Acquis chez Hervé L. à Épernay le 24 juillet 2017
Réf : 3.003 -- Édité par AS en France probablement dans les années 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : MARIE-JOSÉE : Pas touche mo joué-joué -/- ROGER CLENCY : A la léa aller
L'ami Hervé a décidé de se séparer de sa collection de disques. Pour ma part, je suis loin d'imaginer en venir à une telle extrémité (Au contraire, je continue à ajouter des disques à ma collection chaque semaine), alors j'étais tout à fait partant pour aller voir si je trouvais chez Hervé quelques disques à mon goût.
Je n'étais pas le premier à faire le voyage, plusieurs acharnés m'ayant précédé, mais pourtant j'en suis reparti avec quelques 33 tours et CD, et surtout une grosse quarantaine de 45 tours, reflets de la variété des goûts d'Hervé puisqu'on y trouve du rock et de la chanson, des disques des années 60 et des années 80, du rap et de la musique africaine, et aussi plusieurs 45 tours de séga de La Réunion ou de l'Île Maurice.
Je m'intéresse au séga depuis que, il y a pile huit ans, j'ai acheté deux 45 tours anciens et rares de Ti Frère. Depuis, j'ai notamment acheté d'autres disques de séga à Southsea en 2010, dont le Jean-Claude et ses Wachi Wala, et à Saint Remy en Bouzemont il y a deux ans : Planning familial de Jean-Claude Thévenin.
Il y a les achats, mais aussi les cadeaux : en 2012, Philippe R. m' offert Ortensia, l'un des grands succès de Roger Clency et Marie-Josée.
Marie-Josée et Roger Clency, c'est, pendant près de soixante ans un duo à la scène et, pendant longtemps, un couple à la ville. A l'occasion du concert Nostalgie autour de Roger et Marie-Josée Clency le 11 juillet 2015 à Vacoas-Phoenix, LeMauricien.com a retracé en détails leur parcours.
En 2016, ils étaient présents avec La vie en badinage sur la compilation Soul sok séga de Strut Records.
Malheureusement, Roger Clency est mort à 74 ans en janvier 2016. Marie-Josée lui a rendu hommage dans un entretien pour 5-Plus Dimanche.
J'ai trouvé sur Discogs la trace de quatre versions différentes, toutes orthographiées différemment, de Pas touche mo joué-joué :
Roger et Marie-Josée ont enregistré des duos, mais sur ce disque ils prennent le chant principal chacun sur une des faces.
Pas besoin d'avoir l'esprit trop mal placé, pas besoin de savoir que Roger Clency s'est fait une spécialité des des ségas à double sens, pas besoin non plus de comprendre les paroles pour penser que Pas touche mon joué-joué ne parle d'une gamine pas partageuse dans une cour de récréation ! En tout cas, c'est une excellente chanson et cette version est une grande réussite.
Plus lente et dans un style différent, A la léa aller est également très bien.
Comme je n'ai pas du tout trouvé ces enregistrements en ligne, je vous les propose ici, en attendant d'écouter ensemble prochainement d'autres ségas.
Marie-Josée : Pas touche mo joué-joué. Roger Clency : A la léa aller.
Acquis chez Salvation Army à Poole le 31 mai 2017 2017
Réf : HARD44CD2 -- Édité par Concrete en Angleterre en 2000
Support : CD 12 cm
Titres : Dirge #2 -- Dirge (Live) -- Death threat (Live) -- Dirge (Video)
En vadrouille à Poole au printemps dernier, je suis tombé dans la boutique de l'Armée du Salut sur une grosse poignée de CD à 50 pence de la des fin années 90-début des années 2000, de Super Furry Animals, Modest Mouse, Death Cab For Cutie, Weezer, Asian Dub Foundation, Air, et Dilated Peoples. Plus celui-ci. The contino sessions, le deuxième album de Death In Vegas, est sorti en septembre 1999. Comme d'autres groupes électroniques de DJ/musiciens de l'époque (The Chemical Brothers, Unkle,...), ils ont fait appel sur cet album à des chanteurs invités : Iggy Pop et les amis Bobby Gillespie, Jim Reid et Dot Allison, anciennement de One Dove, qui chante sur Dirge. Dirge a été publié une première fois en single en novembre 1999. Le titre principal en était la version album, qui dure 5'43.
Pourquoi est-ce que le label a décidé, à peine six mois plus tard, de sortir une nouvelle édition ce titre en single ? Sûrement parce qu'il pensait que le titre n'avait pas réalisé tout son potentiel commercial la première fois, et aussi parce qu'il souhaitait bénéficier des retombées de l'utilisation de cette chanson dans une pub pour des jeans Levi's au début de l'année 2000.
Il y a deux principaux changements dans cette nouvelle édition :
Alors qu'à l'origine, Dirge n'était créditée qu'aux deux membres de Death In Vegas Richard Fearless et Tim Holmes, on voit désormais apparaître les noms de Graham Cassie, Dave et Simon Harper, John Yorke et Daniel Whittock, soit ceux des membres du groupe Five Or Six qui sont les auteurs-compositeurs en 1981 de Another reason. C'est tout à fait normal car, même si je ne m'en suis pas rendu compte moi-même initialement, c'est bien Another reason qui constitue la colonne vertébrale de Dirge. Mais il a fallu une action judiciaire pour que cela soit reconnu.
Dirge a été remixée et est devenue Dirge #2, perdant au passage plus de deux minutes, les premières il me semble. "Dirge", en anglais, ça désigne un hymne funèbre ou un chant lugubre. Je ne trouve pas que ça s'applique à cette composition construite autour des "La la la" de Dot Allison. Dans la version originale, ça montait lentement en pression à partir d'une phrase de guitare et d'une grosse ligne de basse, avant d'éclater avec l'arrivée d'une guitare bien crade et de la batterie. Là, on rentre directement dans le vif du sujet en se concentrant sur la partie la plus énergique de la chanson, mais c'est un remix que je trouve très réussi et très efficace.
Je suis parfois étonné que des groupes de bidouilleurs pas toujours musiciens réussissent à captiver les foules sur scène, mais c'est apparemment ce que Death In Vegas a réussi à faire : ils ont été à l'affiche des plus grands festivals pendant des années de La Route du Rock à Glastonbury.
Le CD 1 de la réédition contient des remixes de Dirge. Le mien, c'est le CD 2 et on y trouve deux titres enregistrés en concert en novembre 1999 au Shepherds Bush Empire de Londres, Dirge et Death threat. Les versions ne sont pas mauvaises, elles sont juste très proches de celles de l'album, avec des cuivres comme seul ajout notable. Death threat est un instrumental construit autour d'un échantillon de voix trafiquée, qui devient comme une sorte de vrombissement d'insecte électronique et n'est pas sans évoquer Higher than the sun.
Death In Vegas est actuellement en activité, avec Richard Fearless comme seul membre permanent. Le groupe a sorti l'an dernier son sixième album, Transmission.
Death in Vegas, Dirge, en direct dans l'émission Later with Jools Holland, en 2000.
Acquis chez Récup'R à Dizy le 24 septembre 2016
Réf : CRV 6072 -- Édité par Reprise en France en 1967
Support : 33 tours 30 cm 11 titres
L'autre jour, en rangeant des disques, je suis retombé sur cet album à la pochette qui claque qui fait partie du super lot de 33 tours Vogue que j'ai trouvé à Dizy l'an dernier, comme le Dion, un Sandie Shaw et plein d'autres.
Du coup, je l'ai réécouté et j'ai eu envie de le chroniquer. Ça tombe très bien car, le 2 août dernier, peut-être pour marquer les cinquante ans de ce disque, le site officiel de Nancy Sinatra a publié un article très complet, Nancy’s Nashville horizon: An appreciation of “Country, My Way”. On y trouve plein d'informations et de documents sur le contexte de la production du disque, l'enregistrement et un panorama détaillé des onze chansons. Je vais bien sûr y puiser quelques informations, mais je vous conseille vraiment de lire cet article car je ne vais pas m'amuser à tout recopier ici.
L'année 1967 a été bien occupée pour Nancy Sinatra : elle a enregistré la chanson du film de James Bond You only live twice, elle a produit une émission de télévision, Movin' with Nancy, sorti deux albums (celui-ci et la "bande originale" de l'émission de télé, avec Some velvet morning dessus) et tourné un film avec Elvis Presley, Speedway.
Comme son titre l'indique, le concept de cet album est simple : Nancy fait de la country, mais à sa sauce. C'est à dire qu'elle enregistre à Nashville, mais avec ses producteur et arrangeur habituels, Lee Hazlewood et Billy Strange.
Comme c'est l'habitude à Nashville, les musiciens sont des pros du studio. Là, je veux bien croire que c'est la crème de la crème car, sans être un spécialiste, je connais la plupart de leurs noms : Buddy Harman, David Briggs, Buddy Emmons, Charlie McCoy,...
Le disque a été enregistré en avril 1967 en trois "sessions". Ce n'est pas précisé, mais je pense qu'une session dure une journée.
En France, Vogue avait décidé de faire du Skate la danse de l'été 1967, en s'appuyant sur deux disques, Al Capone de Prince of Wales Stars et Jackson de Nancy Sinatra qui, partout dans le monde, a mieux marché en 45 tours que You only live twice. C'est pour ça que la pochette française de l'album, contrairement à l'américaine, s'orne d'un immense "Jackson" et que l'ordre des titres a été modifié, pour mettre Jackson en ouverture du disque et l'autre duo avec Hazlewood en ouverture de la face B.
Pour le choix des chansons, en-dehors d'une version de By the way (I still love you), écrite et précédemment enregistrée par lui-même, Lee explique qu'il a fait le tour des éditeurs musicaux de la ville, qu'il en est revenu avec une centaine de chansons et qu'ils ont fait leur choix avec Nancy ensuite pour en enregistrer onze. On peut penser qu'ils ont aussi et surtout regardé les classements de ventes country des mois précédents, puisque huit des titres choisis venaient d'être des succès.
En tout cas, les chansons sont bonnes et le disque dans son ensemble est excellent. Jackson, qui ouvre donc le disque, est une chanson écrite en 1963 par Billy Edd Wheeler, avec l'aide, sous pseudonyme, de Jerry Leiber. Il l'avait enregistrée cette année-là sur son album A new bag of songs, mais le Kingston Trio avait publié la version originale quelques mois plus tôt sur Sunny side !
Mais c'est Johnny Cash et June Carter qui en ont fait un tube début 1967. Sans vergogne, Nancy et Lee leur ont emboîté le pas (et je crois que je préfère cette version) et ont eu également beaucoup de succès avec cette chanson, placée en face B de You only live twice, mais que les programmateurs radio et le public ont préférée.
L'autre duo avec Lee, c'est une version de Oh lonesome me de Don Gibson, avec la voix de Lee qui domine un peu. Il y a des centaines de reprises de cette chanson mais celle-ci, survitaminée, est sûrement l'une des meilleures.
Pour le reste de l'album, on peut diviser les titres entre ceux au tempo plutôt lent et ceux rapides.
Pour les lents, c'est de très bonne qualité et bien chanté de Walk through this world with me à End of the world, en passant par It's such a pretty world today, When it's over de Hank Cochran, Lonely again et le très beau By the way (I still love you).
J'ai toujours tendance à préférer les titres rapides, et je les trouve particulièrement réussis ici, que ce soit Get while the getin's good, Lay some happiness on me avec ses accents gospel ou la tout aussi excellente Help stamp out loneliness, malheureusement la seule chanson de l'album que je n'ai pas trouvée en ligne.
Il est clair que, tant que je continuerai à trouver près de chez moi des disques de cette qualité à 2 €, je continuerai à passer du temps à les chercher...
Acquis probablement chez Royer ou sur le vide-grenier du Jard à Epernay dans les années 2000
Réf : AMS 12-9157 -- Édité par A&M en France en 1981
Support : 33 tours 30 cm
Titres : (Si si) Je suis un rock star -/- Rio de Janeiro
Je n'ai aucun souvenir d'avoir entendu ce 45 tours solo de Bill Wyman au moment de sa sortie en 1981. Il a pourtant eu un certain succès, notamment en Angleterre. Ce n'est qu'en 2000, alors qu'on était en vadrouille avec Philippe R. pour voir Giant Sand en concert en Hollande, que les copains qui nous hébergeaient nous ont fait découvrir cette chanson. Il a fallu attendre encore quelques temps pour que je dégote ce maxi.
Il me parait évident que (Si si) Je suis un rock star est une chanson qu'il ne faut surtout pas prendre au sérieux. C'est quelque chose de très léger, une galéjade, mais en même temps, elle est bigrement efficace, entêtante et drôle. Une réussite d'un point de vue pop, donc.
On trouve sur Wikipedia une anecdote qui permet de comprendre comment le bassiste des Stones, plus connu dans son parcours solo pour son travail avec son groupe les Rhythm Kings, s'est retrouvé dans les hit-parades : cette chanson, il l'a écrite dans l'intention de la proposer à Ian Dury, mais son entourage l'a persuadé de l'enregistrer lui-même. Et quand on la réécoute en le sachant, on se dit que c'était bien vu : on imagine bien Ian Dury chantant ça, dans la foulée de Hit me with your rhythm stick. Mais Wyman s'en sort très bien tout seul avec ce qu'il appelle son "cockney French".
Il y a un batteur et un guitariste sur l'enregistrement, mais Bill fait tout le reste en plus du chant, soit la basse et tous les synthés (il en jouait aussi avec les Stones à cette époque). Un autre point de référence pour ce single, avec son style électro-caribbéen et ses touches francophones, c'est bien sûr le Wordy rappinghood de Tom Tom Club. Les deux devaient s'enchaîner parfaitement dans les discothèques je trouve que cette version maxi très longue (7'24, la version album ne faisant "que" 5'59 et celle du 45 tours 3'21) est très réussie.
Côté paroles, c'est des plus simples : Bill drague une brésilienne à Londres et l'invite à le rejoindre chez lui en France, en insistant bien qu'il est une rock star. Mais la touche comique qui fonctionne toujours très bien avec moi, ce sont les quelques phrases de franglais qu'on y trouve :
"Je suis un rock star Je avais un residence Je habiter la a la South of France Voulez-vous partir with me ? And come and rester la with me in France"
A un autre moment, en proposant de prendre l'hovercraft pour traverser la Manche, il dit, en anglais, "Ils croiront que je suis ton Papa et que tu es ma fille". Ce vers prend une saveur particulière quand on sait que, en 1989, à 52 ans, le Bill a épousé une jeunette de 18 ans que, parait-il, il fréquentait depuis plusieurs années déjà.
La face B, Rio de Janeiro, pour rester au Brésil, j'en parle pas, c'est de la daube. Notons juste que le batteur est Jim Phantom, des Stray Cats et que, sur l'album correspondant, Bill Wyman, il y a aussi Brian Setzer à la guitare sur un titre.
Il suffit de le voir poser sur les photos de pochette et de le regarder "danser" dans la vidéo pour se rendre compte que Wyman n'est pas vraiment taillé pour être en tête d'affiche. Dans son passage télé à Top of the Pops (ci-dessous), il réprime plusieurs fois un sourire et semble un peu se demander ce qu'il fait là. Ou peut-être que, comme moi, il est en train de s'imaginer Mick Jagger en train de s'étrangler de jalousie devant sa télé parce qu'il lui a pris "sa" place. Il y avait de quoi rager : si Start me up s'est mieux classé dans les ventes anglaises que Si si, l'autre 45 tours des Stones de 1981, Waiting on a train, a fait beaucoup moins bien.
Acquis sur le vide-grenier d'Athis le 14 septembre 2008
Réf : PNV 24 197 -- Édité par Vogue en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Tell the boys -- No moon -/- I don't think you want me anymore -- Hide all emotion
Allez, c'est parti pour le quatrième et dernier épisode de notre mini-feuilleton de l'été. Si vous avez raté le début, c'est ici.
Je reconnais la petite étiquette manuscrite avec la somme de 10 francs qui figure sur mon exemplaire : elle indique que j'ai acheté ce disque comme neuf avec tout un lot d'autres 45 tours Vogue, comme celui d'Eileen, à une petite dame, ancienne commerçante sûrement, qui avait déballé à Athis en 2008.
Si vous avez bien tout suivi, vous vous souvenez peut-être du deuxième épisode du feuilleton, au cours duquel, de façon assez mystérieuse, Vogue avait mis en vente une troisième version du EP Puppet on a string, avec une seule différence par rapport à la seconde version : la chanson Tell the boys avait été remplacée par Had a dream last night.
L'explication du mystère, on la tient sûrement. Quelqu'un avait dû penser que Tell the boys était une trop bonne chanson pour être gâchée en titre secondaire d'un disque avec la chanson gagnante de l'Eurovision. On a donc enlever vite fait la chanson, à un moment où le disque avait encore dû se vendre relativement peu, pour la mettre en face A du disque suivant, celui-ci, qui a dû sortir quelques semaines plus tard. Mais elle est restée présente sous le titre Prends la vie du bon côté sur le 45 tours en français sorti entre-temps !
Au passage, on note encore de l'à peu près dans le rappel catalogue au dos. Pas de souci pour Un tout petit pantin, mais pour Puppet on a string, c'est la toute première pochette qui y figure, sans macaron "1er Grand Prix Eurovision 67", alors que la liste des titres, avec Had a dream last night, correspond à la troisième version.
Au bout du compte, tous ces efforts n'ont pas servi à grand chose. Autant Puppet on a string et Un tout petit pantin ont été des grands succès en France, autant Tell the boys a dû faire un four. Du coup, je pense que ce disque est, pour Sandie Shaw, relativement rare.
En Angleterre, les choses ont été à peu près similaires : Tell the boys, arrivé deuxième de l'émission de sélection A song for Europe, a été mis en face B de Puppet on a string. Mais, quelques temps plus tard, "pour répondre à la demande du public", Pye a publié un EP avec Tell the boys en titre principal, accompagné des trois autres chansons de l'émission.
En France, ce n'est ni la même pochette ni les mêmes titres, ne serait-ce que parce que, on vient de le voir, Had a dream last night avait été mis sur l'EP précédent. En fait, on a ici quatre des titres de l'album anglais Puppet on a string, encore un truc sorti rapidement, qui compilait des titres hors album sortis depuis quelques années et qui n'a pas été édité en France à l'époque.
Alors, ce disque, qu'est ce qu'il vaut ? Tell the boys, je ne vais pas m'attarder dessus car c'est la troisième fois qu'on en parle, mais c'est une bonne chanson qui, dans d'autres circonstances, aurait pu être un grand succès. Apparemment, c'était la préférée de Sandie Shaw parmi les cinq proposée pour l'Eurovision. No moon est un titre au tempo moyen, très variétés, avec des cordes. Pas mauvais dans son genre, mais pas trop mon truc. Comme c'est signé "Moesser - Murphy", je me demande si ce n'est pas une adaptation en anglais d'une composition de Peter Moesser.
Le titre suivant, I don't think you want me anymore, est dû, lui, à Chris Andrews, l'auteur de la plupart des succès de Sandie Shaw, à l'exception très notable de (There's) Alway something there to remind me et Puppet on a string. C'est pas mauvais, pas mal chanté, mais ça reste assez quelconque. Hide all emotion est l’œuvre - tiens tiens, comme on se retrouve ! - de Marty Wilde. C'est un titre rapide, comme Tell the boys. On sent que, ça pourrait être très bien, mais non. Je ne sais pas si c'est une question d'arrangements, d'interprétation, de production ou de mixage (sûrement un peu de tout ça), mais ça reste sourd, plein de retenue, un peu comme si toute l'équipe, de Sandie Shaw aux musiciens, avait enregistré ça sans aucune conviction. Peut-être qu'ils ont trop pris les paroles au pied de la lettre et ont "caché toute émotion" !
Notre feuilleton de l'été touche donc à sa fin, mais pour prolonger le plaisir je vous propose de relire la chronique publiée plus tôt cette année du 45 tours de la Fanfare des Saints-Pères, qui contient une version instrumentale de Un tout petit pantin.
Acquis par correspondance via Discogs en mai 2017
Réf : PURE 80CDS -- Édité par Too Pure en Angleterre en 1998
Support : CD 12 cm
Titres : Pull yourself together -- Christ -- Smoking girlfriend -- Wicker girl
Je suis passé complètement passé à côté d'Hefner pendant leur période d'intense activité de 1997 à 2001. Rétrospectivement, il me semble que c'est à peine si j'ai entendu parler de ce groupe qui avait pourtant tout pour m'intéresser. C'est grâce à l'ami Philippe D., qui m'a offert plusieurs de leurs disques, que j'ai commencé à découvrir ce groupe, alors qu'il était déjà séparé.
Depuis, j'ai souvent pensé à chroniquer ici un de leurs disques, mais je n'arrivais pas à choisir lequel. Il y a bien le maxi I took her love for granted, avec en face B une reprise de I tried to hide a little thought de Jonathan Richman. Un choix qui sort des sentiers battus et une très bonne version, mais pas au point transcender l'originale.
Et puis, quand j'ai acheté le Mouse on Mars au printemps dernier, j'ai ajouté quelques disques pas chers à ma commande pour amortir les frais de port, parmi lesquels ce maxi qui m'a beaucoup plu et entièrement convaincu. Hefner, c'était avant tout le projet de Darren Hayman. Si je devais les rapprocher d'autres groupes des années 1990 avec un auteur-compositeur marquant, c'est surtout Belle and Sebastian qui me viendrait à l'esprit, mais aussi Pulp.
Comme Belle and Sebastian et comme les Smiths aussi, Hefner s'est forgé au fil des parutions une identité graphique très forte, à base d'images assez rétro qui m'évoquent souvent le travail de Glen Baxter. Là, sur la pochette d'un simple maxi, on a droit à cinq images différentes.
Après deux singles en 1997, l'hyper prolifique Hefner a sorti en 1998 son premier album Breaking god's heart, ainsi que quatre maxi singles, dont deux seulement extraits de l'album, soit une quinzaine de titres en plus des dix de l'album. Quatre d'en eux sont sur Pull yourself together, sorti en mai, deux mois avant l'album.
La chanson principale Pull yourself together est clairement bâtie sur une trame classique à la Velvet Underground/Lou Reed, sur le mode plutôt boisé favorisé justement par les Modern Lovers ou Herman Düne. Pas foncièrement nouveau, donc, mais parfaitement réalisé et profondément réjouissant. Je n'en demande pas plus.
A base de guitare et d'harmonica, Christ est un titre lent, pas mal dans son genre même si c'est celui qui me plaît le moins aussi. A près de quatre minutes, c'est aussi le plus long de ce disque, bouclé en juste une douzaine de minutes.
Plus bricolo, avec une boite à rythmes et une deuxième voix, Smoking girlfriend est mon autre titre préféré ici avec le premier. Mais Wicker girl, un peu folky, est très bien aussi !
Pour vous procurer ces quatre titres, le mieux est sûrement de jeter votre dévolu sur la réédition en double CD et quarante titres de l'album Breaking god's heart, toujours disponible et pas chère.
De son côté, Darren Hayman est toujours aussi prolifique. Ses deux derniers projets sont un album de duos avec Emma Kupa sous le nom de The Hayman Kupa Band et un tryptique sur les Thankful villages, les cinquante-quatre villages anglais dont tous les soldats sont revenus vivants de la Grande Guerre.
Acquis d'occasion dans la Marne avant 2011
Réf : PNV24186 -- Édité par Vogue en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Un tout petit pantin (Puppet on a string) -- J'ai rêvé de lui (Had a dream last night) -/- Prends la vie du bon côté (Tell the boys) -- Tout est changé (I don't think you want me anymore)
Voici le troisième et avant-dernier épisode de notre feuilleton de l'été sur les EP français de Sandie Shaw liés à sa participation au concours de l'Eurovision 1967.
Si vous avez raté le début, je vous suggère d'aller voir là.
Dans les années 1960, il n'était pas rare pour les artistes à succès, à la demande des maisons de disques et la plupart du temps phonétiquement, d'enregistrer leurs titres les plus connus dans plusieurs langues afin de mieux se vendre sur les différents marchés européens. Françoise Hardy ou Petula Clark l'ont beaucoup fait, par exemple.
Pour Sandie Shaw en France, les choses ont plutôt mal commencé, puisqu'Eddy Mitchell a eu plus de succès qu'elle avec Toujours un coin qui me rappelle, la version en français de Always something there to remind me. Mais par la suite, elle a enregistré de nombreuses chansons en français, parues en 45 tours ou sur des albums/compilations.
Pour Puppet on a string, qui concourait pour l'Eurovision, c'est une bonne partie de l'Europe justement que Sandie Shaw a elle-même couverte puisque, probablement dans la foulée de l'enregistrement original, on lui a fait chanter la chanson en français (Un Tout Petit Pantin), en allemand (Wiedehopf in Mai), en espagnol (Marionetas en la cuerda) et en italien (La danza delle note) ! Quand on pense qu'il parait qu'au départ elle n'aimait déjà pas cette chanson. Elle a dû vite en être dégoûtée...
Le macaron "1er Grand Prix Eurovision 67" sur la pochette de ce 45 tours nous indique qu'il n'est sorti qu'après la finale du concours, qui a eu lieu le 8 avril, mais on peut être certain que la publication était prête bien avant et que les presses n'attendaient que le résultat du concours pour être lancées. Je pense que ce disque, dont le numéro de catalogue suit directement celui de la version anglaise, serait sorti même si Sandie Shaw n'avait pas remporté le concours.
On peut trouver un indice que la publication a été lancée très vite dans les rappels catalogue au dos de la pochette. Certes la mention du premier prix est accolée au titre Puppet on a string, mais la pochette utilisée (sans macaron) et les titres mentionnés (avec Tell the boys) sont ceux de la première édition du disque, parue avant la finale du concours.
Sans trop de surprise, on trouve ici des adaptations françaises de trois des cinq chansons proposées au public anglais le 25 février 1967 dans l'émission A song for Europe pour déterminer laquelle serait choisie pour la finale.
Je n'ai pas fait de vérification pour toutes, mais je pense que l'accompagnement instrumental sur ces versions françaises est strictement le même que sur les versions originales.
Les paroles de Pierre Delanoë pour Un tout petit pantin sont très fidèles aux paroles anglaises. J'imagine que les radios ont privilégié la version française et, de ce que j'en vois dans les vide-greniers, je dirais que c'est la version Un tout petit pantin qui s'est le plus vendue par chez nous.
Après avoir craqué sur Had a dream last night dans l'épisode précédent, j'attendais beaucoup de J'ai rêvé de lui, sa version française. Comme je l'ai dit, la musique est la même, mais il manque un des ingrédients qui me plaisaient beaucoup, les chœurs, et du coup on entend mieux ce que j'aimais moins, les cordes. Déception, donc. Prends la vie du bon côté (Tell the boys) est une chanson entraînante, avec ici pour le coup une deuxième voix, plus haute que celle de Sandie Shaw. Si elle avait été sélectionnée, je pense que cette chanson aurait elle aussi eu de bonnes chances de remporter le concours.
Le dernier titre, Tout est changé (I don't think you want me anymore), est un titre lent, et ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Autant que je sache, la version anglaise de cette chanson n'avait pas été publiée en France quand ce 45 tours est sorti.
(à suivre)
Deux couvertures de partition pour Un tout petit pantin.
Acquis à la déchetterie d'Ay le 4 août 2017
Réf : B 13.210 R -- Édité par Philips en France en 1959
Support : 33 tours 25 cm 10 titres
Je pourrais dire que j'ai du flair, mais ce serait plus faux que présomptueux. Disons que cette aventure relève d'abord d'une série de hasards, qui mis bout à bout pourraient faire accroire que c'était ma destinée !
Bon, après un bon moment passé à me la couler douce en vacances à la maison, il m'a pris l'idée vendredi de me donner une apparence d'activité. J'ai donc entrepris de vider un tas de gravats qui traînait dans un angle du grenier depuis au moins les suites de la tempête de décembre 1999.
J'ai rempli quelques seaux, que j'ai vidés dans des caisses. J'ai tout descendu sur deux étages. J'ai chargé le coffre de la voiture et, quand il a été plein, je me suis dit que j'avais juste le temps d'aller à la déchetterie avant qu'elle ferme pendant midi.
Celle de Mareuil est fermée le vendredi, alors je suis allé à Ay. La benne à gravats n'était pas disponible, alors l'employée m'a dit d'utiliser celle pour le tout-venant. Elle était presque pleine, alors on pouvait en se penchant récupérer les derniers objets jetés...
Bref, en balançant le contenu de ma première caisse, j'ai aperçu un truc marqué "Linda de Suza - Jean-Pierre Cassel". J'ai cru que c'était un calendrier, mais en y regardant de plus près pour souffler un peu entre deux caisses, j'ai vu qu'il s'agissait d'un 33 tours (La valise en carton, pas moins !). Il y en avait deux autres, de Linda de Suza seule. Mais du coup j'ai jeté un œil autour de moi et j'ai aperçu une poignée de disques, des 45 tours et un 25 cm, que je me suis empressé de mettre dans ma caque vide quand j'ai vu que c'étaient surtout des disques de musique latino-américaine et une compilation rock.
En regardant mieux, j'ai aperçu plus bas un 45 tours avec une pochette générique de La Voix De Son Maître / Pathé Marconi que je connais bien car c'est celle des 45 tours deux titres juke-box de Georges Jouvin. Et bingo ! Il s'avère que c'est un disque que je n'avais pas, avec deux titres extraits de son 25 cm Rocks !
Ce n'est qu'une fois dans ma voiture que j'ai mieux regardé les autres disques. J'avais vu écrits les titres Personality et A teenager in love écrits sur la pochette du 25 cm, mais j'étais persuadé qu'il s'agissait de reprises, par Trumpet Boy, Tony Murena ou un autre orchestre français de ce genre. Mais j'ai eu un coup au cœur quand j'ai retourné la pochette et que j'ai vu que des gens comme Carl Perkins et Marty Wilde y figuraient !
C'est à un des rares moments de l'année où je ne cherche pas à me procurer de nouveaux disques qu'il m'en tombe ! Et une fichtre de belle pioche en plus ! Vive le recyclage des déchets !!
Ce disque porte le tampon de la collection Philips Bon pour la danse, qui est assez hétéroclite puisqu'on y trouve plusieurs parutions de Serge Gainsbourg, mais aussi des Danse Party à qui mieux mieux, chez Mylène Demongeot, Marie-Josée Nat et Marina Vlady, ou avec Yves Montand.
Je ne dirais pas que la pochette est belle mais, s'agissant d'une Juke-box party, elle est dans son sujet en nous montrant un gros plan sur les entrailles d'une de ces machines. A priori, il n'y a eu ensuite qu'un N° 2 dans cette série. L'année suivante, son équivalent s'appelait Hit-parade 60.
Au dos, on a droit à un petit mot de Jacques Plait, responsable des variétés chez Philips : "Voici une surprise partie jeune, fraîche, percutante et dynamique, spécialement faite pour les jeunes, avec les meilleurs titres du Hit Parade américain. Ne cherchez plus ! Vous venez de trouver LE disque qu'il vous fallait pour passer une bonne soirée entre amis.".
Certes, je viens effectivement de trouver ce disque, mais ce texte d'accompagnement est basique de chez basique. On est loin des petits délires de Boris Vian au dos de disques Philips ou Fontana...
L'album s'ouvre avec les deux faces d'un 45 tours de 1959 de Carl Perkins, et elles sont tout simplement excellentes. En dehors de ses classiques, je ne connais quasiment rien de sa discographie. Ici, Highway of love est un bon rock à la Elvis, avec de la guitare, bien sûr, mais aussi une bonne grosse contrebasse, beaucoup de saxophone et des chœurs qui pointent vers le gospel. Pointed toe shoes, dans un style rockabilly plus marqué, est peut-être encore mieux. Bien sûr, on pense à Blue suede shoes, avant même qu'il y fasse lui même référence.
Jacques Plait annonçait les meilleurs titres du Hit Parade américain. Il ne précisait pas que, en-dehors de ceux de Carl Perkins, la plupart d'entre eux sont des reprises des titres originaux enregistrées pour le marché anglais !
Mais ça ne veut pas dire que la qualité n'y est pas. Au contraire, les deux titres de Marty Wilde, par exemple, deux tubes en Angleterre, sont très bons, même si de toute façon Donna de Ritchie Valens ce n'est pas trop mon truc. Par contre j'adore sa version de A teenager in love et je ne suis pas le seul à penser qu'elle rivalise avec l'originale de Dion and the Belmonts. Sur cet enregistrement, il est accompagné par les Wildcats, soit Big Jim Sullivan à la guitare solo, Tony Belcher à la guitare rythmique, Brian Locking à la basse et Brian Bennett
à la batterie. Avec son refrain, A teenager in love saisit un aspect de la quintessence existentielle du rock, "Pourquoi dois-je être un ado amoureux ?". Frankie Vaughan a lui aussi droit à deux titres sur l'album. Comme pour Marty Wilde, il s'agit de reprises anglaises sorties quasiment instantanément après les versions originales américaines. Ça n'a pas empêché Philips de sortir ces quatre titres en France sur des 45 tours compilation de la série série Hits from U.S.A., dont on voit les pochettes au dos de mon album.
Frankie Vaughan a plutôt une réputation de crooner. Il est accompagné ici par l'orchestre de Wally Stott et les Kaye Sisters. Sa version de Come softly to me est excellente, avec un très bon chant et les chœurs des sœurs Kaye. C'est différent, mais ça vaut la version originale plus dépouillée des Fleetwoods.
Pour Venus, il y a un petit gimmick avec des cordes pincées, à la guitare je pense, qui me fait la préférer à la version originale de Frankie Avalon. Cette reprise de Venus n'est sortie en Angleterre que sur un EP compilation de la série The big four, qui est à peu près l'équivalent de nos Hits from U.S.A.
Il y a de très bonnes choses encore dans les quatre autres titres. Notamment My heart is an open book par Jimmy Dean. Il est plutôt du monde de la country et ça s'entend. J'aime aussi beaucoup What a thrill de Bobby Lord.
La version de Personality de Lloyd Price par Joyce Shock, avec des accents jazz, est intéressante aussi, surtout à partir du premier refrain. Elle aussi a été publiée sur un Big Four anglais, et on la retrouve aussi sur une compilation 25 cm hollandaise qui compte quatre titres en commun avec mon disque.
Le titre le moins intéressant du lot c'est Morgen (One more sunrise) par Richard Maltby. L'intro fait peur, mais après c'est pour le coup juste de la musique de danse.
Au total, voici une compilation d'excellente tenue, qui ne m'a rien coûté et qui a ensoleillé ma journée de vacances. Que demander de plus ? Que la prochaine fois que j'irai à la déchetterie j'essaye de ramener le juke-box qui va avec ce disque ? On peut toujours rêver... En tout cas, pour mon deuxième et dernier voyage vendredi après-midi, la benne de tout-venant avait été changée et les Linda de Suza que j'y avais laissés s'étaient envolés avec !
Acquis sur le vide-grenier de Roches-sur-Marne le 10 juin 2012
Réf : PNV 24 185/PNV.24185 bis -- Édité par Pye en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Puppet on a string -- Had a dream last night -/- I don't need anything -- Keep in touch
Voici le deuxième épisode de notre feuilleton sur les EP français liés à la participation de Sandie Shaw à l'Eurovision 1967. Si vous avez raté le début, c'est ici.
En fait, cet épisode devrait être le troisième, mais il manque un disque à ma collection, c'est pourquoi je considère que c'est un épisode double.
Le disque qui me manque, c'est celui-ci :
Comme on l'a vu dans l'épisode précédent, Sandie Shaw a remporté le concours de l'Eurovision le 8 avril. Le premier EP paru avec la chanson gagnante avait dû être publié peu de temps après l'annonce du choix de la chanson, le 4 mars.
Ce premier disque était donc disponible dans le commerce, mais on peut être certain que c'est dès le 9 avril que Vogue, qui fabriquait les disques Pye sous licence, a entrepris d'imprimer une nouvelle pochette pour ce disque.
Quels sont les changements ? Il y en a deux.
La mention "Chanson anglaise de l'Eurovision 1967" en haut à gauche, qui était à peu près illisible en blanc sur fond bleu clair dans la pochette originale, passe en noir. C'est mieux.
Et puis surtout, un gros macaron a été ajouté sur la pochette avec, dans un lettrage typique de l'époque, la mention "1er Grand Prix Eurovision 67".
Pour le reste, j'imagine que ce disque et sa pochette, que je n'ai pas, rappelons-le, était identique à l'édition originale.
Il est peut-être un peu moins rare que la première édition, car il a dû se vendre beaucoup et très vite après la finale du concours, mais tout dépend de la durée de mise en vente du disque avec sa pochette. A mon avis, elle a été assez courte car, très vite probablement, Vogue a mis en vente une troisième version du disque, avec la pochette que vous pouvez voir tout en haut de cette page.
Alors, on joue au Jeu des 7 erreurs ? (Sauf qu'il n'y en a qu'une...). Quelle est la différence entre les deux pochettes ci-dessus, sachant, que "Chanson anglaise de l'Eurovision 1967" est en noir et que le macaron est identique ?
Allez, c'est facile, c'est en bas à gauche que ça se passe : Il y a un titre de changé : Tell the boys a disparu pour être remplacé par Had a dream last night !
Pourquoi cet échange ? On tentera de répondre à cette question dans l'un des deux prochains épisodes.
En tout cas, ce changement modifie un peu le reste du disque. Le recto de la pochette reste identique à la première édition mais, sur la rondelle de la face A, celle concernée par le changement, on note l'adjonction d'un "bis" au n° de catalogue PNV.24185 (alors que ce n° n'est pas modifié sur la pochette, ni sur la tranche ni au verso). La mention "Chanson anglaise de l'Eurovision 1967" sur cette rondelle est actualisée et devient "1er Grand Prix Eurovision 1967". Bizarrement, le n° de matrice (EXPV. 4953 A) est identique sur les deux disques, ce qui n'est absolument pas logique car les titres pressés ne sont pas les mêmes. Et effectivement, quand on regarde ce qui est gravé dans le vinyle sur le disque, on voit que le n° de matrice est en fait EXPV - 4953 - A2.
On a donc une nouvelle chanson à écouter sur ce disque, mais Had a dream last night ne nous est pas complètement inconnue : elle faisait partie des cinq proposées au public anglais le 25 février dans l'émission A song for Europe. Elle n'a donc pas été choisie par le public, classée entre la troisième et la cinquième place derrière Puppet on a string et Tell the boys, et c'est bien dommage car c'est une très bonne chanson !
Elle est signée Chris Andrews. Le tempo est moyen, avec une basse bien marquée et j'ai instinctivement eu envie de claquer des doigts dès les premières mesures. Il y a des échanges entre Sandie et des chœurs féminins, façon girl group, et des ponctuations de cuivres discrètes mais efficaces sur le refrain. Les inévitables cordes viennent un peu gâter la sauce dans la deuxième moitié, mais c'est ma chanson favorite des cinq qu'on a eu l'occasion d'écouter depuis le début du feuilleton, devant Keep in touch. Mais ce n'est pas très gai gai tout ça au niveau des paroles ("Now I feel so sad when I think of what I had, It's bad it seems to love someone I'll never meet again") et ça, ça n'a pas dû aider pour l'Eurovision...
En tout cas, en entendant cette chanson, je fais le lien avec Morrissey et les Smiths, qui étaient des fans et qui ont enregistré avec Sandie Shaw en 1983, tant pour la musique que pour les paroles (on se souvient de "Haven't had a dream in a long time" ou Last night I dreamed that somebody loved me).
(à suivre)
"Sandie Shaw aux pieds froids", selon le bon mot de Claude Nougaro en intro, chante Je ne marche pas. Une version en français de Keep in touch, sortie dès 1966, qui ne figure pas sur ce disque mais qui annonce notre prochain épisode.