Acquis par correspondance chez Audio Anti-Hero en septembre 2016
Réf : AAH015 OM001 -- Édité par Audio Anti-Hero / Old Money en Angleterre en 2016
Support : Cassette + MP3
13 titres
Je suis un fidèle de la rubrique MP3 at 3PM de Magnet Magazine (un MP3 à télécharger gratuitement, publié chaque jour à 15h heure locale, vous avez tout compris). Je lis les quelques mots de description du groupe et du morceau et, si ça m'attire suffisamment (c'est assez rare), je le télécharge.
Pour Bushwick girl de CHUCK, c'est l'expression "bedroom pop with its sunny, mildly corny synthesizers" qui m'a décidé et j'ai bien fait car c'est effectivement une très bonne petite perle pop.
J'ai cherché à en savoir un peu plus sur My band is a computer, dont Bushwick girl est extrait, et j'ai découvert que l'album était disponible au format numérique, avec aussi une édition limitée en cassette à paraître prochainement.
Je sais que c'est un peu pervers, mais j'ai commandé la cassette, désormais disponible, pas seulement parce que la musique me plaisait (J'aurais pu me contenter de l'écoute en ligne ou d'acheter les MP3), mais parce que ça allait me donner une occasion de casser la cassette !
On m'a offert il y a quelques temps un t-shirt qui porte le message "Music sounds better with cassettes". Je le porte parce qu'il me va, mais je ne devrais pas car je ne suis absolument pas d'accord avec ce slogan.
Je sais bien que, au fil du temps, toutes les remises au goût du jour sont possibles, mais franchement je n'aurais pas cru voir un jour un retour en grâce, même limité, de la cassette. A ce niveau là, ce n'est plus du snobisme ou de la nostalgie mal placée, ça tend vers le néo-luddisme...
La minicassette a été développée par Philips à partir des années 1960. Elle a connu un grand succès pour deux bonnes raisons :
- Elle était facilement transportable et, du magnétophone au radio-cassette, de l'autoradio au Walkman, la cassette a longtemps été le meilleur moyen de bouger en musique.
- Elle était enregistrable. Cela permettait d'enregistrer ses créations ou la radio, mais surtout de copier les disques qu'on ne pouvait pas se payer et de fabriquer ses propres compilations.
Je sais que beaucoup ne seront pas d'accord avec moi, mais je pense à peu près la même chose du vinyl que de la cassette, d'autant que, en-dehors de l'absence de grésillements ou de rayures, mes oreilles n'ont jamais saisi de différence fondamentale entre le son d'un vinyl et celui d'un CD.
Je ne vais évidemment pas nier que je m'intéresse aux disques vinyl, mais ceux qui m'intéressent sont ceux qui servaient de principal support de diffusion de la musique à l'époque où ils ont été commercialisés, en gros des années 1950 au milieu des années 1990. Trouver un disque d'occasion de ces années-là, pas cher, ça m'intéresse, mais je fétichise pas le vinyl et je ne vois pas vraiment l'intérêt d'éditer et de rééditer de la musique dans ce format alors que le 21e siècle est largement entamé. Je n'achète un 33 tours récent que si c'est un ami ou quelqu'un je suis de près qui le sort, et si possible s'il y a aussi un CD glissé dans la pochette plutôt qu'un simple coupon de téléchargement.
En toute logique, le format contemporain "de base" devrait être le format numérique, associant fichiers sans compression pour l'écoute haute-fidélité et format compressé type MP3 la plupart du temps, mais le numérique sans autre support a quelques inconvénients : il faut s'obliger à organiser ses sauvegardes, l'achat de titres à l'unité est souvent relativement cher, et avec le jeu des licences on n'est pas toujours sûr d'être vraiment propriétaire de ce qu'on achète.
C'est pourquoi, j'en suis presque surpris moi-même, j'en suis venu à la conclusion que le CD est actuellement le format idéal, et cela sera sûrement le cas tant que l'industrie continuera à en produire et que des lecteurs seront disponibles très facilement. En effet, le CD est numérique et on peut désormais facilement en extraire des titres pour les placer sur différents appareils, il a prouvé qu'il vieillit bien (contrairement au CD-R) et en plus son prix a pas mal baissé depuis vingt ans. Et aussi, c'est un objet qu'on peut prêter ou revendre.
Enfin bref, tout ça pour dire que je me retrouve propriétaire d'une belle cassette de CHUCK, que je n'ai pas pris le risque d'écouter sur le seul magnétophone ou les Walkman, peu fiables, qu'il me reste à la maison. Mais j'ai écouté les MP3 que j'ai achetés en même temps que la cassette et c'est très bien comme ça.
Charles Griffin Gibson enregistre sous le nom de CHUCK depuis au moins 2010. Il a une discographie déjà assez conséquente. My band is a computer est une compilation d'enregistrements de 2012-2015 que le label Audio Anti-Hero s'est proposé de diffuser.
Comme il explique dans les notes, CHUCK a commencé par faire de la musique électronique avec simplement un ordinateur. Puis sa maman lui a offert une guitare acoustique. Et grâce à internet, sa musique enregistrée à la maison dépasse désormais le cercle de ses proches et de ses collègues de bureau.
Bushwick girl est sûrement la chanson la plus immédiatement accessible ici, mais il y a plein d'autres bonnes chansons dans le lot, comme Happy new year's babe, Phoebe's lips, The Internet, Death ou Wipe out.
On peut juste regretter que CHUCK reste dans un registre purement pop. Il manque parfois ces sons un peu bizarres ou ce grain de folie qui pourraient le rapprocher par exemple de Grandaddy.