23 mars 2007
LE VIEUX THORAX : Villepin'occhio
Acquis par correspondance chez Close Up en mars 2007
Réf : CU 003 -- Edité par Close Up en France en 2007
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Villepin'occhio -/- Le dernier des curés
Après des cassettes et des CD-R, voici le tout premier disque vinyl de mon ami Le Vieux Thorax. Connaissant sa passion pour l'objet disque, ça doit être pour lui la réalisation d'un vieux rêve.
J'ai failli l'avoir en cadeau, mais ça fait de longues semaines que la sortie était reportée, du coup je me suis précipité pour l'acheter dès qu'il a été disponible, sans attendre que Le Vieux Thorax ait le temps de me l'envoyer.
Ce retard est dû aux conneries habituelles : l'usine française qui refuse de presser le disque à cause de la photo de Villepin sur la pochette et des paroles pas tendres avec Karol Wojtyla sur la face B.
Ce retard est d'autant plus dommageable que "Villepin'occhio" est typiquement un titre d'actualité, enregistré il y a cinq mois pendant le moment le plus chaud de l'affaire Clearstream. Heureusement, il sort avant la retraite politique de notre actuel Premier Ministre, et avec le recul les discours prononcés paraissent d'autant plus surréalistes !
Après le fameux "Sarkozy du disque" (dont la vedette était en fait Pascal Nègre) et la compilation "Raffarin's not dead" qu'il avait initiée, on pourrait penser que Le Vieux Thorax se spécialise dans la satire de nos brillants politiciens, mais je pense que c'est surtout parce qu'il se sent concerné par l'actualité, réagit à la bêtise et utilise à bon escient la matériau vocal que lui fournissent les médias.
Donc, "Villepin'occhio", sur un fond de percussions enlevé et un rythme de tango, nous fait revivre les justifications de Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. C'est tellement grotesque qu'il n'a même pas été nécessaire de couper dans les paroles de ci ou de là pour leur faire dire l'inverse du discours original : il a suffit de les juxtaposer avec d'autres discours contradictoires, ou de placer judicieusement quelques rires, pour que ça fasse son effet.
En face B, on trouve un des tous premiers titres publiés par Le Vieux Thorax, sur sa première cassette en 1995. C'est une très bonne idée d'avoir ressuscité ce "Dernier des curés" car c'est un excellent titre punk, dont les paroles anti-pape et anti-capitalistes restent parfaitement d'actualité (voir ci-dessous en cliquant sur le verso de la pochette du 45 tours ; les petits commentaires "C'est pour de rire" et "C'est pour de vrai" sont rigolos, et bienvenus en cette période où on crie au blasphème beaucoup trop facilement), que ce soit "L'Eglise nous encourage à rester dans l'Moyen Age" ou "Pour créer d'la richesse, y'a plus besoin d'main d'oeuvre. Les machines font l'travail, l'argent va aux actionnaires". Et aussi, c'est l'un des rares titres de sa longue discographie que Le Vieux Thorax chante lui-même, avec "Boîte de nuit" notamment, et son chant et sa diction, qui me rappelle le Joe Hell de "L'affront national", sont assez bons pour susciter le regret qu'il ne s'adonne pas plus souvent au chant.
L'écoute du "Dernier des curés" ravive aussi un autre regret. Certes, un autre mix de la chanson, le "Jubilé mix", est disponible sur le CD "A la recherche du gros rythme" (sans chant), mais je garde un très bon souvenir d'une cassette promo (en exemplaire unique ?) reçue par La Radio Primitive en 1995, qui contenait plusieurs autres mixes de cette chanson, dont l'un interprété par Dorian Feller sur un fond de clavecin. Quand aurons-nous l'occasion de réécouter ces raretés ?
Le disque se commande ici. Retrouvez Le Vieux Thorax là.
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