09 janvier 2006

CAPTAIN BEEFHEART AND HIS MAGIC BAND : Dropout boogie


Acquis chez Planète Disques à Lyon au premier semestre 2005
Réf : 2349 002 -- Edité par Buddah en Angleterre en 1970
Support : 33 tours 30 cm
12 titres

C'est le genre de boutique où on ne trouve pas de disque en-dessous de 7 €, sous prétexte qu'un vinyl c'est vieux donc c'est cher. Et évidemment, le moindre disque un peu intéressant ou rare est au minimum à 15 €. Bref, pas ma tasse de thé.
Sur une mezzanine, ils avaient quand même un gros paquet de disques à 1 €, mais ils savent ce qu'ils vendent, ces pros du disque, et je me suis tapé toutes les piles une par une pour n'y trouver que des merdes, sans aucune exception. Enfin si, puisqu'il y avait quand même ce disque, qui se trouvait probablement là par erreur. D'ailleurs, le vendeur l'a examiné trois fois avant d'encaisser mon euro, et m'a demandé si je l'avais bien eu sur la mezzanine !
Il faut dire que c'est une curiosité, puisqu'il s'agit en fait du premier album de Captain Beefheart, sorti à l'origine en mono en 1967, mais il s'agit là d'une édition anglaise de 1970 en stéréo recréée électroniquement. Et surtout, si vous regardez une discographie de Beefheart, vous verrez partout apparaître "Safe as milk", le vrai titre de ce disque de Beefheart, tiré je crois d'un slogan publicitaire pour le lait. Là, on ne sait trop pourquoi, les anglais ont rebaptisé le disque "Dropout boogie".

Mon exemplaire craque un peu, mais moins que je ne le craignais en quittant le magasin avec ma prise.
J'ai écouté plusieurs fois "Trout mask replica", le supposé chef d'oeuvre de Beefheart, mais je n'ai jamais accroché. Par contre, je trouve ce disque excellent. Peut-être justement parce que l'idiosyncrasie de Beefheart ne s'y exprime par encore complètement, et qu'on a affaire à un disque structuré, avec un son de son temps, les sixties : des tonalités psychédéliques, des cousinages avec les Seeds ou les 13 Floor Elevators et évidemment Zappa, le copain d'enfance de Beefheart, et des aspects blues qui rappellent les Rising Sons, le premier groupe de Taj Mahal et Ry Cooder. Mais ça ce n'est pas étonnant, car c'est précisément Ry Cooder, 17 ans à l'époque, qui tient la guitare ici.
Les premières notes du disque font d'ailleurs la part belle à sa guitare, avant que la voix de Beefheart entre en scène pour un excellent blues électrique, "Sure 'nuff'n yes I do".
La face A est d'ailleurs sans faute de bout en bout, avec notamment "Zig zag wanderer", qui est le classique rock de Beefheart, "Call on me", qui a vraiment un son sixties à la Seeds et cite "Be my baby" sur la fin. Le morceau "Dropout boogie" fait penser à un "You really got me" perverti, et pour la première fois on pense un peu à Zappa. "I'm glad" est la ballade du disque, voire même un slow baveux façon "Ruben & the Jets" de Zappa. "Electricity" est un morceau complètement barré, avec du theremin je crois.
La face B est peut-être un tout petit peu moins parfaite, mais au total on a quand même là un disque très fort et très cohérent, que je ne saurais que trop conseiller à ceux qui souhaiterait faire connaissance avec la musique de Captain Beefheart.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut Pol dodu,

C'est marrant, je venais juste de terminer d'écouter cet album de Captain Beefheart & his Magic Band "safe as Milk" et réédité en cd chez Buddha records quand j'ai lu ta critique.
En tout cas, je suis entièrement d'accord avec toi, c'est un disque excellent. Le vrai hit de l'album est à mon avis "Call on me", un blues très 60's, "I'm glad" slow soul qui pourrait être chanté par un noir tellement la voix de Don Van Vliet est belle et profonde et enfin "Where There's Woman", qui nous fait entendre vers quoi le son du groupe va tendre dans les années suivantes.
En résumé, un excellent album de Captain Beefheart, avec Ry Cooder tout jeune, en guitariste (tout de même).

"Captain Beefheart chante comme un loup-garou solitaire hurlant et grognant dans la nuit" Lester Bangs

Bravo pour ce blog !

Stéphane

franco10a12@yahoo.ca