05 juin 2010

JAMES LAST : Rock around with me !


Acquis sur le vide-grenier de Dizy le 30 mai 2010
Réf : 249 250 -- Edité par Polydor en Allemagne en 1968
Support : 33 tours 30 cm
28 titres

Je réussis encore à m'étonner ! Je sais bien que, il y a encore quinze ans, je n'aurais jamais imaginé que les disques de Georges Jouvin seraient un jour, et de loin, les plus nombreux sur mes étagères. Mais James Last !
Jusqu'à dimanche dernier, quand j'ai déniché celui-ci entre deux averses, avec sur le même stand un superbe album de Harry Hougassian de 1965, je n'avais aucune intention d'acheter un seul de ses (très) nombreux disques, sauf pour offrir à ma belle-mère. Mais là, un album "rock" de James Last, je n'ai pas pu le laisser passer.
James Last en rocker, c'est évidemment une pose, une imposture. D'ailleurs, il s'est senti obligé d'orner le revers de sa veste d'un badge "I like rock'n'roll". Il est tellement ridicule en rocker que cet ajout a paru nécessaire mais, outre que "I like" 'est pas très fort par rapport à "I love", ce n'est pas ce badge, ni son blouson en jean, ni la grosse moto qui peuvent rendre cette idée plus crédible.
James Last a connu le succès à partir de 1965 en sortant des disques "à danser" de musique non stop. L'idée lui est venue en préparant l'animation musicale de la soirée du 10e anniversaire de son mariage, ça donne une idée du contexte.
Rien qu'en 1968, l'année de la sortie de ce disque "rock", James Last a édité au moins onze albums, y compris un coffret de trois disques, un album sorti uniquement au Japon, un disque de piano, un de guitare, un de trompette et même un intitulé Humba Humba a go go.
A mon avis, ce disque est aussi authentiquement live qu'il est rock. Comprenez, pas du tout. Il s'agit en fait de deux pots-pourris d'une face chacun divisés en séquences de deux à trois titres, les applaudissements et les chants du public facilitant les enchaînements et les changements de rythme. En homme d'affaires avisé, James n'a pas oublié de glisser parmi les classiques du rock et du rhythm & blues qu'il reprend quatre compositions de son cru, anodines au possible mais qui ont l'avantage de faire rentrer des droits d'auteur.
Malheureusement, aucune bonne surprise à l'écoute de ce disque. C'est du rock de baloche, ou plutôt, James Last étant allemand, du rock de fête de la bière. N'empêche, ça devait bien guincher dans la soirées de l'Amicale du C.F.P.A. de Reims, à qui ce disque acheté 26 F. aux Nouvelles Galeries a appartenu dans le passé.
Dans le style chef de grand orchestre se frottant à de la musique de jeunes, l'album Rhythm & blues de Paul Mauriat que Philippe R. m'a offert à Noël dernier est plus intéressant. Si cet album mérite une certaine postérité, ce n'est pas pour la musique qu'il contient mais pour sa pochette. C'est une sacrée coïncidence que je sois tombé dessus le lendemain-même de la mort de Dennis Hopper. En effet, je ne sais pas par quel hasard Hopper a pu tomber sur la pochette de ce disque en 1968, mais ça crève les yeux que l'apparence de son personnage dans Easy rider en 1969 est entièrement calquée sur le look de James Last le rocker !


La pochette de l'édition allemande avec la précision de la date d'enregistrement "live". J'ai mis la pochette anglaise en début de message car l'image était plus grande. Je n'allais quand même pas m'embêter à faire une photo d'un album de James Last...!

9 commentaires:

Anonyme a dit…

A pleurer de rire ou de désespoir, ça me fait penser à une autre imposture du même tonneau: la pochette du 45 t de haliday j. sur une harley (les mauvais garçons, de mémoire), la photo est bien faite mais ça sonne tout faux. Haliday, james last dans le même tonneau on n'est pas étonné!
Par ailleurs pas mal la conclusion avec Hopper! ph

Anonyme a dit…

Bonjour JC

Je suis Steph K de Nantes, un ami de Phlippe R que je viens justement de quitter. Le Paul Mauriat, il vient directement de chez moi et je crois bien que Philippe vient de repartir avec une ou deux bricoles pour toi...
Au plaisir de te rencontrer un jour cher Pol Dodu....

Pol Dodu a dit…

Steph,
Effectivement, c'est bien du même exemplaire du Paul Mauriat dont il s'agit !
Merci d'avance pour les précieuses bricoles confiées à Philippe. J'espère bien que nous aurons l'occasion de nous voir lors de mon prochain passage à Nantes.

Charlie Dontsurf a dit…

Pol, je t'aime !
J'ai passé l'été, et il n'est pas fini, à écouter en boucle et en voiture la reprise par Divine Comedy de l'Amour Est Bleu. J'avais ce titre dans mon inconscient et dès que je l'ai entendu par Neil Hannon, ce dernier m'a fait signe. A ce moment là, je ne savais pas encore que c'était une chanson interprétée par Vicky Leandros à l'Eurovision en 1967 pour le compte du Luxembourg. Elle a pris la 4ème place.
Aujourd'hui, chez troc.com, je suis tombé sur un single avec écrit en grand : L'AMOUR EST BLEU. plus petit en dessous, "Paul Mauriat And His Orchestra". Pressage hollandais dans un parfait état. Je n'ai pas hésité longtemps. Le Paul, je savais que Pol en avait parlé quelque part !
Effectivement, Paul Mauriat a fait une belle version instrumentale, qui a trusté la 1ère place du Billboard Hot 100 US pendant 5 semaines en février et mars 1968, ce qui n'était jamais arrivé à un français.
Merci aux deux P(o)auls.

Pol Dodu a dit…

Charlie,
Tu n'en parles pas, mais je suppose que tu t'en souviens : dans ton exemplaire de "Mes disques improbables" et ici même, il y a une chronique d'une version de "L'amour est bleu"... par Jeff Beck !
Sinon, Paul Mauriat a été un chef d'orchestre très très connu.

Charlie Dontsurf a dit…

NON ...!!!! Je ne m'en souvenais pas ! Il faut que je me le trouve, ce single. Bon, il y a aussi une version de Michelle Torr, mais ça craint un peu ... surtout les "r" roulés !!!!

Charlie Dontsurf a dit…

Du coup, j'ai mal placé mon commentaire ... à cause du moteur de recherche ou de mon enthousiasme. J'aime vraiment cette "bleuette" aussi ... elle prend la tête.

James For Ever a dit…

Bonjour... "Un album de rock baloche", vous y allez un peu fort... J'aimerais bien entendre ces mêmes titres par nos orchestres français, histoire de rigoler deux minutes.
Comparons les scores : Jouvin : 25 millions de ventes, James Last : 100 millions, vox populi, vox Dei !
Essayez voir la série "Trumpet à gogo", 3 volumes facilement trouvables ;-)
Cordialement, et merci pour l'article !

Pol Dodu a dit…

James,
Je m'en voudrais d'argumenter avec un fan inconditionnel !
Disons, peut-être pas baloche, mais pas rock non plus en tout cas.
J'ai pris bonne note pour la série "Trumpet a gogo", même si je ne compte pas trop continuer à développer ma collection de disques de trompette !