22 mars 2025

THE WAITRESSES : I know what boys like


Acquis au Prisunic de Châlons-sur-Marne vers 1981
Réf : 106 225 -- Édité par ZE / Celluloid en France en 1981
Support : 45 tours 17 cm
Titres : I know what boys like -/- No guilt

Il y a une étiquette à deux francs de chez Prisunic au dos de la pochette. Ce disque fait donc partie de la razzia que j'ai faite un jour dans ce grand magasin du centre-ville à Châlons, où j'avais acheté Trans Europe Express et un album des Stranglers à dix francs, et tout un lot de 45 tours à deux francs, dont plein de Two Tone, et aussi un Department S. Une journée à marquer d'une pierre blanche !

I know what boys like est une petite pépite new wave entêtante, sur une rythmique funky légère (Tom Tom Club n'est pas très loin).
A l'époque, même sans comprendre les paroles et sans avoir vu la vidéo, il me semble bien que j'avais saisi l'esprit très sarcastique de la chanson, avec la chanteuse/narratrice Patty Donahue qui se moque des mecs : "J'aime bien les asticoter, ils veulent me toucher, je ne les laisse jamais faire" avant, cruelle de balancer "C'est amusant de les frustrer". Au dernier couplet, elle fait mine de regretter "Cette fois je te laisserai faire tout ce que tu veux" et le dédain culmine avec son "Tu peux me faire confiance... crétin !".
Il y a d'autres chansons où les gars se font mener comme ça par le bout du nez, mais aujourd'hui je n'ai repensé qu'à Vous me quittez déjà de Melon Galia.

Le plus drôle dans tout ça, c'est peut-être que la chanson a été écrite par un gars, Chris Butler. Originaire d'Akron, il a notamment joué avec 15 60 75 The Numbers Band. En 1978, alors qu'il est membre de Tin Huey, il lance en parallèle le projet The Waitresses et sort un premier 45 tours.

En 1978, il enregistre dans l'appartement de Devo une première démo d'I know what boys like, dont le son d'ailleurs n'est pas très éloigné du Devo époque Hardcore. Dans une deuxième démo, on entend une guitare électrique et on note l'apparition des "Nyah nyah nyah nyah nyah" moqueurs. Patty Donahue a répondu à un appel de Chris Butler un midi dans un café, et la chanson a été enregistrée à Akron avec Ralph Carney de Tin Huey au saxophone.

Butler s'est ensuite installé à New York et a signé un contrat avec ZE Records pour sortir I know what boys like en single. Il fallait une face B et à ce moment-là The Waitresses n'était pas encore un groupe. Pour No guilt, influencée par la vague ska, Chris Butler a de nouveau fait appel à Patty et Ralph, ainsi qu'à des musiciens new yorkais, dont Don Christensen des Contortions et des Raybeats à la batterie.

Un groupe a ensuite été formé, de haute tenue, avec Billy Ficca, ancien batteur de Television, Tracy Wormworth, qui est bassiste des B-52's depuis une trentaine d'années, et le saxophoniste Mars Williams, qui a ensuite rejoint les Psychedelic Furs.
Les Waitresses ont signé chez Polydor, qui a réédité le 45  tours et sorti en 1982 un premier album, Wasn't tomorrow wonderful ?. On y retrouve les deux faces du 45 tours, dans la même version.
Si vous avez bien suivi tout ça, vous comprendrez que les musiciens qu'on voit sur la vidéo de 1982 n'ont pas tous participé à l'enregistrement de la chanson, réalisé avant la formation du groupe.

I know what boys like a eu son petit succès et reste actuellement bien réputée. Je l'apprécie toujours autant. L'autre chanson la plus connue du groupe, c'est Christmas wrapping, enregistrée pour la compilation A Christmas record de ZE. J'ai acheté l'album à sa sortie, mais je n'ai jamais particulièrement accroché à cette chanson.
Le groupe s'est séparé en 1983 après deux albums. Patty Donahue est morte à 40 ans en 1996. Chris Butler est toujours actif musicalement.




The Waitresses, I know what boys like, en direct dans l'émission anglaise The old grey whistle test, en avril 1982.


The Waitresses, un court extrait de I know what boys like dans le premier épisode de la série Square pegs, dont le groupe a également signé le générique.


The Waitresses, No guilt, en direct dans l'émission anglaise The old grey whistle test, en avril 1982.

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