01 août 2006

ELVIS COSTELLO : This year's model


Acquis chez Hifi-Club à Châlons-sur-Marne en 1978
Réf : 56 477 (RAD 3) -- Edité par Radar en France en 1978
Support : 33 tours 30 cm
13 titres

Une fois que j'ai eu décidé de parler d'un disque d'Elvis Costello, j'ai eu un peu de mal à me décider, vu la productivité du gars et le nombre de ses disques que je possède. Finalement, j'ai choisi la solution de facilité et j'ai opté pour le premier que je me suis procuré, son deuxième album.
Je me souviens très bien de la première fois que j'ai entendu une chanson d'Elvis. Mon père bricolait la voiture dans l'allée du garage et m'avait appelé en renfort. C'était assez long pour qu'il ait branché la radio. Comme d'habitude quand il était question de bricolage je me suis suis probablement fait engueuler, et le fait que je fasse attention à la musique qui passait à la radio a dû aggraver mon cas. J'imagine que, comme souvent, la radio était réglée sur RTL, en tout cas, ce dont je suis sûr c'est qu'à un moment, en plein après-midi, ils ont enchaîné "So it goes" de Nick Lowe et "(I don't want to go to) Chelsea" d'Elvis Costello et j'ai eu le temps de retenir les noms et les titres. Il faut dire que j'ai été complètement accroché dès cette première écoute.
Quelques temps plus tard, je me suis présenté au Hifi-Club, le principal disquaire de Châlons à l'époque, qui était encore dans ses premiers locaux de la rue des Lombards. J'ai demandé au vendeur s'il avait des disques de Costello, et il m'en a présenté deux, le premier albu, "My aim is true", avec sa pochette noir et blanc à damiers, et le nouveau, "This year's model". Même si j'aime beaucoup "My aim is true", je n'ai jamais regretté d'avoir opté ce jour-là pour "This year's model", pour la raison principale que ce disque contenait "(I don't want to go to) Chelsea" : ce disque reste l'un de mes préférés de Costello, et l'un de mes préférés tout court ! Et ce qui est surprenant, c'est que même après plus de vingt-cinq ans, alors que je le connais pas coeur, ce disque reste mystérieux pour moi par certains aspects, de ses photos de pochette (mais qu'est-ce qui peut bien se cacher derrière ce rideau, qui stupéfait Elvis et les Attractions ? Que font ces mannequins dans la laverie bleue ? A qui est cette main gantée de caoutchouc noir qui tient une micro-télé sur laquelle le groupe se produit ?) aux paroles (à l'époque, je ne saisissais quasiment rien ; Ça fait des années que j'ai mis la main sur les partitions et les paroles, mais nombre d'entre elles ont des sens tellement multiples et un tel nombre de jeux de mots qu'il est à peu près impossible de s'y retrouver, et c'est aussi bien comme ça !).
Donc, je connais trop bien ce disque et je l'aime trop pour tenter de le disséquer. Disons que pour ce premier disque ensemble, Elvis et les Attractions (ils sont crédités sur la pochette des singles extraits de l'album et sur la rondelle de l'album, mais pas au recto de la pochette) réussissent, à partir d'ingrédients très basiques (basse, guitare, batterie, orgue et voix) et de quelques choeurs ou riffs un peu connotés sixties, à produire une musique originale, moderne (on classait ce disque dans la new wave sans souci à l'époque) et pourtant non daté (pas de synthé, pas de boite à rythmes, de syndrums, juste de l'énergie et de l'électricité, ce disque aurait pu être enregistré n'importe quand au cours de ces cinquante dernières années).
"Chelsea" est vraiment une chanson très particulière, avec cette ligne de basse qui a l'air d'être prise en plein milieu, sans queue ni tête, ces saccades de guitare et les plages d'orgue aigrelet, et je ne parle même pas des paroles plus que mystérieuses. S'il y a quelque chose de new wave dans cette chanson, c'est bien dans ses côtés anguleux et saccadés. Elle reste un de mes titres préférés de l'album, ainsi que tous les titres rapides ou modérément rapides ("You belong to me", "Pump it up", "Lipstick vogue",...), et particulièrement le titre d'ouverture, "No action", que j'aime de plus en plus au fil des années, au point que j'en connais par coeur une grande partie des paroles ("I'm not a telephone junkie, When I'm inserting my coin I'm doing just fine, And the things in my head start hurting my mind, And I think about the way thing used to be, Knowing you with him is driving me crazy, Sometimes I phone you when I know you're not alone but I always disconnect it in time") même si j'ai toujours autant de mal à les chanter au même rythme qu'Elvis !
Pour couronner le tout, le label français a eu le bon goût d'ajouter en fin de face A sur ce disque le 45 tours "Watching the detectives", sorti entre "My aim is true" et "This year's model" (ce qui a valu à ce titre, selon les pays, de figurer sur l'un ou l'autre des deux premiers albums, voire sur aucun des deux, comme en Angleterre). Les Attractions ne jouent pas sur ce titre, mais j'ai toujours trouvé qu'il s'intégrait parfaitement à l'album.
Pendant longtemps, je me suis promené avec un badge "I don't want to go to Chelsea", probablement acheté chez Music Box à Paris, alors que je ne savais probablement même pas que Chelsea était non pas une ville en tant que telle mais un quartier de Londres. Le badge a tellement pris le soleil que les couleurs sont à moitié passées (et le métal est rouillé)...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

"Watching the detectives" je devais l'avoir en vinyl sur "My aim is true". Depuis j'ai une version CD de ces 2 albums avec d'autres bonus dans un coffret 4CD avec en plus "Live at the El Mocambo" et "Armed Forces".

Pol Dodu a dit…

J'ai moi aussi acheté ce coffret, "2 1/2 years", pour les versions CD, pour les bonus, et surtout pour le "Live at El Mocambo", que je n'avais jamais entendu et qui me faisait saliver depuis des années : la boutique de l'Avenue du Maine à Paris (Juke-Box, je crois) en faisait la pub tous les mois dans Best. J'y étais même passé une fois et j'avais tenu le vinyl de "Mocambo" dans mes mains, mais à 80 francs ce n'était pas dans mes moyens !
Sinon, j'ai été raisonnable et je n'ai aps racheté les nouvelles éditions de ces premiers albums en double-CD avec encore plus de bonus !!

Anonyme a dit…

C'est vrai que les rééditions de Costello et les rééditions des rééditions ne manquent pas. Quant à Juke-Box, j'y suis allé une ou deux fois il y a très longtemps. Dans le quartier il y avait aussi Clementine où l'on trouvait pas mal de trésors.
Si tu es toujours Marnais, tu connais sans doute Disco Livre à Reims. J'y ai laissé en dépôt depuis quelques années une partie de ma collection de 33 tours (uniquement parmi ceux que j'avais rachetés en CD).

Anonyme a dit…

J'ai le même, avec Watching the detectives à la fin de la première face, et je crois bien que j'adore autant cet album. Je l'avais acheté pour Watching... qui passait à la radio à l'époque, et le reste m'a mis sur le cul avec le trio No Action, You belong to me et Chelsea...

Pol Dodu a dit…

J'imagine que ce n'est pas un hasard si tu mets un commentaire sur ce billet moins d'une demie-heure après que j'ai publié un billet sur "My aim is true"...

Anonyme a dit…

Non pas un hasard... elle m'avait échappée cette chronique... :-)

Anonyme a dit…

Je suis heureux de vous informer que les traductions en français des 2 premiers albums (My Aim is True et This Year’s Model ) d’Elvis Costello sont désormais dispo sur http://www.elviscostello.info/wiki/index.php/Category:Lyrics_translations

Commentaires, corrections, (insultes?) seront les bienvenus.

La traduction des albums suivant avance.

Sincèrement,

Christophe

Pol Dodu a dit…

Christophe,
Je dis chapeau ! : il faut être sacrément courageux et intrépide pour se lancer dans une telle aventure, sachant que, même pour les anglophones, ce sont des paroles très riches à sens multiples.