31 octobre 2008

PRO CROMAGNUM (SAPIENS) : A whiter shade of pale


Acquis sur la braderie/brocante d'automne d'Ay le 26 octobre 2008
Réf : 66 561 -- Edité par Polydor en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : A whiter shade of pale -/- Neurotic saga

A Ay, deux fois par an, c'est moitié braderie et moitié vide-grenier. Entre les camelots de la braderie et les pros de la brocante, pas grand chose à espérer mais, ici comme ailleurs, il suffit souvent d'un stand pour trouver son bonheur. Là, il s'agissait de deux particuliers qui avaient trois cartons à chaussures de 45 tours à 50 centimes, à qui j'ai acheté sept disques, dont le tout premier 45 tours de Henri Guedon.
Quand je suis tombé sur ce 45 tours, avec ce nom de groupe, (ils ont dû avoir des hésitations car sur le rond central de mon exemplaire, c'est un autre nom de groupe qui figure, Procuularum), j'ai pensé qu'il s'agissait d'un gros pastiche bien comique du tube de Procol Harum. En fait non, malgré le jeu de mots foireux sur Cro-Magnon le sapiens, il ne s'agit pas d'un pastiche, juste d'une reprise de A whiter shade of pale, le cas classique d'un single qui sort en même temps qu'un grand tube "N° 1 au hit-parade" en vue de parasiter son succès et de récupérer quelques miettes du gâteau. Pour ce qui est du dessin de l'église sur la pochette, je ne sais pas trop ce qu'il vient faire là. Peut-être qu'il s'agit d'associer cette chanson à une marche nuptiale, même si — j'ai vérifié — les paroles n'ont rien à voir avec ce thème.
Cette reprise est assez fidèle à l'original et plutôt de bonne qualité. Il y a peut-être moins d'écho, l'orgue est moins vaporeux et il a même une attaque assez forte par moments. Le chant est bon, et le jeu de batterie aussi.
Mais ce qui fait vraiment l'intérêt de ce disque, c'est sa face B. Et là, oublié le slow du siècle ! L'orgue est toujours là, mais il est aussi saturé que la guitare, à peine présente sur la face A. Le chanteur est toujours aussi bon, mais sacrément plus excité. Neurotic saga a une pêche d'enfer. C'est ce qu'on appelle depuis relativement peu de temps du freakbeat, entre les Monks et des Seeds survitaminés. Une vraie bombe. La chanson alterne des phases hyper-énergiques avec des pauses marquées. Elle est la preuve que, en plein Summer of love, les substances psychédéliques auxquelles les paroles font référence n'avaient pas rendu tout le monde amorphe. Le chanteur a l'air quand même un peu perdu et le leitmotiv du refrain "What I'm gonna do" rappelle le blues explosé contemporain de Captain Beefheart.



Lorsque j'ai commencé à chercher des informations sur ce disque, je suis tombé sur cette page du site blackeyedsoulclub, qui propose d'écouter Neurotic saga, et qui explique que cette chanson est la version chantée en anglais du titre Le papyvore enregistré par Les Papyvores. C'est probablement le cas, mais alors il existe une autre édition en anglais de cette chanson, éditée sous le titre Phone me par Buddy "Badge" Montezuma.
Mais reprenons les choses dans l'ordre. Le personnage central de toute cette histoire est Richard Bennett, alias Burt Blakey, alias William Bennett (les deux "auteurs" crédités pour Neurotic saga).
Batteur de jazz, il était membre au début des années 60 des Dixie Cats. En 1961, après une tournée avec les Chaussettes Noires, une rencontre choc avec Vince Taylor et une première partie de Ray Charles, le groupe se tourne vers le rock, et accompagne notamment Nancy Holloway. A la séparation du groupe en 1964, Richard Bennett est recruté comme directeur artistique par Barclay, dont il prend en charge le label Riviera. Fin 1965, il lance la carrière de son ami le bassiste des Dixie Cats, Nino Ferrari, alias Nino Ferrer.
En 1965 toujours, il rencontre lors du gala annuel de HEC les Peetles (ou Piteuls), un groupe de Colombes avec qui il publie chez Riviera Marcelle, un 45 tours crédité à Bain Dis Donc.
Pas mal, déjà ! Mais, Richard Bennett est alors recruté, toujours comme directeur artistique, par Polydor et il amène avec lui les Peetles qui vont constituer le noyau dur d'une équipe qui va combler son manque de moyens financiers par une production débridée, délirante, et probablement en grande partie inspirée par des substances psychédéliques.
Voici comment s'expliquait Richard Bennett : "Je ne disposais que d'une palette artistique réduite pour raviver le label Polydor engoncé dans une certaine léthargie… Je tentais, mais en vain d'imposer un style assez psychédélique en phase avec mes influences musicales (Yardbirds, Ingoes) tout en devenant de plus en plus tricards face aux attentes du label de la rue Cavalotti."
En 1967-1968, la petite bande va publier toute une série de disques, dont le EP des Papyvores, avec la collaboration de Moustache. La sortie du disque a été précédée, pour faire plus authentique, de sa version en anglais attribuée à Buddy "Badge" Montezuma, censée faire la promotion des robes en papier de Paco Rabanne et dont les exemplaires promo presse étaient accompagnés d'un buvard censé être imbibé d'acide.
Sort également un 45 tours sous le nom de Pierre, Paul ou Jacques, dont le titre principal, Renaud la guerre, est signé Charles Trenet, que les Peatles ont accompagné pendant un an.
Les Jelly Roll, eux, sortiront trois 45 tours, dont un hommage à Otis Redding, Je travaille à la caisse (Try a little tenderness).
Je n'ai trouvé nulle part écrit que le disque de Pro Cromagnum (Sapiens) était bien un enregistrement des Piteuls sous la houlette de Richard Bennett, mais il est bien sorti chez Polydor France en 1967, et si Neurotic saga est bien le même enregistrement que celui des Papyvores/Buddy "Badge" Montezuma, il n'y a aucune raison d'imaginer que quelqu'un d'autre puisse en être responsable. D'ailleurs, sortir une reprise d'un slow super succès pour ramener un peu d'argent, Richard Bennett l'a fait au moins une autre fois, puisque l'un des 45 tours des Jelly Roll, sorti uniquement en Italie, est une reprise d'un concurrent de A whiter shade of pale au titre de roi des slows, Nights in white satin ! Leur version précéda même de quelques mois la sortie de la version officielle des Moody Blues sur le marché italien !!



Ce 45 tours a eu droit à une sortie en Allemagne, avec une pochette différente.
La version française de Neurotic saga, Le papyvore par Les Papyvores, figurait sur la première compilation Wizzz!, depuis longtemps épuisée je crois. Sur le volume 2, qui vient de sortir, on trouve un titre de Bain Dis Donc.
Richard Bennett serait décédé il y a quelques années.
Les sites de Captain Mercier (y compris celui consacré au Golf Drouot) et de Jean-Pierre Demetri, deux membres des Peetles, m'ont été très utiles pour la rédaction de ce billet. Et merci au Vieux Thorax d'avoir ressorti sa compilation Wizzz! pour m'en lire les notes de pochette !


La pochette du pressage allemand de ce disque, avec encore une variation sur le nom du groupe.

25 octobre 2008

BOBBY SICHRAN : From a sympathetical hurricane


Acquis chez Crocodisc à Paris le 17 octobre 2008
Réf : 476511 2 -- Edité par Columbia en France en 1994
Support : CD 12 cm
10 titres

Ça doit faire la troisième fois que j'achète le disque, toujours à prix bradé, depuis que je l'ai découvert à sa sortie lorsque nous l'avons reçu en nouveauté à La Radio Primitive.
Le premier exemplaire était un promo avec une pochette toute noire sur laquelle il y avait juste écrit le nom de Bobby Sichran et le titre de l'album. J'ai dû le donner quand j'ai acheté le deuxième exemplaire, le même que celui-là, qui a dû s'égarer lors d'un prêt parce que je l'ai cherché plusieurs fois dans mes disques depuis un an en vue de le chroniquer, sans jamais mettre la main dessus. Alors, je n'ai pas hésité à le prendre quand je l'ai à nouveau trouvé, à 1,50 € la semaine dernière, tout comme j'ai pris dans la même étagère - ça ne peut pas être un hasard - le Epiphany in Broolyn de Brenda Kahn, un autre jeune espoir déçu de Columbia, dont l'album était sorti quelques temps plus tôt.
A l'époque de la sortie de l'album, on a beaucoup évoqué Beck et G. Love and Special Sauce à propos de Bobby Sichran, et c'est vrai que tous mélangent des sons hip hop avec des musiques américaines plus traditionnelles, mais Sichran ne trafiquent pas les sons de manière délirante comme le Beck des débuts, et sa musique n'a pas les accents jazz de celle de G. Love. Non, sur sa page MySpace, Sichran cite comme influence Dylan, Hank Williams, des bluesmen, Bob Marley, Springsteen et , et son disque reflète ces influences : c'est un album de folk-blues new-yorkais, qui se trouve utiliser les sons hip hop de son époque et de sa ville. Ce qui explique la variété des disques échantillonnés : Afrika Bambaataa, Boogie Down Productions et James Brown, mais aussi Tom Waits et les Talking Heads. Musicalement, il y a une indolence qui rappelle celle de DC Basehead, et un ton général qui annonce le Whitey Ford sings the blues d'Everlast ou plus récemment ce que peut faire Buck 65.
Les cinq premiers titres de l'album s'enchaînent parfaitement, c'est un sans-faute. Le morceau-titre pose le décor en ouverture; Lorena Lorena continue de faire évoluer Corrina Corrina, popularisé notamment par Dylan; Don't break my heart kid nous briserait presque le coeur; sur Stray dog, Bobby fait très bien le chien errant et That's what people say est une très belle ballade avec un discret accompagnement de congas.
L'autre moitié du disque n'est pas aussi parfaite, mais se défend bien pour autant, avec notamment l'excellent Burning like a tyre, swinging from a tree, Real live wire avec son sample de Psycho killer et son rapper invité et le dubby Freedom is calling.
Si vous avez envie de vous procurer ce disque, ça ne devrait pas vous coûter beaucoup plus cher que le port, puisque je l'ai vu en vente à 1 cent ! Mais sachez aussi que Bobby Sichran a édité l'an dernier sur Bombi Beat un (deuxième ?) album, Peddler in Babylon.
En français, on peut lire une chronique de l'album sur Tatapoum et une interview de Bobby Sichran réalisée par Periph' Magazine au moment de son passage au festival des Inrockuptibles (probablement en 1994 ou 1995; par ailleurs, on trouve sur la compilation 14 94 diffusée par le magazine deux titres rares de Bobby Sichran, les faces B inédites du CD single From a sympathetical hurricane).

24 octobre 2008

ROCKY SHARPE AND THE REPLAYS : Come on let's go


Acquis sur le vide-grenier de Germaine le 31 août 2008
Réf : A 120 CW 1611 -- Edité par Chiswick en France en 1981
Support : 33 tours 17 cm
14 titres

C'était tout au bout du vide-grenier, là où les stands font mine de s'enfoncer dans la forêt de Germaine. Les deux gars avaient l'air de durs à qui on ne la fait pas. Ils avaient une glacière qui contenait une petite vingtaine de 33 tours, en bon état mais il n'y avait que de la variété ou d'autres merdes, et au milieu de tout ça, cet album de Rocky Sharpe and the Replays. J'ai demandé le prix à tout hasard, et je ne m'attendais pas à ce qu'ils me répondent 30 centimes ! Je leur ai dit qu'à ce prix là ça ne valait pas le coup de s'en priver et je suis reparti avec le disque sous le bras.
Le plus étonnant de l'histoire, c'est que le matin même j'avais entrepris de reclasser une poignée de mes 45 tours et j'étais tombé sur le Rama lama ding dong de Rocky Sharpe and the Replays (un disque de 1978 en pochette générique Chiswick, que j'ai acheté il y a presque 25 ans sur la seule foi de son label justement) et je m'étais redit que cette reprise d'un titre de doo wop était vraiment sympa.
Même si la maquette et la photo de pochette de cet album le datent immanquablement des années 80, les Replays (Rediffusions) étaient un groupe 100% rétro, qui ne faisait quasiment que des reprises. Le titre le plus contemporain de l'album est une reprise de Heart de Rockpile, mais il s'agit là d'un groupe qui était lui-même très rétro ! Avant les Replays, et dès 1972, Rocky Sharpe était accompagné des Razors. Une partie de ce groupe a d'ailleurs ensuite fondé les Darts, un autre groupe rétro, qui lui a connu un succès énorme. Quant à lui, Rocky Sharpe a quand même eu quelques tubes en Angleterre et dans le reste de l'Europe, Rama lama ding dong étant le premier, et c'est ce titre dans la même version qu'on retrouve en ouverture de cet album.
Globalement, c'est vraiment un disque léger et agréable. Aucune prétention, beaucoup de bonne humeur, le genre d'album dont on peut passer les deux faces dans une soirée en étant sûr que personne ne s'arrêtera de danser à aucun moment.
La sélection des titres est essentiel dans ce genre d'exercice et, outre Rama lama ding dong, mes préférés sont ici A teenager in love de Doc Pomus et Mort Shuman, une reprise amusante du Whole lotta loving de Fats Domino, Come on let's go de Ritchie Valens, que je connais surtout repris par les Ramones et Andy Paley, et surtout Martian hop des Ran-Dells. En écoutant ce dernier titre, on ne peut que penser que Jonathan Richman a dû en écouter la version originale dans ses jeunes années. La version qu'en donne Rocky Sharpe n'a pas le supplément d'âme que Jonathan Richman apporte à ses reprises, mais les influences sont clairement similaires, et on n'est pas surpris d'apprendre que, sur un autre disque, Rocky Sharpe a lui aussi repris Buzz buzz buzz.
La seule chanson difficilement écoutable ici, c'est la reprise de Shout! Shout! (knock yourself out) d'Ernie Maresca. Non pas qu'elle soit mauvaise, mais simplement on peut penser que c'est cette version, sortie sur cet album de 1981 et éditée en 45 tours en Angleterre en 1982, où elle a bien marché, qui a donné l'idée aux Forbans de la reprendre en français. Et en l'écoutant, les français ne peuvent s'empêcher de fredonner "Chante, chante, danse et mets tes baskets" !
Ce qui m'a le plus surpris en lisant la biographie du groupe, c'est d'apprendre que Mike Vernon, non content d'en être le producteur, en était aussi un membre à part entière. Or, je connais Vernon de réputation comme fondateur du label du blues boom anglais Blue Horizon (Fleetwood Mac, Chicken Shack). Il a aussi un gros CV comme producteur, mais je n'imaginais pas qu'il avait aussi eu une carrière d'artiste. En tout cas, il a bien dû s'amuser au sein des Replays, comme on peut le constater sur de nombreuses vidéos disponibles sur YouTube, notamment avec ces interprétations de Martian hop et Rama lama ding dong.
On trouve assez facilement plusieurs rééditions en CD d'albums de Rocky Sharpe and the Replays, avec ou sans bonus, et des compilations, comme le best-of 27 titres Looking for an echo.

20 octobre 2008

WALTER SALAS-HUMARA : Lean


Acquis par correspondance chez Glitterhouse en Allemagne dans la première moitié des années 2000
Réf : RTS 9 -- Edité par Return To Sender en Allemagne en 1994
Support : CD 12 cm
12 titres

La première fois que j'ai vu mentionné le nom de Walter Salas-Humara et de son groupe The Silos, c'était sous la plume ou dans la bouche de Jean-Pierre Moya de Rockomondo, et peut-être bien que son émission s'appelait encore alors Nouvelle Vague car ça se passait il y a une bonne vingtaine d'années.
Il a fallu attendre une bonne dizaine d'années pour que je commence à acheter des disques de Salas-Humara, mais maintenant j'en ai quelques-uns et j'ai tendance à préférer ceux sortis sous son nom à ceux, plus électriques, crédités à son groupe.
Je me suis procuré ce CD quand Glitterhouse a fait une promotion sur les anciennes sorties de Return To Sender : il y avait un prix quand on en achetait trois. Le Giant Sand n'était plus disponible, alors Philippe R. a choisi l'excellent David Schramm, que j'avais déjà, et le live Barcelona des Silos, tandis que moi j'ai opté pour ce Lean, qui porte bien son nom puisque la musique live des Silos, proposée ici en acoustique, y est débarrassée de toute graisse inutile.
Ce concert a été enregistré début 1993 au Cactus Café d'Austin, Texas par la radio universitaire locale KUTFM. Si j'en crois la biographie disponible sur le site de Last Call, il a été organisé de manière impromptue dans le cadre de South By Southwest.
L'album s'ouvre avec Hold on et la tonalité du concert est donnée : relachée, acoustique, avec des choeurs masculins (Richard Brotherton et Manuel Verzosa, qui est mort quelques mois plus tard dans un accident de circulation), une voix féminine (Kris McKay de Wild Seed). La formation est complétée par Ignacio, l'un des frères de Walter, et Scott Garber, l'un des ex-bassistes de Giant Sand.
Je crois que l'on ne trouve Hold on que sur cet album, mais ce n'est pas le cas de la majorité des titres ici, qui sont des chansons alors récentes ou des classiques des Silos, dont mes trois autres titres favoris du disque, The sounds next door, une mystérieuse histoire d'espionnage de voisinage, Find a way (c'est Victoria Williams qui chantait sur la version originale studio) et Going round.
Tout n'est pas parfait dans le reste du disque, mais l'ensemble est souvent très bon, et au minimum sympathique et agréable. Trouser Press regrette d'ailleurs que ce disque n'ait pas été diffusé plus largement.
Salas-Humara doit être l'un des artistes favoris de Normal Records, l'un de ses anciens labels et l'éditeur de la série Return To Sender : sur 47 titres parus, il est présent sur au moins trois puisque, outre ce disque et le live des Silos, il y a aussi un live des Setters, une sorte de super-groupe avec Alejandro Escovedo et Michael Hall.
Tous ces disques ont été édités de façon très limitée à 2000 ou 3000 exemplaires, mais la bonne nouvelle c'est qu'aujourd'hui encore Glitterhouse propose ce disque à la vente à un prix très correct.

19 octobre 2008

LIZZY MERCIER DESCLOUX : Fire


Acquis d'occasion dans la Marne à la fin des années 1980 ou dans les années 1990
Réf : 6172 248 -- Edité par Philips en France en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Fire -/- Mission impossible

Celui-ci, je l'ai peut-être trouvé chez Emmaüs plutôt que sur un vide-grenier et, ayant la version maxi de longue date, je ne l'ai pris que pour sa pochette, bien sûr.
Ce qui est amusant avec ce single, c'est qu'il a été édité dans plusieurs pays (France, Etats-Unis, Japon, Canada), mais jamais deux fois avec la même pochette. Rien qu'en France, si on compte la réédition de 2003, ça fait trois pochettes différentes.
Ici, le photographe est le même que pour mon 45 tours Géant, Fabio, mais Lizzy a abandonné son chemisier sage pour un tee-shirt ras de cou. Il s'agit vraisemblablement de la même session que pour la photo de pochette de l'album Press color, mais là encore il y a des différences : sur la pochette de l'édition originale française chez Philips, il s'agit d'une photo en couleurs proche de celle de ce 45 tours mais cadrée beaucoup plus large, alors que sur la pochette des éditions originales anglaises et américaines de l'album, et de la réédition CD, la photo est en noir et blanc et Lizzy a les épaules nues. Sans compter que la photo de ce 45 tours est carrément floue alors que celle de l'album anglais que j'ai devant les yeux est bien nette.
Musicalement, le contenu est le même que pour le maxi, sauf que, pour tenir sur une face de petit 45 tours, Fire a été réduit de 5'11 à 3'27.

18 octobre 2008

LIZZY MERCIER DESCLOUX : Fire


Acquis neuf à Châlons-sur-Marne vers 1981
Réf : 9198 286 -- Edité par Philips en France en 1979
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Fire -/- Mission impossible

J'ai commencé à m'intéresser aux disques de Lizzy Mercier Descloux, non pas au moment de son premier album Press color, mais quand Berroyer a passé dans l'émission Feedback de Bernard Lenoir des extraits de son deuxième album Mambo Nassau, notamment Five troubles mambo. C'est alors que j'ai acheté Mambo Nassau, puis dans la foulée ce maxi extrait de Press color. Le premier album, je ne l'ai acheté que deux ou trois ans plus tard.
Impossible de me souvenir du nom du disquaire chez qui j'ai trouvé ce disque. Je le visualise à peu près, pourtant, en mélangeant peut-être deux propriétaires différents : il y a d'abord eu une boutique rue Croix des Teinturiers à la fin des années 70, qui a déménagé ensuite rue Léon Bourgeois, à l'angle de la rue Traversière, là où il y avait encore récemment (et peut-être encore aujourd'hui) un magasin de photocopies, avant de s'établir pendant assez longtemps au début de la rue du Flocmagny. Le nom qui me vient en tête est La parenthèse, mais ça c'était un autre libraire-disquaire-soldeur qui a été un temps installé au début de la rue Léon Bourgeois. En tout cas, c'était un nom simple en français de ce genre. Dans cette dernière boutique, j'ai longtemps bavé sur un exemplaire du maxi Neon lights de Kraftwerk, en vinyl soi-disant fluorescent, mais il n'y avait pas d'inédit alors j'ai donné la priorité à d'autres achats. En tout cas, c'est dans l'un de ces trois endroits que j'ai acheté ce maxi, le premier single de Lizzy sorti en France, qui correspond, avec le disque de Rosa Yemen, à sa période no wave/post-punk new-yorkaise.
Sauf que les deux titres de ce disque, deux reprises d'ailleurs, n'ont rien de post-punk.
Fire, c'est du disco, et d'ailleurs ce titre est le seul de l'album qui est mixé par Tom Savarese, l'un des DJs new-yorkais les plus réputés à l'époque. C'est du disco comme je peux l'écouter, avec une bonne ligne de basse, un petit peu de séquenceur, le genre de disco qui a conduit les gens de New Order à produire Blue Monday ou Confusion.
C'est une reprise aussi, et encore ce matin à la première réécoute je n'ai pas reconnu la chanson originale. Pourtant, contrairement à l'époque de l'achat de ce maxi, je connais maintenant la version originale et j'en ai même le 45 tours. En plus, il y a les paroles, que Lizzy a conservées, et le refrain "Fire, I'll take you to burn. Fire, I'll take you to learn." aurait dû me suffire pour la reconnaître, mais si elle avait aussi conservé la phrase d'introduction, "I am the god of hellfire, and I bring you...", là sans aucun doute j'aurais instantanément pensé à Fire!, le tube de The Crazy World of Arthur Brown, vieux de dix ans quand Lizzy a enregistré sa reprise.
En face B, une autre reprise et un autre extrait de Press color. Lizzy devait vraiment apprécier la BO de Mission impossible puisque, en plus d'en reprendre l'indicatif elle a aussi enregistré pour l'album une version d'un autre titre de la série, Jim on the move, en y ajoutant des paroles chantées un peu façon scat. Par contre, cette très bonne version de l'indicatif est très très fidèle à l'originale. Presque trop, pensais-je, avant de réécouter la version de Lalo Schifrin, mais c'est parce que depuis tout ce temps j'ai bien plus écouté la version Lizzy Mercier Descloux que l'originale. En fait, si cette reprise est très fidèle pour ce qui est du rythme et de la mélodie, elle a la grande qualité d'être très épurée par rapport à la version télé, sans cuivres ni cordes.
Avec une face A disco et un instrumental très connu en face B, on comprend que le label ait sorti ce "45 tours géant", pour essayer de le faire marcher dans les boites. Il y a aussi eu un 45 tours simple, mais avec une pochette différente.

Ajout du 30 janvier 2013


Ah, les joies de YouTube...! En 1979 Lizzy, la mèche de cheveux dans les yeux, interprète Fire et danse le disco sur un tapis de gym bleu dans l'émission Midi Première de Danièle Gilbert, avec visiblement Gainsbourg comme invité principal (Gainsbourg et Lizzy Mercier Descloux étaient tous les deux signés chez Philips à l'époque, ça doit jouer...).

11 octobre 2008

COLLAPSED LUNG : Eat my goal (Euro '96)


Acquis au Cash Converters du boulevard des Batignolles à Paris dans la seconde moitié des années 1990
Réf : 850 601-2 -- Edité par London/Deceptive en Europe en 1996
Support : CD 12 cm
Titres : Eat my goal (Euro '96 mix) -- Eat my goal (Synchromesh Terror on the terraces mix) -- London tonight -- London tonight (Fila Brazillia mix)

Je me souvenais que j'avais acheté ce disque le même jour que celui des Moonflowers, mais une étiquette sur chacun des disques avec un nombre et un coup de stabilo indique sans aucun doute que ces disques appartenaient précédemment à un même propriétaire.
Quand on avait reçu à la radio Jackpot goalie, le premier album de Collapsed Lung, j'avais sélectionné Eat my goal pour le passer dans mon émission Vivonzeureux!.
L'année suivante, le groupe a réenregistré la chanson et changé quelques paroles pour qu'elle soit utilisée dans une pub pour Coca-Cola et du coup le label anglais a mis cette nouvelle version en "face B" de London tonight, extrait de C**ler, le deuxième et dernier album du groupe. Mais en Europe continentale, les titulaires de la licence ont préféré inverser les titres et modifier la pochette pour profiter à plein de l'effet Euro de foot, ce qui a même eu des suites judiciaires, comme le raconte le rappeur Anthony Chapman ici.
Les compétitions de foot se suivant à rythme régulier, le label a réédité Eat my goal en single pour la coupe du monde 1998, bien après la séparation du groupe, avec plein de mixages différents, et c'est cette édition qui a eu le plus de succès dans les hit-parades anglais. Depuis, la chanson est régulièrement utilisée pour diverses publicités.
Eat my goal est un excellent titre de hip hop qui a une super pêche, le chaînon manquant entre les Stereo MC's et les Streets si on veut, avec des coups de guitare, des cuivres (samplés ou non), un excellent rap, et évidemment des choeurs façon tribune de supporters vu qu'on parle de foot. Ce Euro'96 mix est très proche de la version de l'album, en plus resserré et en plus dynamique, et c'est à mon avis la meilleure version éditée de ce titre.
Dans une veine très proche mais moins speedée, London tonight est très bien aussi. Mais comme souvent, les remixes de chacune des chansons proposés ici ne font que délayer la sauce et dépouiller les chansons de quasiment toute trace de vie pour essayer de les rendre compatibles avec les pistes de danse.
On trouve un peu partout, ici par exemple, la quasi-totalité de la discographie de Collapsed Lung pour presque rien, et on peut écouter les six versions de la réédition de 1998 (la version dite "originale" sur ce blog étant le Euro '96 mix).

10 octobre 2008

ELECTRIC ARENA : La danse des élections


Acquis sur le vide-grenier de Val de Vesle le 21 septembre 2008
Réf : SG 433 -- Edité par Disc'AZ en France vers 1973
Support : 45 tours 17 cm
Titres : La danse des élections -/- Winter regal

C'est entièrement dû au hasard, mais ça fait plusieurs fois en quelques semaines, après ceux de Gilles Marchal et d'Eileen, que je tombe sur des 45 tours intéressants du label Disc'AZ.
Pour celui-ci, le gars vendait ses disques à 1 € les trois ou quatre, et comme il y en avait un de The Undisputed Truth que je voulais, ne serait-ce que pour avoir une pensée pour Norman Whitfield qui venait de mourir, j'ai inclus ce disque dans le lot, à cause de son titre et des inscriptions sur la pochette bien sûr, en me disant qu'au pire il y aurait peut-être là des bouts de paroles à sampler pour mon pote Le Vieux Thorax.
J'avais noté que l'interprète, indiqué en tout petit sur la pochette, était crédité sous le nom d'Electric Arena, mais avec un titre comme La danse des élections j'ai quand même été surpris quand la chanson a débuté sur un son de rock lourd, très seventies façon Black Sabbath mais on pourrait presque penser à du Trust avant l'heure !
Mais ça ne dure pas : en fait, la chanson comporte trois sections musicales très différentes, les couplets en rock lourd, le refrain ("Attention c'est la danse des élections, Un p'tit pas à gauche, Un p'tit pas à droite, On s'embrasse et… Et on tourne en rond !") qui est sur un rythme de danse western et une sorte de pont qui est plus pop. Côté paroles, ça ne va pas chercher beaucoup plus loin que ce refrain. Je crois que cette chanson n'a eu aucun succès, mais il y avait de l'idée car l'année suivante Olivier Lejeune et Patrick Green touchaient le jackpot avec Pot pour rire Monsieur le Président, un 45 tours que nous avions à la maison et que je connaissais par coeur.
La face B, Winter regal, est une ballade instrumentale, assez agréable, avec de la guitare acoustique. On imagine bien ça en fond sonore d'un téléfilm français ou d'un western spaghetti...
Ceci est probablement l'unique disque édité sous le nom d'Electric Arena, mais j'ai découvert que les compositeurs des deux titres, dont j'avais déjà souvent aperçu les noms par ci par là sur des crédits de disques, sont deux poids lourds de la variété française.
Tout d'abord, Paul de Senneville, ancien journaliste, était à l'époque le patron de Disc'AZ, ça aide. Avant ça, il avait été l'agent de Michel Polnareff et sa première collaboration avec son co-auteur Olivier Toussaint avait produit Dans la maison vide, un sacré succès !
Côté plutôt rock-variété, le duo a marqué les années 70 avec deux groupes français au nom anglophone, Pop Concerto Orchestra d'abord, dont Olivier Toussaint était le chanteur, qui a connu un grand succès je crois en 1974 avec le 45 tours She wears a rainbow, mais sa face B Eden is a magic world a été un plus grand succès encore en 1982 lorsque'elle a été rééditée après avoir servi dans une pub Telefunken.
Autre succès, énorme avec Anarchic System, groupe pour lequel Senneville et Toussaint ont recruté un quintet lillois. Ma jeune tante avait à l'époque le 45 tours avec leur reprise de Pop corn, et avec mon frère et mes copains, nous avons passé des heures à essayer d'imiter le son du moog en faisant des bruits de bouche...
C'est plus que probablement Anarchic System qui se produit sur les deux faces de mon 45 tours sous le nom d'Electric Arena : le son le laisse penser, et surtout Anarchic System a publié Winter regal en 1974 sur son album Pussycat c'est la vie. Comme je ne connais pas l'album d'Anarchic System (Ça ne me manque pas, d'ailleurs !), je ne sais pas s'il s'agit du même enregistrement, ou d'une autre version, chantée ou non.
Parmi leurs multiples créations, Paul de Senneville et Olivier Toussaint on composé en 1975 la musique d'un film de Jean-Pierre Mocky, Un linceul n'a pas de poches, adapté du roman policier d'Horace McCoy. On ne parle plus trop de ce film, mais un des titres de la BO, Dolannes melody, a connu un succès immense, dans son interprétation originale par le trompettiste Jean-Claude Borelly, et avec de multiples reprises (y compris une de Georges Jouvin).
Mais le plus grand succès de Senneville-Toussaint allait leur venir avec le lancement d'un pianiste chargé d'interpréter leurs mélodies comme Ballade pour Adeline. Le succès de Richard Clayderman perdure encore, tout comme la société Delphine Productions fondée il y a plus de trente ans par nos deux compères, qui a toujours sous contrat, entre autres, Clayderman et Borelly.
Bon, on va s'arrêter là car on est sur une pente glissante qui teste les limites de mon éclectisme, mais il est amusant aujourd'hui d'écouter cette Danse des élections pseudo-contestataire, composée par des rois du show-biz dont la grande proximité avec la presse (Disc'AZ a longtemps été une filiale d'Europe 1) et le monde des affaires était déjà dénoncée en 1979 dans cet article de L'Unité, l'hebdo du PS.

Paul de Senneville

04 octobre 2008

ANTHONY MORE : World Service


Acquis dans un Record & Tape Exchange de Londres vers 1984
Réf : Dun 22 -- Edité par Do It en Angleterre en 1982
Support : 45 tours 17 cm
Titres : World Service -/- Run right back

Je crois bien que c'est d'abord cette deuxième version de World Service que j'ai achetée, quelques temps avant de tomber sur l'édition originale sortie l'année précédente. Do It Records, un label indépendant fondé notamment par Robin Scott de M, a vraiment dû penser que cette chanson avait un gros potentiel commercial puisque, après donc l'avoir sortie en face A de 45 tours, après avoir sorti un album auquel elle donnait son titre, ils ont décidé quelques mois plus tard à peine de la réenregistrer pour la sortir à nouveau en single. Il faut dire qu'Anthony More est un spécialiste de l'enregistrement de versions multiples de ses meilleures chansons.
La version originale était excellente, mais peut-être pas assez commerciale pour qu'une simple bonne campagne de promotion suffise à lui assurer un certain succès si on la rééditait, d'où ce retour en studio où une partie des bandes originales a quand même dû être utilisée puisque les musiciens de la première version (Orb, Lu et Le Cretin Bleu) sont mentionnés dans les crédits.
Au premier couplet, il n'y a pas trop de dégâts. Le chant et la mélodie vocale d'Anthony More sont toujours là et toujours aussi plaisants, avec juste un peu moins de dynamique. Ça se gâte très vite ensuite. La où je parlais de basse un peu funky dans la version originale, en pensant au Magazine de Thank you ou A song from under the floorboards, on a droit à une basse funk omniprésente, mais façon jazz-rock à la Level 42 !, tandis que les saxes de la première version laissent place à des synthés et que le côté tribal est amoindri.
On comprend mieux quand on s'intéresse au pédigrée des musiciens de cette version qui étaient ou sont tous devenus des pointures. Le guitariste Alan Darby a joué avec tout le monde, d'Eric Clapton à Elton John. Gary Tibbs et Merrick alias Chris Hughes sont certes d'anciens Adam and the Ants (dont le premier album était sorti sur Do It, tiens tiens), mais Gary Tibbs a joué dans Breaking glass et avec Roxy Music, alors que Merrick et l'ingénieur du son et pianiste de ce disque Ross Cullum ont notamment produit à l'époque de World Service tous les premiers enregistrements de Tears For Fears.
On voit le contexte. Pour être honnête, cette version de World Service, prise isolément, n'est pas infamante, mais on ne sera pas surpris que je lui préfère, et de loin, la version originale.
En face B, Run right back est proposée dans la version qui ouvrait le 33 tours World Service. Elle fait partie des quelques-unes qui ont été reprises telles quelles dans la réédition en CD, par contre il me semble bien que la version 1982 de World Service n'a jamais été rééditée.

03 octobre 2008

ANTHONY MORE : World Service


Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres vers 1984
Réf : DUN 16 -- Edité par Do It en Angleterre en 1981
Support : 45 tours 17 cm
Titres : World service -/- Diving girls

J'aime bien les titres qui ont une histoire éditoriale un peu compliquée. Pour Anthony More, rien qu'avec ses changements de nom on est servi, mais en plus il a multiplié à l'envi les changements de titres et les versions de certaines de ses chansons, surtout les meilleures, Judy, Lucia et ce World service.
Là, il s'agit de la toute première sortie de cette chanson, qui a donné son titre à l'album sorti la même année, sur laquelle on la retrouvait dans le même enregistrement, avec juste une différence de longueur (intro et fin plus longues).
Le World Service dont il est question, c'est bien sûr la radio internationale de la BBC, cette radio qui s'adressait à l'origine à l'ensemble de l'Empire britannique. Les paroles jouent sur le contraste typiquement colonial entre les aspects "So British" de la radio (Mauvaise réception, je n'ai pas pu me caler sur l'heure de Greenwich, Anglais parfait pour les auditeurs à destination des pays du tiers-monde,...) et les événements qui ont lieu là où on l'écoute (Les insectes se rassemblent dans la forêt, On attend la mousson, Tremblements dus à la malaria,...).
Musicalement, tout cela est rendu par des percussions un peu tribales, des voix enregistrées à la radio, ce qui donne évidemment à l'ensemble un petit côté world music (on pense un peu à My life in the bush of ghosts d'Eno et Byrne, notamment, alors que All Music cite plutôt Peter Gabriel). Mais il y a également une forte sonorité new wave avec les saxophones et le synthé, qui me font pas mal penser à Magazine.
Il y a beaucoup de beau monde associé à ce disque. Tout d'abord, le producteur Laurie Latham, qui a souvent travaillé avec Anthony More. Là, il est crédité sous son nom, mais c'est un gars qui semble avoir du mal à se faire reconnaître : il a enregistré et produit le classique New boots and panties de Ian Dury, mais sur le disque c'est indiqué "This album was not produced and not recorded", et sur l'album World Service, Laurie Latham s'est transformé en Le Cretin Bleu !! La batterie tribale est due à un jeune débutant, Orb, autrement dit Alex Paterson, et en pochette on a une oeuvre de Dieter Meier qui porte deux titres, Der erste Mensch (sûrement le titre original) et Let us at the listeners (peut-être bien un jeu de mots en lien avec les paroles de la chanson où il est question de "Letters to the listeners"). Je savais que Dieter Meier avait une production graphique. Je savais aussi que les premiers disques de Yello étaient sortis en Angleterre sur Do It, le label sur lequel ce disque est édité, mais ce que je viens de découvrir en compulsant la Bible (The international dictionary of the new wave de B George et Martha DeFoe) et en le vérifiant ici, c'est que Dieter Meier et Anthony Moore ont collaboré musicalement, notamment pour le single Jim for tango et la bande musicale d'un film intitulé Jetzt und alles. En plus, l'album World Service a été enregistré pour partie en Suisse, la patrie de Dieter Meier...
Sur la face B, Diving girls, un titre disponible uniquement sur ce 45 tours, on trouve deux autres invités vedettes, peut-être amenés par Laurie Latham puisqu'il s'agit de Charley Charles et Norman Watt-Roy, soit la section rythmique des Blockheads. La chanson a d'ailleurs un petit côté funky avec la basse en avant, un peu façon Barry Adamson dans Magazine.
En 1982, Anthony More allait ressortir World Service en 45 tours, toujours sur Do It, mais dans une version différente.
L'album World Service, comme les autres albums solo d'Anthony More, a été réédité en CD par Voiceprint et est désormais disponible en téléchargement chez eMusic. Une bonne partie des titres de l'album y est proposée dans des enregistrements différents de ceux de l'album vinyl original, mais pour World Service il s'agit bien de la version longue de ce 45 tours, dans un mixage peut-être un peu moins dynamique.