06 novembre 2009

THE JUNE BRIDES : In the rain


Acquis probablement chez Rough Trade à Londres en juin 1984
Réf : PI 001 -- Edité par Pink en Angleterre en 1984
Support : 45 tours 17 cm
Titres : In the rain -/- Every conversation

Après l'arrêt brutal des concerts Living Room à l'Adam's Arms le 10 février 1984, il a fallu quelques semaines aux gens de Creation pour se retourner. Le concert suivant auquel j'ai assisté, c'était le 1er mars 1984, dans un autre pub, l'Union Tavern. Ça n'a pas duré longtemps à cet endroit et en avril le club s'est transporté au Three Johns pub. Je ne sais plus lequel de ces deux lieux était situé près de la station de métro Angel, à une encablure de King's Cross, toujours est-il que c'était bien moins pratique pour moi que l'Adam's Arms car ça me faisait un changement et quelques stations de métro de plus, et plusieurs fois je suis sorti en courant du pub, préférant sprinter jusqu'à King's Cross pour ne pas rater le métro et être certain de regagner ma lointaine banlieue.
En tout cas, le premier groupe que j'ai vu jouer à l'Union Tavern la première fois que j'y suis allé, c'était The June Brides. Ce jour-là, ils ouvraient pour The Living Room (le groupe qui s'apprêtait à devenir The Loft) et les Television Personalities.
Dès ce premier concert, ils étaient remarquables. Leur répertoire, celui qu'ils allaient enregistrer les deux années suivantes, était déjà en place. La plupart des groupes qui passaient au Living Room avaient d'excellents titres aussi, mais eux, ce qu'ils avaient en plus, c'est de travailler leur mise en scène. Dans ces salles de pub pourries et riquiqui, ce sont les seuls que j'ai vus qui avaient un décor de fond de scène (une peinture au bombage d'après une photo connue) et même des tenues de scène (des chemises peintes, un peu à la Buzzcocks). Musicalement, ils étaient tout à fait dans le ton des groupes Creation, de The Loft aux Pastels en passant par les Jasmine Minks et Biff, Bang, Pow!, sauf que leur son était un peu plus riche grâce à l'apport d'un violon et d'une trompette.
Jusqu'à mon départ de Londres fin juillet 1984, j'ai assisté en tout à cinq concerts des June Brides, quatre au Living Room et le dernier, le 4 juillet 1984, au Noise Above, un club tenu au Bridgehouse par des habitués du Living Room, pour une affiche mémorable qui les associait aux Pastels et à Biff, Bang, Pow !. A tous les concerts où je les ai vus, ils ont de toute façon été associés à du beau monde (The Loft, TV Personalities, The Nightingales, Five Go Down To The Sea ?, The Times, Ut) sauf que, au bout d'un mois et demie, c'est déjà eux qui étaient en "tête d'affiche" au-dessus de Ut et FGDTTS?.

 
Clip de In the rain réalisé à partir d'images d'époque tournées en Super 8.

Dans les quelques discussions que j'ai eues au moment de leurs concerts, tout le monde pensait que Creation allait sortir les disques des June Brides. Sauf que, apparemment, Alan McGee a finalement décidé de ne pas le faire, parce que "c'était trop évident". Ils ont quand même dûment été inclus sur Alive in the Living Room, mais In the rain, leur premier 45 tours, est sorti au bout du compte sur Pink, un nouveau label créé par Simon Down, un autre habitué du Living Room Donc, ce disque n'est pas sur Creation, mais il en a toutes les autres caractéristiques. La pochette d'abord (la seule que j'aime bien de leurs cinq disques), réalisée par Luke de Chomatone design sur une feuille de papier pliée en deux (sûrement imprimée à Glasgow là où travaillait Bobby Gillespie) et glissée dans un sac en plastique, avec la même façon d'indiquer le copyright (19©84). Le studio ensuite (Alaska) et le producteur aussi pendant qu'on y est (Joe Foster) Ce disque dû être enregistré au cours de ce printemps 1984 (le second, Every conversation, ayant été enregistré le 3 juillet 1984, à la veille du concert au Noise Above). Les deux chansons sont excellentes, mais le disque est sorti juste avant l'été et n'a probablement pas été tiré à plus de 1000 exemplaires, il n'a donc pas eu un énorme impact. Le deuxième 45 tours, Every conversation, a mieux marché mais c'est l'unique album qui a suivi, There are eight million stories, qui, malgré son horrible pochette, a fait le succès du groupe : n° 1 des charts indépendants, couverture des hebdos anglais, soutien inconditionnel de Raoul Ketchup dans Rock Comptines... Après un changement de label, les June Brides ont sorti deux autres singles, toujours avec un certain succès, avant de se séparer. C'est alors que Phil Wilson, le chanteur du groupe, s'est enfin retrouvé signé chez Creation pour deux singles qui, malgré un effort certain de promotion par le label, n'ont pas vraiment décollé. Il est bien dommage que le groupe ait choisi de ne pas inclure In the rain sur son court (8 titres) album. Cette erreur est réparée grâce à la compilation Every conversation, sortie par Cherry Red en 2005 et toujours disponible, qui propose en deux CD une quasi-intégrale des enregistrements des June Brides et de Phil Wilson, y compris des sessions pour la BBC. Le groupe, qui se reforme occasionnellement pour des concerts, a même eu droit en 2006 à un album hommage, Still unravished, avec plein de beau monde, des Manic Street Preachers aux Jasmine Minks, en passant par les TV Personalities et Jeffrey Lewis. Pour ma part, je n'ai pas eu l'occasion de revoir les June Brides en concert après le printemps 1984 et, si le concert de Biff, Bang, Pow ! a bien eu lieu à Reims le 25 octobre 1986, c'est finalement sans Phil Wilson, qui était à l'affiche mais qui n'a pas pu faire le déplacement.

1 commentaire:

Wally a dit…

In The Rain Is One Of My All Time Favourites! Great Post.