13 août 2010
ELVIS COSTELLO : Less than zero
Acquis au Grand Bazar de la Marne à Châlons-sur-Marne en 1978
Réf : 2C006-98925 -- Edité par Stiff en France en 1977
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Less than zero -/- Radio sweetheart
Allez, à la demande générale de Charlie Dontsurf, un 45 tours d'Elvis Costello. Comme je l'avais expliqué dans ma réponse à Charlie, ça fait bien longtemps que j'avais l'intention d'en chroniquer un ici, mais le problème c'est que j'avais du mal à choisir.
Au bout du compte, mon choix s'est porté sur Less than zero. Un peu parce que c'est le tout premier et que, après tout, c'est souvent plus simple de commencer par le commencement. Un peu aussi parce que 45 Vinyl Vidi Vici signale que ce pressage français est très difficile à trouver. Mais surtout parce que je me suis souvenu que la maison de disques avait fait un effort pour franciser en partie la pochette du disque.
Ce dont je ne me souvenais pas, par contre, c'est que ce disque avait été distribué en France par Pathé Marconi EMI et pas par C.P.F. Barclay, comme ce fut le cas pour Costello et Stiff en général dès My aim is true et Watching the detectives un peu plus tard en 1977. En fait, Stiff avait signé un contrat de distribution avec Island début 1977 et à la suite de ça quelques disques, dont au moins un des Damned, sont sortis en France chez Pathé Marconi sous licence Island.
Pour ma part, j'ai acheté ce disque quelques temps après avoir entendu à la radio (I don't want to go to) Chelsea et fait l'acquisition de This year's model. Je l'ai trouvé, ainsi que Watching the detectives et (I can't get me no) Satisfaction de Devo, au rayon disques du Grand Bazar de la Marne, à l'époque assez bien fourni, on le constate. A mon avis, ce qui devait se passer, c'est que les responsables du rayon commandaient un exemplaire au moins de presque tout ce qui sortait et, comme ce genre de disques ne devait pas se vendre à la pelle à Châlons, ils sont restés bien au chaud sur place jusqu'à ce que je tombe dessus.
La pochette originale de ce disque est de Barney Bubbles. Il n'a sûrement pas apprécié que le label français prenne la liberté d'ajouter le titre de la face A au recto de la pochette mais, vu l'humour et le délire qui ponctuent ses travaux, notamment ceux pour Stiff, il a peut-être trouvé drôle, même si les lettres utilisées sont un peu plus grasses que les siennes, que le verso soit adapté à la France.
Par rapport à l'édition anglaise, l'adresse de Stiff à Londres a été remplacée par la mention "Steréo raisonnable", traduction de ce qui figurait à l'origine sur l'étiquette du disque. Quant au slogan, "Reversing into tomorrow", il n'a malheureusement pas été traduit ("En marche arrière vers demain" ou "Retour vers demain", pour faire référence à un film pas encore tourné en 1977). Sur le rond central, les gens de chez Pathé ont poussé la conscience professionnelle jusqu'à remplacer "Reasonable stereo" par "Made to be played loud at low volume". Je ne sais pas où ils ont été chercher ça mais c'est sûrement sur un autre disque Stiff : je ne vois pas des français inventer ça et c'est trop Stiff pour ne pas être authentique.
Il y a encore un dernier changement au verso de la pochette. La mention "Elvis Costello is an Advancedale Artist" est traduite en "Elvis Costello est un artiste davançable". A l'époque, je me suis souvent demandé ce que cette phrase pouvait bien signifier (et je n'avais pas le pressage anglais à disposition pour comparer). J'avais fini par conclure que c'était un des traits de non-sens de Stiff et qu'il ne fallait pas chercher plus loin. Dans le contexte c'est effectivement parfait, sauf qu'en fait il ne fallait pas chercher à traduire "Advancedale" car c'est un mot qui n'existe pas en anglais et au départ c'était une mention sérieuse puisque Advancedale Management était la société de management fondée par Jake Riviera et Dave Robinson en plus de Stiff.
Ce disque a une dernière particularité, au niveau de la musique cette fois. Comme pour les premiers exemplaires du pressage anglais, le mixage de Less than zero est légèrement différent de la version de My aim is true. C'est vraiment léger. Pour ma part, j'entends surtout une différence pendant les dix premières secondes d'introduction instrumentale : l'orgue est assez fort sur le 45 tours, presque pas sur le 33 tours en pressage allemand et pas du tout sur le CD du coffret 2 1/2 years.
Si cette chanson n'est pas une de mes toutes préférées de Costello, ni même de My aim is true, je l'aime quand même beaucoup et c'est surtout un excellent choix pour présenter Elvis Costello au monde. Son style est déjà là tout entier, des paroles avec leur obscure référence au fasciste anglais Oswald Mosley au chant cassant de Costello et à la musique, qui n'a rien de reggae mais dont le côté saccadé avec l'orgue et la guitare à contre-temps annonce presque Watching the detectives.
La face B, Radio sweetheart, est le tout premier enregistrement professionnel de Costello. A l'origine, avant que Less than zero ne soit mis en boite, elle était prévue pour être la face A du premier 45 tours, mais elle a finalement été reléguée en face B, puis carrément éjectée de l'album, car elle détonait un peu trop avec sa guitare acoustique en plus de la pedal steel proéminente. Décision assez logique, mais commercialement c'était peut-être une erreur car on a ici une chanson beaucoup plus classiquement pop que Less than zero que les radios auraient peut-être plus largement diffusée. Si on ne fait pas trop attention aux paroles, ça pourrait presque passer pour une bluette.
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1 commentaire:
Amusant que tu choisisses celui-là.
J'étais à Portsmouth au tout début septembre 77, profitant de quelques jours avant la rentrée universitaire. C'était pour nous, mon frangin, un cousin et moi, assez facile d'accès : si la ligne de ferry Caen-Ouistreham/Portsmouth était encore loin d'être active, la Cherbourg/Portsmouth existait depuis longtemps.
Notre visite de la ville et de ses environs était ryhtmée par les adresses de disquaires.
Chez l'un d'entre-eux, sur le comptoir, dans un petit présentoir, ce single.
Le nom, que j'ai trouvé un peu ridicule, et son allure de Buddy Holly de province, si ça existe, ne m'ont pas poussé à acquisition de la chose. Fatale erreur ? Je ne sais pas. Je me suis vraiment mis à cet Elvis qu'avec l'album Get Happy. Mon frangin avait My Aim Is True et j'ai fait plusieurs tentatives au fil des ans mais rien à faire avant Get Happy. Et là, je suis tombé dans la marmite.
Finalement, j'ai acquis plus tard ce single dans une convention. Je m'étais toujours demandé si ce n'était pas une réédition à l'identique. A priori non, si j'en crois la fiche Wiki du disque. Je doute posséder une des premières copies, il faudra que je vérifie. Et je pense que sur ce comptoir, il ne s'agissait pas non plus d'une de ces premières copies : le disque est sorti en mars et nous étions en septembre.
Le site Wiki signale la présence dans la partie finale du sillon la mention "A Porky Prime Cut". Amusant, on trouve au même endroit d'un disque de Pere Ubu, The Art Of Walking, un disque à histoires aussi (suivre le lien), celle-ci "A Porky Prime Cut Too". Pas étonnant finalement, en cherchant un peu.
Bonne pioche, Pol.
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