11 juillet 2015
AFRICAN JAZZ : Indépendance cha cha
Acquis sur le vide-grenier de la F.C.P.E. à Ay le 28 juin 2015
Réf : AJ 1 -- Edité par African Jazz en Belgique en 1960
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Indépendance cha cha -/- Na wely boboto
Voici l'un des deux 45 tours achetés à Ay fin juin à l'un des deux brocanteurs excités et agressifs, pour 3 € les deux 45 tours, juste avant d'acheter le Blind Willie Dunn's Gin Bottle Four.
Ce disque appartenait au même propriétaire Ahr et il a été acheté chez Cado Radio à Bruxelles, la ville-même ou il a été enregistré et publié.
On dit parfois de façon abusive que telle ou telle chanson a fait l'histoire, mais c'est vraiment le cas pour Indépendance cha cha, une chanson créée dans des conditions très particulières, en janvier 1960.
Une table ronde y avait été organisée entre l'état colonisateur belge et les différentes forces politiques du Congo. Elle a abouti à l'indépendance du pays le 30 juin de la même année.
Pour animer les soirées des négociateurs, on a fait venir l'orchestre African Jazz de Grand Kallé à l'Hôtel Plaza, le quartier général des délégués congolais. Pour l'occasion, et pour faire, preuve d'unité nationale, le groupe était renforcé par deux membres de l'orchestre rival OK Jazz, le chanteur Vicky Longomba et le bassiste Brazzos.
La chanson, aux paroles presque prémonitoires, a été composée très rapidement, en ouverture de la table ronde. Elle annonce d'emblée le résultat des négociations et est très vite devenue l'hymne des indépendances africaines.
L'histoire est connue, elle est racontée ici, là ou encore là, mais je vous propose de l'écouter racontée par deux de ceux qui l'ont faite, Brazzos et le batteur Petit Pierre, dans un reportage mis en ligne début 2015, puis Pierre Yatula seul dans une émission de Radio F.P.P. de 2006 :
Le Miroir, une émission de mars 2006 de la radio Fréquence Paris Plurielle, avec en invité Pierre Yatula Elengessa, dit Petit Pierre, membre de l'African Jazz. Site d'origine : Nzolani.
La chanson elle-même est une grande réussite, qui démarre directement par le refrain. La face B, Na wely boboto, chantée par Vicky, est aussi une grande réussite. Les deux faces sont illuminées par la guitare de Docteur Nico.
Après le Franklin Boukaka et l'Orchestre Tembo, cela fait trois 45 tours africains excellents que je trouve cette année. J'espère bien que la série n'est pas terminée !
L’African Jazz à l’Hôtel Plaza à Bruxelles en 1960. De gauche à droite, au premier rang : Vicky Longomba, Roger Izeïdi et le Grand Kallé. Au fond : Petit Pierre Yatula, le Docteur Nico, Armando Brazzos et Déchaud.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
"aux tables rondes cha cha...", les grandes heures de la Great Black Music, parfois francophone aussi !
Je me suis tout récemment plongé dans le jazz américain. Est-ce que les chansons que tu présentes ont un style différent ?
Assurément, Bernard.
Je ne sais plus comment on explique que les grands groupes africains de l'époque avaient souvent le mot Jazz dans leur nom, mais leur musique n'est pas du jazz au sens américain du terme, comme tu peux le constater en jouant la vidéo d'"Indépendance cha cha".
Enregistrer un commentaire