillet ou du passage du Tour. (Vérification faite, le Tour de France 1974 a fait étape à Châlons-sur-Marne le 4 juillet et cette année-là, Martin Circus animait bien le podium, avec Georgette Plana en première partie ! Je pense vraiment que j'ai assisté à ce concert).

Pendant toutes ces années, cet album était resté dans la discothèque familiale. Je l'ai récupéré récemment chez ma Maman car, tombé dessus par hasard (enfin, tout simplement parce que je ne peux pas approcher une étagère de disques sans y fouiner), je me suis rendu compte que, visiblement, De sang froid est l'album new wave de Martin Circus !
Ce n'est qu'à moitié une surprise : c'était le son du moment et le groupe tentait désespérément de retrouver du succès grand public. Ça n'avait pas fonctionné l'année précédente avec Disco circus, et ça n'a pas non plus fonctionné avec ce De sang froid.
Le groupe avait pourtant tenté de mettre toutes les chances de son côté en rappelant pour l'occasion l'un de ses fondateurs, le saxophoniste Gérard Pisani, qui signe la plupart des paroles. Après avoir quitté Martin Circus en 1972, il avait notamment fondé Tartempion, et aussi le groupe pseudo-punk Bulldozer, auteur de l'inénarrable Il était une tranche de foie dans l'Ouest. Dans ces années-là, il a également été membre d'Au Bonheur Des Dames.
Il y a aussi, on y reviendra, une collaboration avec Gainsbourg sur un titre.
Pour la pochette également on a mis le paquet (pour un résultat très mitigé). Elle est conçue et réalisée par Jean-Baptiste Mondino et la styliste est l'encore pas ouatée Caroline Loeb. Le walkman en 1980 c'était vraiment nouveau et tendance, et je me demande si les ustensiles de cuisine du catalogue La Bovida qui jonchent la pochette intérieure ne font pas écho à la pochette de Three imaginary boys. Je m'interrogeais aussi sur la présence des chauffages d'appoint au recto, jusqu'à ce que je remarque à l'arrière-plan un mur de glace façon igloo. C'est donc une façon d'illustrer le titre De sang froid.

L'album démarre plutôt bien avec Tous des robots, l'un des deux singles extraits de l'album. Avec un titre pareil, je m'attendais à une ambiance à la Kraftwerk mais, de la guitare crade à la Ça plane pour moi au séquenceur et au chant, on est plutôt dans un esprit à la Devo. Sauf qu'il y a des cuivres, et c'est réussi. On les retrouve tout au long de l'album.
Parmi les autres titres aux thématiques très new wave, Bains-Douches est déjà un ton en-dessous et je n'aime pas trop Plastique conclusion.
Les rares fois où cet album est mentionné, c'est pour signaler que les paroles d'USSR-USA, l'autre 45 tours, sont signées Gainsbourg. Apparemment, il leur avait écrit deux textes et ils en ont retenu un. C'est un de trop ! Sur la thématique de la guerre froide, L'avant-guerre c'est maintenant écrit pour Dutronc à la même époque est plutôt drôle. Là, c'est indigne et la musique est à l'avenant.
Je n'aime pas non plus le seul autre titre qu'on peut écouter en ligne, Tu m'étranges.

En fait, mon morceau préféré avec Tous des robots n'était pas en ligne, alors je vous l'ai copié. Il s'agit de Banana baby, et figurez-vous qu'il est dans l'autre style en vogue à l'époque puisque c'est un ska instrumental qui se trouve être d'excellente facture.

Des investissements ont été faits pour ce disque puisqu'une version 7 titres chantée en anglais et intitulée In cold blood a été enregistrée. Elle a été publiée en Italie et au Brésil.

Martin Circus a sorti des singles tout au long des années 1980 jusqu'à sa séparation en 1988, mais plus d'album. De sang froid est donc leur ultime grand format.

A écouter : Martin Circus : Banana baby

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ah ah martin circus Monsieur Pol ne recule devant rien, tu étais trop jeune pour les tous débuts du groupe qui d'après les best et rock et folk de l'époque marquaient la naissance d'un vrai rock à la française digne des grands de l'internationale rock progressif. Cocorico M Circus et Triangle en tête sauf que tout cela à fait long feu et particulièrement pour martin C qui a vite tourné au vaudeville mauvaise variété. Pour moi cette pochette c'est vraiment à l'image du groupe: du maquillage, de l'opportunisme et de l'usurpation.Martin Circus est mort ouf qu'elle bonne nouvelle! Faut dire pour les excuser que les 3/4 des groupes français de la fin des 60's se la pétaient dur avec des prétentions musicales fumeuses et en matière de fumette allaient tous se faire dépasser par Gong 1ère génération.Restons amis cependant! Ph

Monsieur Vinyle a dit…

Moi, la pochette me rappelle le premier Cure avec frigo, lampe et aspirateur, le tout inversé, un genre de clin d'oeil 😂

Pol Dodu a dit…

J'ai eu la même impression, je le mentionne dans la chronique et, la semaine de la sortie, c'est cette pochette de Cure que j'avais mise en avant sur le blog comme "disque à relire". Sauf que la pochette de Cure est iconique alors que celle-ci, Mondino ou pas, est très quelconque.