Acquis au Festival des Musiques de Traverses à la Maison de la Culture André Malraux de Reims en 1983
Réf : ATEM 7013 -- Edité par Atem en France en 1983
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Visions -- Blue eyes -- She leaves me all alone -/- So long -- On the beach at Fontana -- The swimmer
Fall Of Saïgon, pour moi, c'est d'abord une apparition. Au 4ème jour du 3ème Festival des Musiques de Traverses de Reims, bien fatigué, notamment après avoir vu la veille rien moins que Etron Fou Leloublanc, This Heat, Kas Product, les Raincoats et Tuxedo Moon (!!!), je m'enfonçais doucement dans les fauteuils confortables dans la grande salle de la Maison de la Culture André Malraux. J'attendais le premier concert prévu ce dimanche après-midi, celui de Lol Coxhill, l'invité d'honneur permanent du festival. Et au lieu de voir arriver le petit bonhomme chauve avec ses lunettes et sa clarinette, ce sont trois personnes qui se sont installéees sur la scène et ont commencé à jouer. Et là, le choc ! C'est comme si les Young Marble Giants étaient revenus du cimetière des groupes séparés pour un concert exceptionnel ! J'étais fasciné, subjugué, par la musique, et peut-être bien aussi par la chanteuse du groupe, Florence Berthon.
Ce concert surprise ne l'était qu'à moitié. Le programme annonçait effectivement un concert de Pascal Comelade & The Fall of Saïgon dans le hall (il mentionnait également que chaque abonné au festival recevrait un disque de Pascal Comelade ; j'ai toujours ma carte d'abonnement, mais je ne crois pas avoir reçu de disque en échange, en tout cas pas de Pascal Comelade).
Fall Of Saigon à Reims en 1982. Photo prise sur l'avenue qui passe devant la Maison de la Culture, avec au fond une magnifique pub pour le Radar Géant cher à L'Incohérent (photo publiée dans le magazine Vinyl en Hollande)
L'année suivante, le samedi 14 mai 1983, Fall Of Saïgon s'est à nouveau produit aux Musiques de Traverses, cette fois-ci dans le cadre de la programmation principale du festival. Certes, l'effet de surprise n'a pas joué cette seconde fois, mais ce concert ne m'a pas déçu non plus, il était tout à fait à la hauteur de mon souvenir du premier.
Ce groupe est vraiment très lié aux Traverses : leur nom est tiré d'une chanson du premier album de This Heat, et en 1982 ils ont joué le lendemain de This Heat ; leur musique est ouvertement inspirée par les Young Marble Giants, et en 1983 ils ont précédé sur scène Phil Moxham, qui jouait de la basse pour David Thomas au sein des Pedestrians.
Photo (de Philippe Cibille) et article (de David Vincent) parus dans le magazine Néo en 1983.
Dans son livre Ecrits monophoniques submergés, Pascal Comelade mentionne plusieurs reprises qui figuraient au répertoire de Fall Of Saïgon, "May I ?" de Kevin Ayers, 96 tears" de ? & The Mysterians et "The end" des Doors. J'avoue que je n'ai aucun souvenirs de ces reprises. Les seules chansons de Fall Of Saigon qui restent avec moi, ce sont les six de leur seul et unique disque, ce maxi que je pense bien avoir acheté au festival le jour du concert de 1983.
De fait, il n'y a que trois chansons sur les six qui sont vraiment dans la lignée des Young Marble Giants, toutes trois chantées par Florence Berthon, "So long" et "Visions" mes deux préférées, parfaites, et "Blue eyes", très bien aussi. La boite à rythmes rudimentaire est bien en avant, la voix est détachée, il y a des mélodies à l'orgue et à la guitare. Les deux chansons chantées par Terry Den, "She leaves me all alone" et "On the beach at Fontana", sonnent plus cold wave/industrielles. Quant à "The swimmer", également chantée par Florence Berthon, avec son piano c'est la seule du disque qu'on aurait pu facilement imaginer se retrouver sur un des autres disques de Comelade.
Fall Of Saïgon a dû se séparer assez vite après la parution de ce disque. Depuis, Pacal Comelade est resté constamment présent dans l'actualité musicale. Terry Den, de son vrai nom Thierry Tannière (en anglais, "tanière" se dit "den"...) avait déjà eu une activité musicale avant Fall of Saïgon, ce que je ne savais pas à l'époque, comme guitariste de Joli Garçon et des Démodés. Je ne sais pas ce qu'il a fait par la suite, mais il était présent en septembre 2005 pour un concert de reformation de Joli Garçon. Quant à Florence Berthon, en fouinant le réseau sur ce nom, la seule référence qu'on trouve est celle de la traductrice en français de "Dépendances", un roman de Kaylie Jones. Cette traductrice est peut-être (ou peut-être pas) la même personne que la chanteuse de Fall Of Saïgon.
So long my dearest friend, I've known you for so long
I'll never see you the same, but tell me who's to blame
And I want to remind me things he used to say
But in a way it's all gone away
Memories will be safe, always kept inside
And from now on, all has been saved
And I want to remind me things he used to say
But in a way it's all gone away
There's a place for emotion in my recollection
And from now on, all has been said
And I want to remind me things he used to say
But in a way it's all gone away
Article paru dans le n° 16 de Vinyl en juillet 1982, en version originale hollandaise et en traduction anglaise.
PS : Cette page est une page de fan, et les membres du groupe n'en sont visiblement pas responsables.
6 commentaires:
J’ai traîné sur une vieille K7 cette merveilleuse chanson « So Long » en pensant même au début que c’était un titre des YMG imaginez mon innocence ! C’est tout ce que Nouvelle Vague n’arrive pas à refaire ! La fraîcheur tout ça …
c'est vrai que je connais thierry tannieres depuis qu'il est à La Poissonerie à Marseille !
c'est quelqu'un d'entier que je suis fier de connaitre !
remi faure
http://remifaure.over-blog.com
Le 09 mai 2008 21:00
Hi Pol, Terry Den speaking,
J'ai fait partie de Electric Manchakou de 1985 à 1995 (mon chant du cygne?) à Paris pendant un an (on a joué dans des endroits improbables comme l'Usine à Montreuil, les Garçons Bouchers débutaient, j'ai tjs leur 1ère cassette et le badge du groupe, ou bien au bar de l'Auvergne vers Nation avec Les Cherokees - des jeunes parigots talentueux qui trippaient sur les mêmes disques que nous - où on a rencontré Rascal, me rappelle pas du nom de son fanzine et de son compère...)
On est partis à Londres en 86 dans un van avec guitares et amplis, 4 sétois (3 mecs et une fille) en route pour la gloire... Au bout de qques mois Marc Duran et moi (El Tel à cette époque) on s'est retrouvé seuls. On a rigolé, joué dans des endroits encore plus terribles (The Crypt à Depford...) enregistré 2 singles sur innocent (sic) records chroniqués par Jello Biafra dans maximum rock&roll et participé à des compils espagnoles et italiennes, tourné en Espagne, en Italie et dans le sud de la France, continué avec d'autres musicos, des anglais comme John Plain (guitariste des Boys circa 78) ou Lee Robinson (des Barracudas) et puis avec des romains exilés comme nous, 2 frères : Romano et Pippo....punk rock et Detroit sound et broken english...
En 96, je suis rentré en France avec femme et minot (Téo est né dans l'east end en 1993, à deux pas du stade de West Ham (qu'on supporte depuis même s'ils ne sont pas au top de la premier league). J'ai un second minot Félix de 3 ans). Je vis à Marseille depuis où je dirige une galerie associative (La Poissonnerie). Ai monté pour le fun un groupe popfolk, I Vitelloni, à géométrie variable...participe à des expériences plus bruitistes et écoute de la musique à longueur de journée...
Florence Berthon comme tu le signales bien est traductrice. Pascal vit à Perpignan on ne se voit pas beaucoup mais notre amitié est restée...
Je pense avoir été exhaustif...
On se tient au courant
My best regards
Thierry Tannières
Un événement inespéré !
Après presque 30 ans et suite à la réédition cette année de son unique disque, la formation originale de Fall of Saigon (Florence Berthon, Pascal Comelade, Terry Den), augmentée de Sammy Surfer la batterie et Cédric Trolux à la guitare, se produira le 17 décembre à L'Embobineuse de Marseille dans le cadre du festival Nuit d'hiver #9.
Puis-je escamoter la photo de Fall of Saigon ? Ce, afin de faire des réclames pour Radar Géant (C'est reparti).
Yo L'Inco,
Je l'ai moi-même escamotée chez Vinyl. Tu es donc bien sûr libre d'en faire ce que tu veux !
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