09 mai 2006

RAINER : Live at the Performance Center


Acquis par correspondance chez Glitterhouse en Allemagne en 2001
Réf : GRCD 483 -- Edité par Glitterhouse en Allemagne en 2001
Support : CD 12 cm
20 titres

Rainer Ptacek est reconnu comme un des meilleurs guitaristes de blues de sa génération. C'est aussi le "maître de musique" de Howe Gelb. Il est mort en novembre 1997 à 46 ans d'un cancer du cerveau, qui s'était manifesté la première fois en 1996 par une attaque. Il avait dû ensuite complètement réapprendre à jouer de la guitare.
Ce disque a été enregistré lors d'un concert entièrement solo à Tucson en juin 1997 (lire une interview publiée la veille de ce concert). Même sans connaître les circonstances de son enregistrement, je crois qu'on pourrait s'accorder pour dire que ce qui caractérise ce disque c'est qu'il est poignant. C'est celui que je conseillerai comme premier choix à toute personne souhaitant découvrir Rainer : il couvre tout son univers musical, et personnellement je préfère ses enregistrements acoustiques aux électriques, parfois un peu trop blues boogie pour moi (surtout quand il enregistre avec ZZ Top !).
Je ne vais pas commenter ici les vingt titres du disque, simplement trois qui ont connu ici leur première publication.
Le premier, en tout début de concert, parle de lui-même. Il s'intitule "Parfois c'est dur de se souvenir" : "Sometimes it's hard to remember/Sometimes it's hard to recall/the reasons why we're here at all/And then it hits me like a big jolt, coming straight into my brain/that the only reasons why we're here/is just to love away the pain/Cos it's so painful where we're living/Painful, yes it's true/And the only thing we've been given/is just enough love to pull us through."
Le second est un instrumental, "Di Lantin", qui réussit à être encore plus poignant, même sans l'aide de paroles, au point de me faire parfois venir les larmes aux yeux (D'après Fred Mills dans sa chronique du disque, le titre serait un jeu de mots sombre, sur "die" j'imagine, mais je ne l'ai pas trouvé). Rainer a souvent repris le "Sleepwalk" de Santo & Johnny. Dans un style proche, "Di lantin" se situe largement au même niveau. A l'écoute, je me suis longtemps demandé comment Rainer avait pu enregistrer ce titre tout seul en live avec juste sa guitare. Je n'ai compris qu'à la lecture des commentaires de Howe Gelb dans la même chronique de Fred Mills : les deux pédales numériques qui permettent d'enregistrer sa propre guitare et d'en passer des boucles ! C'est devenu très couru (Joseph Arthur, Dominique A, Andrew Bird, Anaïs,...), mais Howe est l'un des premiers que j'ai vu faire ça, et il a appris ce truc de Rainer...
Le troisième, c'est "The Farm", écrit au printemps 97. Rainer commence par se souvenir de la ferme de son enfance et du départ de sa mère ("How did we ever survive with so much missing"), avant de s'adresser à sa fille Lily pour lui dire qu'il ne l'abandonnera pas, même si la maladie gagne ("Never gonna leave here, never gonna change that, no matter how many come to lay me flat"). Je préfère cette version de "The farm" à celle en studio parue par la suite sur l'album du même titre.
Même "Cheer down" en fin de concert, une reprise de George Harrison, semble écrite pour l'occasion.

En juillet 1999, j'ai imaginé que Jonathan Richman, Howe Gelb et son Band of Blacky Ranchette se retrouvaient pour un album hommage virtuel à Rainer. Lorsque Howe Gelb a reçu ma lettre lui communiquant ce rêve éveillé, Jonathan Richman et Tommy Larkins se trouvaient être présents dans la pièce ! Cela a suffisamment marqué Howe pour qu'il me dédicace "Inner flame", sa chanson co-écrite avec Rainer et publiée sur l'album-hommage du même titre, sur scène à Nantes le 23 octobre 2000 quand Giant Sand s'est retrouvé à partager l'affiche avec Jonathan Richman.

Plus d'infos :
Le site officiel de Rainer.
La discographie de Rainer.
"Live at the Performance Center" fait partie d'une trilogie d'albums posthumes publiés par Glitterhouse. Le label vient de boucler sa discographie avec la parution d'un premier best-of, "17 miracles".

2 commentaires:

Pol Dodu a dit…

Après avoir longtemps cherché, j'ai fini par trouver à quoi faisait vraiment référence le titre de l'instrumental "Di Lantin", et le plus étonnant que c'est Keith Richards lui-même qui m'a fourni la réponse dans une interview publiée dans le Mojo daté de septembre 2007. Ce n'est pas un patronyme d'origine italienne, comme je l'avais pensé, ni un jeu de mots sur "Die". En fait, le Dilantin, en un seul mot, est un anticonvulsivant prescrit en cas d'épilepsie, mais aussi aux personnes qui ont subi une opération du cerveau. Rainer avait été opéré du cerveau, et Keith Richards l'a été l'an dernier après sa chute de palmier...

Anonyme a dit…

Etant un passionné de la musique de Rainer, je ne peux que me réjouir au plus haut point de découvrir une page comme celle-ci !
Effectivement, "Live at the performance center" est magnifique de bout en bout et constitue sans doute le CD à avoir si on devait n'en garder qu'un !
On trouve sur YouTube plusieurs vidéos de Rainer mises en ligne par l'archiviste officiel de Rainer, Giant Sand, Howe Gleb etc...
http://www.youtube.com/litterboxmusic