02 mars 2025

ZERO : Am I your new toy


Acquis par correspondance via Discogs en mai 2014
Réf : SRS 4673 -- Édité par Silence en Suède en 1981
Support : 33 tours 30 cm
9 titres

Quand j'ai chroniqué son 45 tours I wanna be a machine, j'ai annoncé à la fin qu'il serait sûrement à nouveau question de Robert Broberg ici car je venais de commander plusieurs de ses albums. Bon, c'était il y a presque onze ans... Le temps passe vraiment vite, mais il n'est pas trop tard pour bien faire.
Je ne le savais pas, mais entre-temps, guère plus d'un an après ma chronique, Robert Broberg est mort en juillet 2015, à 75 ans.

Il a connu le succès dans les années 1960 sous le nom de Robban. En 1972, il a rompu avec sa carrière et a quitté la Suède pour s'installer aux États-Unis. C'est apparemment à ce moment-là qu'il a rejeté son nom de vedette Robban et opté pour le pseudonyme Zero. Mais il n'a sorti des disques sous ce nom, trois albums et deux singles, qu'entre 1979 et 1981 (cependant, Tolv sånger på Amerikanska, sorti en 1978 sous le nom de Robert Broberg, est listé au dos d'une des pochettes comme un album précédent de Zero).

Pour faire la transition, le premier album, Motsättningar - Circle O Zero on uma N.E., est crédité Robert Broberg presenterar Zero. Il a été
enregistré en direct en 1979, en partie en tournée et en partie en studio. C'est celui qui me plaît le moins.
En 1980, Robert Broberg a tourné un spectacle intitulé Circus Zero.
Le deuxième album, Kvinna eller man, enregistré à l'automne 1980 et sorti en février 1981, est un peu dans la même veine que le premier, mais des titres comme le single Tom top! font un peu la transition avec Am I your new toy, enregistré en août-septembre et sorti en octobre 1981.

Ce troisième et ultime album est mon préféré de Zero et je le considère comme le véritable successeur de Tolv sånger på Amerikanska. Leurs points communs sont des paroles entièrement en anglais, contrairement aux deux premiers Zero, et des thématiques de chansons sur la technologie, les machines, la modernité. Les deux disques ont aussi une photo de face de Robert en pochette.
La grande différence entre les deux albums, c'est que Tolv sånger på Amerikanska était un album enregistré en groupe et largement acoustique, tandis  que Am I your new toy est littéralement un album solo de Broberg (aucun autre musicien n'est mentionné) et qu'il est plutôt synthétique. Il se crédite aux voix et aux effets vocaux parce qu'il y a effectivement plein d'effets tout au long du disque, des bruitages, des accélérations, des ralentissements... A ce titre, on peut considérer que c'est l'album new wave de Robert Broberg.

L'album est compact et d'excellente tenue de bout en bout.
Il s'ouvre avec une excellente séquence, Johnny Surprise, dans la veine des Nits époque Tent, You make it happen (1 + 2) et Am I your new toy, avec une rythmique faite d'effets vocaux et un tout petit bout de solo façon Snakefinger.
Il y a une petite baisse de régime avec To climb the ladder of hope, mais la première face se termine sur un ton guilleret avec Jump & dance & hope & hope, avec un chant qui, comme ça arrive régulièrement avec Broberg, me rappelle Alig de Family Fodder.

Ça n'a rien à voir avec leur obscurité Let's go, mais le Let go! de Zero m'a fait penser au Devo synthétique de Freedom of choice et des albums suivants.
La rythmique de base de Your clothes talk est un bruitage qui ressemble au son d'une balle de ping pong sur une table. Ça fonctionne bien ! Lucky me ! a une rythmique vaguement reggae, comme I wanna be a machine, mais aussi un air plutôt country, avec encore des bruitages. C'est léger et excellent.
L'album se clôt avec sa chanson la plus longue, Robot out in universe. C'est un robot qui se prétend humain, qui indique croire en Dieu et qui implore qu'on ne le traite pas comme une machine. Je ne suis pas sûr que ça reste longtemps de la science fiction.

D'autres albums de Robert Broberg ont été réédités en CD, mais pas celui-ci et c'est bien dommage. On trouve le vinyl d'occasion pour pas cher, mais c'est les frais de port qui sont désormais prohibitifs.