21 avril 2013
GANG OF FOUR : To hell with poverty !
Acquis au Virgin Megastore de Londres le 11 septembre 1981
Réf : 12EMI 5193 -- Edité par EMI en Angleterre en 1981
Support : 45 tours 30 cm
Titres : To hell with poverty ! -/- Capital (It fails us now)
Lors de mon tout premier séjour à Londres, j'ai acheté un disque de Lewis Furey, vu Misty In Roots en concert, et le dernier jour je mes suis lâché en achetant une dizaine de disques (Simple Minds, Basement 5, XTC, Jah Wobble, Ultravox !, Elvis Costello, Jonathan Richman, les compilations Earcom 2 et Marty Thau presents 2 x 5). La plupart de ces disques étaient en solde ou d'occasion, mais j'ai dû acheter celui-ci au prix neuf, mais pas cher quand même, et j'ai dû dépenser quasiment jusqu'à mes dernières livres sterling car j'ai aussi acheté ce jour-là le t-shirt correspondant, chose que j'ai rarement faite. J'avais dû partir avec toutes mes économies, gonflées cet été-là par un boulot d'été et les cadeaux pour la réussite au bac...
Ce single hors album de Gang of Four est sorti trois mois seulement après Solid gold et il se trouve que c'est le dernier enregistrement publié de la formation originale du groupe puisque le bassiste Dave Allen a quitté le groupe pendant la tournée qui a immédiatement suivi.
La pochette de Keith Breeden est très colorée, très pop art, et c'est sûrement elle qui m'a poussé à prendre aussi le t-shirt. Je n'arrive pas à trouver de référence, mais il me semble que la photo lui ayant servi de base représentait peut-être J. F. Kennedy et Marylin Monroe une table de dîner.
Ce disque a donc plus de trente ans. Et pourtant, la crise, le chômage, les allocs, les défauts de crédit, la pauvreté, les riches qui se pavanent... les années Thatcher dont il date ont beau être derrière nous pour de bon, tout ça reste complètement d'actualité.
J'ai beaucoup écouté et apprécié To hell with poverty !, mais pourtant j'ai longtemps eu tendance à mésestimer cette chanson. Je la trouvais un peu trop funky, un peu trop polissée. Après coup, j'ai longemps pensé que c'était un premier pas vers le son un peu plus commercial de Songs of the free et Hard. Il a fallu que je réécoute et apprécie fortement la version réenregistrée en 2005 pour l'album Return the gift pour que je me décide à ressortir ce maxi original. Et je me suis rendu combien j'avais été sévère et à côté de la plaque avec ce disque. Certes, le son est plus lourd et plus clair, mais les ingrédients sont bien les mêmes que sur Solid gold. Et depuis quand un disque "commercial" commence-t-il par trente secondes de feedback ?!?
Les paroles, je les ai toujours aimées, et le refrain avec les cris qui l'accompagnent est efficace au point de me faire systématiquement gueuler les paroles avec (quasiment) le poing levé ! :
"Au diable la pauvreté ! On se pintera au gros rouge !
Au diable la pauveté ! Les allocs vont arriver, elles ont été mises au courrier".
Ce n'est pas autant demain la veille du jour où je me pinterai au gros rouge...
La face B, Capital (It fails us now), également inédite en album, est du Gang of Four typique, saccadé un peu comme Paralysed et Why theory, avec encore une basse énorme et une guitare acérée. Côté paroles, ils jouent aux maos ("Le capital (Il nous fait défaut maintenant), Camarades, saisissons l'occasion") en revenant sur certains de leurs sujets favoris, la consommation et la finance, avec suffisamment de distance pour ne pas se ridiculiser ("Au moment où je suis né, j'ai ouvert les yeux et tendu le bras pour sortir ma carte de crédit. Oh non ! Je l'ai laissée dans l'autre costume.").
Outre les nouvelles versions sur le très bon mais superfétatoire Return the gift (A quoi bon réenregistrer des chansons déjà excellentes, de façon pas si différente ?), on trouve les titres de ce maxi sur la compilation A brief history of the twentieth century et sur les rééditions de Solid gold qui contiennent en bonus les titres du EP américain Another day / Another dollar.
Gang of Four, To hell with poverty, en direct dans l'émission Old grey Whistle Test le 11 avril 1981. Je préfère, et de loin, les mouvements de danse pourtant très particuliers du chanteur aux accoutrements très mode années 80 de l'ensemble du groupe.
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5 commentaires:
La photo est récente ? T'as pas beaucoup vieilli, en tout cas de bonne manière !
Je suis passé un peu à côté de GOF. J'ai bien les deux premiers singles, Damaged Goods et At Home He Feels Like A Tourist mais je n'ai jamais été plus loin, à l'époque. Je me suis, un peu, rattrapé par la suite, du temps des cds (foutue époque) mais il faut absolument que je m'y remette. Ta chronqiue me donne cette envie.
J'ai également un single avec une reprise de At Home ..., pas mal du tout, mais, à l'instant, je ne me souviens plus par qui !
Oui, c'est une photo récente, mais les apparences sont un peu trompeuses : je rentre dedans, mais le t-shirt me serre de partout, contrairement à il y a 30 ans...
Pour la reprise de 'At home...', j'en ai une en tête, chroniquée ici, celle de Brian Brain, mais il y en a sûrement eu d'autres depuis.
Gang of Four... je les réécoute, régulièrement, pas tous les jours, non, mais quand je le fais, je les trouve tout simplement foutrement excellents ... "paralysed", "outside the trains don't run in time", "to hell with poverty", "capital (ii fails us now)", "at home he's a tourist", "armalite rifle", "i found that essence rare", "guns before butter", ils avaient même le chic pour leurs titres... Je n'ai jamais pourtant pris le temps d'écouter ce qu'ils ont fait après la pénible époque "Hard" (le son s'étant déjà pas mal arrondi pendant "songs of the free")... Devrais-je ?
J'ai 'Shrinkwrapped', qui n'est pas un disque essentiel, loin de là, mais c'est mieux que 'Hard' !
Il doit y avoir au moins un autre album, que je ne connais pas.
Sinon, 'Return the gift', à condition de le trouver pas cher (ce qui fut mon cas) est quand même intéressant. Surtout pas pour le CD de remixes (à fuir), mais pour les version réenregistrées, au son puissant, de leurs plus grands titres.
Oui, c'est bien ça, Brian Brain !
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