30 août 2009
THE IMPERIAL POMPADOURS : Ersatz
Acquis chez Cash Converters à Cormontreuil en mai 1997
Réf : POMP 001 -- Edité par Pompadour en Angleterre en 1982
Support : 33 tours 30 cm
14 titres
Ce n'est pas si souvent que ça arrive. Au printemps 1997, le Cash Converters de Cormontreuil a mis en vente un gros lot de plusieurs centaines de 33 tours. Vu la quantité, et étant donné que les disques, parfois en plusieurs exemplaires, n'avaient visiblement jamais été écoutés, bien qu'une bonne partie d'entre eux avait plus de quinze ans d'âge, je pense que ce lot venait du stock d'un professionnel, plutôt un grossiste qu'un disquaire d'ailleurs.
A 6 ou 8 F. le disque (et encore moins si on en prenait beaucoup), j'en ai acheté un bon paquet en quelques visites avant que le filon ne se tarisse, choisissant à l'aveuglette par exemple des disques en import de groupes dont je n'avais jamais entendu parler, comme un maxi australien de Whirlywirld sorti chez Missing Link en 1980.
De ce lot, j'ai ramené à la maison au moins deux pépites. L'album Spitballs chez Beserkley d'abord, qui contient quand même un titre (Chapel of love, co-écrit par Ellie Greenwich, qui vient de mourir cette semaine) chanté par Jonathan Richman, dont je n'avais même pas soupçonné l'existence jusque là.
L'autre pépite, c'est cet unique album des Imperial Pompadours, un groupe dont je n'en avais jamais entendu parler non plus. Je n'ai pourtant absolument pas hésité à acheter ce disque, même si je regrette aujourd'hui de ne pas avoir aussi pris l'autre exemplaire qui se trouvait là pour le refiler à un copain. Alors, quels critères pour le choisir ? Une illustration de pochette saisissante, d'abord (d'après une photo d'Elvis, mais je ne l'aurai pas trouvé tout seul), et surtout un graphisme au dos qui m'a rappelé celui du label F-Beat, et une liste des titres improbables, comprenant The crusher, que je connaissais par la version des Cramps, mais aussi See you soon baboon, I want to come back from the world of LSD, Fu Manchu, Moo goo gai pan,...
Internet balbutiait encore à l'époque, avec un modem à 33,3 ko/s, mais j'ai assez vite appris après l'achat de ce disque, grâce à un site consacré au groupe Inner City Unit, que Imperial Pompadours était un projet inité par Barney Bubbles, l'omniprésent graphiste anonyme dont j'avais entendu parler pour la première fois après son suicide en 1983, qui a réalisé des dizaines de pochettes de disques (singles et albums), pour Hawkwind ou pour Stiff, Radar et F-Beat Records entre autres (j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion d'évoquer Barney Bubbles ici).
Bubbles a fait des pochettes de disque toute sa vie, mais un seul disque en tant en tant que musicien, celui-ci. Et quel disque !
Ersatz vaut surtout pour sa face A, une collection de reprises de titres rocka-psycho-psyché-billy tous plus barrés les uns que les autres. Barrés à l'origine, et encore plus déjantés dans la version qu'en donnent les Imperial Pompadours. Il faut dire que la légende veut qu'Andrew Lauder (fondateur avec Jake Riviera de Radar et F-Beat) ait donné à Barney Bubbles une cassette avec les versions originales de ces titres. Bubbles a recopié les paroles, rassemblé en studio quelques potes autour de Nik Turner (d'Hawkwind), avec notamment les musiciens de son groupe Inner City Unit. Les musiciens ont eu le droit d'écouter une fois chaque morceau avant de se lancer dans l'enregistrement. Ensuite, les titres ont été pas mal tripatouillés, voire maltraités, comme Fu Manchu, dont la bande originale aurait été coupée en morceaux et mélangée avant d'être recollée (anecdote pêchée dans Reasons to be cheerful, l'excellent livre consacré à Barney Bubbles par Paul Gorman, livre prolongé par un blog passionnant).
En plus d'être complètement délirants, certains des treize titres de cette face A me plaisent beaucoup, comme I took a trip on a Gemini spaceshift, la chanson de country spatiale crée par Legendary Stardust Cowboy ou, pour rester dans les trips, I want to come back from the world of LSD des Fe-Fi Four Plus 2, dont le titre indique bien que la chanson date de 1967, avec une batterie déchaînée, des cris inquiétants et un saxophone (très présent sur le disque, joué par Nik Turner) entêtant.
Cette reprise de The crusher des Novas est sortie un an après celle des Cramps. La version de Brand new Cadillac de Vince Taylor a été enregistrée un peu plus de deux ans après celle de Clash. Comme on connait bien les chansons, on est un peu moins surpris, mais Cadillac, en 1'23, arrache plus que les Clash et The Crusher surprend car l'enegistrement semble avoir été extrêmement ralenti, du coup on dirait que c'est King Kong qui est au chant. A moins que ce soit Tarzan, qu'on retrouve en ouverture de See you soon, baboon (une chanson créée en 1956 par Dale hawkins), les cordes vocales écrasées, avec un solo de saxo rauque ponctué de rots. Jungle et saxophone sonjt aussi présents sur There was a fungus among us, une chanson de Hugh Barrett and The Victors qui date de 1961.
Pour la face B, pour laquelle Barney Bubbles a plus délégué à Nik Turner et Robert Calvert, le poète qui a écrit certaines des paroles d'Hawkwind, on a droit à un seul titre de 24 minutes, Insolence across the nation, un grand oeuvre sur le thème de la Teutonie éternelle, apparemment, de Louis II de Bavière à Hitler en passant par Wagner. Avec un fond sonore plus ou moins atmosphérique et diverses voix lisant les paroles, inutile de vous préciser que, même pour préparer ce billet, je n'ai pas réussi à écouter intégralement ce titre une deuxième fois, la première remontant au jour de l'achat du disque.
Aux dernières nouvelles, on pouvait télécharger Ersatz chez Mutant Sounds.
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