02 août 2011
SIMPLE MINDS : Real to real cacophony
Acquis à La Clé de Sol à Châlons-sur-Marne fin 1979 ou début 1980
Réf : SPART 1109 -- Edité par Zoom / Arista en Angleterre en 1979
Support : 33 tours 30 cm
12 titres
J'ai acheté mon exemplaire en import de ce deuxième album de Simple Minds dans les semaines ou mois qui ont suivi sa sortie, mais pourtant je n'ai pas tout à fait l'édition originale anglaise de Real to real cacophony. En effet, comme pour mon exemplaire, la pochette de l'édition originale était imprimé sur un carton bleuté texturé assez léger, mais en plus ce carton comportait des découpes, comme on peut le voir là ou là. Mais ce genre de plaisanterie, comme les formes en relief sur le Fear of music de Talking Heads, qui venait de sortir et qui a peut-être inspiré le graphiste Paul Henry, ou les différents projets pour Factory qui ont fait la réputation de Peter Saville, ça revient tout de suite très cher et, dans ce cas précis, Arista a très vite décidé d'arrêter les frais après la sortie initiale du disque. N'empêche, je préfère ma pochette anglaise "pas finie" à celle qu'Arabella Eurodisc a fini par sortir en France au bout d'un certain temps : une pochette avec un bleu différent sur un carton lisse filmé tout brillant, qui n'avait pour le coup plus grand chose à voir avec le projet original, qui n'est de toute façon pas une réussite.
Il faut se replacer dans le contexte de 1979 : Simple Minds était un jeune groupe prometteur qui décevait beaucoup sa maison de disques Arista : le premier album Life in a day et les 45 tours associés avaient peu marché et le label s'est vite rendu compte que ça serait idem avec celui-ci. Simple Minds est un cas d'espèce plutôt rare, celui d'un groupe qui a connu le méga-succès seulement au moment de son cinquième album ! A ce moment-là, le groupe avait depuis longtemps quitté Arista et c'est Virgin qui a empoché la mise.
Musicalement, je dirais que le Simple Minds de 1979 est un caméléon de la new wave. On reconnait la voix de Jim Kerr, l'album est loin d'être mauvais, mais il manque d'originalité et se situe presque trop dans l'air du temps. A tel point que, à l'écoute, c'est un florilège des grands noms de l'époque qui vient à l'esprit, et cela dès les premières notes du disque avec le début du titre Real to real qui me fait immanquablement penser à Kraftwerk, notamment la façon de chanter qui m'évoque beaucoup le tube Radioactivity.
Avec ses sept titres, la face A part un peu dans tous les sens. Si Naked eye et Citizen (Dance of youth), avec leur côté sombre et claustrophobe, semblent annoncer Empires and dance, Carnival (Shelter in a suitcase) me renvoie plus au premier album Life in a day.
Après l'instrumental Cacophony, il a Veldt, et là c'est particulier. Une fois plongé en 1980 dans l'album solo d'Andy Partridge Take away / The lure of salvage, je n'ai pas pu m'ôter de l'idée que Veldt, ce titre à l'ambiance de jungle expérimentale digne également de la série Homo safari d'XTC, avec John Leckie comme producteur commun, ne pouvait qu'avoir bénéficié de l'apport (non crédité) d'Andy Partrtidge, que j'étais presque persuadé d'entendre. Ce n'était pas le cas et je le sais car je suis même allé jusqu'à poser cette question subsidiaire à Mr Partridge, qui m'a répondu par la négative. A moins peut-être que Leckie ait utilisé à son insu un enregistrement de la voix de Partridge, mais je ne pense pas quand même !
La face B de l'album est plus homogène. Elle contient notamment trois titres très forts de chacun cinq minutes grosso modo qui auraient pu apporter le grand succès un peu plus tôt à Simple Minds. Il s'agit de Changeling, qui pour le coup est sorti en single et n'a pas marché, Calling your name et Premonition, qui a été mise en version live en face B de deux singles différents. Mais là encore les références abondent à l'écoute. La basse proéminente de Premonition me rappelle le Psycho killer des Talking Heads, Changeling me ferait plutôt penser au Gary Numan de Replicas (Il avait été question un temps que Numan produise cet album plutôt que Leckie), quant à Calling your name et Scar, ces deux titres me font penser à la fois à Ultravox ! et Magazine...
Pour finir, et là je ne pense pas qu'il y ait pu avoir une influence dans un sens ou dans l'autre car les deux titres doivent être à peu près exactement contemporains et les mondes sont assez différents, mais Film theme a tendance à me rappeler le Rectangle de Jacno et les autres titres géométriques de son premier disque solo.
Real to real cacophony est un album que j'ai énormément écouté au moment de sa sortie, une époque où j'avais de toute façon peu de disques que j'écoutais tous énormément. Je continue à l'écouter de temps à autre avec plaisir et ça reste plus de trente ans après un bon album, très solide et très représentatif de la new wave.
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3 commentaires:
Ce ne sont pas des découpes comme sur le premier OMD avec la pochette de Peter Saville, mais des petites barres en relief. D'accord avec toi sur tout le reste, et moi aussi, c'est un disque que j'aime bien ré-écouter de temps en temps (il était d'ailleurs prévu pour bientôt en "Vinyle du jour" sur ma page facebook et ton article m'épargnera le travail d'écrire un commentaire: un lien suffira :)
Je confirme les dires du JPM. Ce ne sont point des découpes mais des barres en relief (qui d'ailleurs s'écrasent au fil du temps).
Eric et Jean-Pierre,
J'en déduis que, vous au moins, vous avez sous la main le véritable premier tirage de cet album. Pour ma part, mes souvenirs et les photos m'ont induit en erreur.
Pour le premier OMD, je ne me souviens plus précisément de la pochette anglaise, tout ce que je sais, c'est que j'ai la pochette originale française au rabais que Polydor nous avait infligé.
Sinon, Jean-Pierre, je suis content de t'avoir économisé du boulot !
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