03 février 2013
MAMA ROSIN : Brule lentement
Acquis chez Parallèles/Gilda à Paris le 24 janvier 2013
Réf : [sans] -- Edité par Voodoo Rhythm en Suisse en 2009 -- Promo use only
Support : CD 12 cm
13 titres
J'allais tellement vite pour passer en revue toutes les boites de CD en pochette cartonnée soldés sous le rayon de Gilda que, sur le coup, je n'ai même pas remarqué que le recto de la pochette de cet album de Mama Rosin fait clairement référence à la pochette d'Andy Warhol pour le premier album du Velvet Underground. Après celle des Crocketts, ça nous fait deux pochettes en un mois qui font un clin d'oeil graphique à la culture rock. Quant à Mama Rosin, ils ont récidivé l'an dernier avec leur 25 cm Sao Paulo sessions , disque qui contient une reprise du Run through the jungle de Creedence Clearwater Revival, avec au recto une photo du groupe sous un palmier, comme pour le Gun Club avec l'album Miami, qui contenait aussi une reprise de cette chanson.
Si j'ai acheté ce disque d'un groupe qui m'était inconnu, ce n'est donc pas pour sa pochette, c'est tout simplement parce que j'ai jeté un coup d'oeil à la liste des titres au verso et noté tout de suite des choses comme Le two-step de l'haricot, Bon temps roulet, Honky tonky tout le temps ou Le blues d'Amédé et j'ai su tout de suite que j'avais affaire à un disque de musiqe cajun. Du coup, le piment s'expliquait tout naturellement, car une fade banane n'a pas sa place dans la recette du gumbo.
Ce que je n'imaginais pas du tout à ce moment, c'est que Mama Rosin n'est pas un groupe originaire de la Louisiane, mais de Suisse ! Ça surprend, mais il y a bien des groupes de reggae dans le monde entier, et surtout, ce qui compte, c'est que le groupe ne s'est pas contenté de s'immerger dans cette musique et cette culture, il l'a assimilée et lui apporte une touche personnelle, à commencer par une énorme énergie rock 'n' roll !
Brule lentement est le deuxième album de Mama Rosin. 13 titres en 33 minutes, pas le temps de reprendre son souffle. L'ensemble est d'excellente tenue et l'enchaînement des cinq premiers titres permet notamment de montrer l'ensemble de la palette musicale du groupe, accordéon déglingué (Où est passé E. C; Lenoir ?), zydeco échevelé (Le two-step de l'haricot), chanson nostalgique (J'vas mon chemin), valse familiale (La valse des beaux-frères). Le reste est à l'avenant et éminemment enthousiasmant (regardez la vidéo de Le pistolet ci-dessous pour vous faire une idée).
Ces derniers temps, Mama Rosin a multiplié les sorties de disques : albums, collaborations, 45 tours split ou non, 25 cm en édition limitée, notamment sur le label Moi J'Connais. Le dernier album en date est sorti cet automne. Il a été produit aux Etats-Unis par Jon Spencer, pas moins, et son titre, Bye bye bayou, est celui de la traduction française de mon roman préféré de Charles Williams (Fantasia chez les ploucs étant hors concours), ce qui ne peut pas être un hasard.
Je vais classer cet excellent disque à côté de ceux de Clifton Chenier, Feufollet ou Les Frères Goyette. Et si vous voulez prolonger en bouche un goût de Louisiane, je vous conseille fortement de vous procurer le dernier numéro spécial musique d'Oxford American, avec notamment sur le CD la version originale de 1950 de Bon temps roulet, que Mama Rosin a l'habitude de reprendre (c'est la version n°2 qu'on trouve ici).
Et l'excellente nouvelle, c'est que Mama Rosin sera en France la semaine prochaine pour une tournée dans le cadre de des Nuits de l'alligator. Malheureusement, l'affiche est découpée en deux plateaux pour la partie provinciale du festival et celui qui est annoncé à Reims le 9 février, de qualité je n'en doute pas, n'est pas celui de Mama Rosin...
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8 commentaires:
Consolez-vous, en live (première partie du Jon Spencer Blues Explosion, en décembre dernier à Strasbourg), ça n'est que juste gentillet... pas de quoi casser trois pattes à un canard !
vu aussi en première partie de John spencer mais à Paris. Ils ont un peu de mal à tenir la longueur mais il y a du potentiel.
Ça c'est de la coïncidence...
Philippe Dumez a lancé aujourd'hui un nouveau blog, Les Ecumeurs, son énième, dans lequel il proposera tous les quinze jours le portrait de l'un des écumeurs de concerts qu'il côtoie depuis une vingtaine d'années.
Le premier de ces écumeurs s'appelle Didier, et voilà ce qu'on lit dans les premières lignes du billet :
"Je ne vais pas au concert pour aller au concert. J’y vais parce que ça correspond à l’actualité d’artistes précis dont je connais les disques et que j’aime. Ma passion première c’est la musique enregistrée. Globalement je veux dire, il y a bien sur des exceptions… Je suis retourné voir Jon Spencer Blues Explosion par exemple pour un groupe de cajun / rock qui ouvrait pour eux, Mama Rosin. Ils viennent de Suisse et je les adore sur scène.".
Stéphane Deschamps écrit dans Les Inrocks à propos de Mama Rosin cette semaine !
la suisse engendre comme ça de temps en temps un groupe qui sort du lot , sans parler de débile menthol and co, il en est un dans le genre folk trad : aristide padigros dont on ne parle jamais mais qui a été de tous les coups et tous les temps et qui tenait le haut du pavé du temps du revival folk frunchais avec une musique populaire trad qui décoiffait sur scène. Et voici: madeleine elle a un pied mariton ....une cuisse de v'lours etc etc
Vide grenier: le 1er lp d'aristide ça ne se rate pas. Ph
il y a un temps ( reculé ) il y avait Jean Bart suisse aussi.Disparu . Polar qui existe encore je crois. Il n'y a pas que des banques donc.
Rien à voir mais le prochain album de Mendelson sort au mois de mai et je vous invite vivement à aller voir les teasers sur leur site.ça va être énorme...
Jean Bart, oui ! J'avoue, je l'avais presque oublié. Je n'ai aucun de ses disques, il faut dire, mais on avait son premier album à la radio (ou le deuxième) et j'en ai passé plusieurs titres dans mon émission.
Il y a même eu son petit succès. Il était un peu prétentieux dans les interviews. Je l'ai vu en concert au café de la danse et c'était pas mal du tout.
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