26 avril 2015

THE COUSINS : The new sound of The Cousins


Acquis sur le vide-grenier de Sarry le 16 septembre 2012
Réf : PAL 22.020 M -- Edité par Palette en France en 1966
Support : 45 tours 17 cm
Titres : The story of a country boy -- All right, Mamma -/- You will find another baby -- Four sailors back home

J'ai écouté ce 45 tours du groupe belge Les Cousins peu de temps après l'avoir acheté et j'avais alors décidé de le mettre de côté pour le réécouter, voire le chroniquer ici.
Je l'ai sorti de la pile cette semaine et, initialement, je me suis demandé ce qui avait bien pu susciter mon intérêt. The story of a country boy est une reprise en anglais par des belges d'une chanson nostalgique italienne d'Adriano Celentano, Il ragazzo della via Gluck, connue en France par la version de Françoise Hardy intitulée La maison où j'ai grandi. Je vous laisse imaginer le résultat. L'arrangement épuré, avec principalement une guitare acoustique dans la partie initiale de la chanson, met malheureusement bien en valeur un accent effroyable !
Les trois autres titres sont des originaux. Le chant passe mieux sur You will find another baby, une ballade dans le style folk de l'époque, avec guitare acoustique, basse et cordes. On est aussi dans le style folk, à la Peter, Paul and Mary, avec Four sailors back home, chanté en choeur, et c'est un supplice : j'ai l'impression d'entendre quatre versions de moi-même essayer de chanter !
Alors qu'est-ce qui avait bien pu m'attirer l'oreille en 2012 ? Eh bien, le quatrième titre, tout simplement, All right, Mamma. Là, dès l'intro à la batterie, pas de gnangnan. On est dans le rock à la Kinks/Troggs/Who, avec rythmique de plomb et guitare hurlante !! Même si le chant n'est toujours pas extra, le thème des paroles est à l'avenant : le jeune qui s'est (encore) fait virer de son boulot et qui se fait engueuler par sa mère car, au lieu de bosser, il joue de la guitare et danse le jerk. Alors elle hurle sur le refrain ("Tu n'es qu'un bon à rien, à part jouer de la guitare"), tandis que lui hausse les épaules ("A quoi ça sert de me faire embaucher, si c'est pour me faire virer tôt ou tard") avant de concéder, "D'accord Maman, je vais être un bon garçon à partir de maintenant, aller bosser et faire de mon mieux, mais là faut que j'aille me reposer"...! Excellent dans son genre, et un véritable OVNI sur ce disque et dans la carrière des Cousins.
Le nom du groupe vient d'un club de Bruxelles où ils ont été repérés, lui-même dénommé ainsi en référence au film de 1959 de Claude Chabrol. Ils sont le premier groupe rock belge à succès, dès 1960, avec leur premier 45 tours, Kili watch, un titre original qui sera un tube pour eux, mais aussi pour un jeune débutant qui le reprend aussitôt, Johnny Halliday. Le groupe connaît un grand succès international pendant plusieurs années. En 1966, ça s'essouffle un peu, même s'il y a encore de grandes tournées à l'étranger. D'où l'idée de ce "nouveau son" des Cousins, élaboré en studio avec l'apport du célèbre guitariste belge Burt Blanca. Cela donnera deux 45 tours, You will find another baby et All right, Mamma, rassemblés en France sur cet EP, qui sortent coup sur coup et n'ont pas de succès. Après quelques années de vie de vedette, la plupart des membres du groupe sont désormais mariés, voire parents. Quelques mois après la sortie de All right, Mamma, ils décident de faire exactement l'inverse du protagoniste de leur chanson : même s'ils ont encore des contrats et du succès, Les Cousins se séparent à la fin de l'été 1966.
Et si je retiens une leçon de ce disque, outre qu'il faut toujours, comme moi, obéir à sa Maman, c'est que les pépites peuvent se nicher dans les sillons de disques les plus inattendus. Celui-ci en est une preuve supplémentaire.

The story of a country boy et All right, Mamma sont en écoute sur le site officiel des Cousins.


La pochette hollandaise très rock 'n' roll de All right Mamma !


Le 45 tours belge, avec You will find another boy en face A.

25 avril 2015

BRUSHY ONE-STRING : Chicken in the corn


Consulté la première fois sur YouTube le 21 avril 2015
Réf : [sans] -- Diffusé par Brushy One String en 2013
Support : 1 fichier flv
Titre : Chicken in the corn

Je suis loin d'être le premier sur le coup (la vidéo a été vue plus de sept millions de fois sur YouTube en deux ans), mais ce n'est que cette semaine que j'ai découvert Chicken in the corn par Brushy One-String, grâce à l'ami Le Vieux Thorax, et j'ai été immédiatement conquis.
Évacuons tout de suite l'aspect gadget : Brushy One-String, comme son nom l'indique, n'a qu'une corde (basse) à sa guitare acoustique, et la façon dont il l'utilise est originale et impressionnante. Mais ça c'est bon pour l'anecdote. Ce qui compte pour moi c'est qu'on a ce gars qui joue et qui chante dans une cour de Kingston, entouré de ses potes, et que tous nous font vivre un moment de pure joie. Brushy chante et rappe : à lui tout seul avec sa guitare il est un groupe de soul et de hip hop. Il a la bonne idée de choisir pour le refrain de sa chanson une sorte de comptine folk et ça, depuis des temps immémoriaux, c'est imparable : comme les copains autour de lui, il ne se passe pas une minute avant qu'on ait oublié la corde unique et qu'on se retrouve à claquer des doigts, taper dans les mains et chanter en chœur "When chicken in the corn, say the corn can't grow, Mamma". Eh oui, outre la présentation sous un jour flatteur de son auteur, comme souvent dans le rap, le sens profond de cette chanson est celui-ci : si de nos jours et par chez nous un poulet nourri au maïs est un gage de qualité, il faut bien savoir qu'un poulet dans le champ de maïs ce n'est pas bon du tout car ça l'empêche de bien pousser !
La vidéo ci-dessus est extraite de RiseUp : Stories from Jamaica's music underground, un documentaire réalisé par Luciano Blotta en 2007, pour lequel il a suivi le parcours de trois jeunes artistes pendant cinq ans. Le tournage touchait à sa fin, mais Brushy a insisté pour jouer pour Luciano et c'est comme ça que Chicken in the corn a été mis en boite et s'est retrouvé in extremis dans le documentaire. Brushy One-String ne sortait quand même pas complètement nulle part, puisqu'il vient d'une famille très musicale. Son père était le chanteur reggae assez renommé Freddie McKay, dont j'ai au moins une chanson, I'm a free man, sur la compilation The Legend.
Il est clair que cette chanson représente un moment de grâce particulier. Initialement, je ne voulais surtout pas en savoir plus, car j'étais certain de risquer de retomber immédiatement dans l'ordinaire. Mais on est toujours trop curieux, et évidemment la première chose sur laquelle je suis tombé, c'est une horreur, la version Buffalo Billys de Chicken in the corn, avec sa vidéo en dessin animé.
Luciano Blotta n'a pas laissé tomber Brushy One-String après la sortie de RiseUp. Il est retourné à Kingston, a retrouvé sa trace, a tourné de nouvelles vidéos et a même créé un label pour sortir en 2013 Destiny, le premier album de Brushy One-String. J'en ai écouté des extraits : rien d'infamant, mais c'est évidemment plus "normal" et moins surprenant que la vidéo initiale de Chicken in the corn. Je suis sûr par contre qu'il y a des moments magiques dans tous ses concerts, et j'aurais bien aimé être là le 2 juillet dernier quand il a joué à Cognac au festival Blues Passions, à la même affiche que Taj Mahal, ce qui est un excellent choix de programmation.
Sinon, l'histoire de la guitare à une corde, ça me travaille quand même. Six cordes, ça a toujours été beaucoup trop pour moi, mais une seule...? Plus de quarante ans après, ça me donnerai presque envie de reprendre les leçons de guitare. En plus, j'ai déjà trouvé les tablatures pour Chicken in the corn !

19 avril 2015

THE TRUFFAUTS : Sycamore


Offert par The Truffauts par correspondance en janvier 2015
Réf : TP9 202 -- Edité par TP9 en Allemagne en 2014
Support : CD 12 cm
13 titres

The Truffauts continuent leur bonhomme de chemin. Voici leur onzième album en vingt-huit ans, cinq ans après le précédent et trois après le EP On dit que le bonheur est toujours ailleurs. Avec une constance remarquable au fil des années, ils poursuivent dans leur voie, un style épuré de pop-rock à guitare.
The Truffauts est un groupe originaire d'Allemagne, mais ça ne se devine ni à leur musique, ni à leurs paroles, qui alternent l'anglais et le français. Le nom du groupe est un indice de sa francophilie, qui semble prendre de l'ampleur au fil du temps puisque cette fois-ci une moitié du disque est chantée en français. L'album est articulé autour de trois chansons intitulées Combien de fois et sous-titrées Absence, Silence et Oubli, dont les paroles originales sont dues à l'écrivain français Pascal Ruffenach. L'idée du groupe était de donner trois interprétations différentes de ces paroles, ce qui a donné ces trois chansons écrites séparément par Olivier Durange, Ronald Chateauroux et Jean-Jacques Boucher. Aujourd'hui, ma préférence va à la version Silence.
Outre l'écriture de la musique, et contrairement aux albums précédents, les membres du groupe se partagent aussi le chant sur Sycamore. Mes titres préférés sont, par ordre d'apparition, She's hugging trees, L'amour en fuite (un duo avec Julie La Colline, déjà présente sur le disque précédent, qui renouvelle la référence à François Truffaut), Everywhere I go avec ses choeurs en accompagnement sur le refrain, le punky L'ascenceur meurtrier et Je n'ai rien compris, à l'orchestration minimale.
J'avais découvert les French songs des Truffauts grâce à Jean-Pierre Moya, qui continue à programmer le groupe dans Rockomondo. Malheureusement, les années passent et je ne vois toujours pas de concerts des Truffauts annoncés dans notre beau pays qui les inspire tant...

Sycamore est distribué par Rough Trade Allemagne et est également disponible sur les plate-formes de téléchargement.

18 avril 2015

THE BLAZERS : Witch doctor


Acquis sur le vide-grenier de Oiry le 12 avril 2015
Réf : 462.084 TE -- Edité par Fontana en France en 1958
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Witch doctor ("Docteur Miracle") -- Don't let go -/- Book of love -- Tequila

Dimanche dernier à Oiry, le temps était quasiment estival et, même en arrivant après dix heures, j'ai trouvé quelques 45 tours intéressants dont, pour 1 €, un EP des Beatles en état correct, avec "Les Beatles" écrit au recto et Ticket to ride et Baby's in black sur la face A.
Avant ça, juste en arrivant, j'avais trouvé cet EP des Blazers, pour cinquante centimes. Je l'ai pris sans aucune hésitation (pour Witch doctor et pour les notes de pochette non signées mais que je savais être de Boris Vian) mais sans excitation non plus. Ce n'est que quelques instants après avoir quitté le stand que je me suis vraiment réjoui d'avoir trouvé un disque années cinquante qu'on ne voit pas tous les jours.
Commençons par ces notes de pochette, version à peine raccourcie d'un texte apposé à l'origine au dos d'un 25 cm des Blazers publié par Fontana en juin 1958, Fontana dont le directeur artistique était un certain Boris Vian :
"Le blues est une formule harmonique de 12 mesures qui sert depuis des années de base aux chants des noirs d'Amérique et aux improvisations des jazzmen. L'expression "Rhythm and blues" a été forgée à l'origine par les compagnies phonographiques américaines pour désigner des enregistrements destinés au départ à satisfaire une clientèle de couleur éprise de rythme et fidèle à l'esprit du blues.
LE RHYTHM AND BLUES EST DONC FONDE SUR LA TRADITION DE JAZZ LA PLUS PURE.
Et ces enregistrements ont bientôt satisfait tous ceux qui attendaient une musique dynamique, dansante, intéressante, irrésistible ; clientèle aussi bien noire que blanche, sensible avant tout à la vitalité des interprétations. "Rhythm and blues", cela ne se traduit pas, le terme est utilisé depuis plus de trente ans aux U.S.A. où chacun sait ce qu'il veut dire.
Ecoutez les Blazers ! et vous saurez aussi, immédiatement, que le RHYTHM AND BLUES, c'est la joie de vivre et d'être jeunes...
Et que cela n'a pas besoin d'être traduit !
Faites confiance à vos oreilles !"
Toutes les majuscules sont de Vian. En bon scientifique, Vian nous fait une démonstration. Rhythm and blues = blues = forme pure de jazz = noir = bien.
Ce n'est pas mentionné dans ce texte, mais sa définition du Rhythm and blues, Vian la donne surtout en opposition au rock 'n' roll, qu'il avait tendance à mépriser. Voir à ce sujet le texte publié page 280 de Derrière la zizique où, après avoir expliqué que le rock and roll se caractérise par une systématisation de l'orchestration, il précise : "Le blues chanté érotique noir, souvent très amusant et presque toujours parfaitement sain et gaillard, a été systématiquement déformé et exploité par de petits groupements blancs de mauvais musiciens (style Bill Haley) pour aboutir à une sorte de chant tribal ridicule, à l'usage d'un public idiot. On utilise le côté obsessionnel du riff pour mettre les auditeurs en "transe (sic)."
Autrement dit, rock 'n' roll = blues dévoyé = blanc = pas bien.
Plus le temps passe et plus je me dis que, avec son obsession d'une forme musicale pure, le jazz, Vian se serait vite retrouvé s'il avait vécu un peu plus longtemps de l'autre côté de la barrière, dans la position du réactionnaire, celle assignée à son ennemi juré Hugues Panassié quelques années plus tôt dans l'opposition entre partisans du be bop et tenants du jazz traditionnel façon Nouvelle-Orléans.
Fontana a publié plusieurs disques de The Blazers, mais le truc c'est que personne ne semble savoir qui était membre de ce groupe spécialisé dans les reprises de succès du moment. Seul le chanteur Frankie Tucker est crédité pour quelques titres. Le plus probable est que ce n'était pas vraiment un groupe, mais des musiciens de session américains rassemblés pour l'occasion. C'est en tout cas ce qu'explique Jacques Barsamian dans une de ses chroniques. Il est le seul à donner un peu de détails sur The Blazers, relatant une rencontre fortuite avec Screamin' Jay Hawkins chez Kurt Mohr de Rock & Folk dans les années soixante-dix ! Il y aurait l'organiste Harry "Doc" Bagsby, le saxophoniste Sam "The Man" Taylor, le batteur Curley Hamner, la chanteuse Margie Day et The Thrillers. Jay Hawkins lui-même ferait les interventions vocales dans Tequila.
Le disque s'ouvre avec Witch doctor, une chanson créée par Ross Bagdasarian sous le nom de David Seville. La chanson est très connue en français sous le titre Docteur Miracle. Il y en a plein de versions, mais je n'arrive pas à savoir qui l'a créée chez nous, peut-être Annie Cordy. Pour ma part, j'ai d'abord connu, bien plus tard, celle de Jacques Hélian. Outre cette version en anglais, Vian chez Fontana en a sorti au moins deux, celle de Gabriel Dalar, déjà chroniquée ici, et une instrumentale et assez folle de Gilbert Le Roy, ses rythmes et son orgue en délire.
Comme souvent, l'histoire du docteur qui a un remède miracle (Il dit "Hou hi hou ah ah ting tang woualla woualla bing bang !") et qui rencontre l'amour et finit par se marier n'est pas tout à fait fidèle aux paroles originales, où il est simplement question d'un gars qui se rend chez un sorcier pour gagner le coeur de sa dulcinée. Et il faut avoir énormément confiance en ce sorcier et ne pas avoir peur du ridicule pour suivre ses conseils, puisqu'au dernier couplet, il est dit : "My friend the witch doctor he taught me what to say. My friend the witch doctor he taught me what to do. I know that you'll be mine when I say this to you : Ooo eee, ooo ah ah ting tang walla walla bing bang.").
Je parierais bien que, l'année suivante, Leiber et Stoller avaient Witch doctor en tête quand ils ont écrit Love potion #9 pour The Clovers.
La version de Witch doctor des Blazers est de très bonne facture. L'effet accéléré sur la voix est bien présent sur le refrain. La reprise de Don't let go de Roy Hamilton, chantée par Frankie Tucker mais avec aussi des choeurs, est correcte, mais c'est le titre qui me plaît le moins du disque.
Par contre, Book of love est mon titre préféré avec Witch Doctor. C'est le seul grand succès du groupe doo-wop The Monotones. La version des Blazers est assez fidèle à l'originale et excellente.
On termine avec la Tequila des Champs. Impossible de se planter avec ce classique. Et c'est là donc qu'on entendrait un Screamin' Jay Hawkins plutôt sage.

Rock Paradise a édité en 2011, Rockin' boppin' and strollin' with The Blazers, une compilation qui, en 19 titres sur CD, doit proposer l'intégrale de leurs enregistrements. Il existe aussi une édition vinyl en 10 titres, dont les 4 de mon 45 tours.

12 avril 2015

NEW ORLEANS' SWEET EMMA AND HER PRESERVATION HALL JAZZ BAND : New Orleans' Sweet Emma and her Preservation Hall Jazz Band


Acquis chez Holidays For Heroes à Saint Clément le 25 mai 2014
Réf : VPS-2 -- Edité par Preservation Hall aux Etats-Unis en 1964
Support : 33 tours 30 cm
8 titres

Chaque année depuis 2002, le National Recording Registry de la Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis sélectionne vingt-cinq enregistrements qui reflètent la richesse du patrimoine sonore et sont destinés à être conservés à long terme pour les générations futures. Il est à noter que cet "inventaire des monuments historiques sonores", pour lequel le public est invité chaque année à faire des propositions, ne se limite pas à des enregistrements américains, comme le montre la liste complète de ceux qui en font partie. On y trouve de tout, des documents sonores à du rap en passant par de l'opéra et du folk.
Dans la sélection 2014, il y a plein de choses que je ne connais pas, mais aussi des disques familiers comme Stand by me de Ben E. King, le premier album des Doors, Sixteen tons de Tennesse Ernie Ford (dont un réenregistrement de 1965 fut le tout premier disque chroniqué ici, il y a bientôt dix ans) et You've lost that lovin' feelin' des Righteous Brothers...
Mais c'est cet album de l'orchestre de Sweet Emma qui a particulièrement attiré mon attention. En effet, il y a moins d'un an, je n'avais jamais entendu parler de cette Emma Barrett, pianiste et chef d'orchestre. Puis Philippe R. a trouvé au printemps dernier un exemplaire de cet album sur un vide-grenier à Nantes. Il m'en a dit beaucoup de bien et on a notamment commenté cette photo de pochette où Emma porte les chaussettes à grelots pour lesquelles elle était réputée, qui lui permettaient de marquer le rythme tout en jouant du piano.
Quelques semaines plus tard, j'entre dans un hangar en bordure d'une plage de l'île de Jersey qui abrite un magasin d'une association de charité au profit d'anciens combattants, et je tombe, entre autres, sur l'album Merseymania et sur un exemplaire en parfait état de l'album de Sweet Emma !
Voici la présentation donnée par la Bibliothèque du Congrès pour expliquer la sélection de cet album pour le National Recording Registry :
"Cette prestation de 1964 par sept vétérans du jazz Nouvelle-Orléans, en concert devant un public de Minneapolis, illustre bien le crédo de la musique exprimé simplement : jouer la mélodie du fond du coeur et élaborer soigneusement sur cette base. La pianiste Sweet Emma Barrett, les frères Humphrey (le clarinettiste Willie et le trompettiste Percy), le tromboniste "Big Jim" Robinson, le bassiste Alcide "Slow Drag" Pavageau, le banjoïste Emanuel Sayles et le batteur Josie "Cie" Frazier jouent d'une manière que l'on a dénommé le "renouveau du jazz Nouvelle Orléans" en raison de son association avec un regain d'intérêt pour le jazz Nouvelle-Orléans, un style qui a émergé pendant les années 1940. Le style de l'orchestre, que certains pourraient qualifier de forme la plus brute des débuts du jazz, a été largement inspiré par l'orchestre mené par le trompettiste Willie "Bunk" Johnson. Johnson était soutenu par le clarinettiste George Lewis et le tromboniste "Big Jim" Robinson, qui étaient tous à la pointe de ce renouveau.
La musique de l'orchestre est simple, directe et majestueuse. La ligne avant (trompette, clarinette et trombone) contient tous les éléments nécessaires de mélodie, d'harmonie et de ponctuation rythmique pour fournir à l'oreille une image mélodique, harmonique et rythmique satisfaisante. Le support de la section rythmique fournit un solide quatre-rythmes-à-la-mesure qui pousse en avant et retient en même temps. C'est là l'essence magique du jazz Nouvelle-Orléans."
En fait, on est dans le patrimoine au carré avec ce disque enregistré il y a cinquante ans, puisque les musiciens de l'orchestre du Preservation Hall avaient alors presque tous plus de soixante-dix ans et jouaient une musique déjà ancienne, dans un style des années 1920-1930.
Le Preservation Hall venait alors d'ouvrir depuis peu et ceci est l'un des premiers disques qu'il a édités. Pour ma part, j'ai commencé à prêter attention au Preservation Hall en 2007, quand j'ai acheté et fortement apprécié l'album de Dave Bartholomew qui s'ouvre avec Preservation Hall song et est enregistré avec des musiciens de l'Orchestre du Preservation Hall (il y a un seul musicien en commun avec l'album de Sweet Emma, le clarinettiste Willie Humphrey).
Certes, il faut apprécier le jazz Nouvelle-Orléans, notamment la clarinette et le banjo, mais ce disque me plaît beaucoup. La face A est vraiment classique dans le style et mes deux titres préférés sont Clarinet marmalade et le toujours triste Closer walk with thee. La face B est elle endiablée du début à la fin, avec un enchaînement de chansons plus variées il me semble,  que j'aime toutes : Little Liza Jane, I'm alone because I love you, Ice cream, de l'opéra de Kurt Weill, Elmer Rice et Langston Hughes Street scene ("Ice cream, you scream, we all scream for ice cream", ça doit rappeler quelque chose aux fans de Down by law), avant de finir avec le classique des classiques When the saints go marching in. A la fin de la face, les danseurs de jazz doivent être aussi épuisés que des danseurs de rock !

Le Preservation Hall a réédité ce disque sous la forme d'un double-CD de 23 titres qui, je suppose, doit contenir l'intégralité de l'enregistrement du 18 octobre 1964 à Minneapolis.


Sweet Emma, I ain't gonna give nobody none of my jellyroll, filmé en 1963 par Dietrich Wawzyn et Chris Strachwitz.


Un documentaire suédois de 1970 sur Sweet Emma.

11 avril 2015

FRANKLIN BOUKAKA : M'bongi - Ya m'bamba


Acquis sur le vide-grenier de Tours-sur-Marne le 5 avril 2015
Réf : CDI 605 -- Edité par C.E.D.D.I. en France vers 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Ya m'bamba -/- M'bongi (M'bongo malambe malembe)

A peine arrivé sur le vide-grenier de Tours-sur-Marne dimanche dernier, par un temps superbe, je tombe sur un de ces gros sacs plastique Leclerc réutilisables, plein de 45 tours. La vendeuse en voulait 1,5 € pièce, ce qui n'est pas donné, mais j'avais déjà remarqué qu'il y avait dans le lot des EP années soixante (genre Eddy Mitchell), ce qui laissait soupçonner qu'il y avait peut-être quand même bonne affaire à faire.
Quand je suis tombé sur ce 45 tours de Franklin Boukaka, en parfait état, avec une superbe pochette, j'ai su que l'affaire était faite et que, même si la musique était décevante, ce 45 tours serait ma plus belle découverte du jour. Je n'ai pas été déçu, d'autant que la musique s'est révélée tout aussi superbe que l'emballage !
C'est au dos de son album de 1970, enregistré à Paris avec arrangement et direction d'orchestre de Manu Dibango, que j'ai trouvé le portrait le plus détaillé de Franklin Boukaka. En voici un extrait :
"Né à Brazzaville le 10 octobre 1940, Franklin Boukaka présente un curriculum vitae déjà bien chargé. En 1958, alors que montent au firmament de la musique congolaise Essous, Kabassele et Franco, F. Boukaka n'en est alors qu'à son premier tour de chant. Tour de chant qui le fera remarquer d'ailleurs car, quelques semaines après, avec Max Clary, il créera l'orchestre Negro-Band. A partir de ce moment, il ne s'arrêtera plus. De plus en plus, il s'affirme et c'est grâce à lui que l'orchestre Cercul-Jazz de Brazzaville gagnera la coupe du meilleur Orchestre de la rive droite du Congo. De retour à Kinshasa, il entreprendra de nombreuses tournées à travers l'Afrique avec des formations célèbres comme l'African-Jazz de Kabassele ou le Vox-Africa de Bombenga. En 1965, F. Boukaka rentre au Bercail. Il devient alors un artiste militant et va consacrer des efforts inlassables à la création ou l'animation d'Organes Culturels récemment lancés par les dirigeants politiques de son Pays. Contre toute attente, F. Boukaka crée et lance un ensemble d'instruments traditionnels. Il en est non seulement l'âme mais également l'animateur et c'est au sein de cet ensemble que se révèlent ses talents de ténor. Cela lui vaudra des voyages en France où il se produit au Salon International de la Radio, en Yougoslavie, en U.R.S.S. et en Corée du Nord.
Parmi ses succès, il faut citer Louzolo - Les immortels (consacré à tous les héros révolutionnaires du Tiers-Monde), Les Brazzavilloises, Pont sur le Congo etc... Franklin Boukaka qui est animateur Culturel continue à présent à consacrer ses loisirs à la chanson, et ses tours de chant attirent toujours un grand public qui non seulement l'apprécie et l'admire, mais l'encourage à persévérer malgré les nombreuses difficultés qu'il rencontre dans cette carrière."
Ce texte de l'écrivain congolais Guy Menga est daté du 30 avril 1970. Il restait alors moins de deux ans à vivre àFranklin Boukaka. Artiste militant et donc exposé en période de troubles politiques, il a fait partie des victimes de la tentative de coup d’État du mouvement M22 mené par Ange Diawara la 22 février 1972 en République Populaire du Congo, probablement exécuté par des adversaires politiques.
J'ai été conquis dès les trente premières secondes d'intro instrumentale de Ya m'bamba. De la sanza en instrument principale, ce qui sonne comme une basse acoustique, des percussions discrètes et de la guitare acoustique en accompagnement. Magnifique. Arrive ensuite le chant, avec un choeur et des couplets en solo par Franklin Boukaka. La formule est la même sur la face 2 pour M'bongi (ainsi titré sur la pochette mais c'est M'bongo malembe malembe qui est indiqué sur l'étiquette du disque). Ce titre est signé P. Badinga, et ça va peut-être nous aider à situer ce disque dans le parcours de Franklin Boukaka.
Ce disque est probablement sorti à l'origine sur le label Sonafric. C'est le quatrième et dernier de Boukaka sorti par ce label, après ses grands succès Les immortels et Le bûcheron.
Comme Guy Menga le raconte, après l'aventure Cercul-Jazz, Franklin Boukaka a formé en 1967 un ensemble d'instruments traditionnels. Dans son livre Rumba on the River : A history of the popular music of the two Congos, Gary Stewart précise page 164 que cet ensemble, qui a joué à Paris à l'invitation d'OCORA, comprenait Boukaka à la guitare acoustique ainsi que Pierre Badinga et Albert Mampouya aux sanzas. Je pense que ce sont les membres de cet ensemble qu'on entend sur ce disque, mais les deux titres ne font pas partie de ceux édités ou réédités sous le nom de Franklin Boukaka ses Sanzas et son Orchestre Congolais.
En 1970, outre l'album enregistré à Paris avec Manu Dibango qui contient son titre le plus connu de nos jours, Le bûcheron, Franklin Boukaka a collaboré avec le groupe guinéen Keletigui et ses Tambourinis pour deux 45 tours, dont l'un a pour face A M'bongi eyi. J'ai pensé un instant qu'il s'agissait de la même chanson que celle de mon 45 tours, mais non. Par contre, on voit bien sur les pochettes des deux 45 tours avec Keletegui que le logo Franklin Boukaka est strictement le même que sur mon disque. Cela s'explique par le fait que le label Syliphone, qui a édité ces deux disques, était distribué exclusivement pour tous les pays excepté la République de Guinée par la société C.E.D.D.I., sûrement avant tout un distributeur qui a dû se lancer un temps dans l'aventure de l'édition de disques en propre, dont celui-ci et quelques rares autres.
Un mot sur la pochette de ce 45 tours, une très belle photo de Franklin Boukaka posant devant ce qui est manifestement une fresque politique. Je pensais que la photographe créditée au verso était une inconnue, mais non. Paule Lejeune, qui est morte en 2014 à 89 ans était aussi une militante, en plus d'être une femme de lettres, historienne, et photographe donc. Elle a notamment enseigné à Brazzaville, où elle a mené un projet d'école du peuple.

A écouter :
Franklin Boukaka : Ya m'bamba.

Franklin Boukaka : M'bongi (M'bongo malembe malembe).

05 avril 2015

COCOROSIE : La maison de mon rêve


Acquis par correspondance via Discogs en mars 2015
Réf : tg253cd -- Edité par Touch And Go aux Etats-Unis en 2004
Support : CD 12 cm
12 titres

Je ne m'amuse pas trop à ce genre de jeu, mais si je devais faire la liste de mes albums préférés de la décennie 2000, La maison de mon rêve, le premier album de CocoRosie, y figurerait en bonne place. C'est pourquoi, alors que depuis 2004 je m'étais contenté de quelques extraits en MP3 et de l'exemplaire de la Médiathèque, je me suis enfin décidé à m'offrir le disque.
Cet album est un grand disque parce que, un peu à la manière de Colossal youth de Young Marble Giants, c'est un O.S.N.I., un objet sonore non identifié qui crée son propre univers et se suffit à lui-même.
On le découvre dès les premières notes de l'album, avec l'intro de Terrrible angels : de la guitare acoustique et une sorte de mugissement électronique, avant les deux voix féminines accompagnées de grincements et autres sons bizarres. Ça y est, on est entrés dans ce monde où les anges sont effroyables. Alors, pourquoi les accueille-t-on ? Parce qu'ils nous plaisent. Au deuxième titre, By your side, la boite à rythmes fait son apparition. Là, la voix semble sortir du crin-crin d'un 78 tours. Un peu comme si Moby avait enregistré Play sans utiliser de synthétiseurs ni échantillonner des disques. Pour Jesus loves me, à l'ambiance gospel, on a l'impression que la guitare aurait pu être jouée par Elizabeth Cotten la première fois où elle a tenu cet instrument entre ses mains. Good Friday est tout aussi excellent et la séquence magistrale qui ouvre l'album se clôt avec le tout court Not for sale, l'un de mes titres préférés du disque.
Par la suite, La maison de mon rêve entre dans une phase paradoxale plus débridée, parsemée de bruitages et de sons de jouets électroniques qui nous rappellent le Beck bricolo des débuts ou, pour rester en France, la production d'Areski et Brigitte Fontaine dans les années 1970. On y rencontre un Tahiti rain song, mais aussi des Haitian love songs, dont un choix de couplets est égrené, mais seul Madonna me marque autant que les premiers titres.
L'album aurait suffi à nous marquer. Très vite, on en a su un peu plus sur l'histoire de Coco et Rosie, Bianca et Sierra Casady, deux sœurs américaines qui se sont retrouvées à Paris, où elles auraient enregistré l'album dans la salle de bains d'une chambre de bonne de Montmartre. A part un "Merci Stéph" et un "18ème" inscrits façon broderie sur la photo d'un tissu au dos du livret, aucune référence n'est faite dans les crédits du disque à l'anecdote française de la création de ce disque.
Avec Philippe R., on a eu la chance d'en découvrir plus sur ce groupe intriguant et enthousiasmant : il était hors de question qu'on rate le concert du 17 novembre 2004 à Nantes, dans la petite salle du Lieu Unique, loin d'être pleine si je me souviens bien.
La première vision qu'on a eu des deux sœurs, c'est à la fin du concert de première partie, quand elles sont venues rejoindre
Antony and the Johnsons sur scène pour You and your sister. Antony lui-même, encore peu connu à l'époque, est venu chanter au moins deux chansons pendant le concert de CocoRosie.
Le groupe pour cette occasion était un trio, avec un gars dont on a su plus tard qu'il s'appelait Spleen. Et là, ce fut la révélation. Ces boites à rythmes décalées et une partie des sons bizarres qui parsèment le disque, ils ne provenaient pas de machines au son trafiqué mais étaient tout bonnement produits par une "boite à rythmes humaine", Spleen (Si c'est bien lui qu'on entend sur le disque car il n'est crédité nulle part), qui nous a scotché à nouveau un peu plus tard quand il s'est levé pour rapper en français sur Madonna. On a aussi découvert à cette occasion que, si Sierra jouait régulièrement de la guitare ou du piano, les principaux instruments de Bianca, outre quelques percussions, étaient ses fameux jouets électroniques et on a eu à plusieurs reprises confirmation de la complicité qui unissait les deux soeurs.
Nafoute a mis en ligne sur YouTube ce concert de CocoRosie à Nantes dans son intégralité ou presque. Ça fait bizarre de revivre partiellement après plus de dix ans un concert auquel on a assisté. J'en ai sélectionné mes passages préférés ci-dessous.
Il y a de bons et même d'excellents titres dans chacun des quatre albums sortis par CocoRosie depuis La maison de mon rêve, mais la magie de la découverte ne se vit qu'une fois, c'est pourquoi j'estime particulièrement ce premier album.




04 avril 2015

TOM TOM CLUB : Wordy rappinghood


Acquis d'occasion dans la Marne vers 2000
Réf : 6313 203 -- Edité par Island en France en 1981
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Wordy rappinghood -/- Elephant

Conséquence de la grève à Radio France : on tombe sur de la musique quand on veut écouter les infos. C'est la roulette russe : ça peut être bien, curieux ou insupportable, mais cette semaine quand j'ai entendu un extrait de Wordy rappinghood, ça m'a rappelé combien cette chanson est excellente et combien elle m'a toujours plu. Je l'ai appréciée dès sa sortie, mais je n'ai pas acheté le disque à l'époque : j'avais d'autres priorités et les disques que tout le monde connaissait m'intéressaient moins. Or, Wordy rappinghood a été un grand succès, avec son rythme entraînant, son couplet en français et sa comptine en refrain.
Sur le site de Tom Tom Club et dans le reportage de 2009 ci-dessous, on apprend l'histoire de la formation du groupe et de l'écriture de cette chanson, sa toute première.
Je ne le savais pas, mais Talking Heads était quasiment séparé après la tournée Remain in light. David Byrne et Jerry Harrison s'étaient lancés dans des aventures solo et ont encouragé Chris Frantz et Tina Waymouth à envisager un projet personnel. Ce sera Tom Tom Club, signé par Chris Blackwell chez Island et convié à enregistrer au studio Compass Point à Nassau, où ça défilait sans cesse à l'époque. Lee Perry devait produire la session mais n'est jamais venu. Chris Frantz et Steven Stanley s'y sont collés, et de nombreux musiciens ont rejoint le club, dont certains enregistraient Nightclubbing de Grace Jones à côté, mais il y a eu aussi le guitariste Adrian Belew, qui avait tourné avec Talking Heads.
Le principal problème pour Tina Weymouth, c'était les paroles et le chant. Elle n'avait jamais écrit de paroles et, au bout du compte, elle a choisi justement ça comme sujet : les mots et leur pouvoir, ces mots qu'elle devait écrire et qui l'obsédaient. Elle savait aussi qu'elle n'était pas chanteuse. Chris Frantz l'a rassurée en lui parlant de ce nouveau style en vogue à New York, présent quelques semaines plus tôt dans Rapture, le single de Blondie classé numéro 1 des ventes. A défaut de vraiment chanter, Tina pouvait rapper. D'où le titre, La rapitude verbeuse.
La touche finale est venue alors que Tina se baladait sur la plage avec deux de ses soeurs. Elles se sont souvenues de A ram sam sam, une comptine qu'elles chantaient en France en revenant de l'école. Cette comptine s'est retrouvée en bonne place dans la chanson, et on apprend au passage que la famille Weymouth, qui a des ascendances françaises du côté maternel, a vécu un temps en France.
Le résultat est magistral. Avec près de dix ans d'avance sur De La Soul, pochettes naïves dessinées au crayon de couleur comprises, Tom Tom Club fait entrer le hip hop dans le Daisy age : de la gaieté, de l'humour, des références hippies, de la joie de vivre. Voilà un tube 100% hip-pop optimiste !
Le succès de l'album de Tom Tom Club, dont l'autre single Genius of love a été un tube aux Etats-Unis, aidera à convaincre David Byrne de reprendre l'aventure Talking Heads, et le son de l'album suivant Speaking in tongues est largement influencé par Tom Tom Club, lui-même situé en partie dans la lignée de l'expérience Remain in light.
La version de Wordy rappinghood qu'on trouve sur ce 45 tours géant français est grosso modo celle de l'album mais en Angleterre c'est une version remixée qui est sortie en maxi. Je préfère la version originale.
On trouvait en face B du petit 45 tours (You don't ever stop) Wordy rappinghood, une version instrumentale de la face A, remplacée ici par Elephant. J'ai commis initialement deux erreurs à propos de cette face B : j'ai cru que la maison de disques française l'avait choisie parce que c'est la seule de l'album chantée intégralement en français et j'ai pensé qu'ils avaient fait une erreur sur le titre qui est L'éléphant sur l'album. Eh bien j'avais tout faux puisque cette version n'est pas chantée, ni en français ni dans une autre langue, ce qui explique qu'elle ait écopé d'un titre anglais, Elephant. C'est clairement l'un des titres où Adrian Belew est présent.
L'album Tom Tom Club a été réédité en double CD en 2009 avec son successeur Close to the bone et des bonus, une édition qui comprend les deux titres de ce maxi.
Encore récemment (2013), Chris Frantz et Tina Weymouth ont emmené leur Tom Tom Club en tournée.


Chris Frantz et Tina Weymouth racontent la création de Wordy rappinghood. Extrait de l'émission hollandaise Top 2000 a go go (2009).