27 septembre 2009
SIOUXSIE AND THE BANSHEES : Christine
Acquis chez Age Concern à Douvres le 22 septembre 2009
Réf : 2059 249 -- Edité par Polydor en Angleterre en 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Christine -/- Eve White/Eve Black
Comment faut-il appeler ça ? Pressentiment ? Disco-télépathie ? Sur le ferry en route pour l'Angleterre, je pensais aux disques que je chroniquerais ici à mon retour, en évoquant plus particuèrement Kaleidoscope, mon album préféré de Siouxsie and the Banshees, que je considère comme l'un des classiques de la new wave. Ça fait un moment que j'y pense, et mon envie d'en parler a été relancée il y a peu lorsque j'ai visionné le DVD du documentaire Women in rock de 1980, qui contient une excellente version live de l'un des titres de l'album, Paradise place, avec John McGeoch de Magazine à la guitare. Mais souvent je recule un peu devant les chroniques d'albums, plus longues à faire, surtout lorsqu'il s'agit de disques régulièrement réédités comme Kaleidoscope.
Mais bon, ce coup-ci j'étais presque décidé à me lancer, sauf que, quelques heures plus tard, lors de ma dernière visite de la journée dans une boutique de charité avant l'heure de la fermeture, je suis tombé sur le genre de lot de disques dont on n'ose même plus rêver : deux ou trois boites à chaussures de 45 tours à 20 pence, pleines de disques des années 1980, surtout new wave. J'en suis ressorti avec trente-cinq 45 tours, dont des disques de Devo, Echo & the Bunnymen, Madness, Teardrop Explodes etc. que je n'avais pas, y compris cette Christine de Siouxsie and the Banshees, le deuxième single extrait de Kaleidoscope après Happy house. Mais là, c'est moi qui étais happy !
Je viens donc juste d'acheter ce disque, mais je connais ce titre depuis sa sortie il y a près de trente ans, grâce à Bernard Lenoir qui a programmé très régulièrement dans Feedback Happy house puis Christine. Je me demande même s'il n'a pas à l'époque diffusé un de leurs concerts (Pour ma part, j'ai fini par voir Siouxsie & les Banshees, le 1er juillet 1995 à Caen, à la même affiche que les Ramones, mais c'était dans une grande salle et dans les deux cas, on a eu droit à du grand spectacle, certes, mais ce n'est pas dans ces conditions que j'apprécie mes concerts rock).
J'ai toujours beaucoup aimé ces deux 45 tours, avec une petite préférence pour Christine, pas seulement parce que McGeoch était présent,même s'il est évident que son apport est important (sur Christine, il joue de la guitare 12 cordes, de la guitare électrique et de l'orgue; c'est d'autant plus bizarre de voir la vidéo d'époque ci-dessous sans lui : il n'était pas membre à part entière du groupe). Je ne sais pas qui a influencé qui, Robert Smith ayant joué avec les Banshees avant et après ce disque, sans parler de sa collaboration avec Steve Severin pour The Glove, mais on est ici proche de The Cure, avec un psychédélisme froid qui marque tout l'album.
Ce que je ne savais pas, c'est qu'on a à faire ici quasiment à un concept single, puisque les deux chansons, Christine et Eve White/Eve Black (non reprise sur l'album) sont inspirées de l'histoire de Christine Costner-Sizemore, qui souffre d'un trouble de la personnalité multiple. Du coup, on comprend que la pochette illustre très littéralement les paroles et quatre des personnalités de Christine, avec Siouxsie successivement en "strawberry girl", en "banana-split lady" et, au verso, en Eve White et en Eve Black.
Siouxsie and the Banshees, Christine, en concert en 1980.
Siouxsie and the Banshees, Christine, en concert à l'université de Warwick le 9 mars 1981.
21 septembre 2009
LES FRERES JACQUES : Le poinçonneur des Lilas
Acquis sur le vide-grenier d'Athis le 13 septembre 2009
Réf : 432.267 BE -- Edité par Philips en France en 1958
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Le poinçonneur des Lilas -- Faut tout ça -/- Shah, Shah, Persan -- Bain, amour et...
Ah, Les Frères Jacques. Pendant longtemps, disons au moins toutes les années 1970, pour moi c'était l'horreur. Quand ils apparaissaient à la télé, avec leurs collants noirs et leurs justaucorps couleur pastel pires que cles sous-pulls nous portions (même si, je dois bien l'avouer, je sais bien qu'il y a eu un moment, vers dix ou douze ans, où j'ai été content et fier de porter des sous-pulls en acrylique — et des pantalons à patte d'éléphant !), je me sauvais.
Par la suite, mon opinion a évolué, même si je ne suis toujours devenu pas un aficionado confirmé, et même si, après plusieurs tentatives, je n'ai toujours pas accroché à leur Mythologie.
Je ne sais plus trop pourquoi, c'était peut-être après avoir vu une reproduction de la pochette du disque, mais l'an dernier je m'étais mis en tête d'acheter ce 45 tours des Frères Jacques avec leur version du Poinçonneur des Lilas. J'ai même suivi quelques enchères sur ce disque sur eBay, mais avec le port ça revenait de toute façon trop cher par rapport à ce que j'étais prêt à miser.
Tout vient à point sait attendre puisque, cette année à Athis, à défaut de 45 tours Formidable ou de disques d'Eileen, j'ai fait une assez bonne pioche au stand d'un monsieur qui avait une boite à chaussures pleine de 45 tours chanson française des années 50. Il a commencé à annoncer 50 centimes comme prix avant de se raviser et dire 20 centimes. Du coup, je lui ai pris une douzaine de disques. Rien d'exceptionnel, mais des titres rares signés Vian-Salvador par Léo Clarens et Yvette Giraud, l'interprétation de Blue moon par Annie Cordy sous le titre Partout, et deux EP des Frères Jacques, dont celui-ci, en parfait état.
L'accompagnement musical de leur version du Poinçonneur des Lilas, par leur pianiste habituel Pierre Philippe et l'orchestre de Franck Aussman, est intéressant : la guitare électrique fait plus penser au Gainsbourg de Confidentiel en 1963 avec Elek Bacsik qu'à celui du Chant à la une en 1958.
Avec son ton martial et ses "Faut que ça", c'est au Boris Vian des Joyeux Bouchers que Faut tout ça me ferait plutôt penser.
La face B est consacrée à deux titres de Jean Constantin, sur des rythmiques typiques, comme on disait à l'époque. Shah, Shah, Persan est, avec Le Poinçonneur, le sommet de ce disque. Ce fut aussi un grand succès, je crois.
Avec ses jeux de mots à la chaîne, sa guitare acoustique et ses voix douces, Bain, amour et... est également une réussite.
Ecouter Le poinçonneur des Lilas (version en concert) sur YouTube.
Ecouter Shah, Shah, Persan sur YouTube.
20 septembre 2009
WHAT A NICE WAY TO TURN SEVENTEEN 2
Acquis chez Rough Trade à Londres en 1984
Réf : GEAR 17 -- Edité par Seventeen/Rather en Angleterre en 1984
Support : 33 tours 17 cm
Titres : RAG DOLLS : Sparrows -- NIKKI SUDDEN : Missionary boy -/- JAZZ BUTCHER : Chinese envoy -- SAD-GO-ROUND : Elephant flowers
Un petit fanzine carré de 16 pages avec l'un des articles de la première vague sur Creation Records, je me serais précipité dessus de toute façon à l'époque, mais en plus, celui-ci contenait un 45 tours avec des titres inédits de Nikki Sudden et The Jazz Butcher. Le pied ! (En 1985, le n° 3 de What A Nice Way To Turn Seventeen, plus largement diffusé, était carrément accompagné d'un 33 tours !)
Le fanzine, dont le titre est emprunté à une chanson des Crystals, était coordonné par Chris Seventeen et Mary Gardner, habitant à Leamington Spa, la ville des Swell Maps, leurs copains visiblement puisqu'ils participent à ce projet, tout comme David J, qui signe un petit article sur John Cale.
Comme dans tout fanzine, les articles sont avant tout passionnés, qu'ils reviennent sur des grandes figures (Brian Wilson, Captain Beefheart, une toute petite chronique de concert de Bo Diddley a dû sauter faute de place) ou sur des contemporains actifs, comme Johnny Thunders ou Mummy Calls.
Dans la discographie qui figure sur son site, The Jazz Butcher indique que ce 45 tours ne comportait pas de pochette. Mais il se trompe ! Certes, le disque lui-même était emballé dans une simple pochette blanche en papier, mais la vraie pochette se trouvait agrafée dans le fanzine, il suffisait juste de la découper et de la coller !
Les Rag Dolls étaient l'un des groupes de Dave Kusworth. Ils sont produits par son compère des Jacobites Nikki Sudden avec un titre enregistré pour un album resté inédit (Sparrows a été repris depuis sur une anthologie consacrée à Kusworth). Ce n'est pas trop ma tasse de thé, je préfère de loin les contributions de Nikki Sudden et Jazz Butcher.
La première fois que j'ai aperçu Nikki Sudden, c'était parmi le public de The Living Room à Londres. Il était arrivé là, avec sa guitare, ses foulards et une copine qui avait le même look que lui. Pas besoin d'être devin pour savoir qu'il s'agissait d'un musicien. J'ai pensé à Johnny Thunders avant d'obtenir son nom en m'adressant à l'un de mes voisins dans le public. Je ne me trompais quand même pas tant que ça, puisque Nikki Sudden était assez fan de Thunders pour chroniquer ici son album Hurt me, et donc aussi peut-être pour s'inspirer de son look. Son Missionary boy est une excellente chanson d'amour entraînante. The Jazz Butcher nous précise obligeamment que cette version est meilleure que celle qui figurait précédemment sur son album The bible belt car là c'est lui-même qui la chante.
On retrouve Nikki Sudden en face B avec The Sad-Go-Round, puisqu'il s'agit en fait des Swell Maps sous pseudonyme, pour un titre constitué avant tout de traficotages de bandes magnétiques.
Je n'ai malheureusement pas pris de photo de Nikki Sudden au Living Room. Je l'y ai vu une fois en concert, le 4 février 1984, où il a joué quelques chansons en solo par surprise entre deux groupes, les Palookas (avec un autre ex-Swell Maps, Jowe Head) et les Sting-Rays, qui jouaient en acoustique ce soir-là. Une soirée mémorable puisque le dernier groupe, les Surfadelics, m'avaient dédié leur reprise de Louie Louie !
Le 23 mai 1984, au Moonlight Club, Nikki Sudden ouvrait avec After This pour les Television Personalities. Une soirée gâchée par le fait que les TVP's ont attendu vainement ce soir-là leur guitariste Joe Foster, qui venait de quitter le groupe.
The Jazz Butcher, The Living Room, The Roebuck, Tottenham Court Rd, Londres, 20 juillet 1984.
C'est à la toute fin de mon séjour à Londres, le 20 juillet 1984, que j'ai fini par voir The Jazz Butcher au Living Room, avec Spit Like Paint et Vee V V en première partie. Je ne pense pas qu'ils aient joué ce soir-là la reprise de Chinese envoy, l'une des meilleures chansons de l'un de mes albums préférés de John Cale, Music for a new society. Bizarrement, cette chanson n'a jamais été reprise sur aucune compilation de Pat Fish (alias The Jazz Butcher).
J'ai retrouvé The Jazz Butcher le 10 février 1987 pour un concert en duo avec Alex au Rex-Club où j'accompagnais Alan mcGee. Ce soir-là, ils ont effectivement joué Chinese envoy, mais aussi Sweet Jane, Roadrunner et mes préférées du Butcher, Water et La mer. Comme Pat Fish le confirme dans une hilarante interview pour Apollox Magazine de 2000, le seul objectif d'Alan dans toute la soirée, qui s'est poursuivie au restaurant puis dans une Locomotive quelque peu désertée où traînaient quand même Philippe Manoeuvre et Martin Gore, c'était de convaincre Pat d'enregistrer pour Creation. Avec succès visiblement, puisque quelques mois plus tard Creation sortait Fishcotheque, mon album préféré de The Jazz Butcher, même si Creation n'a pas fait pour le succès du Butcher les merveilles escomptées.
12 septembre 2009
BILL HALEY : Rock around the clock
Acquis sur le vide-grenier de Germaine le 30 août 2009
Réf : LPB 106 -- Edité par Brunswick en France en 1968
Support : 33 tours 30 cm
14 titres
Sur un stand, dans une unique caisse plastique d'albums à 1 € pour la plupart sans intérêt, j'en ai quand même pris deux, datant à peu près de la même époque. Un album de jazz pour offrir, Le torride Lionel Hampton rencontre Mezz Mezzrow, sorti dans la série Panache chez Barclay, et cette compilation, une parmi la multitude de compilations multi-tubes de Bill Haley, que j'ai prise parce que je n'avais encore disque vinyl de lui et surtout parce que mon oeil avisé n'a eu aucun mal à repérer que ce n'était pas Monsieur Bill qui était en photo sur la pochette !
C'était une pratique relativement courante dans les années 50 et 60 : éviter de mettre en photo sur la pochette un artiste qui n'est pas dans le ton ou le goût de l'époque en y substituant un dessin ou une photo d'ambiance, montrant par exemple des teenagers dans le coup. La plupart du temps, cette pratique touchait des artistes noirs, mais aussi, on l'a vu par exemple dans le tout premier billet de ce blog, des vieux croulants pas dans le coup. C'est bien sûr ce qui s'est passé pour Bill, pauvre gars qui dès ses premiers succès s'est vu reprocher d'être (relativement) vieux, blanc, bedonnant ou en passe d'être chauve... D'où le choix du label de lui préférer la photo d'une jeune femme mannequin dynamique, parfaitement coiffée et maquillée, en tenue argentée de coureur automobile qui rappelle un peu la Françoise Hardy des tenues métalliques de Paco Rabanne.
Comme l'indiquent deux discographies spécialisées, l'une anglaise et l'autre française, cette compilation est sortie à l'origine en Allemagne en 1965 sous la référence BM 8588, créditée à Bill Haley and his Comets sous le titre The very best of Bill Haley. Cette référence figure en second sur les étiquettes de mon disque, dont la pochette a été imprimée en France en avril 1968. Il s'agit donc d'une réédition ou d'une édition française tardive de la compilation de 1965, l'origine allemande étant confirmée au dos par la reproduction d'une pochette d'un album des Who de la série Musik für alle.
En choisissant cet album, je pensais acheter une compilation grand public très courante. Mais ces disques en série économique ont souvent été méprisés et je n'ai trouvé sur Internet ni la pochette de l'album de 1965 ni aucune référence à mon album (et encore moins sa pochette) ! Peut-être que la grève générale de mai 68 a gêné la diffusion de cet album ? Ce qui me parait en tout cas évident, au vu de la typographie pseudo-psychédélique et de la photo, c'est que cette pochette date bien de 1968 et pas de 1965.
Le disque s'ouvre bien sûr avec le classique des classiques Rock around the clock. L'histoire de cette chanson est fascinante, puisque, après diverses péripéties, Haley ne l'a éditée qu'en face B d'un de ses singles en 1954, peut-être parce qu'en fait c'est presque une resucée (même structure, paroles proches, solo de guitare quasi-identique) de Rock the joint, un titre qu'il avait sorti en 1952. Ce n'est qu'avec la sortie du film Blackboard jungle/Graine de violence en 1955 que la chanson rééditée est devenue un tube et Bill Haley une superstar.
Batterie sèche, contrebasse, guitare électrique et saxophone, ces ingrédients de base se suffisent à eux mêmes pour les enregistrements rassemblés ici, datant de 1954 à 1959. Si les reprises de classiques rock'n'roll sont honnêtes (Shake, rattle and roll et Rip it up), je leur préfère les différents rythmes plus ou moins exotiques mis à la sauce rock'n'roll comme Rock-a-beatin' boogie, Mambo rock, Rockin' Matilda et When the saints go rock'n'roll.
Un de mes titres préférés est la version de Skinnie Minnie (c'est le titre indiqué ici, au lieu de Skinny Minnie), mais j'aime aussi beaucoup les trois extraits de l'album Strictly instrumental de 1959, Skokiaan (une chanson sud-africaine), Joey's song et Chiquita Linda.
Si j'aime bien la chanson A fool such as I, que je connais surtout par Elvis Presley, et si j'avais déjà une version de Charmaine sur mon 45 tours des Four Knights, ces deux slows détonnent un peu et cassent le rythme de cet album.
Au bout du compte, un disque anodin choisi surtout pour sa pochette se révèle plutôt excellent musicalement (mais ça je m'en doutais et je l'espérais) et peut-être un peu rare. Une bonne surprise...
Bill Haley en personne. Une autre conception du charme que celle qui prévaut sur la pochette de cet album.
11 septembre 2009
IN LOVE WITH THESE TIMES - A FLYING NUN COMPILATION
Acquis probablement dans une FNAC parisienne en 1990
Réf : FNE 28 CD -- Edité par Flying Nun Europe en Europe en 1990
Support : CD 12 cm
19 titres
Après la cassette promo de 1984/1985 et la sortie de la compilation Kaleidoscope world des Chills en 1986 chez Creation, la branche Europe de Flying Nun s'est rapidement développée, parallèlement à l'éclosion et au succès de tous les groupes qui ont fait l'âge d'or du label, des Verlaines aux Tall Dwarfs et de Straitjacket Fits aux Bats.
De mon côté, j'avais fait depuis relativement peu de temps l'acquisition d'une platine CD et j'essayais de concentrer mes achats de ce support sur des disques qui avaient effectivement un "plus produit" par rapport aux 33 tours. Autrement dit, il fallait qu'ils soient pas chers et/ou avec beaucoup de titres. Cette compilation-catalogue de Flying Nun Europe remplissait ces deux conditions, ce disque a donc été l'un des premiers CD (disons un des trente ou cinquante premiers) à avoir rejoint mes étagères.
Les titres compilés sur In love with these times ont tous été édités entre 1986 et 1988, il n'y a donc aucun recoupement de titres avec A Flying Nun sampler, même si les deux ont bien sûr plein de groupes et encore plus de musiciens en commun.
Généralement, les groupes les plus connus s'en sortent très bien ici. Le Rain des Chills, extrait de leur premier album Brave words, est impressionnant, surtout pour la performance vocale de Martin Phillips. Avec The slide, les Tall Dwarfs atteignent déjà des sommets. J'aime beaucoup le North by North des Bats (un peu plus que les titres présentés ici des Straitjacket Fits et des Verlaines) et Trouble with Kay est carrément mon titre préféré du premier album de Sneaky Feelings (la Kay en question étant justement la guitariste chanteuse des Bats).
Parmi les groupes un peu moins connus, je retiens surtout Hang on de Snapper (l'un des projets de Peter Gutteridge de The Clean, qui étaient alors séparés), mais aussi Grader spader de Bailter Space, les Able Tasmans, The Jean Paul Sartre Experience et les Headless Chickens avec leur boite à rythmes.
Les six derniers titres de l'album ne figuraient pas sur l'édition originale néo-zélandaise de l'album. Parmi ceux-ci, mon préféré est de loin le premier, Barlow's House de Dead Famous People. Cette chanson, qui pourrait être sous-titrée en référence aux Smiths You should never go back to the old house, est assez réussie, avec son orgue discret. La chanteuse du groupe, Donna Savage, est surtout restée dans l'histoire pour avoir été l'interprète de Kiss and make up, le deuxième single de Saint Etienne.
05 septembre 2009
VELVET UNDERGROUND LIVE WITH LOU REED : 1969
Acquis à Londres ou à Reims début 1985
Réf : PRID 7 -- Edité par Mercury en Angleterre en 1984
Support : 2 x 33 tours 30 cm
17 titres
Pendant un certain temps, cette pochette horrible m'a suffisamment révulsé pour que je me tienne soigneusement à l'écart de ce disque, bien que ce soit l'un des albums du Velvet Underground qu'on trouvait le plus facilement chez les disquaires français au tournant des années 1980.
Puis, à force de le voir mentionner dans des fanzines et après m'être éclaté sur la longue version de What goes on avec les amis de Creation, j'ai fini par saisir l'occasion d'acheter neuf cet album réédité à un bon prix dans une série économique.
Pour un groupe réputé pour la pochette de son premier album signée Andy Warhol, en arriver à ce dessin, c'est une sacrée dégringolade, mais on ne saurait leur en tenir rigueur car il s'agit d'un disque posthume (mais un peu quand même puisque le management de Lou Reed a joué un rôle crucial dans l'édition de ce disque). La photo du groupe colorisée à l'intérieur est bien mieux.
J'ai souvent vu ce 1969 listé parmi les meilleurs albums live de l'histoire du rock. On est très loin de l'ambiance des Kiss Alive, de Made in Japan ou, pour se rapprocher un peu de la sphère Velvet, du Modern Lovers Live !, mais en tout cas j'aurais tendance à le mettre dans ma propre liste si je devais prendre la peine d'en faire une. On est très loin ici aussi des performances arty multimédia de l'Exploding Plastic Inevitable qui ont fait la réputation du Velvet Underground à ses débuts, avec le parrainage appuyé de Warhol. On est d'ailleurs aussi très loin tout court de New-York, le berceau du groupe, car ces enregistrements ont été réalisés au Texas en Californie.
Ce qui me frappe le plus avec ce disque, c'est le calme, la sérénité qui s'en dégage. Certes, le troisième album du groupe, paru l'année précédente, était déjà très acoustique et très cool, mais là quand même, on est en concert et le groupe se contente de proposer simplement, avec des ingrédients basiques (voix, guitare, basse, batterie, orgue; c'est Doug Yule à la basse et à l'orgue), d'excellentes interprétations de ses chansons. Ce n'est pas insulter le groupe de dire que ceci est juste un album live de pop-rock, mais un album plus qu'excellent. Même la version d'Heroin est tout sauf torturée ! : le groupe la joue cool et détendu et on croit entendre Lou Reed se moquer de lui-même à la fin de la chanson quand il dit "It's my wife and it's my life". C'est d'ailleurs l'une des surprises du disque, dès les premières secondes, d'entendre Lou Reed, très calme, sympa même, s'adresser au public pour le saluer et lui demander s'il préfère que le groupe joue un long set ou deux plus courts.
Elliott Murphy écrit dans ses notes de pochette, "Je pourrais analyser chaque chanson individuellement, mais c'est ce qui rendait les cours de Chimie aussi chiants. J'espère qu'un jour on enseignera l'histoire du rock. J'espère que la musique de cet album sera l'un des éléments les plus importants de ces cours.".
Je vais essayer moi-même de ne pas tomber dans le piège de l'analyse titre à titre, mais précisons que, rien que les chansons inédites le jour de l'enregistrement de ces concerts constitueraient un album excellent : Lisa says, Sweet Jane, We're gonna have a real good time together, New age, Rock and roll, Ocean, Over you et Sweet Bonnie Brown/It's just too much, la moins bonne du lot, mais intéressante quand même car j'imagine que le Velvet s'est rarement approché aussi près du boogie à la Status Quo ! Parmi les autres titres, outre What goes on et Heroin, il y a quand même Waiting for my man, Beginning to see the light, Some kinda love, White light/white heat... Habituellement je n'aime pas trop ça, mais la plupart des meilleurs titres sont très longs et ont la faculté de mettre l'auditeur en transe, mais toujours une transe un peu cotonneuse. Je ne sais pas quelles drogues les membres du Velvet prenaient fin 1969, mais ce n'était sûrmement pas du speed ! Ce disque est aussi cool qu'un album de reggae cool...
Ce double album de plus de 100 minutes a été réédité en 1988 en deux CD séparés qui contenaient chacun un titre inédit supplémentaire (mais il est possible qu'une bonne partie des titres ait été repiquée d'un 33 tours !).
Si vous n'êtes pas rassasié,il y a aussi le coffret triple CD des Quine tapes, sorti en 2001, avec des enregistrements live de la même époque.
En 1996, Doug Yule a édité '69 on the road, un livre qui, comme son titre l'indique, contient des photographies prises pendant les tournées du Velvet en 1969.
04 septembre 2009
P'TIT FRERE : Anita
Acquis sur le vide-grenier de Germaine le 30 août 2009
Réf : 8305 -- Edité par The Modern Stores probablement à l'Île Maurice probablement dans les années 1960
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Anita -/- Ma bohema
J'aime toujours beaucoup le vide-grenier de Germaine, mais il commence à être victime de son succès, les problèmes de circulation dans ce village enclavé risquant de gâcher le plaisir, surtout quand on arrive tard dans la matinée comme ce fut mon cas.
Il y aussi ces professionnels de la profession qui ne se mouchent pas du nez en proposant d'un air hautain quelques 45 tours à 4 € pièce, certes intéressants mais baignant dans leur jus de 40 ans de poussière de grenier. Et ils essaieraient presque de prétendre vous faire une fleur...
Pour ma part, je préfère les gars sympas, qui ont une caque à vendanges en plastique pleine de 45 tours à 20 centimes pièce et qui tentent de vous vendre le tout pour 30 €, caisse comprise (Je l'ai prévenu qu'il risquait presque de trouver un acheteur rien que pour la caisse à ce prix !).
Au bout du compte, je lui ai pris une dizaine de 45 tours, et quand j'ai vu celui-ci, accompagné de son quasi jumeau (avec le même type de pochette et le n° suivant de série sur le même label, les deux faces de la référence 8306 étant Angeline et Charlie Oh), je me suis dit que je tenais peut-être quelque chose d'intéressant.
Précisons bien que je ne connais rien de l'Île Maurice et que, si j'avais déjà vu le mot Séga, j'aurais bien été incapable de dire ce qu'il désignait et de l'associer à Maurice. Alors, si on me dit que P'Tit Frère (plus connu en fait avec l'orthographe Ti Frère) est le patriarche du séga, je veux bien le croire, d'autant plus si, quand je pose le bras de la platine sur la face A du 45 tours, j'entends avec Anita (un des classiques de Ti Frère, dont il a enregistré au moins deux versions) quelque chose qui me met en joie, une musique dominée par l'accordéon sur un rythme dansant mais très bizarre, et la voix de Ti Frère, surtout, une voix qu'on dit rugueuse ou cassée, qui chante en créole, ce qui, comme pour Emile Volel, est particulièrement intrigant pour un français, car on saisit des mots et des expressions par-ci par-là, sans jamais tout comprendre.
De ce que j'arrive à décrypter, Ti Frère, après s'être raclé la gorge, demande à Anita de rester dormir. Il me semble comprendre qu'Anita n'a pas voulu rester. Ensuite, j'ai l'impression qu'il est question d'armoire et de clé, mais je ne jurerais de rien. Ensuite encore, il me semble bien entendre parler de joli garage et de jolie auto...
Ce qui est clair, c'est que cette musique métissée, avec des rythmes africains et des influences amenées au fil du temps par les colonisateurs européens, a des cousines essaimées de par le monde, du cajun américain aux musiques antillaises et aux musiques du ghetto de Soweto, pour ne citer que des disques déjà chroniqués ici qui utilisent également l'accordéon.
Ti Frère est devenu célèbre nationalement dans l'Île Maurice après avoir été couronné Roi lors d'une Nuit du Séga organisée en 1964. J'imagine que ces 45 tours font partie de ceux qui sont sorties par la suite et qui sont désormais introuvables. Né en 1900, Jean Alphonse Ravaton,de son vrai nom, est mort en 1992. En 1991, il a fait l'objet d'un album hommage publié dans la collection Ocora, aujourd'hui indisponible. En 2004, Monica_95 déplorait sur le forum de Radio Moris que l'héritage de Ti Frère soit oublié, et que notamment un CD compilation de 17 titres préparé en 2002 soit resté inédit. Au vu des quatre titres de ces deux 45 tours, tous du même excellent niveau, je ne peux que confirmer qu'une réédition serait largement d'utilité publique.
Anita est en écoute dans le radio-blog ci-contre.
A voir et écouter sur Youtube, un extrait du documentaire Zafair kaya, avec des images de Ti Frère chantant Papitou.
Ajout du 21 mars 2014 :
Je viens de trouver sur YouTube ce montage vidéo avec comme bande sonore Anita, dans ce qui est présenté comme sa version originale datée de 1949. C'est la même version que sur mon 45 tours, même si bien sûr celui-ci n'a pu être édité que des années plus tard.
Ajout du 7 janvier 2017 :
J'ai vu chez Discogs cette version avec pochette illustrée du 45 tours. Même maison de disques, même référence. Il s'agit probablement d'un repressage.
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