26 août 2012
SERGE GAINSBOURG : L'ami Caouette
Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres dans les années 2000
Réf : 6009 678 -- Edité par Philips en France en 1975
Support : 45 tours 17 cm
Titres : L'ami Caouette -/- Le cadavre exquis
Je me suis rendu compte qu'au fil du temps j'ai eu l'occasion de chroniquer plusieurs disques avec des chansons de Serge Gainsbourg, mais aucun interprété par lui-même. J'y pense depuis longtemps, pourtant, et j'ai évidemment quelques disques de Gainsbourg, mais pas tant de méconnus, rares ou curieux. Finalement, après mûre réflexion, j'ai choisi de vous épargner, pour l'instant, la BO de Stan the flasher et de jeter mon dévolu sur L'ami Caouette, pour une simple et bonne raison : c'est probablement la première de ses chansons que j'ai connue et chantée !
Ça fait un peu pédant d'aller chercher ce disque français à Londres, d'autant que c'est l'un des plus courants de Gainsbourg et qu'il est partout dans les vide-greniers et les dépôts-vente, mais il se trouve que je ne m'étais jamais décidé à l'acheter avant de tomber sur cet exemplaire en bon état et pas cher dans mon antre préféré de Notting Hill Gate.
Donc, à douze ans, j'ai dû chanter tout l'été L'ami Caouette, le tube de l'été de Gainsbourg, probablement sorti pour se renflouer et remonter sa cote après l'échec commercial de Rock around the bunker. Je ne connaissais sûrement pas toutes les paroles, mais je crois que j'appréciais particulièrement les jeux de mots sur "Cabinet" et "Caramba !", que j'interprétais, c'est certain, comme "Carambar". Je ne crois pas alors avoir prêté attention au "Con" et au "Trouduc" que Gainsbourg y a glissés.
Je connaissais et j'aimais cette chanson qui passait à la radio, mais je ne savais sûrement pas au début qui était son interprète. Mon premier vrai souvenir de Gainsbourg, sûrement dans cette période-là , c'est de l'avoir vu un soir en famille à la télé : ma Maman avait déclaré péremptoirement que c'était un drogué. Je ne savais pas du tout ce que c'était un drogué, mais visiblement ce n'était pas un compliment, et pendant un moment les deux sont restés fortement associés dans mon esprit.
Gainsbourg a beaucoup composé de chansons pour des chanteurs de variété. Il en a aussi interprété quelques-unes, notamment celle-ci et Sea, sex and sun. Comme souvent, il recycle une de ses vieilles idées (Mon ami Caouette, écrit en 1966 pour le Sacha Show, selon L'intégrale Gainsbourg de Gilles Verlant). C'est de la variété française dans toute sa "splendeur", y compris avec la touche exotique apportée par le rythme et les arrangements à la sauce antillaise, et je crois que ça a été son plus gros succès populaire depuis Je t'aime moi non plus.
Ça a dû amuser Gainsbourg d'associer à cette galéjade Le cadavre exquis, dont le titre fait référence à un jeu littéraire des surréalistes, même si les paroles n'ont visiblement pas été composées en respectant la règle de ce jeu. Un des vers servira de base à la chanson du film Goodbye Emmanuelle en 1978 et Gainsbourg réussit à placer le très élégant "Remue un peu les fesses, me dit-elle, mais moi je préfère jouer au jeu du cadavre exquis que de l'enfiler toute la nuit.". C'est un peu mieux que L'ami Caouette, mais on est à des années-lumières de l'album qu'il enregistrera ensuite, L'homme à tête de chou.
Serge Gainsbourg, L'ami Caouette, dans l'émission N°1 Michel Sardou, le 1er novembre 1975.
23 août 2012
SUPERSTAR DISCO CLUB : Katia movement #1
Acquis par correspondance chez Ché en Angleterre en 1996
Réf : Che 66 -- Edité par Ché en Angleterre en 1996
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Katia movement #1 -- Postcards from the edge -- Pop song -/- Nehelejenhatu -- 21 years 4 this
J'ai commandé ce disque dans la période où je suivais de près les activités de Ché, notamment les parutions d'Urusei Yatsura.
Comment Superstar Disco Club, un tout jeune groupe provençal, s'est-il retrouvé sur un label indépendant anglais dans le vent, à une époque où peu de groupes français avaient une carrière internationale ? Eh bien, en lui envoyant sa démo, tout simplement, que le label a appréciée au point de la sortir telle quelle, sur ce 45 tours 5 titres.
Ce n'était pas la première aventure extraordinaire du groupe, qui s'est retrouvé à jouer dans la rue à Aix en Provence pour la fête de la musique 1995 en compagnie de Pavement, qui passait pasr là presque par hasard. Par la suite, Superstar Disco Club a d'ailleurs souvent été comparé à Pavement, notamment par le NME dans sa chronique de leur unique album, Welcome to the Superstar Disco Club.
La face A est d'ailleurs très noisy rock lo-fi. Elle s'ouvre avec la morceau-titre, Katia movement #1, pas mal du tout dans le genre, avec sa deuxième voix féminine. Ensuite vient Postcards from the edge, très bien aussi, qui était le titre préféré de John Peel, celui qu'il a le plus passé dans son émission. Pour ma part, c'est le dernier, Pop song, que je préfère. Du chant en intro, un riff, deux couplets, une partie instrumentale de guitares saturées, du larsen et c'est bouclé en 1'30, pour l'un de leurs titres qui se rapproche le plus dans l'esprit de leurs compagnons de label (et de tournée) Urusei Yatsura.
On change un peu de rythme en face B avec Nehelejenhatu, plus lent, un peu plus long et moins bruyant, chanté par la bassiste Amélie. Le son plus clair met plus l'accent sur la prononciation anglaise à la française, présente sur tout le disque. Une particularité qui n'a pas empêché les anglais de les apprécier !
Cet excellent petit disque se termine avec 21 years 4 this, un court instrumental.
Superstar Disco Club s'est séparé fin 2001, mais ça n'empêche pas le groupe d'^tre présent sur Myspace, Facebook et Soundcloud.
Pop song :
Postcards from the edge :
19 août 2012
ETIENNE DAHO : Tombé pour la France
Acquis à Reims en 1985
Réf : 80 163 -- Edité par Virgin en France en 1985
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Tombé pour la France (Version maximum) -/- Et si je m'en vais avant toi (En duo avec Françoise Hardy) -- Arnold Layne -- Chez les yé-yé
Etant donné qu'il a été suivi de près par la presse dès ses débuts aux Transmusicales, j'ai suivi le parcours d'Etienne Daho avant même la sortie de son premier disque, mais je n'ai commencé à écouter sa musique et à acheter ses productions qu'avec le deuxième album La notte, la notte, surtout pour Week-end à Rome. Après coup, j'ai récupéré au fil des soldes ses premiers 45 tours (Le grand sommeil, Sortir ce soir) et j'ai même fini par acheter Mythomane, à un moment où c'était le mixage original qui était encore diffusé. Quant à ce maxi de Tombé pour la France, je l'ai acheté dès sa sortie, autant parce que j'aimais beaucoup la face A que pour ses trois reprises en face B.
Tombé pour la France est une réussite électro-pop et ses paroles en français sont pour beaucoup dans son succès. On sent dans la construction de cette "version maximum" quelques influences marquées de New Order (le séquenceur, les plages de synthé, la guitare, si c'en est bien une, dans la deuxième moitié), mais le rythme est beaucoup plus lent que sur les productions du groupe de Manchester et ça donne une transposition presque détendue de leur son. Côté paroles, on n'est pas si éloigné non plus des thématiques de couple basiques de Bernard Sumner, mais évidemment New Order ne se risquera jamais à chanter "Si tu r'viens n'attends pas qu'au bout d'une corde mon corps balance" comme Etienne Daho le fait ici !
Le seul défaut que j'ai toujours trouvé à Tombé pour la France, c'est cette expression militaro-patriotique qui lui sert de titre et dont j'ai toujours eu l'impression qu'elle arrivait comme un cheveu sur la soupe. Je parierais bien qu'à l'origine les trois refrains étaient comme le premier et que c'est la peur qu'une menace de suicide limite les chances de succès qui a entraîné un changement. S'il s'était intitulé Mon corps balance, ce single aurait été encore meilleur !
Avant d'être chanteur, on sait qu'Etienne Daho est d'abord un grand fan de musique, et il s'en donne à coeur joie avec les trois titres de la face B. Ses goûts de fan s'expriment également dans la maquette de la pochette, savamment pop-art, qu'il a réalisée lui-même.
Et si je m'en vais avec toi, la reprise de la très belle chanson de Françoise Hardy, figurait déjà sur La notte, la notte, mais là le chant a été réenregistré en duo, à l'occasion d'une émission des Enfants du Rock, apparemment. Quand ce disque est sorti, l'album original de 1972 n'avait pas encore été réédité et cette reprise a été, pour moi comme pour beaucoup je pense, l'occasion de découvrir ce titre méconnu de Françoise Hardy.
Ensuite, on a droit à une reprise très électronique de l'Arnold layne de Pink Floyd. Très bien mais, comme il l'a fait l'année suivante avec le Love at first sight de The Gist, devenu Paris, le Flore, Etienne aurait peut-être pu se risquer à adapter les paroles en français plutôt que de chanter en anglais. Il confirmera son intérêt pour les chansons de Syd Barrett en clôturant Pop satori avec une reprise de Late night, toujours en anglais mais dans une version plus acoustique.
Enfin, la reprise de Chez les yé-yé de Gainsbourg, avec une grosse basse synthétique, est excellente et fait parfaitement écho à l'ambiance de la face A.
Les quatre titres de ce maxi sont actuellement disponibles sur un CD intitulé Tombé pour la France, sur lequel on trouve en outre la version 45 tours du titre principal, une version en anglais, et La balade d'Edie S., face B du 45 tours original.
La pochette la moins courante du 45 tours. La première ?
La vidéo de la version 45 tours de Tombé pour la France, réalisée par Jean-Pierre Jeunet, qui s'est peut-être souvenu de son travail pour illustrer la phrase "Ce photomaton que t'aimais pas" quand il a réalisé Amélie Poulain des années plus tard.
17 août 2012
NEW ORDER : Power, corruption & lies
Acquis dans une boutique de charité à Camberwell le 18 avril 2012
Réf : UPNORDER01 -- Edité par Upfront/Rhino en Angleterre en 2008 -- For promotional use only - Not for resale
Support : CD 12 cm
8 titres
Or donc, au cours des trente dernières années, j'avais déjà eu l'occasion d'acheter Power, corruption & lies, le deuxième album de New Order, en 33 tours, en cassette et en disque compact. Je n'avais donc aucune bonne raison de l'acheter à nouveau en CD, d'autant qu'on trouve les huit mêmes chansons sur toutes les éditions que je possède de cet album (il existe diverses éditions avec des titres en plus, dont la dernière édition en CD de 2008, qui contient un deuxième disque avec huit titres tirés de quatre maxis de 1983 et 1984). Mais j'avais au moins deux mauvaises raisons d'acheter quand même ce disque : d'abord, à 1 £ les trois CD avec deux autres excellents albums de la méme série (Psychocandy de The Jesus and Mary Chain, que j'avais aussi déjà en CD, et Ocean rain d'Echo and the Bunnymen, que je n'avais qu'en vinyl), je ne me ruinais pas, et puis, la pochette étant différente des autres éditions, je crois que c'est ce jour-là que j'ai eu l'idée de cette série de billets.
Ce CD présenté dans une simple pochette cartonné n'a pas été vendu dans les points de vente habituels. Il a été distribué, comme ça se fait beaucoup au Royaume-Uni depuis quelques années, à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires avec un numéro du quotidien The Times d'octobre 2008.
Comme je le disais, la pochette de ce CD est évidemment différente de celle du 33 tours original, mais il y a aussi pas mal de changements par rapport aux premières éditions en CD 1986 :
- Au recto, on trouve bien le quart supérieur droit d'une reproduction d'un tableau de 1890 d'Ignace-Henri Théodore Fantin-Latour intitulé Une corbeille de roses, mais étant donné que c'est ici une simple pochette cartonnée sans livret, il n'y a rien à déplier pour obtenir une reproduction complète du tableau, comme cela avait été imaginé par Peter Saville en 1986. C'est un signe que, fort logiquement, étant donné que ce CD en particulier n'est pas simplement un produit de l'industrie culturelle mais bel et bien un objet publicitaire destiné à développer ou à fidéliser le lectorat du journal, les considérations esthétiques qui ont pu guider le travail graphique original de Peter Saville en 1983 sont complètement balayées. Par exemple, le bas de la pochette a été coupé pour faire place en haut, sur un douzième de la surface quand même, au bandeau noir portant le titre du journal et l'intitulé de l'opération, "Culture+ presents". A la limite, ça fait moins de dégâts pour cette pochette que pour celle de Closer de Joy Division, également diffusé dans les mêmes conditions.
- Les carrés du code couleur sont toujours présents en haut à droite de la pochette, sauf que, le bord droit de la pochette a lui aussi été en partie escamoté, ce qui fait que les carrés sont devenus des rectangles. C'est surtout gênant pour les deux du bas, divisés en deux dans le sens de la hauteur : il ne reste presque rien de ce qui était censé être les moitiés de droite blanche et bleu ciel des deux carrés. L'auteur d'une discographie très détaillée de New Order se demandait si on trouvait sur ce CD la version remastérisée en 2008 de l'album. Si on s'en tient aux pochettes, je ne pense pas que ce soit le cas : l'édition de 2008 a comme code couleur FACD75 (sans carré jaune et blanc), comme l'édition CD anglaise originale de 1986, alors que celle-ci a un code couleur qui, de façon erronée, épèle FACDT75, comme l'édition CD originale française, et surtout comme la réédition anglaise de 1993 chez London/Centredate, qui est sûrement celle qui a servi de base à cette édition.
- Le nom du groupe et le titre de l'album n'apparaissent pas au recto de la pochette. Par contre, ils sont présents au verso, ce qui n'était pas le cas à l'origine. Toujours au verso, les deux découpes façon disquette qu'il y avait sur le 33 tours sont absentes. La rosace colorée, qui donne le code pour déchiffrer les carrés du recto est quant à elle bien présente. On y trouve aussi tout plein d'informations, dont les titres des chansons, qui en toute logique auraient dû être uniquement sur le disque lui-même, les crédits et plein de mentions légales et publicitaires, y compris encore un grand bandeau noir de publicité pour les abonnements au Times.
- Sur le disque lui-même, on trouve en partie un fond noir, comme sur les étiquettes du 33 tours original, mais c'est uniquement pour le bandeau de The Times, qui tient encore plus de place que sur la pochette. Pour le reste, plus de titres des chansons et des crédits en spirale, juste le nom du groupe et le titre de l'album, une reprise d'une partie des crédits et des mentions légales, le tout imprimé normalement en horizontal sur fond gris.
15 août 2012
JR. WALKER AND THE ALL STARS : Shoot your shot
Acquis sur le vide-grenier du Jard à Epernay le 12 août 2012
Réf : FT 105 -- Edité par Tamla Motown en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Shoot your shot -/- Ain't that the truth
Il y a quelques semaines, Philippe R. m'avait envoyé un lien vers une prestation télé de Junior Walker interprétant son premier grand succès, Shotgun. Je ne l'ai regardée qu'en début de semaine dernière, et j'ai trouvé ça excellent. J'ai été d'autant plus agréablement surpris que, si je connais peu la carrière discographique de ce saxophoniste-chanteur qu'est Junior Walker (pas génial comme pseudo, surtout pour un gars qui s'appelait en fait Autry DeWalt Mixon, Jr !), j'étais resté sur une mauvaise impression avec son 45 tours Take me girl, I'm ready, avec une belle pochette, sur lequel j'avais fondé beaucoup d'espoirs lorsque je l'ai acheté il y a trois ou quatre ans, mais qui m'avait beaucoup déçu à l'écoute car je l'avais trouvé mou du genou.
Dimanche dernier à Epernay, un pro "bradait" soi-disant une caisse de 45 tours à 2 €. Certains d'entre eux les valaient bien, d'autres ne valaient pas 50 centimes. Il y avait deux 45 tours Tamla Motown de Junior Walker. L'un en bon état, l'autre, celui-ci, avec sa pochette papier usée et ouverte sur les côtés. Mais il y avait "shot" dans le titre et j'espérais bien que c'était la chanson que j'avais vue en vidéo, c'est donc celui-là que j'ai acheté.
Raté, puisque Shoot your shot n'est pas Shotgun, mais pas grave puisque les deux titres de ce 45 tours de 1967 sont de la même trempe que le tube Shotgun de 1965.
En face A, Shoot your shot, qui n'est pas la même chanson que le Shoot your shot interprété par Divine dans les années 1980, est un titre dansant pré-funk, avec le rythme soutenu par la guitare et l'orgue, assez de chant pour lancer la machine et le saxo largement en évidence, bien sûr.
En face B, Ain't that the truth, un quasi-instrumental, est encore meilleur. Comme pour Shotgun, c'est aussi énergique et carré que les meilleurs titres de Booker T & the MGs (je ne connais pas d'autre disque Motown s'approchant autant du son Stax), sauf que le saxo, qui se mesure ici à la guitare pour les solos, tient le rôle de l'orgue de Booker T.
Il y a une explication toute simple au fait que les deux faces soient aussi fortement dans la lignée de Shotgun : les deux titres de ce 45 tours de 1967 sont tout simplement extraits de l'album Shotgun, sorti en 1965 dans la foulée du succès du 45 tours.
En fait, comme l'explique D. V. Lindner chez Amazon, Motown a édité entre 1964 et 1967 en face A ou B de 45 tours pas moins de 11 des 12 titres de ce premier album de Junior Walker ! Et ils ont continué à extraire des singles de cet album, en cherchant à renouveler le succès initial, alors même que deux autres albums étaient sortis entre-temps.
J'évoquais il y a peu les 45 tours à double face A. Pour celui-ci, c'est l'inverse : Shoot your shot a été la face B de Road runner en mars 1966 avant de se trouver en face A de ce disque à l'été 1967. On a donc ici un 45 tours à double face B !
Ce n'est pas le EP français Shotgun, pour lequel je suis tout près à investir plus de 2 € (bien que je n'espère pas tomber dessus en vide-grenier), mais c'est un disque excellent que je ne regrette pas d'avoir acheté !
L'album Shotgun est actuellement disponible en CD à un prix tout à fait raisonnable.
12 août 2012
LOVE : Reel to real
Offert par Philippe R. à Ludes vers le début des années 1990
Réf : SO 4804 -- Edité par RSO aux Etats-Unis en 1974
Support : 33 tours 30 cm
11 titres
Philippe avait mis de côté cet album, un pressage américain "cut", pour s'en débarrasser dans une bourse aux disques ou un vide-grenier. Mais il savait que je m'intéressais à Love, que j'avais découvert tardivement, avec la reprise de 7 & seven is que faisaient les Jasmine Minks lors de leurs concerts à la Living Room en 1984, il m'en a donc gentiment fait cadeau.
Je ne sais pas où et quand Philippe avait acheté ce disque (en soldes quelque part à mon avis), mais je suis bien certain qu'il ne l'a pas choisi pour sa pochette ! J'en collectionne quelques-unes dans différents styles, mais c'est une des pires horreurs choisies pour emballer un disque. Le fond bleu turquoise est à dégueuler, et surtout l'illustration, qui semble tenter de traduire visuellement le titre de l'album (de la bobine de bande magnétique à la réalité du bébé), est à pleurer. Même s'il a l'air d'un bonze, il aurait mieux fallu mettre au recto la photo d'Arthur Lee prise par le célèbre Barry Feinstein qui se trouve sur la pochette intérieure.
Cet album est arrivé, en 1974, au terme d'une période particulièrement compliquée pour la vie du groupe (et ce sera ainsi jusqu'à la mort, et même après, de celui qui était alors le seul membre original du groupe, Arthur Lee). Après False start chez Blue Thumb en 1970, un album a été enregistré pour Columbia, qui est resté inédit (les bandes ont été éditées en 2009 sous le titre Love lost). Ensuite, Arthur Lee a sorti chez A&M son premier album solo, Vindicator, aux tonalités très hard-rock, apparemment. Puis, il a enregistré un deuxième album solo, Black beauty, produit par Paul Rothchild pour le label Buffalo, qui a fait faillite avant de le sortir (ce disque vient d'être édité pour la première fois cette année par High Moon). Finalement, Arthur Lee enregistrera avec à peu près les mêmes musiciens que Black beauty ce Reel to real, sorti en 1974 chez un énième label, RSO, sous le nom de Love (Love...with Arthur Lee au dos et sur la pochette intérieure).
Le comportement erratique d'Arthur Lee n'est parait-il pas étranger à ces incessants changements de maison de disques. Il aurait eu pour habitude de manger ses avances, de ne pas tenir ses engagements et de ne pas assurer le service après-vente. Ce disque chez RSO sera d'ailleurs le seul pour ce label et le dernier pour Love et Arthur Lee avant le retour chez New Rose en 1992.
En tout cas, il y a eu des moyens pour l'enregistrement de cet album fortement teinté de rhythm and blues, avec trois guitaristes, des claviers et une section de six cuivres. Malheureusement, le résultat n'est pas à la hauteur des espérances.
Sur la face A, on trouve six nouveaux titres signés Arthur Lee, très R&B. Les ingrédients sont là, mais la sauce ne prend pas. Signe qui ne trompe pas, Lee ne semble pas y croire lui-même : il éclate de rire tout à la fin de Stop the music, après avoir fini de chanter ce qui est censé être une ballade soul poignante.
Quand ça tourne funky comme sur Who are you ?, c'est encore pire, et sur cette face seul Which witch is which rappelle un instant la magie du Love des années 1960.
Pour la face B, Lee commençait visiblement à manquer de matière. Il y a une reprise, de Be thankful for what you got. La version est sans intérêt particulier mais la chanson est trop bonne pour que ça soit complètement mauvais.
On trouve aussi trois nouvelles versions de titres déjà sortis par Lee. Singing cowboy était sur l'album Four sail en 1969. Je crois me souvenir que la version originale était bien meilleure que celle-ci. Busted feet et Everybody's gotta live étaient toutes les deux sur Vindicator. En écoutant Busted feet, on arrive à imaginer, malgré les congas, le son hard-rock que devait avoir l'original. L'enchaînement est très violent avec Everybody's gotta live, dont les paroles sont nases mais on retrouve là aussi l'ambiance hippie du Love des sixties. Devendra Banhart a construit tout son début de carrière en ressuscitant ce genre de truc.
Reste un dernier titre, You said you would, qui est à mon sens la seule grande réussite du disque. Là, pour ce morceau rapide, marqué par la guitare slide de John Sterling, qui me fait un peu penser aux Rising Sons, les éléments sont tous parfaitement en place. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais cette chanson mérite de figurer dans toute anthologie retraçant le parcours complet de la carrière de Love et d'Arthur Lee. Cette anthologie a peu de chances de voir le jour, vu le nombre de labels pour lesquels le groupe a enregistré. D'autant que, si les inédits du groupe fleurissent, Reel to real est à ce jour le seul album officiel de Love à ne pas avoir été édité en CD. Peut-être que c'est pour éviter de refaire circuler sa pochette, mais de toute façon, ça ne fait pas pour autant de ce disque un chef d'oeuvre méconnu.
09 août 2012
THE TIMELORDS : Doctorin' the Tardis
Acquis probablement chez Continent à Reims en juillet 1988
Réf : 80387 -- Edité par KLF Communications en France en 1988
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Doctorin' the Tardis -/- Doctorin' the Tardis (Radio) -- Doctorin' the Tardis (Minimal)
Voilà un disque parfait. Une grosse blague parfaitement aboutie, un grand succès pop, un coup de maître situationniste, un chef d'oeuvre de Bill Drummond et Jimmy Cauty sur le chemin qui les a menés des Justied Ancients of Mu-Mu en 1987 au succès planétaire de The KLF au tout début des années 1990.
L'histoire de la musique enregistrée a produit des vedettes les plus diverses. Rien qu'ici, on trouve des Chiens Chanteurs ou un solo de marteau-perforateur. La voiture, quant à elle, quand elle ne sert pas de studio (comme pour Ben Vaughn avec sa Rambler '65), est un sujet inépuisable d'inspiration pour les auteurs-compositeurs, mais là, pour Doctorin' the Tardis, l'unique single de The Timelords, c'est bel et bien une voiture qui est la vedette et le talent du groupe.
Cette voiture, en photo sur la pochette, s'exprime au recto ("Salut ! Je suis Ford Timelord. Je suis une voiture et j'ai fait un disque.") et aussi au verso ("Cher client, Je suis Ford Timelord et je suis le meneur du groupe. Vous vous demandez sûrement comment moi, une voiture de flic amerloque, je suis maintenant un petit gars de l'Essex qui fait des disques. Je suis né à Detroit en 1968, mon père travaillait pour les pontes de l'automobile là-bas, mais en 1970 il a eu une promotion. Et donc la famille a dû déménager à l'usine de Dagenham en Essex, Angleterre. (...) J'ai eu l'idée de tenter ma chance au jeu de la musique car je sais ce que les gens veulent entendre. Alors, j'ai mélangé et assemblé des airs qu'on connait et qu'on aime tous, j'ai fait appel à quelques potes et on a fait ce disque. Pour moi, ça sonne comme un tube. (...)".
Et Ford Timelord, la JAMsmobile qu'on avait déjà vue quelques mois plus tôt sur la pochette de Who killed the JAMs ?, ne se trompait pas : son disque a efféctivement été un tube, n°1 des ventes en Angleterre pendant une semaine, comme l'atteste l'autocollant apposé sur mon maxi en pressage français. De ce point de vue, le coup a été mieux réussi que celui de Creation Records l'année précédente avec Chernobyl baby de Baby Amphetamine.
Les airs connus dont parle Ford Timelord, ce sont principalement l'indicatif de la série télévisée Doctor Who, le Rock 'n' roll de Gary Glitter et Block Buster de The Sweet.
En fait, l'idée de départ de Drummond et Cauty était de faire un titre façon house music (d'où le titre, qui parodie Doctorin' the house de Coldcut) avec leur méthode habituelle de collage et d'échantillonnage. Quand ils se sont rendus compte que le rythme qu'ils avaient concocté était plus proche du Glitter Beat que de la house, ils ont changé leur fusil d'épaule et décidé de faire un titre le plus basique possible, le "plus nauséeux du monde", en prenant le plus petit dénominateur commun de la pop.
J'ai passé ce disque dans Rock comptines sur La Radio Primitive dès juillet 1988. Je l'ai bien sûr enchaîné avec la reprise du Rock 'n' roll de Gary Glitter par The Human League, parce que c'était la seule référence parmi les titres samplés de Doctorin' the Tardis qui me parlait, et parce que la basse synthétique qu'on y entend me faisait penser à The Human League. Les autres références, le titre de The Sweet et toutes celles à Doctor Who, je ne les captais pas vraiment. Pour Doctor Who, surtout, je ne connaissais pas l'indicatif à l'époque, et ne savais pas ce qu'étaient le Tardis et les Daleks.
Drummond et Cauty ne jouent pas une note de musique sur ce disque (Ford Timelord non plus, je vous rassure). Ils se sont contentés de puiser dans leur collection de disques (Bill Drummond raconte en détails comment s'est passée la sélection des disques à sampler dans une des réponses aux cent questions d'interviews qui font la matière de son tout récent livre, 100) et ont fait appel à un spécialiste de la programmation musicale et des séquenceurs, Nick Coler, et aussi à DJ Cesare, un des membres fondateurs des Stereo MC's, qui fera aussi les beaux jours de The KLF.
Une fois le disque sorti, The Timelords ont joué le jeu à fond. Cauty et Drummond sont même passés à Top of the Pops (la BBC a refusé la présence de Ford Timelord dans ses studios) et le disque est donc monté à la première place des ventes en Angleterre (et a été un succès dans d'autres pays). A la fin de l'année, ils ont donc été à nouveau invités à Top of the Pops pour la spéciale Noël, avec cette fois-ci Gary Glitter lui-même comme invité vedette.
Entre-temps, ils avaient publié un livre, The manual (How to have a number one the easy way), un petit guide pratique dans la lignée de tous ces succès d'édition genre Comment ne pas grossir en n'arrêtant pas de fumer, qui donne la recette imparable pour avoir un tube. Je me souviens avoir vu l'édition originale du livre au Virgin Megastore de Londres et avoir pris le temps de le lire de bout en bout (c'est très court) plutôt que de l'acheter. Ce que j'ai regretté par la suite car le livre a très vite été épuisé (j'ai finalement acheté une réédition en petit format en 1998).
Quant à Drummond et Cauty, ils n'ont pas sorti d'autre disque des Timelords, mais ils ont prouvé la qualité de leur recette du succès en étant avec The KLF l'un des groupes au monde à vendre le plus de singles pour l'année 1991. Ford Timelord n'a pas pour autant été mis au rencart après son succès : la voiture apparait en 1989 sur la pochette de Kylie said to Jason mais elle est supplantée par un camion à glaces en 1991 sur celle de Justified & ancient.
The Timelords, la vidéo de Doctorin' the Tardis.
The Timelords, Doctorin' the Tardis, à Top of the Pops, au printemps 1988.
The Timelords, Doctorin' the Tardis, dans l'émission spécial Noël 1988 de Top of the Pops, avec Gary Glitter en invité vedette.
06 août 2012
NEW ORDER : Power, corruption & lies
Acquis à La Clé de Sol à Reims à la fin des années 1980
Réf : 30212 -- Edité par Factory/Virgin en France en 1986
Support : CD 12 cm
8 titres
Après l'édition originale en 33 tours et la cassette, voici mon troisième exemplaire de Power, corruption & lies, le deuxième album de New Order, fixé sur un troisième support, le disque compact.
Celui-là, je l'ai acheté relativement peu de temps après l'acquisition de ma première platine CD, parce qu'il n'était vraiment pas cher (10 francs ou quelque chose comme ça), dans les lots bradés par La Clé de Sol à Reims pour la Quasimodo ou lors des soldes.
Côté musique, je vous fais grâce des considérations sur la qualité technique du son mais je note que le contenu du disque est strictement le même que pour les deux premiers exemplaires. La principale différence est que, avec le CD, on perd la notion de faces. Les huit titres de l'album sont désormais enchaînés.
Ce n'est qu'en 1986 que Factory a édité Power, corruption & lies pour la première fois en CD. Peter Saville a dû se pencher sur l'adaptation de son travail graphique original à ce nouveau support, avec la gageure que les CD en boite plastique standard (ce qui est le cas ici) ont un recto de pochette de 12 cm de côté, contre 31 cm pour les 33 tours. La surface disponible est donc réduite d'un peu plus de 85 %.
Sans surprise, les solutions adoptées par Peter Saville pour l'édition anglaise du CD (référence FACD75) sont innovantes et intéressantes, et, comme pour le 33 tours, elles ont visiblement été transposées assez fidèlement par Virgin pour cette édition française.
Les particularités de la pochette de ce CD par rapport aux principales caractéristiques de la pochette originale sont les suivantes :
- Au recto, on trouve toujours une reproduction d'un tableau de 1890 d'Ignace-Henri Théodore Fantin-Latour intitulé Une corbeille de roses, mais le tableau, qui avait déjà été un peu "recadré" pour le 33 tours, n'est reproduit qu'en partie sur le recto de la pochette du CD : on n'en voit que le carré supérieur droit. C'est très habile et bien vu car les roses ne sont pas réduites à des miniatures et, même si un quart seulement du tableau est reproduit au recto, la pochette de l'album reste identifiable au premier coup d'oeil pour qui connaissait l'originale. Et puis, le livret étant une feuille pliée en quatre, quand on la sort et la déploie, on découvre la pochette avec le tableau au complet, sur un carré de 24 cm de côté, soit une réduction de surface d'un peu plus de 40% seulement.
- Les carrés du code couleur sont toujours présents en haut à droite de la pochette, mais il y a deux grandes différences par rapport à la pochette du 33 tours. D'abord, les carrés sont proportionnellement beaucoup plus gros car ils n'ont quasiment pas été réduits : ils sont presque de la même taille que ceux du 33 tours. Par contre, le code couleur a été modifié, fort logiquement puisque le décodage de ces carrés donnait à l'origine la référence catalogue du 33 tours anglais, FACT75. La référence du CD anglais étant FACD75, le carré jaune et blanc a été enlevé dans l'édition CD anglaise et remplacé par un carré orange. L'édition française, je l'ai dit, est très proche de l'édition anglaise, mais il y a eu une bourde pour le code couleur : le carré orange du D a bien été ajouté, mais le T n'a pas été enlevé. Ce qui nous donne un code couleur à 6 carrés qui épèle FACDT75, ce qui ne veut rien dire, mais ce n'est pas important car visuellement c'est plus percutant et de toute façon, c'est la référence française, 30212, qui devrait être encodée à cet endroit !
Le plus drôle de l'histoire, c'est que, au fil des rééditions de ce CD, plus ou moins internationales, on a vu apparaître le code FACDT75 sur la réédition anglaise de 1993 chez London/Centredate, alors que c'est bien le code FACD75 qui est sur la réédition en double-CD de 2008 chez London/Rhino. - Au verso, on ne retrouve pas les deux découpes façon disquette. La rosace colorée, qui donne le code pour déchiffrer les carrés du recto est quant à elle bien présente. On a aussi droit à un gros code-barres, ainsi qu'à la référence française, au code prix, aux logos de Factory et du Compact Disc et à la mention de la distribution par Virgin France.
- Le nom du groupe et les titres du disque et des chansons n'apparaissent nulle part sur la pochette. Rappelons que le nom du groupe et le titre de l'album, codés en couleur, figuraient sur la pochette intérieure du 33 tours. Outre le verso, les seules inscriptions lisibles sur la pochette sont la référence catalogue française, indiquée sur la tranche du disque (un progrès, puisqu'en 1983 Virgin avait laissé la référence anglaise sur la tranche du 33 tours), et sur la pochette intérieure les crédits pour le tableau de Fantin-Latour et le rappel de la référence française.
- Les crédits complets sont imprimés en clair sur la face supérieure du CD, mais pas en spirale comme sur le 33 tours.
New Order, The village, en concert à Rotterdam le 15 décembre 1985.
04 août 2012
FEUFOLLET : En couleurs
Acquis par correspondance chez Feufollet aux Etats-Unis en juin 2012
Réf : [sans] -- Edité par Feufollet aux Etats-Unis en 2010
Support : CD 12 cm
16 titres
C'est grâce à un numéro de 2009 de The Oxford American que j'ai découvert ce groupe de la Louisiane, Feufollet. Femme l'a dit, la chanson sur le CD fourni avec la revue, m'a d'abord accroché l'oreille, mais l'article correspondant m'a encore plus intrigué, avec la précision que ces tout jeunes musiciens avaient choisi d'apprendre le français pour aider à préserver le patrimoine de la musique cajun et surtout composer leurs propres chansons originales.
J'ai voulu en savoir plus et j'ai visité leur site et commandé cet album, En couleurs, leur troisième et dernier en date. Je n'ai pas été déçu ! C'est un disque frais, joyeux et dansant, réussi de bout en bout, de la pochette aux interludes colorés (Vert, Violet, Bleu et Rouge) qui ponctuent l'album.
La musique traditionnelle cajun est bien présente, avec des titres rapides à l'accordéon ou au violon façon zydeco et des valses, mais les titres originaux (l'excellent Des promesses, La berceuse du vieux voyageur) soutiennent largement la comparaison avec les reprises d'Ed Deshotels (Si t'as fini avec moi), Adam Hebert (Mon tour va venir) ou Dennis McGee (La valse de Gene Billaudeaux, Valse du vacher).
D'autres chansons originales sont certes arrangées façon cajun, mais ne peuvent pas être circonscrites à ce style particulier de musique. En ouverture, Au fond du lac ne déparerait pas sur un disque d'Eleni Mandell. Les jours sont longs et Toujours en mouvement sont des titres plutôt country-rock et cette dernière me fait particulièrement penser à Jonathan goes country et aux chansons plus récentes de Jonathan Richman sur sa femme comme Sa voix m'attise ("Elle parle avec ses mains quand elle fait une explication"). Les titres traditionnels sont aussi arrangés de façon inventive, comme la chanson d'amour tragique Ouvre la porte, toute guillerette avec son piano jouet.
Comme les titres, les paroles des chansons sont toutes en français. De Louisiane, ce qui leur donne un goût exotique mais pourrait inspirer nombre d'auteurs-compositeurs de France...
Feufollet a joué au moins une fois en France, lors des Nuits cajun et zydeco de Saulieu le 6 août 2010 (l'édition 2012 a justement lieu ce week-end). On peut voir des extraits de concert ici et là, mais j'espère qu'ils auront l'occasion de revenir par chez nous pour pouvoir aller les écouter et les applaudir en personne.
En couleurs est en vente sur le site de Feufollet.
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