25 mai 2013

LCD SOUNDSYSTEM : LCD Soundsystem


Acquis par correspondance via Amazon en janvier 2013
Réf : dfaemi 2138cd -- Edité par DFA/EMI en Europe en 2005
Support : 2 x CD 12 cm
16 titres

(Ce billet est le quatrième d'une série de cinq qui va nous mener à la 1000e publication de ce blog)

Je me suis intéressé assez tardivement à LCD Soundsystem, en 2007, au moment de la sortie de l'album Sound of silver, quand j'ai téléchargé - et apprécié - quelques MP3 : All my friends, North American scum, Someone great et la reprise de No love lost de Joy Division. Avant ça, soit j'étais passé complètement à côté du groupe de James Murphy, soit je confondais son label avec le groupe canadien Death From Above 1979 qui ne m'intéressait pas.
Pour ce 999ème billet, je souhaitais avant tout parler du tout premier single de LCD Soundsytem, Losing my edge, sorti dès 2002. Oui mais voilà, à l'époque le single n'est sorti qu'en maxi 45 tours et, le groupe étant désormais très réputé, ce disque est à la fois cher à l'achat et en frais de port, vu le format. Il y a bien eu un CD single promo diffusé à l'époque, mais il à l'air d'être plutôt rare. Je me suis donc rabattu sur cette édition du premier album de LCD Soundsystem, celle qui contient un deuxième CD avec sept titres extraits des premiers singles du groupe. Cette édition était sensée être limitée, mais on la trouve encore facilement et à bon prix.
Ce premier album mériterait largement sa chronique à part entière, avec son mélange de hip hop, de rock, de new wave et de disco,mélange qui a fait la réputation de LCD Soundsystem, et d'ailleurs j'apprécie la plupart des titres : Daft Punk is playing at my house, qui reprend les choses à peu près où Losing my edge les avait laissées ("I'll show you the ropes, kids"), Tribulations, Movement, là où la passion de Murphy pour The Fall est la plus évidente, On repeat, Thrills, Disco infiltrator avec son sample de Kraftwerk et ses voix à la Talking Heads époque Remain in light et Great release, avec le piano et le chant à la Taking tiger mountain d'Eno.
Il y a de très bonnes choses aussi sur le CD compilation des premiers singles, comme Give it up et la version Crass de Yeah, mais, comme je le disais, c'est surtout à Losing my edge que je voulais m'intéresser.
Losing my edge, qu'on pourrait traduire par "Je perds mon avance", c'est la complainte du DJ branché qui sent qu'il risque de ne plus être à la pointe et qui part dans une frime délirante ("J'étais là quand Captain Beefheart a fondé son premier groupe", "J'étais là en 1968 au premier concert de Can à Cologne", "J'étais là en 1974 aux premières répètes de Suicide dans un loft à new York City"). Comme il l'a expliqué dans un entretien au site I Really Love Music cité par Wikipedia, l'inspiration de James Murphy pour cette chanson lui est venue quand il a été horrifié par sa propre attitude et sa stupidité à un moment où, s'étant construit une réputation comme DJ en passant des groupes obscurs tels que Liquid Liquid ou ESG, il avait réagi en "propriétaire" de la musique qu'il passait quand d'autres avaient commencé à en faire de même.
Evidemment, l'intérêt d'une chanson sur les fous passionnés de musique, c'est que, outre les anecdoctes citées, elle fait référence à un nombre impressionnant d'artistes. Et, comme j'ai de nombreux goûts en commun avec James Murphy, on pourrait presque l'entendre lister une partie du sommaire de Blogonzeureux! : Suicide, Captain Beefheart, Beach Boys, Modern Lovers, Pere Ubu, PIL, The Human League, Lou Reed, Joy Division, The Slits, Faust, Mantronix, Pharoah Sanders, Soft Cell. (et encore, il ne s'agit là que des mille premiers billets. D'ici quelques temps, d'autres artistes cités dans la chanson risquent fort d'apparaître ici : The Normal, Can, The Bar-Kays, Eric B. and Rakim, Althea & Donna, 10cc, Fire Engines...).
Outre les références musicales, cette chanson me parle aussi particulièrement car la situation du collectionneur de disques et du rédacteur de blog est très proche de celle du DJ branché. A chaque instant, chez un disquaire, sur un vide-grenier, sur un site de vente en ligne, il faut garder en tête la raison pour laquelle on s'intéresse aux disques. Et la seule bonne raison, c'est qu'on est passionné par la musique (ou la production discographique au sens large). Chaque fois qu'on achète un disque uniquement parce qu'il est rare, parce qu'il se revend cher ou pour faire bicher untel ou empêcher tel autre de l'avoir, on se plante, et je me garderai bien de prétendre que ça ne m'arrive jamais. Et la prochaine fois que ça me prendra, je me remettrai les 7'53" de Losing my edge dans les oreilles.


La vidéo d'une version raccourcie de Losing my edge.

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