28 janvier 2011

THE NITS : New flat


Acquis au Virgin Megastore à Londres au printemps 1984
Réf : CBS 84725 -- Edité par CBS aux Pays-Bas en 1980
Support : 33 tours 30 cm
14 titres

Hors Hollande, la carrière discographique des Nits a démarré en 1979 avec leur premier album chez CBS, Tent. On ne savait pas vraiment à l'époque que le groupe avait sorti en 1977 chez lui un premier single, Yes or no, et même un album, tiré à 1000 exemplaires, en 1978.
Tent, que j'avais trouvé pas cher chez Gibert Jeune lors de l'un de mes premiers périples à Paris, est le premier d'une trilogie d'albums new wave des Nits à ranger à côté de celles d'Ultravox!, de Wire ou d'XTC. J'ai acheté Work, le troisième, à sa sortie en 1981, mais dans un premier temps je n'ai eu New flat, que j'ai toujours plus ou moins considéré comme mon préféré du lot, qu'en copie cassette.
Si, paradoxalement, je me suis retrouvé à acheter à Londres au prix fort (6,49 £) ce disque hollandais bien diffusé en France, c'est pour un ensemble de bonnes raisons, comme le fait que j'habitais à Londres à ce moment-là, que j'avais un peu d'argent, que j'y ai trouvé le disque (of course) mais je crois que ma motivation était surtout de m'assurer que j'avais bien tous mes disques préférés des Nits  quelques mois après avoir acheté au même endroit le mini-album Kilo, trop lent et trop jazzy, une énorme et abrupte déception après la grande réussite pop qu'avait été l'album Omsk.
C'est la mention des Nits dans ma chronique du disque de Oui Oui qui m'a donné envie de ressortir leurs premiers disques, ce que je ne fais pas si souvent. J'ai été très agréablement surpris en écoutant attentivement New flat. Ce disque est moins synthétique que dans mon souvenir et surtout beaucoup plus énergique et même électrique. Il y a des claviers, c'est sûr, mais pas tant que ça. Juste quelques bribes de boite à rythmes, pas mal de guitare électrique, mais à la limite les deux instruments les plus en valeur sont la batterie, très appuyée, et la basse, énorme.
Il n'y a pas une faiblesse sur les quatorze titres de l'album. Il y est question de lieux (appartement, bureau), d'objets, de gens aussi, et même d'un gars qui se transforme en objet (A statue). Tout est abordé sur un ton aussi détaché que le graphisme de la pochette est épuré.
Le nouvel appartement de New flat qui ouvre l'album a son pendant en début de face B, la cuisine différente de Different kitchen. Les deux, tout comme Uncle on Mars, me font pas mal penser à Devo. C'est encore plus flagrant pour New flat dans l'enregistrement live en 1982 à Haarlem qu'on trouve, avec 361 autres titres inédits, dans les Nits Files.
Je ne veux pas multiplier les comparaisons car le disque a sa valeur intrinsèque, excellente, mais les points de référence les plus évidents sont le XTC de l'époque Barry Andrews, Wire (Saragossa notamment) et plus rarement Kraftwerk (His first object). Le chant sur le refrain de Safety in numbers me fait fortement penser à un titre du premier Talking Heads mais je n'ai pas pris le temps de rechercher lequel.
Je ne suis pas loin de penser que les membres du groupe considèrent ces premiers disques - à tort - comme de simples oeuvrettes de jeunesse. En 1989, sur le triple 33 tours/double CD live Urk, l'époque Work était à peine représentée et Tent et New flat complètement absents. Idem ou presque sur la plupart des compilations parues. Ces trois albums ont été édités en CD à une époque mais, comme une grande partie de leurs disques chez CBS, ils sont épuisés depuis longtemps et vendus en occasion à prix prohibitif. Etant donné qu'ils ne sont pas non plus disponibles en téléchargement, le mieux est encore d'acheter les éditions en 33 tours, encore abordables. Ces disques indispensables à tout amateur de new wave valent bien cet effort.




Aloha drums ! en concert pendant la tournée Tent à Udenhout le 22 juin 1980, avec de la vraie guitare hawaïenne sur une rythmique qui rappelle Battery brides de XTC.

12 commentaires:

Anonyme a dit…

mon tiercé gagnant dans l'ordre et dans le désordre: tent,new flat,omsk,
pour le quarté: work quand même, même i un peu moins bien à mon goût.Un très bon groupe dans cette période, ensuite la messe était dite ça a baissé lentement et surement avec de temps en temps une pépite maison sur un album.
pH

Pol Dodu a dit…

Philippe,
J'aime aussi beaucoup "Omsk" mais je le mets à part des trois autres car c'est déjà de la chantilly pop plus élaborée, qui annonce toute la suite de la carrière du groupe, plutôt généralement en baisse à partir de ce sommet, je suis d'accord avec toi.

Anonyme a dit…

à propos de comparaisons (ou de coïncidences)il y a aussi le 1er LP des Buzzcocks, qui s'appelle "Another music in a different kitchen". (1977)
dommage en effet que les 3 1ers Nits ne soient pas réédités.
lvt

Christophe a dit…

Sans lien avec le billet, mais j'ai enfin remis la main sur le site d'un autre régional auquel je songe quand je lis les rss de tes billets. http://www.soundsofchampaign.blogspot.com/

a+

Pol Dodu a dit…

Le Vieux Thorax,
Oui effectivement, en plus c'est à peu près la même époque mais comme je n'associe pas vraiment les deux groupes musicalement, je n'ai pas pensé à faire le rapprochement !

Christophe,
Merci pour l'info. Je vais suivre ces vagues de Champagne...

L'Incohérent a dit…

Ces derniers temps, égouttage du OMSK et du Adieu Sweet Bahnhof. Les The Nits Roulent OK. Je connais pas l'album dont tu parles, Par L'Enfer.

Anonyme a dit…

Sous-estimée cette première période du groupe effectivement. Work est génial. Mais dire que la messe était dite après 83 non. Leur chef d'oeuvre total, c'est Giant Normal Dwarf de 90, un des rares descendants du Smile des Beach Boys qui aurait fricoté avec Lewis Caroll.

Pol Dodu a dit…

Même Ph précisait qu'il trouve des pépites post-83... Pour ma part, même si je préfère de loin les débuts du groupe, j'ai un gros faible post-83 pour "In the Dutch mountains", et parmi d'autres choses j'aime bien aussi "Giant normal dwarf". Je n'ai acheté ce dernier album que tout récemment, mais j'avais chroniqué le 45 tours "Radio shoes" au tout début du blog.

Richard a dit…

Mazette ! Vous avez bien raison de rappeler les débuts des Nits et New Flat est un bon album, frais, enjoué mais aussi un peu maladroit.
Parler de "baisse" après Omsk reviendrait un peu à dire que les Beatles se sont assoupis après A Hard Day's Night. Les Nits sont tout simplement passés à autre chose, une pop plus ouvragée, posée et délicate - qui demande un autre effort d'écoute, et qui n'est tout simplement pas de votre goût.

Anonyme a dit…

salut les rats de discothèque,
pour moi les Nits, c'est Tutti Ragazzi
j'ai trouvé cette version sur Youtube
http://www.youtube.com/watch?v=ISt91QR60vc
mais ce n'est pas celle que j'ai en 45 tours
celle-ci est plus pataude mais chouette quand même,
ce titre, c'est pas très très loin des premiers Indochine non plus
philippe

Pol Dodu a dit…

Salut Philippe,
J'aime aussi beaucoup "Tutti ragazzi". Je regrette d'ailleurs de ne pas avoir acheté le maxi sorti en France, même s'il avait pour défaut de ne proposer que des titres extraits de "Tent".
La version que tu as trouvée, plus pataude effectivement, est la première, celle du tout premier et introuvable (1000 exemplaires seulement, probablement) premier album, "The Nits", enregistré en 1977 et sorti en 1978.

Anonyme a dit…

merci pour les précisions, docteur dodu !
philippe