25 août 2009

COCKTAIL PARTY HERTA



Acquis sur le vide-grenier de la rue de l'Hôpital à Epernay le 23 août 2009
Réf : MLGD 22 -- Edité par Pathé Marconi EMI en France en 1984 -- Disque offert par Herta
Support : 33 tours 30 cm
10 titres

Petit vide-grenier d'été par un temps agréable, plutôt sympa, même si j'ai vu devant moi au premier stand un gars sortir d'un carton le 45 tours La chanson de Slogan de Gainsbourg et Birkin, en parfait état, un disque qu'on ne croise pas tous les jours.
Moi, c'est dans une caisse d'une vingtaine d'albums années 80 en bon état mais sans aucun intérêt que je suis tombé sur ce disque.
Dès que j'ai aperçu le dessin de la pochette, je me suis dit, "Tiens, une pochette de Serge Clerc que je ne connaissais pas". Je me trompais, mais de peu car dans la seconde j'ai aperçu la signature d'Yves Chaland, autre grand nom de la ligne claire française des années 80.
Je n'avais effectivement jamais vu ce disque. Et pour cause, c'est un objet publicitaire qui a été diffusé en 1984 aux détaillants du traiteur industriel Herta.
Il y a donc en pochette une superbe illustration très colorée d'une cocktail party très raffinée et très fifties, mais quand on l'ouvre, on passe aux choses sérieuses avec une toute autre ambiance graphique pour la promotion de trois nouveaux produits dont Herta souhaitait faire des hits : la pâte à tarte en deux variétés et en nouveau conditionnement de 500 g, les croque-monsieur "frais" dans un emballage rigide avec une présentation particulièrement attrayante et les nouvelles saucisses-cocktail Knackinettes, version réduite des célèbres knackis dont le succès assure d'emblée des consommatrices déjà conquises.

Même en bon état à 1 €, même avec une pochette rare d'un artiste recherché comme Yves Chaland, je ne suis pas du tout certain que j'aurais fait l'acquisition de cet objet s'il n'y avait eu à l'intérieur de la pochette un disque qui n'est pas complètement sans intérêt.
Il s'agit d'une compilation pour animer une soirée dansante, bien sûr, sélectionnée parmi l'immense catalogue Pathé Marconi EMI, probablement par quelqu'un de goût de l'agence de publicité Harmony qui a mené cette campagne. Il y a dans le tas de bons titres que je n'avais pas déjà en disque.
La face A, réservée à ces anglophones, est un sans-faute, avec I'm walking de Fats Domino, une reprise de Long tall Sally par Eddie Cochran, les trois premières minutes du John Lee Hooker de Johnny Rivers, celles où il chante surtout le refrain de Satisfaction des Stones, le Just a gigolo/I ain't got nobody de Louis Prima et pour finir, Rocky road blues par Gene Vincent, une reprise de Bill Monroe enregistrée en 1958 qui surprend surtout parce qu'elle fait la part belle au piano plutôt qu'à la guitare, peut-être en référence à la version de ce titre qu'Amos Milburn a enregistrée. La version donnée sur scène fin 1963, où Gene Vincent est accompagné par les Sunlights, est beaucoup plus électrique !
Sur la face B, principalement consacrée à des francophones, ça a tendance à se gâter. Ça commence pourtant tout à fait honnêtement avec Let's twist again par Richard Anthony, un titre qu'on a effectivement toujours envie de danser, avec Richard qui chante en anglais, mais plutôt bien. Dick Rivers chante lui en français, mais pas génialement. C'est dommage car, du point de vue instrumental, Les Chats Sauvages s'en sortent plutôt bien sur Est-ce que tu le sais, reprise du What I'd say de Ray Charles. Ensuite, c'est la catastrophe. Claude François chante horriblement et en anglais Don't play that song again, reprise de son propre La solitude c'est après. Ce qui est sûr, c'est qu'on obéira à l'injonction du titre, et ce qui est évident c'est que le compilateur ne s'est pas remis de cette erreur. Du coup, il perd les pédales et nous sort un grand classique, mais anglophone, un medley des Andrews Sisters, avant de conclure avec un titre imparable "pour les jeunes", le Betsy party de Starshooter. C'est amusant : ça fait deux fois que je chronique cette chanson et c'est à chaque fois sur un disque publicitaire...
Le mois dernier, un exemplaire de cet album a été vendu 82 € aux enchères. C'est peut-être le prix à payer de nos jours pour la reproduction d'un dessin assez rare d'Yves Chaland, mais ça fait un peu cher pour une compilation inégale et c'est carrément énorme pour des saucisses et des croque-monsieur depuis longtemps éventés !

5 commentaires:

Sébastien Desrosiers a dit…

ohoo Gais les petits plats!

Geert a dit…

Hello, Je suis preneur de photos en Haute définition si vous en avez ... et si vous vous séparez de ce disque je suis preneur aussi ... J'ai moi même quelques vinyls ... un échange entre collectionneurs de collections différentes ? Et Joyeux Noel !

Pol Dodu a dit…

Geert,
Pour les photos, je vais essayer de faire mieux avec mon appareil que ces images récupérées sur un site de vente en ligne.
Pour le disque par contre, désolé mais je me sépare rarement de mes disques, et encore moins quand je les ai chroniqués ici !

Chants éthérés a dit…

Yves Chaland avait un style encore plus élégant et raçé que celui de Clerc, plus froid et sec à mon humble avis.

Ca se sent surtout dans la façon dont il dessinait les femmes et les enfants (le sublime "Le jeune Albert" par exemple). Sa poésie me manque aujourd'hui.

Geert a dit…

Hello Pol,

Pas d'échanges en vue ?

cdlt
Geeert