30 juillet 2015
THE JESUS AND MARY CHAIN : Never understand
Acquis au Virgin Megastore à Londres en février 1985
Réf : NEG 8T (249130-0) -- Edité par Blanco Y Negro en Angleterre en 1985
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Never understand -/- Suck -- Ambition
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le raconter, j'ai passé du 15 au 18 février 1985 quelques jours à Londres particulièrement mouvementés en compagnie d'Alan McGee, en sa qualité de patron de Creation Records et manager de Jesus and Mary Chain. C'est pendant ce séjour que j'ai récupéré Jacob's ladder de The Monochrome Set, le maxi resté inédit d'Upside down, mais aussi des exemplaires de l'album Pass the paintbrush, honey de Biff, Bang, Pow !, qui m'était dédié, et aussi ce maxi, le deuxième single de JAMC, qui venait de sortir.
La lecture récente de la biographie Barbed wire kisses : The Jesus and Mary Chain story, par Zoë Howe, très détaillée sur les premières années, m'a rappelé combien le groupe jouait gros avec la sortie de ce disque. En effet, après le succès inattendu de leur premier single Upside down chez Creation, toujours n° 1 des charts indépendants en février 1985, quatre mois après sa sortie, le groupe avait signé chez Blanco Y Negro, filiale de Warner gérée par Geoff Travis, également patron-fondateur de Rough Trade. Mais, si au bout du compte ils sont restés dix ans et ont publié cinq albums sur ce label, le contrat initial ne portait que sur ce single. Il fallait donc rapidement faire ses preuves.
Même si le groupe était désormais associé à une major du disque, certaines choses restaient artisanales, comme le montre cette anecdote relatée dans le livre : quand Geoff Travis a expliqué au groupe qu'il faudrait prévoir des publicités pour la presse, Jim et Douglas ont demandé une feuille de papier et ont crayonné ceci, qui a effectivement été utilisé pour toute la promo presse :
Pas si mal et plutôt efficace en relation avec ce qu'on entend sur le disque !
S'il y a une chose qui a été ratée, par contre, c'est la pochette. Je ne dédaigne pas un certain minimalisme, mais dans ce cas précis ce rouge uni avec juste le nom du groupe en noir est vraiment quelconque. C'est d'autant plus rageant que, comme le raconte John Robb, journaliste et leader des Membranes, le groupe s'était rendu à Manchester à l'automne 1984, à la fois pour y faire sa première grande interview avec Robb et pour rencontrer Linder, pressentie pour faire la pochette du prochain disque.
Linder, c'est cette artiste, également musicienne avec Ludus, qui a notamment illustré Orgasm addict des Buzzcocks et Real life de Magazine. Elle n'est pas créditée et je ne retrouve pas ma source d'information, mais au bout du compte, un collage de Linder a bien été utilisé pour la pochette de Never understand, mais il a inexplicablement été relégué au verso. Un vrai gâchis !!
Never understand fait sûrement partie du premier lot de chansons composées par les frères Reid. Il y en avait une version sur la première démo du groupe de 1983-1984 et ils l'ont enregistrée lors de leur première Peel session en octobre 1984. Je suppose qu'ils l'ont jouée quand je les ai vus à la Living Room le 9 juin 1984 et qu'elle faisait partie de ces chansons que j'avais trouvées très bonnes, même si elles étaient pleine de distorsion (je ne savais pas alors qu'une bonne partie de ces quelques chansons étaient des reprises, car je ne connaissais pas les version originales de Vegetable man de Syd Barrett, Somedoby to love de Jefferson Airplane et Ambition de Subway Sect).
Au niveau sonore et musical, Never understand reste très proche d'Upside down, avec un feed-back peut-être mieux maîtrisé et un vrai cri de la mort à la fin.
Never understand a fait une carrière très modeste dans les classements des ventes, mais ça n'a pas empêché le magazine Smash Hits d'en publier les paroles (via The Sound of Young Scotland et Brian McCloskey)
En face B, le groupe voulait initialement mettre Jesus fuck, un titre qui ne verra officiellement le jour qu'avec la réédition de Psychocandy de 2011. A la place, on a droit à quasiment la même chose, c'est à dire Suck, l'un des nombreuses faces B de JAMC qui sonne très fort comme du Public Image époque First issue / Metal box., avec à la fin des "Pa pa pa" plus pop qui me rappellent un autre de leurs titres, et peut-être bien quand même à la fin des "Fuck" ou "Jesus fuck" noyés dans le mix.
Vient ensuite la version bien plus punk que l'originale d'Ambition de Subway Sect. Elle aussi se termine avec des "Fuck" et des "Fuckin' evil"...
J'ai vu/entendu The Jesus and Mary Chain en concert cinq fois entre juin 1984 et novembre 1985. A l'époque, le groupe était bien incapable de rendre justice sur scène aux chansons de son chef d’œuvre Psychocandy. Musicalement car il n'en avait pas les compétences, et psychologiquement car ils étaient incapables de monter sur scène sans être complètement imbibés d'alcool.
Trente ans après (purée, trente ans ça passe vite !), ce n'est plus le cas. Le groupe, à cinq avec les seuls frères Reid comme membres originaux a joué le 16 novembre dernier à La Cigale l'intégralité de Psychocandy et, même en tenant compte de toutes mes réserves pour ces reformations nostalgiques, c'était excellent et nouveau, puisque ces chansons n'avaient jamais été jouées aussi bien sur scène.
Quelques jours plus tard, le groupe jouait deux soirs de suite dans sa ville d'origine, à Glasgow. Un enregistrement de ces concerts, Psychocandy live : Barrowlands, sort demain, en version CD simple avec juste les quatorze chansons de l'album original, ou en coffret luxe avec en plus sur le CD les sept titres du mini-concert best-of joués en plus, plus les mêmes titres sur deux disques vinyl et un livre de quarante pages.
The Jesus and Mary Chain à La Cigale, Paris, le 16 novembre 2014. Photo : JC Brouchard.
Quatre versions de Never understand et les faces B de ce maxi sont disponibles sur la réédition 2 CD-1 DVD de Psychocandy de 2011.
The Jesus and Mary Chain, Never understand, dans l'émission belge VRT le 17 mars 1985.
Ce passage télé est devenu célèbre pour l'entretien qui l'a précédé, au cours duquel a) Jim s'est amusé à dire qu'il détestait Joy Division, uniquement parce qu'on lui avait dit auparavant que le présentateur en était un grand fan (tout comme Jim...) pendant que b) Bobby flirtait avec sa copine sur le canapé.
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