21 février 2025

JUNIOR KELLY : Go down Satan


Acquis à la Bourse aux disques de Tours-sur-Marne le 9 février 2025
Réf : [sans] -- Édité par Font Page en Jamaïque en 2000
Support : 45 tours 17 cm
Titres : JUNIOR KELLY : Go down Satan -/- FRONT PAGE GROUP : Rhythm

Dans l'année, il y a très peu de bourses aux disques dans le secteur d’Épernay, mais il se trouve que ce mois-ci il y en a eu deux à une semaine d'écart : la désormais traditionnelle bourse BD-Disques de BD-Bulles le 2 à Épernay, et la première organisée par l'association Familles Rurales à Tours-sur-Marne le 9.

Je n'ai pas fait d'emplettes géniales (je reviendrai prochainement sur une "perle" trouvée à Épernay), mais j'ai quand même acheté quelques disques sur deux stands à Tours. D'abord un 45 tours du Sri Lanka Police Reserve Hewisi Band, à la pochette et au nom prometteurs, mais malheureusement la musique, comme le titre l'annonçait, consiste simplement en percussions traditionnelles. A l'autre stand, j'ai trouvé deux albums en assez piteux état mais à 1 €, et surtout il y avait une boite de 45 tours à 50 centimes. Assez vite, j'ai repéré ce qui était visiblement un 45 tours jamaïcain. Puis un autre. Au bout du compte, il y en avait une dizaine, certains sans même une pochette neutre en papier blanc, mais je les ai tous pris, par peur de rater quelque chose d'intéressant, et surtout parce que je ne tombe plus souvent sur des lots de disques.

Je m'étais déjà fait la remarque : les machines servant à imprimer les étiquettes de rond central à Kingston n'ont pas dû être changées depuis les années 1960. De prime abord, les étiquettes de mes 45 tours paraissent anciennes, floues et de mauvaise qualité, alors que ces disques sont parus au début des années 2000. Il n'y a parfois que la mention d'un email ou d'un site web qui signale que ce n'est pas une sortie une trentaine d'années plus tôt.
Et il y a besoin d'en imprimer des étiquettes, tant la production de reggae est délirante. J'ai été surpris de voir que Junior Kelly, dont je n'avais jamais entendu parler, a sorti plus de 200 45 tours selon Discogs ! Et encore, c'est un petit joueur : rien que parmi mes achats du jour, Galaxy P en a aussi plus de 200, Anthony Red Rose plus de 300 et le record est pour Capleton à 878, dont 3 qui figurent dans le lot que j'ai acheté.

Ce 45 tours est le premier que j'ai écouté de la pile et au bout du compte c'est mon préféré du lot.
L'immense productivité du reggae jamaïcain est facilitée par une pratique bien ancrée : l'utilisation de riddims, c'est à dire la séquence de base d'une chanson, pour en créer de nouvelles. Une pratique à la base notamment du style dancehall.
Par exemple, le plus grand succès de Junior Kelly, Love so nice, utilise le riddim de Stir it up de Bob Marley.

Autant de nombreux enregistrements ragga, dont plusieurs dans mon lot, incorporent des sons électroniques, autant Junior Kelly fait partie de ceux qui sont plutôt restés fidèles au son roots du reggae.
Go down Satan est une chanson bien entraînante. Je ne comprends pas les paroles, mais j'imagine que la thématique est cousine de celle du Chase the devil de Max Romeo. Il s'était déjà intéressé plus au moins à ce sujet en 1996 avec Go to Hell, un titre surprenant car c'est une valse !

Le riddim utilisé pour Go down Satan, c'est Please be true par Alexander Henry, un titre paru en 1969 chez Studio One, dont les enregistrements sont la source d'un grand nombre de riddims. Je ne connaissais ni la chanson ni son interprète, mais on recense 77 enregistrements utilisant ce riddim !
Si on compare l'instrumental du disque original, Please be true version par Sound Dimension, et celui en face B de mon 45 tours, Rhythm par Front Page Group, on se rend compte que Junior Kelly est resté proche dans l'esprit du son original.
Je n'ai pas passé en revue toutes les différentes versions de riddim, dont plusieurs ont été publiées par Studio One, qui fort logiquement ne s'est pas privé de "piller" ses propres productions. Pour montrer l'évolution au fil des années, on peut juste écouter West gone black par Jah Jesco et sa version en face B, qui l'adapte au son de 1975.

Ce disque encapsule donc à lui tout seul un bon bout de l'histoire du reggae. Il n'y a pas d'autre bourse aux disques qui se profile à l'horizon près de chez moi mais, avec le printemps qui s'annonce dans quelques semaines, j'aurai peut-être l'occasion de faire bientôt de nouvelles trouvailles en vide-grenier.

A écouter :
Front Page Group : Rhythm


15 février 2025

VIGON : Popcorn popcorn


Acquis d'occasion dans la Marne probablement dans les années 2000
Réf : 640 005 -- Édité par Egg en France en 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Popcorn popcorn -/- Frozen steak "popcorn"

J'ai déjà parlé ici de la vague Popcorn initiée par James Brown. C'était à l'occasion de la chronique du Dance the popcorn de Vic Upshaw. J'ai aussi déjà chroniqué un disque de Franz Auffray, un neveu d'Hugues, sous le pseudonyme du Synthetic Cha Cha Band. J'y mentionnais qu'il avait produit avec Sam Choueka (le Sam du tube Alors ça va) tout un album consacré à cette danse, le désormais très recherché Original popcorn). Cet album est sorti sur Egg, un label de Barclay créé en 1969 par Franz Auffray. Sur ce même label, au même moment ou bien juste après, est sorti ce 45 tours crédité à Vigon, où l'on trouve des versions de deux des compositions de l'album.

Intéressons-nous d'abord à l'album, qui je pense est venu d'abord.
Il y a très peu de crédits. La production est de Franz Auffray, la moitié des titres est co-signé par Sam Choueka. Le groupe Cruciferius, également signé chez Egg, aurait participé à l'enregistrement, ce qui veut dire qu'on entend Bernard Paganoti (futur membre de Magma) et François Bréant (futur pilier du groupe de Lavilliers, entre autres) sur cet album recherché pour ses "breaks" par de nombreux échantillonneurs. Il se dit que l'album aurait été enregistré en une nuit, pourquoi pas, et qu'on y entendrait aussi Vigon au chant. Ça, j'en doute, je pense qu'il y a confusion avec le 45 tours.

On a trouvé bon d'ajouter sur la pochette du 45 tours la mention  "Version originale" pour Popcorn popcorn de Vigon. C'est souvent louche, voire mensonger. Je pense que la version album de Popcorn popcorn est la première (Le titre d'ouverture, Popcorn Popcorn hey hey hey eat some popcorn every day n'est pas en ligne, je ne sais donc pas si c'est exactement la même composition).
La bande instrumentale et les chœurs sont identiques sur les deux versions, même si le mixage est différent. La version du 45 tours s'interrompt après 3'50, celle de l'album continue encore trois minutes. Et surtout, le chant est différent.
Sur l'album, le chanteur se fait remarquer par un rire maléfique et de grands cris d'horreur. Vigon, lui, ça s'entend, a une voix de chanteur de rhythm and blues. Je peux me tromper sur toute la ligne, mais si je devais parier, je dirais que c'est Sam Choueka qui chante sur l'album.
Dans les deux cas, c'est plein d'énergie, avec notamment une batterie très sèche, et c'est excellent.

La face B du 45 tours, Frozen steak popcorn, est un instrumental strictement dans la même veine. Là encore, à part un retour au début après dix secondes, l'enregistrement est le même que l'une des pistes de l'album. Sauf que, sur l'album, Salted popcorn est chanté, par le même chanteur que pour Popcorn popcorn. Ce qui tend à confirmer qu'il ne s'agit pas de Vigon, car je suppose que si le label avait disposé de deux titres chantés par Vigon, il les aurait mis tous les deux sur le 45 tours.

Concernant Vigon, une affiche de concert partagée par des fans de musique rémois me fait rêver depuis quelques temps :



J'avais six ans à l'époque le 13 avril 1969, ça ne risquait pas, mais j'aurais bien aimé assister à ce super festival de Rythm' and Blues, dans un village du vignoble à une quinzaine de kilomètres de là où j'habite aujourd'hui. Et quelle organisation de la part de Jean-Pierre et René, avec la navette en car gratuite depuis Reims. Et le groupe local Le Soul Set, soutenu par la Boutique Randall, "fer de lance de la mode"...!

Vigon, c'est un nom que je connaissais depuis longtemps, réputé chez les collectionneurs de disques. C'est notamment pour ça que j'ai acheté ce 45 tours. Mais il n'était pas nationalement célèbre, en tout cas pas avant sa participation en 2012 au télé-crochet The voice. A la suite de quoi, en trio avec Erick Bamy et Jay, il a eu un grand succès en 2013 avec l'album Les Soul Men. J'ai essayé d'écouter leur version de Les moulins de mon coeur de Michel Legrand, mais ce n'est vraiment pas ma tasse de thé.

09 février 2025

IVOIR' COMPIL VOLUME 3


Acquis chez Récup'R à Dizy le 17 janvier 2025
Réf : IVO CD 003 -- Édité par Ivoir' en France en 1998
Support : CD 12 cm
14 titres

Ça s'est passé un peu comme avec Daouda : On allume la télé restée réglée sur Melody d'Afrique et on tombe au milieu d'une émission compilant des passages télé d'un chanteur. C'était très bien, mais le nom de l'artiste n'a pas été rappelé à la fin. Il a donc fallu que j'enquête pour le trouver.
La page Facebook de la chaîne n'est pas mise à jour depuis quelques temps, mais comme cette chaîne a tendance à multi-diffuser les mêmes programmes, j'y ai très vite trouvé la trace d'un précédent passage de cette émission et j'ai appris que la gars que je venais de voir était Ernesto Djédjé.
Le nom m'était a priori inconnu, mais j'ai été intrigué de noter que j'avais précédemment visité sa page sur Discogs. En fait, pile une semaine plus tôt, j'avais acheté une poignée de CD à la ressourcerie (un événement ces temps-ci : c'est la seule fois depuis le début de l'année qu'il y a eu un arrivage), parmi lesquels cette compilation de musique ivoirienne. Je ne l'avais même pas encore écoutée, mais j'avais creusé un peu les infos sur Discogs. A cette occasion, je m'étais rendu compte que, contrairement à ce que je pensais, on ne trouvait pas sur le CD uniquement des titres de la fin des années 1990, mais aussi quelques autres "vieilleries" des années 1970 et 1980, dont le succès Ziboté sur lequel je venais de m'éclater en faisant des chœurs phonétiquement pour accompagner Ernesto à la télé, sans me douter un seul instant que ce titre venait précisément d'intégrer ma discothèque !

Mon CD est le troisième volume d'une série d'au moins dix Ivoir' compil. Le choix des titres est explicité dans le livret par Raymond Akishi : "Ivoir Compil contribue non seulement au lancement des artistes et des nouveaux talents, mais accorde une place aux titres ivoiriens qui, tubes à une certaine période, n'ont pas profité de l'avènement du disque laser.". Au dos du livret, Henri Kattié, qui est à l'origine du projet, se met paradoxalement en lumière avec une grande photo couleur et une auto-citation : "Le succès d'un artiste dépend du savoir faire des travailleurs de l'ombre".

Dans l'ensemble, j'ai une préférence pour les "anciens" de la compilation, à commencer donc par l'excellent Ziboté, de 1977. Ernesto Déjdjé est mort à 35 ans en 1983, d'empoisonnement, dans des circonstances non élucidées. Il était notamment connu comme "Le Roi du ziglibithy".
J'aime aussi beaucoup les contributions de deux empereurs,
Okoi Seta Athanase, l'empereur du Kete rock, avec Atto è kokoin manh, également de 1977, et Digbo Daloh, l'empereur d'Aloukou, avec Bahizrehikou et ses percussions avec tambours et bouteille.
Les sons de synthé sont un peu envahissants et surtout superflus, mais Exode rural de Djinns Music est une belle ballade. Elle est tirée de leur unique album, que j'ai également dans mes étagères.

D'une manière générale, les chansons récentes au moment de la sortie du disque en 1998 sont celles qui réussissent le mieux l'amalgame entre sons "modernes" (synthé, boite à rythmes) et instruments plus traditionnels (percussions, guitares, cuivres).
La palme pour moi revient à Marc Lenoir & Aboutou Roots avec Hip hop youssoumba, qui démarre justement comme une chanson traditionnelle, avec peut-être une rythmique un peu synthétique, jusqu'à ce qu'Aboutou Roots intervienne  avec son rap tranquille en français, qui célèbre même la valeur travail dans sa première intervention.
Parmi mes autres titres préférés, il y a la séquence Abidjan dja d'Antoinette Konan, avec sa rythmique façon séquenceur, l'ambiance reggae de Deni d'Hamed Farras et Awhona gnou de Luckson Padaud, et aussi Mlen ginnie d'Ade Liz, une chanson de 1985.

Ce disque ne payait pas de mine avec sa pochette façon couverture de magazine, et en d'autres temps je l'aurais peut-être ignoré. Mais en cette période de disette, je ne regrette pas du tout les 50 centimes que j'ai investis. Il m'aurait fallu beaucoup plus pour me procurer les vinyls des titres les plus intéressants.

La compilation est intégralement en écoute sur YouTube.


Ernesto Déjdjé, Ziboté. C'est l'extrait que j'ai vu sur Melody d'Afrique.


Ernesto Déjdjé, Ziboté, au sommet CEAO à Yamoussoukro, en 1982.


Wedji Ped de Djinn's Music, Exode rural, en 1979.



01 février 2025

THE RUTS : Jah war


Acquis neuf en solde probablement chez A La Clé de Sol à Châlons-sur-Marne ou à Reims au début des années 1980
Réf : 2141 248 -- Édité par Virgin en France en 1979
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Jah war -/- S.U.S.

Parmi ses multiples rééditions, Cherry Red vient de sortir Roots rock rebels, un coffret triple-CD sous-titré Quand le punk a rencontré le reggae 1975-1982. Parmi les 54 titres, il y en a une bonne partie que je connais et apprécie, dont beaucoup sont dans mes étagères.
Le livret est préfacé par Don Letts, l'homme incontournable sur la question. Il a notamment publié deux volumes de compilations Dread meets punk rockers uptown en 2001 et 2015, co-réalisé le documentaire Two sevens clash : Dread meets punk rockers en 2017. Mais surtout, en tant que DJ au Roxy à la grande époque du punk et proche de The Clash, il a probablement été un élément déclencheur du rapprochement entre punk et reggae, qui se concrétise notamment en 1977 par la reprise de Police and thieves par The Clash sur leur premier album, le single Punky reggae party de Bob Marley & the Wailers produit par Lee Perry, puis la rencontre entre Clash et Lee Perry pour l'assez décevant 45 tours Complete control.
Après ça, ce fut une explosion, entre reprises (Johnny was des Wailers par Stiff Little Fingers) et originaux imbibés de reggae, dont Watching the detectives de Costello, pour aboutir fin 1979-début 1980 à ce qu'on a appelé le "reggae blanc", et aussi à la vague ska 2-Tone.
Les punks de The Ruts notamment ont eu des liens particuliers avec le reggae. Actifs au sein de Rock Against Racism et proches de Misty In Roots, ils ont sorti leur premier single sur le label du groupe People Unite.

J'ai dû découvrir les Ruts et entendre pour la première fois Jah war le 3 janvier 1980, lors de la diffusion de leur prestation au Théâtre de l'Empire pour Chorus. Le groupe venait alors de sortir son premier album, The crack, qui n'aura jamais de successeur puisque, six mois plus tard, le chanteur Malcolm Owen était mort (l'héroïne, c'est dangereux...). A l'époque, j'ai acheté d'occasion Grin and bear it,la compilation "posthume" du groupe, et aussi ce maxi, soldé à 15 francs.

Jah war est le quatrième single de The Ruts, l'une de leurs grandes réussites avec le très clashien Babylon's burning. Il est tiré de l'album et est sorti à l'automne 1979.
La chanson rend compte d'une journée très particulière, celle du 23 avril 1979 à Southall, une banlieue de l'ouest de Londres. A l'initiative entre autres de l'Anti-Nazi League, une grosse manifestation a été organisée contre la tenue à l'hôtel de ville d'un meeting du National Front. La répression brutale de la manifestation a fait un mort, Blair Peach (Reggae fi peach de Linton Kwesi Johnson) lui est dédiée). Le siège de People Unite, qui se situait dans le quartier et qui servait ce jour-là de poste de premiers secours, a été investi et ravagé par la police. Le matériel technique de Misty In Roots a été détruit, de nombreux occupants ont été blessés, dont leur manager Clarence Baker, cité dans la chanson, qui est resté cinq mois dans le coma.
La chanson déroule son rythme sur près de sept minutes, dans une excellente ambiance reggae avec chœurs et cuivres, qui passe légèrement au dub dans la deuxième partie.

En Angleterre, ce single n'est sorti qu'en petit 45 tours. Jah war a été réduite de moitié pour l'occasion. Sur la face B, on trouve une bonne chanson punky inédite par ailleurs, I ain't sofisticated.
Polydor, qui distribuait Virgin en France à l'époque, en a fait voir des vertes et des pas mûres aux fans de New Wave, à commencer par les pochettes de Go 2 et de This is pop d'XTC.
Pour l'édition française en petit 45 tours de Jah war, pas de problème, Polydor a reproduit fidèlement le 7" anglais. Mais visiblement ils souhaitaient particulièrement soutenir les Ruts et ils ont décidé de sortir une version maxi-45 tours de ce single (c'est le seul pays au monde à l'avoir fait). Très bien.
Pour la face A, pas besoin de concocter une quelconque version "spécial club", la version de l'album pour remplacer la version raccourcie s'imposait.
Pour la face B, ces cons-là, au lieu de tout simplement d'ajouter un titre bonus à I ain't sofisticated, il y avait largement la place, ils ont choisi de la remplacer par S.U.S. Ce qui fait qu'on se retrouve avec deux titres de l'album et aucune rareté !

S.U.S.
fait référence à la loi SUS, une loi anti-vagabondage de 1824 facilitant les interpellations et les fouilles pour simple suspicion de délit, que la police utilisait bien sûr à la fin des années 1970 pour harceler particulièrement les noirs et les asiatiques.
Pour le coup, c'est une bonne idée thématiquement d'associer S.U.S. et Jah war. Et il y a un autre lien avec LKJ, puisque sa terrible Sonny's lettah est sous-titrée Poème anti-Sus.

Après la mort de leur chanteur, les membres de The Ruts ont eu un parcours tout à fait honorable sous le nom de Ruts DC. Ils ont même enregistré et tourné avec Valérie Lagrange en 1981 !


The Ruts en concert au Théâtre de l'Empire à Paris pour l'émission Chorus diffusée le 3 janvier 1980. Le premier titre est Jah war.


The Ruts en direct dans l'émission de la télévision belge Follies en janvier 1980. Le premier titre est Jah war.