18 juin 2022

WHITE HASSLE : The watertank EP


Acquis chez Abi Boutique à Châlons en Champagne le 30 avril 2022
Réf : FA20394 -- Édité par Fargo en France en 2003
Support : CD 12 cm
8 titres

White Hassle est un nom de groupe assez bateau que je ne connaissais pas du tout. Et donc, la seule raison qui m'a fait acheter ce disque, c'est qu'il est publié par Fargo, excellent label indépendant français, pourvoyeur pendant les premières années du siècle de musique américana de qualité (pour faire très court et très schématique).
Des disques dans ce style, j'en achète et j'en écoute régulièrement. Souvent, c'est agréable, avec une chanson ou deux qui ressortent, sans plus. Mais ce qui s'est passé avec ce long EP à l'américaine (avec huit chansons distinctes - pas des remixes - pour près d'une demi-heure, on pourrait sans problème le qualifier de mini-album), c'est que l'écoute de chacune des quatre premières chansons m'a fait dresser l'oreille et m'a réjoui. Une excellente découverte !

Déjà, ça surprend d'entrée de jeu puisque Watertank s'ouvre avec des sons de scratches, une batterie qui se fait remarquer et de l'harmonica. Ça raconte l'histoire d'un gars qui est paumé car il ne trouve pas le château d'eau qu'on lui a donné comme repère, un peu comme Jonathan Richman qui ne trouve pas la fête dans The night is still young.
C'est toujours aussi bien avec les mêmes ingrédients pour Life is still sweet et pour She's dead, avec un son plus électrique.
On atteint un sommet ensuite avec Health food store, mon titre préféré. Je comprends les paroles comme l'histoire classique du gars qui tombe amoureux d'une vendeuse, un peu comme dans une autre chanson de Richman, The new teller.

La deuxième moitié du disque n'est pas mal non plus.
Il y a déjà deux reprises :Let it be me, c'est à dire le Je t'appartiens de Gilbert Bécaud, l'une de ses au moins deux chansons à être devenues un standard international (l'autre étant Et maintenant - What now my love). Un violon s'invite dans la formation sur ce titre. De manière générale, ce n'est pas une chanson que j'apprécie particulièrement, mais cette version est plutôt réussie.
Il y a ensuite, avec une guitare country bien déglinguée, My favorite lies de George Jones. Je ne connais pas la version originale mais on reconnaît son style car ça me rappelle les reprises honky tonk que Costello a faites d'autres chansons de George Jones à l'époque d'Almost blue.

Après, il y a encore une excellente chanson originale, Say for me. Là, l'orgue m'évoque un groupe presque contemporain de White Hassle, Jonathan Fire Eater.
Le disque se conclut avec un  instrumental bluesy plutôt rigolo, Futura trance (ici dans une version enregistrée en 1998 pour la BBC).

Pas étonnant que le batteur se fasse bien remarquer dans la plupart des chansons du groupe puisque, vérification faite, White Hassle est à la base un duo composé de Dave Harenka à la batterie, aux percussions et aux chœurs et de Marcellus Hall, à la guitare, à l'harmonica et au chant.
Ils invitaient régulièrement des copains sur les disques et visiblement tournaient en trio avec un guitariste supplémentaire.
Après les avoir écoutés, on n'est pas surpris d'apprendre qu'ils ont fait une reprise des Violent Femmes sur une face B en 2002.
Précédemment, ils étaient tous les deux membres de Railroad Jerk, un groupe que je connaissais pour le coup et dont j'ai un disque, qui a sorti quatre albums remarqués chez Matador dans les années 1990.
White Hassle en a sorti trois entre 1997 et 2005, et cet EP a suivi de peu le deuxième album, The death of song.

Les huit titres du EP sont issus de plusieurs sources :
  • 2 viennent de l'édition française de The death of song (She's dead et Health food store)
  • 2 ont été ajoutés aux éditions japonaise et américaine de The death of song (Say for me et My favorite lies)
  • 4 sont tirés du EP Life is still sweet sorti aux Etats-Unis en 2000
Après White Hassle, Marcellus Hall a sorti deux albums solo.  Par ailleurs, il est un dessinateur-illustrateur réputé.

Sur l'ancien site de White Hassle, on peut lire le compte-rendu de certaines de leurs tournées, et notamment la tournée européenne de 2003 au moment de la sortie de The death of song.


White Hassle, Watertank, en concert à Milan en février 2006.



Aucun commentaire: