17 mai 2011
JACQUES DUTRONC : Le bras mécanique
Offert par Dorian Feller à Mareuil-sur-Ay le 1er mai 2011
Réf : 45. V. 12 126 -- Edité par Vogue en France en 1975
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Le bras mécanique -/- Mais surtout sentimentale
Dorian venait de chiner ce disque qu'il avait déjà : il m'a aimablement offert son double.
La pochette ferait un bon sujet d'exercice pour une école d'arts appliqués.
Que voit-on ? Jacques Dutronc à droite, nonchalant et très classe, adossé à la devanture d'une boutique présentant des boites (de chocolats ?) ringardes, ornées ou non d'un ruban noué. A gauche, une gamine, pimpante, en marinière et chapeau de paille,jupe, socquettes blanches et souliers vernis. Soit.
Parmi les photos de pochette de l'album correspondant, le septième de Dutronc, sorti en 1975 et son dernier chez Vogue, on voit une photo issue de la même session, prise à l'intérieur de la boutique cette fois (un salon de thé ?). On y retrouve les deux mêmes personnages, avec un Dutronc qui semble se demander ce qu'il fait là, accompagné d'un troisième, une femme qui pourrait être une cousine de Sylvia Kristel (on est en 1975). Ambiance bizarre, assez rétro. C'est toujours mieux que le portrait, qu'on trouve au moins sur les éditions de l'album à pochette ouvrante, d'un Dutronc en noir et blanc avec une horrible moustache on est en 1975).
A partir de là, quelqu'un chez Vogue a dû écouter le disque et se dire qu'avec une telle pochette, le 45 tours risquait fort de ne pas trouver son public (mon exemplaire, vendu initialement 9,50 F aux Nouvelles Galeries, avait été soldé à 5 F, signe que ça n'a pas dû trop marcher. Pour ma part, je connaissais ce titre grâc à des compilations de Dutronc). On a donc rajouté sous le titre une sorte de bulle de BD, comme on en utilise pour les onomatopées, complètement incongrue dans ce contexte, qui précise qu'il s'agit de "Rock !"...
Inutile de dire que cette simple mention ne suffit pas à faire de cette pochette l'opposé de ce qu'elle est. Rien de rock là-dedans ! Sur le même thème, on pourrait disserter, pour continuer l'exercice, sur une pochette vraiment rock, celle réalisée deux ans plus tard par Barney Bubbles pour New boots and panties !!, le premier album de Ian Dury.
Le comble dans tout ça, c'est que Le bras mécanique est effectivement bien rock. Une sorte de boogie basique, avec guère plus qu'un accord, dans la lignée de Et moi et moi et moi ou de Mini mini mini. Deux prises différentes permettent à Dutronc de se répondre à lui-même pendant qu'il débite le portrait tout en allitérations d'une poule de luxe que Gainsbourg a dû lui griffonner sur un bord de comptoir. Comme il est question de mécanique, de plastique et d'inox, on peut se demander si, en plus d'X Ray Spex, cette femme au bras mécanique n'a pas été l'une des sources d'inspiration pour l'Edith Nylon du groupe du même nom en 1979.
Mais le rock ne dure pas au-delà de la face A sur ce 45 tours. Mais surtout sentimentale, dont l'esprit convient bien mieux à l'illustration de la pochette, est une horreur mielleuse, sur des paroles de Jean-Loup Dabadie. Insupportable, presque autant que Gentleman cambrioleur, le gros tube de l'album dont ce 45 tours est extrait.
Ces temps-ci, l'association Zebrock et la commune de Villetaneuse rendent hommage à la maison de disques Vogue. Il y a eu notamment des rencontres en 2010 et une exposition en 2011. La première partie de cette exposition vient de se terminer à Villetaneuse mais la suite est annoncée pour cet automne à la Bibliothèque Nationale de France.
Pour fêter ça, Blogonzeureux! s'est doté d'un mot-clé Vogue, qui vous permet désormais de retrouver facilement nos chroniques de disques de ce label.
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