16 septembre 2007

DAVE BARTHOLOMEW'S NEW ORLEANS JAZZ BAND


Acquis sur le vide-grenier d'Athis le 9 septembre 2007
Réf : LP-1201 -- Edité par Broadmoor aux Etats-Unis en 1981
Support : 33 tours 30 cm
10 titres

C'est clair que, jusqu'à il y a peu, je n'aurais pas acheté ce disque. A la rigueur, je me serais fait la remarque que ce type était peut-être celui qui a produit et co-écrit des chansons avec Fats Domino (c'est bien le cas), puis je serais passé au disque suivant. Pourtant, j'ai toujours bien aimé le Dixieland, c'est l'une des raisons pour lesquelles j'aime beaucoup le After the ball de John Fahey ou le The real thing de Taj Mahal.
Et puis, au fil du temps, après certaines formes de blues, je m'intéresse de plus en plus à la country et à d'autres musiques populaires américaines. En plus, en ce dimanche doux, un professionnel de la vente de disques, aimable pour une fois, encore en train de s'installer à neuf heures du matin, avait eu la bonne idée de commencer par mettre une grosse caisse de 33 tours à 1 € sous ses tables.
J'ai allégé sa caisse de trois disques, le premier album de Fumble, un disque de rock rétro sorti en 1972, l'unique album d'Action Now, sorti en 1984 chez Lolita en France et réédité récemment en CD, et cet album de Dave Bartholomew.
Le carton de pochette de cet album est tellement épais, comme souvent pour les disques américains, que j'ai pensé un instant que ce disque était du début des années 70 ou de la fin des années 60, mais le 33 tours lui-même, en état neuf, est tout léger et tout souple, comme beaucoup de galettes des années 80.
Avec des versions de Blueberry hill, Ain't that a shame, I'm walkin' et Let the four winds blow, quatre hits de Fats Domino, plus When the saints go marchin' in, il n'était plus question pour moi en 2007 de laisser passer ce disque à ce prix là, et j'ai bien fait car il me plaît beaucoup !
Je m'attendais à un disque instrumental, mais ce n'est pas le cas. Dave Bartholomew, qui est avant tout trompettiste, arrangeur et chef d'orchestre, chante une petite moitié des titres, modestement, sans prétendre avoir le coffre ou la technique qu'il n'a probablement pas, et ça ne fait que rendre le disque plus sympathique.
La meilleure chanson est celle qui ouvre le disque, Preservation Hall song, en hommage à une célèbre salle de concerts de la Nouvelle Orléans, le Preservation Hall, qui a également généré un orchestre qui parcourt le monde depuis des années. Selon les notes de pochette, c'est d'ailleurs le fondateur du Preservation Hall, M. Jaffe, qui a inspiré ce disque à Bartholomew en lui suggérant de réarranger certains de ses vieux tubes à la sauce jazz traditionnel. L'atmosphère de la chanson est très chaleureuse et détendue, un peu comme sur un disque de Jonathan Richman & the modern Lovers des années 70 ("Allez on va tous au Preservation Hall, il faut arriver tôt si on veut avoir une table au Preservation Hall, l'orchestre Dixieland garde toujours le rythme au Preservation Hall...Prenez un joueur de trombone, un clarinettiste et un batteur, mettez-les tous ensemble et vous avez un bon groupe !"), et je suppose qu'elle doit être jouée en ouverture tous les soirs à La Nouvelle Orléans pendant que les convives s'attablent au Preservation Hall.
Mon autre titre préféré, avec la version chantée de Ain't that a shame, c'est la version instrumentale de Blueberry Hill qui entame la face B. La finesse des arrangements et du jeu est impressionnante, mais elle ne doit pas surprendre si on considère la pointure de la section rythmique (Frank Fields à la basse et Frank Parker à la batterie, qui accompagnaient déjà tous les deux Fats Domino dans les années 50) et des autres musiciens crédités, Waldren Joseph au trombone, Willie Humphrey à la clarinette et Justin Adams à la guitare. La plupart de ces musiciens sont aujourd'hui décédés, mais je me réjouis que nous comptions encore aujourd'hui parmi nos contemporains des figures déjà historiques comme Dave Bartholomew et Fats Domino, mais aussi Bo Diddley, Chuck Berry et Little Richard.
Je ne pensais pas que ce disque était particulèrement rare, car j'y ai trouvé assez vite des références sur le net mais, c'est toujours un signe, je n'ai pas trouvé de reproduction de la pochette et l'album ne figure pas dans la discographie de Bartholomew sur All Music.
En fait, il s'avère que Broadmoor était le label indépendant de Dave Bartholomew, qui tire son nom du quartier de La Nouvelle Orléans dont il est originaire et qui a existé, peut-être de façon intermittente, depuis au moins 1968. Il est donc possible que ce disque ait connu une distribution assez limitée.
Assez tristement, la seule photo de ce disque que j'ai trouvée (ci-dessous), sert à illustrer de façon assez théâtrale les dégâts du cyclone Katrina dans le quartier de Broadmoor en 2005.
Photo by Infrogmation
Photo : Infrogmation

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ben oui c'est une belle trouvaille! Dans ces cas là je demande tjrs au vendeur si c'est sa collect perso, parce que parfois ils en connaissent un rayon ou ont une anecdote pour le même prix.ph.

Anonyme a dit…

Bonjour à vous , existe t'il d'autre titre inédit de cette artist si oui les quels merçi pour les renseignement

Pol Dodu a dit…

Bonjour,
Déjà quand j'ai fait ce billet, et encore aujourd'hui, impossible de trouver en ligne une discographie sérieuse qui couvre tout le parcours de Dave Bartholomew.
Le mieux que je trouve sur les premières années, c'est ici.
Mais il y a un album en écoute sur Deezer.
Sinon, je viens de découvrir à cette occasion que c'est Dave Bartholomew l'auteur de "My ding-a-ling", pas Chuck Berry !