28 novembre 2010

THE STRANGLERS : No more heroes


Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate le 18 novembre 2010
Réf : UP 36300 -- Edité par United Artists en Angleterre en 1977
Support : 45 tours 17 cm
Titres : No more heroes -/- In the shadows

En 2010, on peut encore trouver un single classique de la grande époque du punk en très bon état pour 50 pence (0,70 €).  Bon, si le prix de départ était à 1 £ plutôt qu'à 4 ou 5, ça s'explique quand même : si le disque lui-même est nickel, la pochette a subi les assauts au stylo bille de son ancienne propriétaire, Jo Carey, de Stone, au nord de Birmingham, qui a profité des grands espaces blancs de la pochette pour signer son nom deux fois au recto et indiquer ses coordonnées complètes deux fois aussi au dos (une fois rayée, sûrement pas assez bien écrite, et une autre fois entourée d'un grand coeur).
J'avais déjà ces deux titres des Stranglers, mais à ce prix-là j'ai quand même pris ce 45 tours, pour l'objet et pour la collec. Je n'ai pas tant de disques originaux de 1977 de groupes que j'apprécie...
Je ne savais pas que la face B de No more heroes était In the shadows, et une fois sorti de la boutique ça m'a chiffonné un peu parce qu'il me semblait bien que c'était un titre de l'album Black and white et non de No more heroes.
Une fois rentré à la maison, j'ai cru un bon moment qu'en fait les deux versions de In the shadows étaient différentes. La version originale, celle de la face B de ce 45 tours, est sortie en septembre 1977 et fait 4'33. Celle de Black and white, un album dont les crédits indiquent qu'il a été enregistré en février/mars 1978, ne fait que 4'15 et il n'est pas fait mention sur l'album du son 'BARRACUDA BASS' crédité sur l'étiquette du 45 tours.
En fait, après plusieurs écoutes attentives des deux versions, il me semble bien qu'il s'agit d'un seul et même enregistrement, qui a été raccourci (les 18 secondes d'écart ont dû être enlevées au début et à la fin du morceau) et remixé.
In the shadows a toujours été l'un de mes titres préférés de Black and white, grâce notamment à son énorme son de basse. Dans le premier numéro du fanzine Burning up times, qui s'appelle justement In the shadows, il est indiqué à plusieurs reprises que le producteur Martin Rushent détestait ce titre, qu'il ne trouvait pas assez mélodieux et accrocheur. En l'écoutant aujourd'hui, on se dit que les gars de Gang of Four ont dû l'écouter très attentivement en prenant des notes avant d'enregistrer leur premier single !
J'aime aussi énormément la face A, No more heroes qui, après (Get a) Grip (on yourself, Peaches et Something better change, conclut magistralement cette série de quatre singles sortis la même année.
Les claviers font peut-être un peu trop Doors à un moment, ce qui jure un peu dans le contexte, mais c'est le seul petit reproche que je pourrais faire à cette chanson. Le ton du chanteur (J'ai toujours pensé que c'était Hugh Cornwell, mais Burnel chante plusieurs titres sur l'album, du coup j'ai un doute) est plein de hargne et de dédain. On a l'impression qu'il crache les mots. J'aime bien les paroles aussi, notamment le début ("Whatever happened to Leon Trotsky, he got an ice pick") et la rime Heroes/Shakespearoes  qui en a pourtant fait hurler plus d'un.
Si les Stranglers avaient été de purs punks (ce qu'ils n'étaient pas), le propos de la chanson aurait sûrement été de dire "A bas les héros". A l'inverse, ils déplorent ici la disparition  de certains de leurs héros. Mais c'est fait avec une telle énergie, une telle efficacité et suffisamment d'habileté que les punks de 77 qui ont acheté le disque devaient chanter le refrain en pensant qu'il avait un sens similaire au "No Elvis, Beatles or The Rolling Stones in 1977" de Clash.

Pol Dodu en tournée en décembre 2010 ! 

Si vous voulez écouter l'Oncle Pol parler de ses disques improbables avec le rock à Reims comme fil rouge, rendez-vous mercredi 8 décembre 2010 à 18 h 30 à la Cartonnerie de Reims pour le Mercredi du Kiosque. 
Pour écouter l'Oncle Pol raconter ses histoires de new wave, le rendez-vous est samedi 11 décembre 2010 à 16 h 30 à la médiathèque Coeur de Ville de Vincennes pour une conférence musicale intitulée This is pop ? Les années new wave (1978-1982).


No more heroes à Top of the Pops en 1977.

2 commentaires:

Charlie Dontsurf a dit…

Sur ce titre, je n'ai jamais eu de doute, c'est Cornwell qui chante. La vidéo (Tops of the Pop) le montre bien d'ailleurs. Si Cornwell crache les mots, Burnel, lui, les dégueule.
J'adore ce titre et puis, la paire d'albums No More Heroes/Black & White est fabuleuse.
Et ce vieux souvenir, Yves Mourousi interrogeant en direct de Londres Jean-Jacques Burnel au journal de 13 heures en 1977 !

Pol Dodu a dit…

Charlie,
T'as raison, bien sûr.
En fait, j'ai toujours pensé que c'était Cornwell mais à force de lire que Burnel chante plein de titres sur ces albums, j'ai voulu être prudent.
Ca m'apprendra aussi à ne pas regarder à nouveau la vidéo sélectionnée une semaine auparavant le jour même où je rédige ma chronique...