27 août 2006
DEE NASTY : Dee Nasty
Acquis chez Parallèles à Paris probablement en 1991
Réf : 849 260-2 -- Edité par Polydor en France en 1991
Support : CD 12 cm
19 titres
On avait reçu ce disque à la Radio Primitive, et j'ai beaucoup passé "Etat d'urgence" dans mes émissions, un titre hip hop à la Steinski & Mass Media avec des phrases piquées dans des journaux audiovisuels, qui est toujours d'actualité puisqu'il traite de la "logique de guerre" et des "tragiques malentendus" qui ont suivi l'invasion du Koweit par l'Irak. Du coup, j'ai acheté ce disque à la première occasion, lors d'un voyage à Paris.
Il y a beaucoup d'invités sur ce disque, notamment des rappers, mais bizarrement, alors que Dee Nasty est avant tout un DJ et n'est pas particulièrement réputé comme MC, les titres que j'ai tendance à préférer ("Etat d'urgence", "Le temps qui passe", "Ton sourire") sont rappés par lui, et pas par ses invités, même si j'ai une tendresse particulière pour "Guerriers pour la paix", chanté par les No Mad Sisters, dont la fraicheur peut rappeler les Gamins en Folie.
D'une manière générale, je préfère ici les titres vraiment hip-hop, plutôt que ceux qui sonnent plus soul ou funky. Quant aux paroles de Dee Nasty, en français, simples et directes, son style de rap sans aucune forfanterie en renforce l'aspect presque naïf.
Ce disque n'est malheureusement pas disponible en ce moment. Dee Nasty est lui toujours actif, mais je ne peux guère vous en dire plus car mon navigateur n'arrive pas à "lire" son site officiel.
26 août 2006
ORSON WELLES : I know what it is to be young (but you don't know what it is to be old)
Acquis dans une FNAC à Paris en 1985
Réf : ATO 27057 -- Edité par Jonathan en France en 1985
Support : 45 tours 17 cm
Titres : I know what it is to be young (but you don't know what it is to be old) -/- Love is a lovely word
C'est apparemment le seul disque "musical" d'Orson Welles (et encore, il n'apparait que sur la face A), il a bien marché dans les hit parade, mais d'après ce que je lis il est uniformément détesté par tous les fans de l'acteur.
Et bien moi, je l'ai toujours bien aimé ce disque, au point de l'avoir acheté neuf au prix fort au moment de sa sortie ! (et j'en ai même acheté un deuxième exemplaire d'occasion quelques années plus tard, en pressage anglais daté de 1984, avec une pochette légèrement différente). C'est mon côté fan de Lewis Furey, époque "Fantastica" notamment, qui a dû me faire aimer ce disque : des choeurs très travaillés, des violons et des orchestrations partout... Et puis, j'adore la voix grave d'Orson Welles, et je trouve bien vu l'accroche de la chanson, "Je sais ce que d'être jeune, mais toi tu ne sais pas ce que c'est d'être vieux".
Certes, les paroles paraissent débiter des évidences (avec le temps qui passe, les jeunes deviennent vieux, après l'été vient l'hiver), mais la voix d'Orson parait malgré tout être celle de la sagesse !
L'équivalent français de ce disque, c'est bien sûr le "Maintenant je sais" de Jean Gabin en 1974 (le parallèle a déjà été fait). Cette chanson a bercé ma jeunesse, et cela explique peut-être aussi mon goût pour cette chanson d'Orson Welles.
25 août 2006
INDOOR LIFE : Indoor life
Offert par Jean H. à Châlons-sur-Marne à Noël 1981
Réf : 529811 -- Edité par Celluloïd en France en 1981
Support : 33 tours 30 cm
7 titres
Finalement, en y réfléchissant bien, je me dis que, en plus du Fad Gadget, il n'y avait quand même pas que des merdes dans les cartons de disques distribués par Vogue que mon cousin Jeannot nous avait offerts à Noël 1981. Ne serait-ce que parce qu'il me semble bien qu'il y avait ce premier album d'Indoor Life, ce que semble confirmer l'absence de trace d'étiquette sur la pochette et le remplacement de la pochette intérieure imprimée que j'aurais dû y trouver par une pochette standard Vogue en papier kraft.
Si le concert d'Indoor Life, Snakefinger et Tuxedo Moon initialement annoncé à Reims pour le 5 avril 1981 avait effectivement eu lieu, j'aurais sûrement eu l'occasion d'aller voir Indoor Life, mais ce concert a été annulé et je n'ai jamais vu ces californiens sur scène (heureusement, par la suite, j'ai pu voir deux fois Tuxedo Moon sur scène et une fois Snakefinger, pour sa tournée blues). Cette tournée des trois groupes Celluloïd, soutenue par le magazine Actuel, a bien eu lieu, et je crois qu'elle est passée par Lille, Nancy et Paris.
C'est sûrement au concert de Paris de cette tournée que Sapho fait référence : "Je marchais rue de Lappe en cadence, il faisait noir ; Indoor Life jouait à la Chapelle des Lombards ; Ils versaient leurs stridences cuivrées électroniques ; De belles femmes allaient comme des prêtresses antiques ; Tandis que s'entrechoquaient des verres luisant au bar ; Et que se sussuraient des mondanités barbares ; Ces déesses violentes qui hantent la musique ; Faisaient les respectables avec leurs yeux obliques" (Sapho, "Rue de Lappe", en 1982 sur "Passage d'enfer").
Et comme je ne pense pas qu'Indoor Life ait beaucoup visité nos contrées, je pense que c'est aussi ce concert qui a été diffusé par France Musique ou France Culture, ce qui m'a permis d'en écouter des extraits enregistrés par Dorian Feller.
Bon, venons-en au disque. Ce n'est précisé nulle part (sauf peut-être sur cette fameuse pochette intérieure que je n'ai pas !), mais cet album est en fait une compilation du maxi quatre titres "Indoor life" sorti en 1980, et des deux faces du 45 tours "Mambo"/"Reverie" qui a dû sortir en 1981 (Je m'avance peut-être un peu, mais prudemment, en pensant que le "Revely" présent ici est en fait le "Reverie" du 45 tours...). A ces six titres s'ajoute un seul inédit, "Contre nature", chanté dans un français incompréhensible.
Le tour de force d'Indoor Life, c'est "Voodoo", qui est un peu l'équivalent pour eux de ce qu'est "Frankie Teardrop" pour Suicide (même si musicalement c'est assez différent) : un long titre (plus de 13 minutes), une rythmique élastique, beaucoup d'électronique (du synthé et du trombone trafiqué), et un chanteur qui occupe magistralement tout l'espace sonore.
Dans le même ordre d'idée, j'ai toujours beaucoup aimé "Archeaology", qui me touchait particulièrement parce que je faisais des fouilles à l'époque, et au fil du temps je me suis mis à beaucoup apprécier la version studio de "Mambo", après avoir d'abord préféré la version live enregistrée par Dorian Feller.
"Gilmore of the Fillmore" est écrite par le bassiste Bob Hoffnar, et ça se sent : c'est une chanson un peu cold funk, qui peut faire penser à Gang of Four ou aux Bush Tetras.
"Madison Ave.", chantée en allemand, ramène plutôt Indoor Life du côté des new waveux intellectuels européens à la John Foxx.
Quand j'ai vu Soul Coughing en concert aux Transmusicales de Rennes, j'ai beaucoup pensé à Indoor Life, même si le rapprochement n'est pas direct musicalement : j'avais devant moi un groupe avec un grand chanteur et de très bons musiciens, dont une section ryhtmique impressionnante et un gars qui faisait des bidouillages électroniques incroyables au synthé...
La carrière d'Indoor Life fut courte : le batteur est parti, ils se sont installés à New-York, ils ont sorti un deuxième album très décevant en 1983 chez Relativity, et puis plus rien. Les trois membres du groupe (Le chanteur Jorge Soccaras, le bassiste Bob Hoffnar et le tromboniste J.A. Deane) ont participé dans les années 80 à des spectacles chorégraphiques de Peter Reed, mais seul le bidouilleur J.A. Deane semble avoir eu un parcours musical très fourni (et très avant-garde) par la suite.
PS : On peut écouter des chansons de ce disque ici et en télécharger un fragment de quatre des titres là.
Re PS du 11/12/2006 : Ci-dessous une interview d'Indoor Life parue dans le magazine Notes n° 4 en 1981 (cliquez pour agrandir)
21 août 2006
PERE UBU : Oh Catherine
Acquis chez Reckless Records à Londres le 18 août 2006
Réf : UBU 6 -- Edité par Fontana en Angleterre en 1991
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Oh Catherine -/- Like a rolling stone
Sur ce coup-là, j'ai été d'une redoutable efficacité : j'étais à Londres pour un week-end touristico-familial, mais j'ai abandonné pendant quelques minutes mon rôle de guide pour foncer dans Berwick Street. Chez Reckless, les CDs en soldes n'avaient pas l'air intéressants, mais au sous-sol, il y avait un rayon de 45 tours soldés, et là, bingo : presque tous les 45 tours de Pere Ubu période Fontana (j'ai donc pu prendre ceux qui me manquaient, dont celui-ci), ainsi qu'un récent de Calexico, un vieux The Passage et un Gorky's Zygotic Mynci !
Malheureusement, la pochette de ce disque, qui annonçait l'arrivée de l'album "Worlds in collision" est peut-être la plus moche de tout le catalogue de Pere Ubu ! Mais à part ça, c'est un disque des plus intéressants...
La face B, qui n'est pas une reprise de Bob Dylan, ne figure sur aucun autre disque. Assez énergique, elle est à base d'un riff de guitare et de ce qui, à mon oreille sonnait comme des cuivres (du saxo notamment). Mais, selon les infos données par Pere Ubu, il n'y a pas de cuivres sur ce disque, on doit donc avoir à faire à des claviers... C'est en tout cas un bon titre qui n'aurait pas déparé sur l'album.
"Oh Catherine" figure bien sur "Worlds in collision", c'est même la chanson qui ouvre le disque. C'est une superbe ballade, une ode presque, construite autour d'une superbe prestation vocale de David Thomas, rejoint par des choeurs à différents moments de la chanson. Comme souvent, j'apprécie que les différents instruments soient bien détachés l'un de l'autre (guitare sèche, guitare électrique, ligne de synthé, percussions,...).
Cette chanson, "Oh Catherine", m'a rapporté pendant longtemps un dollar, que j'ai finalement restitué à David Thomas au printemps dernier.
En effet, j'étais tout contre la scène lors du concert de Pere Ubu au Passage du Nord-Ouest à Paris, le 23 juin 1993. Arrivé au moment des rappels, David Thomas a demandé s'il y avait des chansons qu'on souhaitait entendre. Evidemment, les titres des tous débuts de Pere Ubu ont fusé du public. A un moment, Thomas a demandé son choix à quelqu'un (un cousin du Vieux Thorax il me semble), qui a demandé "Final solution". Thomas a baragouiné quelque chose. J'ai compris, en gros, qu'il ne pouvait ou ne voulait pas jouer cette chanson, et il a sorti un billet d'un dollar de sa poche qu'il lui a donné en guise d'excuse. Ensuite, il nous a redemandé ce qu'on souhaitait entendre comme rappel. C'est alors que je suis intervenu. Je ne voulais évidemment pas demander un vieux titre, et j'aime beaucoup "Oh Catherine". Certes, une chanson lente c'est pas toujours super pour un rappel, mais il me semblait au moins qu'elle ne serait pas difficile à jouer, quitte à ce que David Thomas la joue en solo. Visiblement, je me trompais complètement ! Il s'est pris la tête entre les mains en entendant ma demande (pourtant, la formation du groupe de 1991 jouait bien ce titre en concert, comme on peut le vérifier sur l'album "Apocalypse now"), puis il est allé récupérer son dollar au gars à qui il l'avait donné, me l'a refilé, et le groupe a enchaîné sur "Final solution", pour le grand bonheur de la majorité du public, j'imagine !!
J'ai gardé ce dollar en souvenir du concert. Il a longtemps été épinglé au mur de mon bureau. Mais quand j'ai eu l'occasion d'aller revoir Pere Ubu en concert (c'était le 26 mai 2006, au festival Musique Action de Vandoeuvre-les-Nancy, avec Pascal Comelade et Eugene Chadbourne à la même affiche), j'ai ressorti le billet de la boîte où il était rangé, et j'ai profité que David Thomas était assis seul à une table de la buvette pour aller lui rendre son dollar. Après tout, moi qui ne crie jamais pour réclamer une chanson lors des concerts, sauf si l'artiste le demande, je n'avais jamais eu l'intention de le délester de ce billet !
Sans surprise, David Thomas ne se souvenait pas de l'incident, mais il n'a fait aucune difficulté pour empocher le billet, avec cette réponse très sensée : "I can always use a dollar".
Ajout du 24 avril 2014 :
Pere Ubu, Oh Catherine, en direct dans l'émission Late night with David Letterman, le 11 septembre 1991.
17 août 2006
NOISE ADDICT : Young & jaded
Acquis probablement chez Rough Trade à Paris en 1994
Réf : WIJ 35 CD -- Edité par Wiiija en Angleterre en 1994
Support : CD 12 cm
Titres : I wish I was him -- My sarong -- Meat -- Pop queen -- Back in your life -- Don't leave
Des gamins australiens d'à peine quinze ans qui sortent un disque avec une reprise du "Back in your life" de Jonathan Richman, ça aurait suffit pour que je m'intéresse à ce disque. Et cette version en groupe, électrique mais pas trop, avec des choeurs de voix qui n'ont pas encore mué est effectivement excellente, la thématique de la chanson convient tout à fait à un groupe d'ados.
Ce qui est bien avec "Young & jaded", outre cette reprise, c'est qu'il y a quand même trois autres chansons excellentes. Il n'y a guère que "My sarong" et "Meat" que j'aime un peu moins. Ces cinq autres titres du disque sont des enregistrements maison acoustiques, et sont quasiment les premiers enregistrements en solo de Ben Lee, le meneur du groupe, et c'est tant mieux, car les autres parutions plus punky de Noise Addict (excellent nom de groupe !) sont moins intéressantes.
Parmi les réussites, il y a le désormais classique "I wish I was him", une ode de fan à Evan Dando, qui vivait à l'époque en Australie, trop intelligente pour être complètement au premier degré : "J'aimerais être lui, Il a toutes les filles à ses pieds, Il n'a pas d'ennemis, Et bien plein d'amis cools, Il reçoit plein de disques gratuits '...) Il comprend même les paroles des chansons de Pavement".
Autre réussite, "Pop queen", avec une facilité géniale dans les paroles ("Well you're real pretty And you act like a cross between you know what I mean") et toujours des références de fan de musique ("You love the Pixies, You're the ultimate Pop Queen").
Et je ne vais pas les citer aussi, mais les paroles de "Don't leave" sont excellentes également, et en font une chanson d'amour très réussie.
Après ce disque, Ben Lee a entamé une carrière solo avec l'excellent album "Grandpaw would", et Noise Addict a sorti un unique album, assez intéressant, avant de se séparer. Personnellement, je plaçais alors beaucoup d'espoir dans Ben Lee, mais il semble avoir mûri vraiment trop vite. Dès son deuxième album en 1997, "Something to remember me by", il donnait presque l'impression de se sentir vieux et désabusé (et il était en veste de costard sur la pochette), devenant l'illustration vivante du titre "Young & jaded" : "Jeune et lessivé"...
Noise Addict photographié par Sophie Howarth ; photo figurant sur le livret de "Young and jaded".
L'édition américaine de ce disque chez Grand Royal est visiblement toujours disponible.
15 août 2006
METAL URBAIN : Paris maquis
Acquis chez Hifi-Club à Châlons-sur-Marne vers 1979
Réf : RT 001 -- Edité par Rough Trade en Angleterre en 1977
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Paris maquis -/- Clé de contact
Contrairement au "This year's model" de Costello, acheté rue des Lombards, c'est dans la toute nouvelle boutique agrandie du Hifi-Club, place Foch face à la mairie, que j'ai acheté ce 45 tours de Métal Urbain (dans le même local, après la liquidation de la boutique un peu plus tard dans les années 80, il y a eu un commerce qui a fait sensation dans la ville : le premier fast food !, qui s'appelait Manhattan Burger ou quelque chose comme ça).
C'est dans ce magasin que je me suis retrouvé, un jour, à fouiller pour la première fois un rayon de 45 tours punk avec des imports. Il y avait des Sex Pistols, au moins deux Subway Sect différents, mais j'ai choisi ce Métal Urbain, parce que je connaissais la chanson "Paris maquis" : j'avais vu le groupe l'interpréter à la télé un dimanche midi dans l'émission "Chorus".
"Paris maquis" est un hymne bien punk, avec un refrain qu'on peut hurler ("Assassine, l'Etat dans la poche, Je te juge, l'Etat contre moi, Fasciste !"). C'est en français, il n'y a que trois couplets et les paroles sont imprimées au dos, mais il y avait des mots ou des expressions que je ne comprenais pas bien : nervis, gardiens de l'appris, fasciste aussi... Et quand même, après tout ce temps, je me dis qu'une chanson comme ça aurait bien pu influencer Trust et son "Antisocial", que j'ai pourtant toujours détesté, comme tout ce qui touche de près ou de loin au hard rock.
Même si par la suite j'ai suivi de près les parutions moins punks du label Rough Trade, ce n'est pas du tout pour cette raison que j'ai acheté ce disque car je ne connaissais pas encore le label. Mais en 1996, quand j'ai écrit un article pour les vingt ans de Rough Trade, j'ai attrapé au vol Eric Debris, le chanteur de Métal urbain, lorsque je l'ai croisé au Printemps de Bourges pour lui demander comment un groupe français avait bien pu se retrouver à enregistrer le premier disque publié par le label essentiel de la new wave anglaise.
Métal Urbain, Paris maquis, dans l'émission Chorus qui m'a fait découvrir cette chanson.
Thèmes :
1970s,
new wave,
rencontre,
rough trade,
vinyl
14 août 2006
FIVE GO DOWN TO THE SEA ? : Knot a fish EP
Acquis chez Rough Trade à Londres en 1984
Réf : KA Five 5 -- Edité par Kabuki en Angleterre en 1983
Support : 45 tours 17 cm
Titres : There's a fish on top of Shandon (Swears he's Elvis) -- Why wait until April -/- Fishes for compliments -- Elephants for fun and profit
C'est un signe qu'il fallait que je parle vite d'un disque de ces irlandais de Cork : avant-hier, j'ai scanné de vieilles photos, pour ce blog ou pour la rubrique photos souvenir de Vivonzeureux!, parmi lesquelles la photo de Five Go Down To The Sea ? ci-dessous, et aujourd'hui, en fouillant des archives, je suis tombé sur un projet de fanzine en anglais de 1984, avec un court article sur FGDTTS !
Voici grosso modo ce que j'écrivais en 1984, après les avoir vus cinq fois en concert entre mars et juin :
"FGDTTS sont fous, comme le sont tous les génies. Il leur faut plus de bière pour jouer un concert qu'il ne faut d'essence à une voiture de Formule 1 pour courir un Grand Prix...
FGDTTS sont funs ! Ils ressemblent aux petits-fils du guitariste de Status Quo, et on s'attendrait à ce que leur musique soit en accord avec leur apparence. Ce n'est pas le cas !
FGDTTS sont irlandais, et seront peut-être aussi importants que les Undertones. Mais même à leur meilleur ("Positive touch"), les Undertones jouent une pop traditionnelle ; les FGDTTS sont différents !
Leur chanteur chante comme David Thomas, et leur musique me rappelle celle de Pere Ubu, mais elle est dégagée de l'aspect intellectuel qui est parfois associé à Pere Ubu.
D'où vient leur nom ? Peut-être qu'un farfadet leur a indiqué le chemin d'une mer remplie de bière ?"
En fait, je ne savais pas à l'époque que le nom du groupe se traduisait tout simplement par Le Club des Cinq à la Mer ?, la référence à Enid Blyton étant évidente pour tous les anglophones. A posteriori, je rajouterais que Donnelly, le chanteur, me fait fortement penser à Kankrela/L'Incohérent, le chanteur des Combinaisons.
Ce premier 45 tours du groupe est un peu particulier, car un violon y figure tout au long, ce qui n'est pas le cas sur les deux autres maxis que le groupe a publiés, et ce qui donne parfois une toute petite couleur irlandaise à leur musique (attention, je n'ai pas dit que c'était du folk !).
Le premier titre est excellent. Il y a une longue et très bonne intro instrumentale, avant que Donnelly attaque "This song I wrote for you, I love you, I love you" (Figurez-vous qu'il y a effectivement un poisson sur le toit de l'église de Shandon, qu'on voit d'ailleurs dessinée sur la pochette du disque, mais il ne prétend pas être Elvis, à mon avis il se prend juste pour un coq !).
"Elephant for fun and profit" est une autre bonne chanson d'amour, et j'aime aussi beaucoup "Why wait until April". Vous en déduirez donc facilement que seule "Fishes for compliments" est un peu moins à mon goût.
Dans une vie antétieure, ce groupe s'est appelé Nun Attax. Par la suite, ils sont devenus Beethoven. Ce dernier groupe s'est arrêté brutalement quand Donnelly est mort noyé dans la Serpentine, la rivière qui parcourt Hyde Park à Londres : il a essayé de nager sous une barque, dans un état certain d'ébriété, j'imagine.
Peter Astor lui a rendu un bel hommage avec la chanson "Donnelly" sur l'album "Paradise".
Five Go Down To The Sea ? en concert à l'Empire Rooms, Tottenham Court Rd, Londres, le 26 juin 1984. Photo : JC Brouchard.
C'était un concert particulier parce qu'il se déroulait dans une salle un peu luxueuse appartenant au groupe Mecca, pleine de moquette orange, et non pas dans l'arrière salle du pub utilisée par Creation un peu plus bas dans la rue, comme la plupart des concerts habituels des groupes à l'affiche ce jour-là, les Three Johns et les Red Guitars.
Il y a deux ou trois ans, j'étais tombé sur une page assez complète sur FGDTTS, avec un documentaire radio à télécharger ou un projet de documentaire, je ne sais plus. En tout cas, cette page semble ne plus être en ligne, et je n'ai rien trouvé de bien détaillé disponible sur le groupe (Ajout du 25 février 2008 : on vient de me signaler que cette émission radio de 50 minutes, primée en 2002, est disponible en téléchargement ici, tout comme l'intégralité de la discographie du groupe !).
Pour les curieux, je viens de mettre sur le radio-blog de Vivonzeureux! un titre de Five Go Town To The Sea ? enregistré au mini-cassette en concert à Londres le 20 mai 1984.
Five Go Down To The Sea ? dans le NME du 3 novembre 1984.
13 août 2006
ST. THOMAS : Mysterious walks
Offert par Philippe D. par correspondance en 2001
Réf : RJ006CD -- Edité par Racing Junior en Norvège en 2000
Support : CD 12 cm
13 titres
Ce fut une bonne surprise de me faire offrir ce premier album de Thomas Hansen, le St. Thomas norvégien (Dans sa discographie figure un album sur CD-R édité à 100 exemplaires l'année précédente par Darjeeling Sounds, un micro-label français, mais je n'en ai jamais vu un seul).
L'illustration de pochette d'Andreas Tellefsen est superbe, comme le sont les trois autres dans le livret, et elles donnent bien l'ambiance de ce disque, qui est entièrement constitué d'enregistrements faits à la maison, dont la plupart avaient à l'origine le statut de démos.
Thomas Hansen est quasiment en solo sur ce disque, mais presque sur tous les titres que je préfère il est accompagné de discrètes percussions. Je pense à "Born again", qui ouvre l'album, dont les paroles du refrain sont les mêmes que celles de "Take a dance with me", sortie un an plus tard sur l'album "I'm coming home", mais les deux chansons sont très différentes. Il y a aussi "Invitation", "The proud St. Thomas", l'instrumental "I'm coming home" (rien à voir non plus avec ce deuxième album !) et "Lullaby from a wannabe popstar".
En parlant de popstar potentielle, justement, Thomas Hansen revient dans une info postée sur son site le 18 mars 2006 intitulée "The outsiders mysterious walks" sur la genèse de cet album, et surtout sur son moral et son attitude face au show-business. Il a sorti un album par an depuis le premier, sur divers labels indépendants et filiales de plus gros label, mais il annonce que le prochain, "There´s only one of me", a été enregistré à la maison, comme "Mysterious walks", et sortira à la fin du mois sur son propre label, Cornerman Records, afin de lui éviter au maximum les compromis qu'il considère comme des compromissions.
Et même s'il semble déjà renier "Childen of the new brigade", son album de 2005, je vais bientôt me le procurer, ne serait-ce que parce qu'il a été enregistré en grande partie avec Herman Düne, et contient une reprise de leur "Sheer wonder".
12 août 2006
PILLOWS AND PRAYERS (CHERRY RED 1982-1983)
Acquis probablement à La Clé de Sol à Reims ou Châlons-sur-Marne en 1983
Réf : Z RED 41 -- Edité par Cherry Red en Angleterre en 1982
Support : 33 tours 30 cm
17 titres
C'est une compilation qui a joué un rôle très important pour le rock indépendant du début des années 80. Reprenant une idée de certaines majors des années 70 (Warner, CBS avec la série des "Rock machine turns you on"), Cherry Red, l'un des grands labels indépendants de l'époque (avec Rough Trade, Factory et Mute) a sorti cette compilation catalogue juste avant Noël 82, au prix imbattable de 99 pence. Ils ne faisaient sûrement pas de bénéfice sur les ventes de ce disque (120 000 exemplaires écoulés, classé 47 semaines dans les charts indépendants, dont 19 à la première place), mais on peut penser que ça a bien servi à faire connaître les groupes présents sur l'album. En 1988, Creation Records a refait le coup avec un certain succès pour sa compilation "Doing it for the kids".
Pour moi, ça a été à la fois un disque agréable à écouter et un guide pour faire plein de découvertes musicales. Je pense que, des 17 artistes présents sur "Pillows and prayers", je ne connaissais auparavant que Monochrome Set, représentés ici par un de leurs tous premiers singles de 79, "Eine Symphonie des Grauens", sorti à l'origine chez Rough Trade, mais repris en 83 chez Cherry Red sur la compilation "Volume, contrast, brilliance", The Passage, ici avec mon titre préféré d'eux, "XOYO", et Eyeless In Gaza, dont le "No noise" démarre bien, mais le chant m'énerve.
C'es donc avec de disque que j'ai découvert rien moins que Felt, avec "My face is on fire", un titre parfait de bout en bout, avec les toms toms de Gary Ainge, la guitare jouée par Lawrence et son chant (quand je pense qu'il n'était pas satisfait de cette chanson est qu'il l'a refaite plus tard, en moins bien, sous le titre "Whirlpool vision of shame", dans une version parasitée par la guitare de Maurice Deebank !), mais aussi Five Or Six, un groupe mineur, certes, mais injustement complètement oublié.
"Pillows and prayers" est bien représentatif de la diversité de la production musicale de l'époque. On y trouve de la pop synthétique, bien sûr ("All about you" de Thomas Leer a très mal vieilli, mais "Compulsion" de Joe Crow reste compulsif - désolé, j'ai pas pu m'en empêcher !), mais aussi du rock énervé (pas beaucoup) comme le "Don't blink" des Nightingales.
La galaxie Everything But The Girl truste rien moins que quatre titres : le premier enregistrement du groupe, mais aussi ceux en solo de Ben Watt (beurk !) et de Tracey Thorn (pas mal) et une excellente chanson des Marine Girls, le premier groupe de Thorn.
Les anciens sont aussi présents, avec un bon titre contemporain de Kevin Coyne et la réédition des très obscures proto-psychédéliques The Misunderstood (le génial "I unseen").
Bref, même s'il vous en coûtera sûrement plus de 99 pence, n'hésitez pas à vous emparer de ce disque si vous tombez dessus. Il est d'ailleurs disponible en CD couplé avec le "Pillows and prayers volume 2", un disque de 1984 qui n'a pas eu le même impact que son prédécesseur car il n'est sorti qu'au Japon.
Thèmes :
1980s,
cherry red,
felt,
monochrome set,
new wave,
vinyl
11 août 2006
JUKE BOX CLASSICS - THE WANDERERS
Acquis au Carrefour de Châlons-sur-Marne en 1989
Réf : PWK 058 -- Edité par Pickwick en Angleterre en 1988
Support : CD 12 cm
17 titres
A cette époque-là, je n'habitais plus Châlons, je n'étais donc plus constamment fourré à Carrefour, comme le châlonnais moyen, mais j'y retournai quand même régulièrement pour y faire des courses avec mon père quand je venais manger chez lui.
On était en pleine vague de popularisation du CD, et je crois que c'est la première fois que j'ai vu une promotion avec des rayons entiers de CDs pas chers (13,90 F.). C'était une opération d'un label pas cher qu'on connaissait depuis longtemps, Pickwick, avec donc une majorité de vieux enregistrements.
J'ai dû acheter trois disques ce jour-là, qui figurent parmi les 20 ou 30 premiers CDs que j'ai achetés (avec les Shamen et les Stereo MC's, je pense). Je ne suis même pas sûr que j'avais déjà ma platine compact à ce moment. Il y avait mon premier Johnny Cash ("The greatest love songs", pas ce qu'il y a de mieux chez lui ; il y a quand même de bonnes choses sur ce disque mais j'ai mis des années avant de les apprécier), un best-of de T. Rex (bof), et cette bande originale du film "The wanderers", un film de 1979 dont l'action se situe en 1963, avec une BO de titres d'époque (j'ai vérifié avant d'acheter qu'ils s'agissaient bien des version originales). La pochette, elle, avec ce digne fils de Bashung adossé à un juke-box est très années 80.
Pour quelqu'un comme moi, qui a surtout grandi dans les années 70, il n'est pas étonnant que certains des titres présents ici m'aient d'abord été rendus familiers par des reprises : "You really got a hold on me" par les Beatles, "Baby it's you" par Elvis Costello et Nick Lowe, "Do you love me ?" par les Silicon Teens, "Pipeline" par Johnny Thunders, "Walk like a man" par Divine, "Shout" par les Dogs...!
On voit bien qu'on a ici une excellente compilation de titres sixties, sortant un peu des sentiers battus, qu'on peut passer intégralement dans n'importe quelle soirée dansante. Les titres vocaux dominent (par Dion, les Four Seasons, les Shirelles,...), mais il y a trois instrumentaux à guitare ("Wipeout", "Pipeline" et "Tequila", rien que ça !).
L'intégalité des titres qu'on entend dans le film n'est pas reprise ici, mais avec 17 au compteur, c'est autant que le CD édité récemment par Castle, mais quand même 5 de mieux que celui sorti par Warner. Pas mal pour un CD au rabais ! Mon préféré, "Stand by me" par Ben E. King étant hors concours, c'est sûrement le "Baby it's you" des Shirelles.
10 août 2006
THE TIMES : Septième ciel
Acquis chez New Rose à Paris en 1993
Réf : SHOCK 4006T -- Edité par Schock en Australie en 1990
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Septième ciel (Triple J astral projection mix) -/- Septième ciel (L.P. version) -- Septième ciel (Seventh heaven)
Facile pour me souvenir quand j'ai acheté ce disque : ça doit être le dernier que j'ai acheté chez New Rose, au moment de la fermeture : la boutique était en liquidation, déjà presque vide, et il restait quelques disques soldés.
J'ai acheté celui-ci parce qu'il est extrait de mon album préféré de The Times, "Et Dieu créa la femme", et aussi parce que je n'avais jamais entendu parler de ce maxi en pressage australien. Ironie de l'histoire, Shock est, comme New Rose, un label et distributeur indépendant, mais il existe toujours. par contre, leur site ne vend pas et ne mentionne pas du tout ce disque de The Times. Il faut dire qu'il a l'air peu connu, car je n'en trouve aucune trace sur le réseau, pas même dans la discographie la plus complète de The Times que j'ai pu trouvée (mais je vais leur donner l'info et ce sera sûrement bientôt complété).
Comme souvent avec les maxis remixés, c'est la version originale, celle de l'album, qui est la meilleure, avec ses multiples samples vocaux, ses coups de guitare et son refrain typiquement à la Ed Ball ("I've got all this and heaven too").
L'autre version de la face B est presque un instrumental : la guitare a disparu, la basse est en avant, et il reste comme seul partie vocale le refrain. C'est moins bon, mais ça reste agréable. Par contre, la face A n'est pas du tout ma tasse de thé. C'est un long remix ambient, avec un sample de voix parlé où il est question de projection astrale qui doit venir de la même collection de cassettes de relaxation qui a fait le succès d'Ed Ball pour ses disques house sous le nom de Love Corporation.
09 août 2006
M. WARD : Scene from #12 EP
Acquis probablement par correspondance chez Glitterhouse en Allemagne en 2000
Réf : 29290 & LDMTCD003 -- Edité par 62TV Records en Belgique et Les Disques Mange-Tout en France en 2000
Support : CD 12 cm
Titres : Scene from #12 (I ain't sleeping) -- Wild minds -- Carolina -- Going away
Je ne me rappelle plus exactement comment je me suis procuré ce disque. Je pense bien que c'était un achat, pas un cadeau, qui a eu lieu avant le concert de Giant Sand à la MJC Claudel de Reims le 20 octobre 2000.
J'ai eu l'occasion de chroniquer ce disque dans Vivonzeureux! en décembre 2000. Je n'ai pas grand chose à ajouter à ce que j'écrivais à l'époque, si ce n'est que la face A, "Scene from #12", est l'un des très bons titres de l'album "Duet for guitars #2".
"En septembre, deux jeunes labels entreprenants, 62TV en Belgique et Les disques Mange-Tout en France, ont sorti par chez nous "Duet for guitars #2", avec un supplément inespéré, le maxi "Scene from #12", qui contient trois nouvelles chansons enregistrées plus récemment.
A ce niveau de qualité, on ne parlera pas de faces B ou de titres bonus, tellement les trois titres sont bons. "Wild minds", avec un son de basse en avant et une rythmique marquée pourrait être du hip-hop ralenti et déchiqueté. Les paroles évoquent des femmes qui ne veulent pas attendre et quelqu'un qui se fait avoir par la beauté et par un/une abruti(e)...
"Carolina" est une ballade sur le même thème que les "Etats d'âme Eric" de Luna Parker ou l'"Ohio" d'Isabelle Adjani. Avec le son trafiqué sur le deuxième micro, le sample de musique classique qui se déclenche et la tonalité générale d'enregistrement maison, on comprend rétrospectivement encore mieux ce qui a intéressé Howe Gelb dans la musique de Matt Ward. Quant aux paroles, du style "Je marche à reculons vers l'endroit d'où je viens, mais ce n'est pas assez et tu veux me faire courir", avec celles de "Wild minds" et de "Good news", - si elles sont un tant soit peu autobiographiques - elles laissent penser qu'il a vécu au moins une histoire d'amour à donner le blues. Mais on ne s'aventurera pas plus sur ce terrain car, comme Matt Ward l'explique lui-même dans la bio un peu délirante qu'on trouve sur le site de 62TV, "les événements précis qui sont ignorés dans la bio sont justement ceux qui ont eu la plus grande influence". Dans "Carolina", quand la deuxième voix arrive, et quand Matt fait monter sa voix dans les aigus, comme il aime visiblement bien le faire, on a le droit de craquer.
Le troisème titre, "Going away" est aussi une balade acoustique très sombre et très belle."
Depuis ce disque, M. Ward a sorti une série magistrale d'albums. Le cinquième, au titre un peu optimiste ("Post-war"), sort prochainement, sur 4AD en Europe. Au-delà des parrainages de ses débuts (Howe Gelb et Jason Lytle), il multiplie les collaborations avec ses amis et collègues de tournée : Morning Jacket, Bright Eyes, Jenny Lewis, Beth Orton,...
Les Disques Mange-Tout se sont malheureusement arrêtés peu de temps après la sortie du second album de M. Ward, "End of amnesia", après avoir diffusé des disques de Melon Galia, John Cunningham et Flop.
62TV Records, par contre, est en pleine forme (Ils organisent même une série de concours idiots cet été, où on peut gagner des super lots comme l'intégrale du catalogue du label ou un concert privé !). Le catalogue du label, justement, montre qu'on a affaire avant tout avec 62TV à des passionnés de la musique : toute une galaxie belge, bien sûr, de Girls In Hawaii aux Tellers, mais aussi St. Thomas, Dogbowl, Papas Fritas, John Wayne Shot Me et plein d'autres.
08 août 2006
ULTRAVOX : Quiet men
Acquis probablement à Londres le 11 septembre 1981
Réf : DWIP 6691 -- Edité par Island en Angleterre en 1981
Support : 2 x 45 tours 17 cm
Titres : Quiet men -/- Hiroshima mon amour & Slow motion -/- Dislocation
C'est sûr, la démarche du label derrière la publication de ce disque en 1981 n'est pas très ragoûtante : il s'agissait d'essayer de profiter du succès de la nouvelle version d'Ultravox avec son nouveau chanteur (le dégoulinant "Vienna") pour refourguer quelques titres enregistrés en 1977 et 1978 pour les deuxième et troisième albums de la première version du groupe, menée par le chanteur John Foxx.
Mais bon, ce qui compte, c'est qu'on a droit ici à quatre excellents titres de la meilleure new wave. "Slow motion" et "Dislocation" sont deux des meilleurs titres de l'album "Systems of romance" de 1978. Très bien, mais les versions ici présentes sont celles de l'album. Alors que, pour "Quiet men" et "Hiroshima mon amour", on a droit à des versions qui sont longtemps restées rares, bien que je les préfère aux originales.
La version de "Quiet men" est celle qui a été remixée pour la sortir en single au moment de la sortie de "Systems of romance". Pour une fois qu'un remix visant à booster un titre pour sa version single fonctionne, on ne se plaindra pas ! La boîte à rythmes est mise en avant, la rythmique basse synthétique et élastique aussi, les guitares cisaillent. C'est une réussite ! On entend là les Cowboys International, les Associates, et aussi tous les suiveurs moins talentueux de la première moitié des années 80.
Pour "Hiroshima mon amour", on a droit à une version "rock", plus rapide et plus électrique que celle qui clôturait l'album "Ha ha ha" fin 1977. Cette version est sortie à l'origine en même temps que l'album, en face B du 45 tours "Rockwrok".
La bonne nouvelle, c'est que ces deux titres figurent désormais en bonus sur les CDs remastérisés des albums correspondants, sortis le mois dernier (l'excellent premier album, le premier disque que j'ai acheté d'Ultravox! bénéficie du même traitement).
On peut espérer que ces rééditions redoreront un peu le blason de ces pionniers de la new wave. Certes, ils sont un peu moins novateurs que Wire, se situant dans une mouvance Bowie/glam plus marquée, mais, comme Wire, leurs trois premiers albums sont excellents, et ils les ont enregistrés encore plus vite que Wire : deux ans se sont écoulés entre l'enregistrement du premier en octobre 1976, avec l'inévitable Brian Eno aux manettes, et la sortie du troisième en octobre 1978. Qui dit mieux ? (personne à part les Stranglers, je pense). Certes, la deuxième carrière néo-romantique du groupe avec Midge Ure a terni l'image de marque d'Ultravox, mais les amateurs aux oreilles averties savent faire la différence !
03 août 2006
WIRE : Our swimmer
Acquis chez New Rose à Paris en 1981
Réf : RTO 79 -- Edité par Rough Trade en Angleterre en 1981
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Our swimmer -/- Midnight bahnhof cafe
Je crois bien que c'est le premier disque de Wire que j'ai acheté. Je suis passé à côté des trois premiers albums au moment de leur sortie, mais je les ai découverts par la suite, notamment en écoutant la cassette sur laquelle François B. avait enregistré "Chairs missing" et son "Heartbeat".
"Our swimmer" est une chanson dont la carrière commerciale est maudite de bout en bout, même si ce 45 tours, lors de sa sortie, est resté trois mois dans les charts indépendants débutants, sans toutefois dépasser la 13e place.
La chanson a été enregistrée en 1979, mais elle a été refusée par EMI, qui ne la jugeait pas suffisamment commerciale. Cette chanson aurait pourtant été tout à fait digne de figurer sur l'album "154", paru la même année. Mais surtout, ce refus d'EMI signifie que "Our swimmer" ne figure sur aucune des rééditions ou compilations de l'âge d'or de Wire, celles qui font sa réputation.
Une fois son contrat terminé avec EMI, Wire a choisi de sortir "Our swimmer" en single, mais pour ce qui est des rééditions en CD, ce 45 tours isolé a encore tiré le mauvais numéro : il se retrouve collé tout à la fin de l'album live "Document & eyewitness", effectivement paru au même moment et sur le même label, mais c'est un disque difficile, que je n'aime pas, et qui n'a rien à voir avec la qualité pop des deux chansons de ce single.
"Our swimmer", une étrange histoire de nageur aux mouvements élégants mais qui n'avance pas, est basée sur une ligne de basse funky mais froide, ce qui, avec les touches de guitare électrique et le petit riff funky à la Chic sur la fin du morceau, lui donne un petit côté Gang of Four.
La face B, "Midnight bahnhof cafe" est très bonne également. Avec les trois mots du titre originaires de trois langues différents, on s'attend à une de ces ambiances européanisantes typiques à l'époque (mais rien à voir avec "Vienna" !!), et c'est effectivement le cas puisque c'est une chanson qui parle de l'Europe la nuit. Je pense un peu à Minimal Compact en l'écoutant, un groupe qui justement a sorti son premier disque en 1981, et que Colin Newman, le chanteur de Wire, allait produire par la suite.
02 août 2006
MANO NEGRA : Pas assez de toi + Live à la Cigale
Acquis à La Clé de Sol à Reims en 1990
Réf : 30348 -- Edité par Virgin en France en 1990
Support : CD tours 12 cm
Titres : Pas assez de toi -- El Sur -- Junky beat -- Pas assez de toi -- King Kong five -- Noche de accion
Visiblement, quand il s'est agit d'extraire des singles de l'album "Puta's fever", la Mano Negra s'est dit à un moment donné qu'il serait bon de profiter du format maxi pour en donner pour son argent au public : d'où deux disques avec chacun une poignée de "faces B" live.
"Pas assez de toi" est probablement ma chanson préférée de Mano Negra. Musicalement, elle démarre comme une ballade, mais se révèle être très énergique, et j'aime beaucoup le riff de guitare électrique. J'adore surtout les paroles : "Ton indifférence ne me touche pas" et "Je peux très bien me passer de toi", quand on a vu le titre de la chanson on sait tout de suite que c'est le contraire de ce que ces phrases disent qu'il faut comprendre.
La version live de "Pas assez de toi" n'apporte rien de plus à la version originale, sauf les ponctuations de cuivre. Elle sert surtout à montrer que le groupe arrive à se passer de la voix féminine qui dit "Passer de toi" dans la version studio !
Globalement, ces enregistrements live sont très propres et démontrent que La Mano Negra était un groupe de scène très compétent et très performant. J'aime surtout le court "El Sur" et "La noche de accion", avec ses petits coups de guitare et son riff de basse façon The Beat et les choeurs Clashiens sur la fin.
01 août 2006
ELVIS COSTELLO : This year's model
Acquis chez Hifi-Club à Châlons-sur-Marne en 1978
Réf : 56 477 (RAD 3) -- Edité par Radar en France en 1978
Support : 33 tours 30 cm
13 titres
Une fois que j'ai eu décidé de parler d'un disque d'Elvis Costello, j'ai eu un peu de mal à me décider, vu la productivité du gars et le nombre de ses disques que je possède. Finalement, j'ai choisi la solution de facilité et j'ai opté pour le premier que je me suis procuré, son deuxième album.
Je me souviens très bien de la première fois que j'ai entendu une chanson d'Elvis. Mon père bricolait la voiture dans l'allée du garage et m'avait appelé en renfort. C'était assez long pour qu'il ait branché la radio. Comme d'habitude quand il était question de bricolage je me suis suis probablement fait engueuler, et le fait que je fasse attention à la musique qui passait à la radio a dû aggraver mon cas. J'imagine que, comme souvent, la radio était réglée sur RTL, en tout cas, ce dont je suis sûr c'est qu'à un moment, en plein après-midi, ils ont enchaîné "So it goes" de Nick Lowe et "(I don't want to go to) Chelsea" d'Elvis Costello et j'ai eu le temps de retenir les noms et les titres. Il faut dire que j'ai été complètement accroché dès cette première écoute.
Quelques temps plus tard, je me suis présenté au Hifi-Club, le principal disquaire de Châlons à l'époque, qui était encore dans ses premiers locaux de la rue des Lombards. J'ai demandé au vendeur s'il avait des disques de Costello, et il m'en a présenté deux, le premier album, "My aim is true", avec sa pochette noir et blanc à damiers, et le nouveau, "This year's model". Même si j'aime beaucoup "My aim is true", je n'ai jamais regretté d'avoir opté ce jour-là pour "This year's model", pour la raison principale que ce disque contenait "(I don't want to go to) Chelsea" : ce disque reste l'un de mes préférés de Costello, et l'un de mes préférés tout court ! Et ce qui est surprenant, c'est que même après plus de vingt-cinq ans, alors que je le connais pas cœur, ce disque reste mystérieux pour moi par certains aspects, de ses photos de pochette (mais qu'est-ce qui peut bien se cacher derrière ce rideau, qui stupéfait Elvis et les Attractions ? Que font ces mannequins dans la laverie bleue ? A qui est cette main gantée de caoutchouc noir qui tient une micro-télé sur laquelle le groupe se produit ?) aux paroles (à l'époque, je ne saisissais quasiment rien ; Ça fait des années que j'ai mis la main sur les partitions et les paroles, mais nombre d'entre elles ont des sens tellement multiples et un tel nombre de jeux de mots qu'il est à peu près impossible de s'y retrouver, et c'est aussi bien comme ça !).
Donc, je connais trop bien ce disque et je l'aime trop pour tenter de le disséquer. Disons que pour ce premier disque ensemble, Elvis et les Attractions (ils sont crédités sur la pochette des singles extraits de l'album et sur la rondelle de l'album, mais pas au recto de la pochette) réussissent, à partir d'ingrédients très basiques (basse, guitare, batterie, orgue et voix) et de quelques choeurs ou riffs un peu connotés sixties, à produire une musique originale, moderne (on classait ce disque dans la new wave sans souci à l'époque) et pourtant non daté (pas de synthé, pas de boite à rythmes, de syndrums, juste de l'énergie et de l'électricité, ce disque aurait pu être enregistré n'importe quand au cours de ces cinquante dernières années).
"Chelsea" est vraiment une chanson très particulière, avec cette ligne de basse qui a l'air d'être prise en plein milieu, sans queue ni tête, ces saccades de guitare et les plages d'orgue aigrelet, et je ne parle même pas des paroles plus que mystérieuses. S'il y a quelque chose de new wave dans cette chanson, c'est bien dans ses côtés anguleux et saccadés. Elle reste un de mes titres préférés de l'album, ainsi que tous les titres rapides ou modérément rapides ("You belong to me", "Pump it up", "Lipstick vogue",...), et particulièrement le titre d'ouverture, "No action", que j'aime de plus en plus au fil des années, au point que j'en connais par coeur une grande partie des paroles ("I'm not a telephone junkie, When I'm inserting my coin I'm doing just fine, And the things in my head start hurting my mind, And I think about the way thing used to be, Knowing you with him is driving me crazy, Sometimes I phone you when I know you're not alone but I always disconnect it in time") même si j'ai toujours autant de mal à les chanter au même rythme qu'Elvis !
Pour couronner le tout, le label français a eu le bon goût d'ajouter en fin de face A sur ce disque le 45 tours "Watching the detectives", sorti entre "My aim is true" et "This year's model" (ce qui a valu à ce titre, selon les pays, de figurer sur l'un ou l'autre des deux premiers albums, voire sur aucun des deux, comme en Angleterre). Les Attractions ne jouent pas sur ce titre, mais j'ai toujours trouvé qu'il s'intégrait parfaitement à l'album.
Pendant longtemps, je me suis promené avec un badge "I don't want to go to Chelsea", probablement acheté chez Music Box à Paris, alors que je ne savais probablement même pas que Chelsea était non pas une ville en tant que telle mais un quartier de Londres. Le badge a tellement pris le soleil que les couleurs sont à moitié passées (et le métal est rouillé)...
Thèmes :
1970s,
barney bubbles,
concert,
elvis costello,
new wave,
nick lowe,
vinyl
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