31 octobre 2010
KRAFTWERK : Autobahn
Acquis aux Nouvelles Galeries à Reims en 1976 ou 1977
Réf : 6305 231 -- Edité par Philips en France en 1974
Support : 33 tours 30 cm
5 titres
Blogonzeureux! a fêté son cinquième anniversaire cette semaine (Ceci est le 711e billet).
Quand je me suis lancé, je savais qu'en choisissant de raconter l'histoire des exemplaires de mes propres disques j'avais de la matière pour m'occuper un bon bout de temps. J'avais alors l'intention aussi bien de parler des disques que je possédais depuis longtemps que de partager les recherches d'information que j'avais l'habitude de faire sur les disques, souvent inconnus,que je venais d'acheter. La bonne surprise, c'est que ces "nouveaux" disques représentent en fait une majorité des billets du blog, ce qui signifie que mon stock de disques-souvenirs s'épuise moins vite que prévu. Prochains points d'étape en vue, donc, au millième billet, puis aux dix ans...
D'étape, il en est question aujourd'hui puisque nous partons en voyage avec Kraftwerk, pas à vélo sur le Tour de France ni en train avec le Trans Europe Express, mais en voiture sur l'autoroute.
Il y a une rubrique dans Mojo tous les mois avec une question posée à des invités : "Quand et où avez-vous acheté votre premier disque ?". J'y porte une attention particulière et j'ai noté que presque tout le monde répond à cette question, et souvent de façon très précise, même quand il s'agit d'un 78 tours acheté dans les années 50, avec le nom du magasin, le prix payé ou les circonstances particulières de l'achat.
Pour ma part, je suis bien incapable de me souvenir quel a été mon tout premier disque, ou même le premier 45 tours que j'ai acheté avec mon argent de poche.
Pour le premier 33 tours, par contre, pas de problème je m'en souviens très bien : c'est précisément ce disque de Kraftwerk.
Je ne sais plus si c'était aux vacances de Pâques, de la Toussaint ou de Février, mais toujours est-il que j'ai passé quelques jours de vacances vers mes 13-14 ans seul chez ma tante Renée, qui venait de reprendre la gérance d'un hôtel à Reims, rue de Thillois. Ma Tante ne pouvait pas quitter l'hôtel de la journée, hôtel qui était en plein centre-ville : c'est donc à cette occasion que j'ai découvert Reims.
Je ne pense pas avoir trop fréquenté les disquaires de la place à ce moment-là. Ce qui est certain, c'est que j'ai pas mal traîné dans les passages et aux Nouvelles Galeries rue de Vesle (actuellement les Galeries Lafayette). J'étais même fasciné, parce que je venais d'étudier Au bonheur des dames de Zola en cours de français, et à chaque fois que je rentrais dans ce magasin, avec ses grands escaliers et ses ascenseurs antiques, j'avais l'impression de me retrouver plongé d'un seul coup dans les pages du roman.
Mon exemplaire porte tous les stigmates du débutant. Bien qu'il ait été joué pendant des années sur un simple électrophone à saphir, le disque lui-même passe encore étonnamment bien, à part quelques craquements et un ou deux sauts. La pochette, elle, a eu droit à tout : l'étiquette à la Dymo indécollable, la pochette recollée au scotch (jauni, bien sûr, avec le temps) et même le nom inscrit au stylo bille, mais là au moins j'ai eu la bonne idée de faire ça sur la face intérieure de la pochette !
L'étiquette NG est toujours là, ce qui aurait tendance à confirmer la validité de mon souvenir et à authentifier en quelque sorte cet exemplaire. Le prix lui-même par contre est effacé. Il me semble que c'était autour de trente francs.
Si j'ai alors investi les économies de toute une vie dans un album de Kraftwerk, ce n'est pas complètement par hasard. Déjà, j'avais beaucoup aimé Radioactivity en 1975, à tel point que j'avais acheté (ou que je m'étais fait offrir) le 45 tours (C'est sûrement parce que j'avais déjà deux titres de l'album que j'ai choisi d'acheter Autobahn plutôt que Radio-Activity). Ensuite, j'avais eu l'occasion d'écouter cet album, probablement chez l'un de nos voisins, Eric S. (Dans notre rue, il y avait un Eric presque dans une maison sur deux !), qui avait deux ans de plus que moi et qui possédait Autobahn, mais aussi l'album Radio-activity et l'un des deux disques plus anciens avec les plots de signalisation.
Je n'aurai pas souvent l'occasion de chroniquer ici des disques avec un titre couvrant une face entière de 33 tours interprété par des chevelus visiblement pas encore sortis de la période baba cool, tout simplement parce que généralement je n'aime pas ce genre de disques et, fort logiquement, j'en ai aussi très peu achetés.
Autobahn, ce titre qui occupe toute la face A, a été et demeure une exception. Évidemment, je prends assez peu souvent le temps de l'écouter, mais lorsque je le fais j'apprécie toujours autant cette reconstitution sonore d'un trajet en voiture sur une autoroute, du bruit de la porte qui claque et du démarreur qui s'enclenche (vingt ans avant City life de Steve Reich) jusqu'aux coups de klaxons et au son des voitures qu'on croise.
Si on peut écouter Autobahn plus de vingt minutes sans s'ennuyer, c'est parce que la composition est variée, comportant plusieurs phases (ou mouvements), clairement identifiables. Dans l'ensemble, c'est très électronique mais il y a encore des instruments acoustiques et électriques, avec notamment à un moment une belle partie de guitare jouée sur des notes assez hautes. En réécoutant l'un des passages très percussifs, j'ai eu l'idée de l'accélérer de 33 à 45 tours et cela a confirmé mon impression : jouée sur un tempo beaucoup plus rapide, cette partie sonnerait exactement comme de la techno.
Mes passages préférés de Autobahn restent les plus mélodiques et ceux qui sont chantés. Franchement, comme cela a été le cas plus tard pour d'autres générations avec Nena ou Tokyo Hotel, le seul fait de comprendre une phrase comme "Vor uns liegt ein weites tal" a justifié pour moi le fait d'avoir suivi des cours d'allemand depuis la sixième ! Les membres de Kraftwerk ne manquant pas d'humour et étant fans du groupe américain, on appréciera le fait qu'en élidant le "e" de "Fahren", ils ont fait sonner la phrase "Wir fahr'n fahr'n fahr'n auf der Autobahn" aux oreilles des anglo-saxons comme le "Fun fun fun" des Beach Boys !
Il y a une dernière partie chantée vers la fin du morceau et là j'ai eu un petit choc en la réécoutant. J'ai beau savoir en effet que dans la pop et le rock la voiture et la radio sont inséparables de la musique, sans parler de la country où les "driving songs" sont un genre à part entière. J'ai beau savoir également que, la chanson étant restée officiellement inédite jusqu'en 1975, la seule façon pour Kraftwerk de la connaître en 1974 aurait été d'assister à un concert du groupe aux Etats-Unis (ce qui est aussi probable que de les voir influencer par une prestation des Robots-Music...), je ne peux m'empêcher en écoutant le passage où il est question d'allumer la radio ("Jetzt schalten wir das radio an") de faire un parallèle avec une autre de mes obsessions musicales et de penser instinctivement au "Radio on" du Roadrunner des Modern Lovers, même si le voyage de Kraftwerk a lieu de jour dans la Ruhr alors que celui de Jonathan Richman se déroule en pleine nuit dans le Massachussets !
Des quatre titres instrumentaux de la face B, j'en retiens particulièrement deux que j'aime beaucoup.
Kometenmelodie 2 d'abord, un titre rythmé et rapide, complètement électronique. Un morceau 100% new wave avec quelques années d'avance qui ne déparerait pas sur les premiers enregistrements de Human League, auquel je ne vois qu'un prédécesseur pour le côté dansant et électronique, le Psyché rock de Pierre Henry et Michel Colombier pour la Messe pour le temps présent.
Morgenspaziergang ensuite, un titre bucolique qui clôt l'album. Là encore, j'associe cette promenade matinale à un titre connoté lui avec le soir et la nuit puisque la partie de flûte me fait irrémédiablement penser à l'indicatif de Bonne nuit les petits !!
En tout cas, si mes goûts musicaux ont forcément varié au fil des années et se sont fortement diversifiés, j'apprécie toujours énormément ce disque qui, ainsi que le Albedo 0.39 de Vangelis et même le Oxygène de Jean-Michel Jarre, a préparé mon esprit pour qu'il soit réceptif aux sons les plus synthétiques de la new wave.
Autobahn par Kraftwerk en 1975 lors de leur première apparition à la télévision anglaise pour l'émission Tomorrow's world de la BBC.
24 octobre 2010
BOB DYLAN : Ballad of a thin man
Acquis dans une poubelle de l'immeuble Les Petrels à Vitry-le-François à la fin des années 1990
Réf : EP 6270 -- Edité par CBS en France en 1966
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Ballad of a thin man -/- Just like Tom Thumb's blues
Il y a quelques mois, j'ai lu Like a rolling stone, Bob Dylan à la croisée de chemins de Greil Marcus. Ces jours-ci, j'ai entamé La république invisible, son livre sur les Basement tapes. Cela me confirme dans mon opinion que l'année 1965, avec son hyperactivité et sa production délirantes (deux albums parus, plus des singles hors album, plus des tournées marquantes en Europe et aux Etats-Unis et plus le début de l'enregistrement de Blonde on blonde), est sûrement la plus intéressante du parcours de Bob Dylan. Même chose pour les Rolling Stones, avec Satisfaction, The last time, Play with fire, Get off of my cloud et l'enregistrement de 19th nervous breakdown. C'est un peu moins flagrant pour les Beatles, mais à quatorze ans, quand j'examinais les dates de parution des titres du double-album rouge, je m'étais déjà fait la remarque qu'ils en avaient sorti un sacré paquet d'excellents en 1965, de Ticket to ride à Day tripper en passant par la BO de Help et We can work it out. Ça demanderait de trouver des arguments supplémentaires, mais j'ai tendance à penser plus généralement que, après l'explosion des pionniers de 1955-1956, 1965 est l'année de référence de la deuxième vague rock, celle des années 1960, avant qu'une nouvelle phase ne s'amorce avec l'arrivée du psychédélisme en 1966-67.
Bref, toujours est-il que ces lectures m'ont donné envie de ressortir ce disque, acquis dans des conditions très particulières puisque, comme le 45 tours de Ronnie Bird, je l'ai extrait d'un conteneur poubelle après qu'il ait échappé, avec quelques autres, à une partie de freesbee au pied d'un immeuble !
Je sais que l'histoire parait trop belle pour être vraie, mais elle l'est. Les autres disques récupérés ce jour-là n'ont rien à voir avec ces deux pièces exceptionnelles, mais celles-ci me suffisent amplement, d'autant que cet exemplaire du disque de Dylan n'a pas trop souffert : une légère entaille sur la pochette et une rayure qui ne fait qu'un petit craquement sur une des faces.
Ce disque a appartenu un temps à un Michel, qui n'a pas utilisé un feutre suffisamment indélébile pour indiquer son droit de propriété au dos du disque. Par contre, on constate toujours très lisiblement que D + A pensaient avoir trouvé l'amour pour la vie !
Ce disque est un EP avec seulement deux titres car chacun d'eux fait plus de cinq minutes. La première chose qui marque, c'est la photo de pochette.
Dylan est un gamin de vingt-cinq ans qui a une classe remarquable avec sa chemise verte et ses talkie-walkies à la main. Je ne sais plus si j'ai eu l'occasion de voir une mention directe à ce sujet dans la presse, mais j'ai toujours associé ce disque à Lawrence de Felt, à cause de Ballad of the band, bien sûr, mais aussi parce que, même si ses chemises étaient moins voyantes, il avait lui aussi beaucoup de classe et d'élégance dans les années 1986-1987.
Cette pochette est suffisamment marquante pour qu'un américain ait lancé il y a quelques semaines un blog uniquement destiné à identifier l'auteur de ce cliché. Il faut dire que le pauvre, qui n'a pas le disque, n'avait pas eu accès au verso de la pochette, qui crédite très clairement Bernard Gidel comme photographe, ni aux différents articles de Louis Skorecki (dans Libération en 2001 pour les 60 ans de Dylan, avec une interview de Bernard Gidel, et dans un article d'anthologie pour un numéro spécial de Rolling Stone et plus récemment sur son blog) qui relatent de façon très passionnante les conditions de la prise de vue.
Pour faire court (lisez les articles de Skorecki, il raconte ça mieux que moi, et il y était !), cette photo a été prise par Bernard Gidel à Newport le 25 juillet 1965, l'après-midi du fameux premier concert électrique à scandale. Quelques jours plus tard, les deux compères, qui sillonnaient les Etats-Unis cet été-là pour des reportages, ont pu assister à l'une des séances d'enregistrement de l'album Highway 61 revisited, dont sont extraites les deux faces de ce disque, et les seules questions que Dylan avait à poser aux deux français concernaient Sylvie Vartan et Françoise Hardy !
La position des titres sur la pochette donne à penser que Just like Tom Thumb's blues pourrait être la face A de ce disque. Il n'y a aucune indication à ce sujet sur les étiquettes centrales, mais l'indication donnée au verso, celle figurant sur la tranche, l'ordre des numéros de matrice et même les indications de face sur un test-pressing de février 1966 indiquent clairement que Ballad of a thin man est le titre principal du disque.
Ces deux chansons, j'ai l'impression de les connaître à force de les voir mentionnées et référencées (ne serait-ce que par Giant Sand, dont le deuxième album en 1986 s'intitulait Ballad of a thin line man), mais en fait je les ai très peu écoutées (comme je connais très mal Highway 61 revisited et Blonde on blonde, deux albums que je n'ai pas). Je connaissais plus en fait Ballad of a thin man, que je reconnais à ses paroles à propos de Mr Jones, mais sans les associer au titre. Cette excellente chanson ne risquait pas de faire un tube au même titre que le 45 tours précédent, Like a rolling stone, mais son rythme de ballade en fait presque un slow (de 5'55, cool...), avec un refrain, au moins, alors que Just like Tom Thumb's blues, avec la guitare électrique de Mike Bloomfield qui fait des merveilles, ne compte que des couplets.
Je veux bien croire Skorecki quand il dit que Dylan carburait à pas mal de substances à l'époque pour être aussi prolifique. Quant à moi, qui suis en faveur du recyclage, je vais peut-être aller visiter les poubelles de mes voisins en espérant y trouver matière à une prochaine chronique.
23 octobre 2010
ELVIS COSTELLO AND THE ATTRACTIONS WITH THE ROYAL GUARD HORNS : Party party
Acquis neuf je ne sais plus où fin 1982 ou début 1983
Réf : AMS 8267 -- Edité par A&M en Angleterre en 1982
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Party party -/- Imperial bedroom
Il y a vingt-cinq ans, je m'étais précipité sur la première édition anglaise de Less than zero, le roman de Brett Easton Ellis dont le titre reprend celui de la chanson d'Elvis Costello, éditée en 1977 en face A de son premier 45 tours et sur le premier album, My aim is true. Une paire de lunettes à la Elvis était même bien en vue sur la couverture.
J'avais moyennement apprécié le livre à l'époque. Je ne l'ai jamais relu depuis, ni aucun autre d'Ellis et je n'ai pas l'intention de lire le tout dernier, qui caracole en haut de liste des meilleures ventes françaises et qui est une sorte de suite de Less than zero, avec les mêmes personnages.
N'empêche, j'ai quand même eu un petit coup au coeur l'autre jour en lisant dans Le canard enchaîné la traduction en français des paroles de Beyond Belief, les premières de l'album Imperial bedroom d'Elvis Costello, qui donne son titre au nouveau roman de Brett Easton Ellis. En français, ça donne Suite(s) impériale(s).
C'est paradoxal, mais je n'ai jamais trop apprécié l'album Imperial bedroom, dont je trouve la production et les arrangements trop emberlificotés, mais quand je regarde la liste des titres je me rends compte que j'en aime la grande majorité ! Parmi ces chansons, on trouve Almost blue, qui ne figurait pas sur l'album du même titre paru l'année précédente, mais pas Imperial bedroom, qui ne verra le jour que quelques semaines après l'album, en face B du maxi Man out of time, avant d'être à nouveau mise quelques mois plus tard en face B de ce 45 tours Party party.
Sur le maxi, la chanson était correctement créditée à Napoleon Dynamite & The Royal Guard (Costello entamait alors sa phase de pseudonymite aigüe), un nom derrière lequel on trouve le seul Elvis Costello qui chante, joue de la basse et des claviers accompagné seulement d'une boite à rythmes. Quand on entend ce petit bijou, on se dit qu'il n'avait pas besoin des Attractions pour enregistrer son album, et encore moins d'un orchestre de quarante musiciens !
Ce n'est pas le genre de paroles de Costello avec quatorze niveaux de sens et de contre-sens, mais j'ai quand même un petit doute de compréhension. Si dans la première partie de la chanson il semble évident qu'il est question d'une nuit de noces dans la fameuse suite impériale, on se demande par la suite si c'est bien le marié qui est avec la jeune épousée, surtout quand il est question du témoin qui se sauve en douce de la chambre nuptiale.
Il y a pas mal de jeux sur les sonorités, un peu comme dans New Amsterdam mais sur un rythme beaucoup plus relâché. Le rejet de "suite" de la fin du couplet au début du refrain me fait beaucoup d'effet. On note d'ailleurs, sûrement pour renforcer l'effet de sophistication, une forte utilisation de mots français, puisque "boudoir" rime avec "bonsoir" et que la chanson se termine sur un "Au revoir".
La chanson Imperial bedroom a été reprise dès 1987 sur la compilation Out of our idiot et elle est en bonus sur toutes les rééditions de l'album. Ce n'est pas le cas de Party party, écrite pour la bande originale du film du même titre (ce qui explique la sortie du disque chez A&M et non chez F Beat, son label de l'époque), qui ne figure sur aucune compilation ou réédition d'Elvis, même pas sur les rééditions double CD de son oeuvre qui ont pourtant raclé tous les fonds de tiroir disponibles. La seule exception, pour ne pas trahir la vérité historique je présume, est le volume 2 des coffrets de réédition des singles en CD.
Ce bannissement s'explique par le fait qu'Elvis Costello aurait renié cette chanson, estimant en réponse à une question du journaliste Danny Baker que c'est la pire qu'il ait jamais sortie. Malheureusement, ce jugement me parait exagéré. Cette chanson n'a certes rien de génial, les paroles comportent au moins un couplet ridicule ("The doors and the window frames are by Pablo Picasso, The party decorations owned by Michelangelo, The fine music that you hear is by Stravinsky, With overall design by Leonardo daVinci") et Costello a l'air enrhumé, mais le rythme est enjoué et les Royal Guard Horns (Gary Barnacle au saxophone et Annie Whitehead au trombone) sont efficaces et bien mis en valeur. Bref, je n'ai pas fait l'effort d'aller le réécouter, mais je suis bien certain qu'il y a, sur Goodbye cruel world par exemple, des chansons bien plus mauvaises que Party party.
PS : En 1989, en bonus de son album Flowers in the dirt sur lequel il a collaboré pour la première fois avec Costello, Paul McCartney a inclus un single intitulé Party party, mais cette chanson n'a rien à voir avec celle de Costello et Elvis n'a pas participé à son enregistrement...
15 octobre 2010
DEBBIE DELAY : Que reste t'il de nos amours
Acquis chez Troc à Tinqueux le 14 octobre 2010
Réf : AGO 13152 -- Edité par Agone en France en 1984
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Que reste t'il (de nos amours) -/- Que reste t'il (de nos amours) (Tuyau mix)
Je vais chez Troc à Tinqueux quatre ou cinq fois par an quand j'en ai l'occasion. Ca ne sert à rien d'y aller trop souvent car le stock ne se renouvelle pas énormément. D'habitude, j'y trouve au mieux quelques vinyls plus ou moins intéressants, comme les Danses d'Anna Magdalena. Cette fois-ci, j'ai eu la bonne surprise de trouver en plus en arrivant ce qui est visiblement le reste d'un lot de CD à 1 €, principalement des pressages américains promo, desquels j'ai extrait plusieurs disques intéressants des Czars, de Leadbelly ou de Hubert Sumlin par exemple. J'ai aussi acheté une dizaine de 45 tours et d'albums, dont celui-ci est sûrement le plus intéressant.
J'ai d'abord vu le verso de la pochette, avec une calligraphie qui me rappelle celle d'Elli Medeiros et le titre, Que reste t'il (de nos amours), un titre auquel je suis particulièrement attentif depuis que je connais cette chanson, dans les versions très dépouillées de Jonathan Richman sur scène et sur disque (en 89, sur l'album Jonathan Richman), que je préfère d'ailleurs à l'original de Charles Trenet.
J'ai ensuite retourné la pochette, découvert le dessin très fort de Bénito, et l'affaire était faite. J'ai eu le temps de noter que le disque est "arrangé et dérangé par Stopnicki". Du coup, quand je suis tombé quelques minutes plus tard justement sur un disque crédité à Stopnicki, Clichés (Dessinez-m'en, des cinémas...), sûrement son deuxième 45 tours, je l'ai aussi empoché.
Ce n'est qu'une fois revenu à la maison que j'ai réalisé que le pseudonyme de l'artiste, Debbie Delay, est une référence évidente à une autre chanson excellente de Charles Trenet, Débit de l'eau, débit de lait.
Après avoir découvert le verso de la pochette avant le recto, j'ai écouté la face A avant la face B. Avant de me rendre compte de mon erreur, j'ai eu le temps de me demander pourquoi on avait pris la peine de créditer Trenet si c'était pour ne garder de ses paroles que "Que reste-t-il" sur un fond synthétique sombre. J'ai fini d'écouter ce remix quasiment instrumental avant d'écouter la face A et de découvrir cette étonnante reprise new wave de la chanson de Trenet.
Le Grand Charles n'était pas vraiment au goût du jour à l'époque. Seule une autre reprise me revient en tête, et autant la reprise de Nationale 7 par Les Tueurs de la Lune de Miel était gaie et sautillante, autant celle-ci est dans un style de new wave à l'opposé, rythme lourd, sons synthétiques, ambiance noire... C'est un style musical que j'aime beaucoup, de toute façon, mais l'une des réussites de cette version c'est que les paroles, chantées au vocoder façon robot, sont dérangées assez finement. On est dans la nostalgie du futur, le souvenir devenant une "machine à songe". Il est question de fusées, de masques à oxygène et, contrairement aux paroles de Trenet, qui a écrit la chanson en 1942, la guerre est explicitement présente, avec les mois de cendre et les sirènes hurlantes, mentionnées dans les paroles et présentes au début et à la fin de la chanson. On est plus proche du Nagasaki mon amour de Polyphonic Size que de l'ambiance quasiment de fête foraine de l'arrangement de la version originale.
Je n'avais absolument jamais entendu parler de ce disque et j'ai eu la surprise de découvrir qu'il avait été réédité (ou réenregistré) en 1991, chez WMD, sûrement sans beaucoup plus de succès.
Laurent Stopnicki a sorti au moins quatre 45 tours sous son nom. Il a collaboré avec d'autres artistes, comme Julie Pietri. Plus de vingt ans après, il semble être loin de l'atmosphère tourmentée de Debbie Delay : avec son épouse Carole Serrat, il anime l'Agence du Zen, qui propose notamment des soirées et concerts "cool out".
La pochette de la réédition de 1991 éditée par WMD en maxi et CD single.
La faute d'orthographe sur "Que reste-t-il" n'a pas été corrigée pour autant...
10 octobre 2010
LES FRERES GOYETTE : Rencontre du troisième âge
Acquis par correspondance chez Grosse Boite au Canada en octobre 2010
Réf : DTCCD6419 / BOITE-18 -- Edité par Dare To Care / Grosse Boite au Canada en 2010
Support : CD 12 cm
12 titres
Ça doit bien faire un an que, au fil de ses rencontres et échanges avec ses voisins canadiens, Philippe R. me parle des Frères Goyette. Il m'a envoyé des vidéos, fait écouté des morceaux. En septembre, il m'a envoyé un premier lien d'un titre en écoute sur Bandcamp. Au deuxième, La balle est dans mon camp, j'ai craqué et, quand je me suis rendu compte que le groupe venait de sortir son troisième album, je l'ai commandé sur le champ sur le site de leur distributeur Grosse Boite (à un prix imbattable : 17 $ canadiens port compris, ce qui met le disque à moins de 13 € au taux de change actuel).
Les Frères Goyette. Un nom de groupe pareil, ça m'évoque du folk trad bien pécore. A tort, puisque, si la musique des Goyette est fortement acoustique et boisée, elle n'est ni rétro ni coincée dans un carcan de traditions. En bon fan, je pense aussi bien sûr aux Frères Nubuck. Et, sans trop forcer, outre le nom il y a quand même des points communs, à commencer par le fait que les deux groupes comportent un noyau de vrais frères. Et puis, le thème de la vieillesse présent dans cette Rencontre du troisième âge, un thème pas si courant dans le monde du rock, n'est pas très éloigné de celui de la maladie et de la mort qui baignait Chaque vivant est un mort en puissance.
L'album s'ouvre justement avec La balle est dans mon camp. Piano, cuivres,c'est un grand moment, digne du meilleur Lambchop. Et c'est chanté, comme tout le disque, en français, alors essayez d'imaginer Lambchop avec le Charlélie Couture de 1981 au chant plutôt que Kurt Wagner ! Ce français, teinté pour moi d'une pointe d'exotisme québécois, est utilisé pour exprimer des paroles excellentes sur tout l'album. La balle est dans mon camp montre le choc d'un gars qui vient de se faire braquer "les mains dans les airs" à la Coop, Et il s'interroge : "J'ai vu le film de ma vie. J'ai failli mourir d'ennui. C'est pire qu"un film français. Je suis à des lunes d'un Chuck Norris. Je manque de kick mais la balle est dans mon camp.".
L'album se clôt avec Le saut de l'ange (celui d'un cascadeur), un autre excellent titre qui me fait penser à Lambchop, pour les guitares cette fois-ci.
Entre-temps, outre les intermèdes et monologues rigolos, il y a plein de sommets, comme Le grand cardiaque, avec pour le coup une intro pop à la Nubuck, Toute ou rien pentoute et la séquence de trois chansons qui traitent plus spécifiquement de la vieillesse, En résidence, entre nous, Bonheur d'un petit vieux et Les derniers milles.
Ce troisième album contient une dose d'électricité bien marquée, ce qui est apparemment nouveau pour Les Frères Goyette. Ce mélange de racines folk-country et de grands dérapages électriques, sur En résidence, entre nous, à la fin du Saut de l'ange ou sur Mercury (aka Pierre Mercure), l'histoire d'un hockeyeur, ne peut que m'évoquer Howe Gelb et Giant Sand.Quant à l'instrumental El tres quatro, je n'ai pas eu besoin de voir son titre en espagnol pour penser à Calexico en l'écoutant.
Un des grands moments du disque est Pinne Floye. Et comme cela fait bien référence à Pink Floyd, ce titre est en deux parties (même s'il ne fait pas plus de quatre minutes). Il y est question d'une nuit d'août des plus calmes perturbée par la vision d'un OVNI : "J'ai une soucoupe volante au-dessus d'ma remise. C'est comme un show d'Pinne Floye, un beau concert surprise. L'euphorie me pogne, il n'y a aucune crainte. J'me sens comme quand j'étais au stade en 95. Il me manque seulement un grand cochon volant.".
Je n'ai ce disque que depuis trois jours, mais je ne peux déjà plus m'en passer. Maintenant, il ne me reste plus qu'à guetter les dates de concert en espérant, on peut rêver, voir l'annoncer d'une prochaine tournée française des Frères Goyette.
Les frères Goyette || Lancement de Rencontre du troisième âge || « La balle est dans mon camp » par Dare To Care Records sur Vimeo.
09 octobre 2010
MARCEL BIANCHI : Joue avec Marcel Bianchi
Acquis chez Gibert Joseph à Lyon le 5 octobre 2010
Réf : FDLP 1041 -- Edité par La Voix De Son Maître en France vers 1955
Support : 33 tours 25 cm
10 titres
D'habitude, quand j'ai l'occasion de passer chez Gibert Joseph à Lyon, c'est à dire à peu près une fois par an, j'y trouve généralement des CD soldés ou d'occasion, comme le Laura Veirs l'an dernier ou le Grandaddy en 2005.
Cette fois-ci, je n'ai ramené qu'un seul CD, un maxi des Delgados, mais il faut dire que j'ai passé la majeure partie de mon temps à fouiller le gros stock de vinyls d'occasion (33 tours et 45 tours) que j'ai eu la surprise de trouver là.
J'y ai fait une bonne moisson, de la new wave (Gary Numan) au rock indépendant (Les Invendables) en passant par des chants et danses d'Indonésie et de Chine et deux 25 cm de M. Trumpet Cha Cha, un pseudonyme derrière se cache, il me semble, Georges Jouvin.
La trouvaille la plus intéressante c'est sans contexte ce 25 cm de Marcel Bianchi, qui trainait là depuis la mi-mai. Oh certes, mon exemplaire a souffert et la pochette n'est pas dans l'état de l'illustration ci-dessus : elle a pris l'humidité et sa moitié inférieure est très abimée, l'illustration du recto est très abimée et le texte au verso a des manques. Mais bon, à 1 € je ne vais pas me plaindre, d'autant plus que, depuis quelques années que je collectionne les disques de Marcel Bianchi je n'avais jamais vu celui-ci, qui se trouve avoir une particularité intéressante. En effet, Jacques Sclingand l'explique au dos dans ses notes, ce disque a été réalisé avec la technique du re-recording, ce qui était novateur à l'époque :
"«Re-recording» ou re-enregistrement signifie dans ce disque six enregistrements pour un seul morceau, ils sont superposés et répartis ainsi :
1° enregistrement contrebasse et batterie;
2° enregistrement guitare 1ère partie ligne de chant;
3° enregistrement guitare 2e partie;
4° enregistrement guitare 4e partie;
5° enregistrement guitare variations;
6° enregistrement guitare variations.
Ce microsillon de «re-recording» à la guitare est le premier réalisé en France, il a demandé une centaine d'heures de travail en studio. Outre les difficultés de mise au point en ce qui concerne le son, les procédés qui régissent l'élaboration d'un tel disque imposent à l'artiste un rigoureux contrôle de soi-même, mais la technique instrumentale de Marcel Bianchi est éblouissante. Fait assez rare, c'est aussi un guitariste complet et les qualités musicales de cet enregistrement nous le prouvent.
Ecoutez la vigueur des lignes mélodiques (le mediato est incisif), elles bondissent, se sauvent et vous ne les attraperez jamais; les accords se cabrent ou s'évanouissent car les doigts exécutent de fréquents glissandos; votre esprit sera en éveil dans ce charmant «All the things you are» où vous relèverez des effets de fugue et de contrepoint; avez-vous déjà entendu swinguer à la guitare hawaïenne comme dans «Bianchi's boogie» ? Et si vous n'êtes pas persuadés des ressources polyphoniques de l'instrument, écoutez les basses de «Fantasia boogie», tout cela est surprenant.
CINQ GUITARES POUR UN SEUL HOMME !
Cinq fois consécutives Marcel Bianchi a joué avec lui-même.
On n'est jamais si bien servi... que par soi-même."
Je connaissais le rôle pionnier de Marcel Bianchi pour l'utilisation de la guitare slide en Europe mais, n'ayant encore jamais acheté de disques de lui utilisant cette technique, je n'avais pas noté que la bio par Phil Dubois sur le site Guitares et Batteries mentionne effectivement que Marcel Bianchi a été un pionnier en France pour le re-recording, à la suite des travaux de Les Paul en collaboration avec la société Ampex.
Le résultat est effectivement intéressant, loin des enregistrements très purs de Bianchi seul avec sa guitare ou de sa musique hawaïenne.
La première face, ma préférée, est dédiée au mambo. On a des percussions plus que de la batterie et toutes les parties de guitare annoncées, dont certaines, dans le haut de la gamme, mettent particulièrement en valeur la dextérité de Marcel, au point qu'elles semblent accélérées (ce qui semble effectivement être le cas, selon cette chronique du CD The exciting electric guitar of Marcel Bianchi, qui contient d'autres enregistrements en re-recording). J'aime les cinq titres mais mes deux préférés sont Hola que tal, sur lequel il y a une bonne piste de guitare hawaïenne, et l'excellent Quien serà. J'ai su tout de suite que je connaissais ce dernier titre, que j'ai reconnu tout de suite. Il m'a fallu quelques instants de recherche pour apprendre qu'il s'agit du titre original de la chanson de 1953 popularisée en 1954 par Dean Martin sous le titre Sway. Je ne connais pas tant la version chantée de Dean lui-même que la reprise instrumentale qu'en ont fait les Friends of Dean Martin en 1995, par exemple lors de ce concert de Giant Sand en Allemagne.
La face B commence avec trois originaux de Marcel Bianchi suivis de deux reprises de chansons composées pour des comédies musicales de Broadway d'Oscar Hammenstein, Lover come back to me et All the things you are. Là, l'ambiance est jazz, du jeu de batterie au style de guitare. Ça me plait forcément moins, même s'il y a des passages qui m'accrochent l'oreille, notamment le très blues Bianchi's boogie.
Il y a eu un 45 tours édité en France avec Quien serà ? et Hola que tal, et aussi un EP (réf. EGF 158) avec quatre des titres de la face B. Sans surprise, en Espagne ce sont quatre titres de la face A qui ont été sélectionnés.
Sinon, il est amusant de noter que, à plus de cinquante ans de distance, j'ai trouvé la pochette de ce disque très près de son lieu de production : elle a été imprimée par Carron & Fils à Lyon !
Le EP espagnol avec quatre titres de la face A de cet album.
"Cinco quitarras en un solo hombre !"
03 octobre 2010
KILL THE YOUNG : Kill the young
Acquis chez Noz à Dizy le 17 septembre 2010
Réf : 6131332 -- Edité par Discograph en France en 2006
Support : CD 12 cm + DVD 12 cm
15 + 3 titres
La première fois que j'ai vu cette pochette (dans la version originale avec le rose et le vert inversés par rapport à celle-ci), c'était il y a quelques mois sur le t-shirt d'un collègue au boulot. Je l'ai trouvée suffisamment marquante, avec ce pauvre 33 tours martyrisé par la cigarette d'une vieille peau, pour aller chercher des infos sur le groupe.
Du coup, quand je suis tombé chez Noz sur la discographie album complète de Kill The Young parmi un lot de CD de chez Discograph bradés à 1,95 €, visiblement passé par les rayons d'une FNAC, j'y ai prêté une attention particulière. Il y avait là l'édition originale du premier album, le deuxième album et un lot associant les deux sous une pochette cartonnée, mais mon choix s'est arrêté sur cette réédition du premier album, parue à temps pour Noël un an après l'édition originale, qui comporte quatre titres audio et un DVD en bonus.
Je ne sais pas comment les trois frères Gorman, originaires de la région de Manchester, ont rencontré les responsables du label français Discograph, mais ce premier album d'un groupe anglais est bien une production française de niveau international. L'enregistrement s'est fait en France et en Angleterre avec dans le siège du producteur Dimitri Tikovoï, un français installé à Londres (c'est peut-être lui le lien...) et des grands noms au mixage avec l'anglais Flood et à la masterisation avec l'américain Howie Weinberg. En tout cas, cette conjonction explique sûrement pourquoi le groupe a eu du succès particulièrement en France, plus que chez eux en Angleterre il me semble.
L'intro du premier titre, Follow, follow, avec sa guitare cisaillante façon Gang of Four, s'avère au bout du compte être l'un de mes moments préférés du disque. J'ai malheureusement assez vite déchanté avec la suite de la chanson, notamment à cause du chant assez quelconque et trop poppy.
Je relève deux gros lot d'influences à l'écoute de l'album. Les eighties, donc, avec la partie de guitare façon New Order/Cure du premier single Origin of illness ou le chant à la Smiths de Fragile, mais le socle de la musique du groupe c'est bel et le bien le grunge des années 90 (logique, vu leur âge), comme le montre particulièrement No heroes. Quand les éléments sont bien en place, notamment le chant, on obtient un pop-rock-grunge light de bonne facture, avec Addiction et All the world notamment, mais le reproche que j'ai à faire à cet album c'est qu'il est trop polissé, trop propre. Chaque élément semble contrôlé et même quand les guitares deviennent bruyantes, on a l'impression que le niveau sonore ne s'élève pas d'un iota tant la production et le mixage égalisent le tout.
Au bout du compte, alors qu'il s'agit du premier album d'un groupe nommé Tuez Les Jeunes, on a l'impression que ce sont les membres du groupe eux-mêmes qui sont trop sages et vieux avant l'heure. On est plus proche ici de Kyo que de Nirvana...
Le DVD propose les deux clips du groupe et un (long) documentaire sur le groupe en tournée, au cours duquel on les voit composer Panic attack, l'un des bons titres proposés en bonus du CD. Girls just want to have fun de Cindy Lauper en reprise acoustique est un choix décalé qui ne pouvait que faire mouche.
La pochette de l'édition originale de l'album.
02 octobre 2010
DAVE AND ANSEL COLLINS : Monkey spanner
Acquis sur le vide-grenier de Germaine le 29 août 2010
Réf : 6134 003 -- Edité par Fontana en France en 1971
Support : 45 tours 17 cm
Titres : DAVE AND ANSEL COLLINS : Monkey spanner -/- ANSEL COLLINS : Monkey spanner (Version two)
Deux ans après le Rupie Edwards, j'ai eu la chance de trouver à nouveau à Germaine un 45 tours reggae années 70 intéressant en pressage français. Une fois encore, ça c'est passé tard dans la matinée, vers les onze heures, ce qui signifie que des dizaines de personnes avant moi ont laissé passer ce 45 tours dans un petit carton de disques à 50 centimes pièce.
Sur le site London '69, on trouve une chronique très détaillée en français de l'album Double barrel, qui raconte bien comment Dave Barker a été invité, à l'initiative du producteur Winston Riley, son ancien compère au sein des Techniques, à poser sa voix sur deux instrumentaux enregistrés par l'organiste Ansell Collins.
Ces deux titres ont donné deux tubes, Double barrel surtout, qui a été numéro un an Angleterre (J'ai trouvé ce 45 tours il y a quelques années), et ce Monkey spanner qui lui a succédé et s'est arrêté à la 7e place du classement anglais.
La recette est la même à chaque fois : un riddim accrocheur, l'orgue de Collins en instrument solo principal et les prouesses vocales de Dave Barker. Des prouesses vocales qui ont fortement marqué Madness puisque, pour One step beyond, les anglais ont "emprunté" à Barker à la fois le "This is the heavy heavy monster sound" de Monkey spanner et le "Don't watch that, watch this !" d'un autre titre de Dave Barker, Funkey reggae. Barker semble avoir vraiment marqué le revival ska de 1979 puisque son premier groupe, dans les années 60, s'appelait The Two Tones !
L'association ponctuelle de Dave & Ansell Collins n'a pas fait long feu, au-delà de ces deux tubes et d'une tournée anglaise. Dave Barker n'en a pas retiré grand chose financièrement, mais la suite de sa carrière aurait peut-être été facilitée si Barker avait été ajouté au nom de la formation. Quant à Collins, c'est son prénom qui a posé problème : ses différents labels n'ont souvent pas été capables d'orthographier correctement Ansell : on trouve aussi Ansel, comme ici, voire même Ansil !
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