12 août 2008

THICK PIGEON : Subway


Acquis probablement à Paris probablement dans la première moitié des années 1980
Réf : twi038 -- Edité par Les Disques du Crépuscule en Belgique en 1981
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Subway -/- Sudan

J'ai connu Thick Pigeon grâce à l'excellent album compilation Un jour en octobre que j'avais emprunté à Dorian Feller et enregistré sur cassette. Il s'agissait de l'édition en France d'une sélection d'artistes du catalogue des Disques du Crépuscule, sur le petit label de Bordeaux Radical, un label qui avait des liens privilégiés avec la Belgique puisque c'est lui qui a aussi sorti en France Nagasaki mon amour de Polyphonic Size.
Mes titres préférés sur ce disque étaient Life in reverse de Marine, Sorry for laughing de Josef K, Mozart de Michael Nyman, A still reflex de Repetition et Subway de Thick Pigeon, c'est pourquoi j'ai fait l'acquisition de ce 45 tours quand je suis tombé dessus quelques temps plus tard.
Thick Pigeon est avant tout le projet de Stanton Miranda, accompagnée par divers musiciens, dont souvent Carter Burwell.
Un peu comme tout le catalogue des Young Marble Giants, Subway est une chanson qui semble ne venir de nulle part et flotter dans l'air, sans attaches. La basse répétitive et les motifs de clavier de l'intro la rattachent effectivement à Young Marble Giants ou Fall Of Saïgon. La voix, quand elle arrive, légèrement voilée, est détachée comme celle des tubes de Flying Lizards et, comme le groupe est de New-York, on peut que penser à O Superman de Laurie Anderson.
Les paroles rajoutent beaucoup au mystère de la chanson. Je n'ai pas tout déchiffré, mais il y est question de béton, de poubelle, de pigeons, de souris, de saleté. On y pense, mais on n'est pas dans la scène de crime comme pour le Subway song de Cure.
Une première version de Sudan, acoustique et instrumentale, avec notamment Arthur Russel au violoncelle, était parue sur la compilation Crépuscule The fruit of the original sin. Celle qu'on trouve ici en face B est différente, électronique et chantée, et c'est ma préférée des deux.
La rythmique électronique minimale de Sudan rappelle immanquablement Suicide, puisqu'on est toujours à New-York, alors que les nappes de synthé me font penser à celles de The flood sur le premier album des Flying Lizards, mais le plus surprenant, et je n'y ai pas pensé uniquement parce que la capitale du Soudan est Khartoum (il a fallu que je vérifie ce fait pour en être sûr), c'est que le chant et l'ambiance générale de ce titre me font beaucoup penser au 45 tours enregistré quelques temps plus tard par les jeunes anglais de Khartomb.
Le label LTM a réédité en deux CDs ce qui doit constituer l'intégralité du catalogue de Thick Pigeon. Sur la réédition de l'album sorti à l'origine en 1991 sous le nom de Miranda Dali, on trouve dix titres en bonus, dont les deux faces de ce 45 tours et la version acoustique de Sudan.

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