29 juillet 2012
BEACH BOYS : Barbara Ann
Acquis sur le vide-grenier de Fère-Champenoise le 29 juillet 2012
Réf : 2C 010-81.969 -- Edité par Capitol en France en 1975
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Barbara Ann -/- Sloop John B
Il aura fallu que j'attende une semaine pour acheter ce disque. Dimanche dernier à Mancy, la vendeuse, une pro qui vend surtout des vêtements mais avait posé un carton de 45 tours à côté de son étal, était occupée avec une cliente, et ça promettait de durer longtemps. J'ai trouvé ce disque parmi le lot de 45 tours sans intérêt que contenait le carton, préparé une pièce d'1 € (j'ai constaté ces derniers temps qu'une pièce de 50 centimes n'est souvent plus suffisante pour acquérir un 45 tours) et j'ai profité d'une pause dans la discussion pour montrer le disque et demander le prix en tendant presque la main pour payer rapidement sans trop gêner. Je me suis vite ravisé quand j'ai entendu la réponse : 2 € le disque, 5 € les 3.
Ce matin, la même vendeuse, avec le même carton, était revenue à des prétentions plus réalistes, puisqu'elle demandait 1 € pour ses 45 tours. Me voici donc avec ce disque qui, comme le It's the same old song des Four Tops et des dizaines d'autres, a été réédité par chez nous à l'occasion du succès d'une reprise en français. La reprise en français, c'est Ma-ry-lène de Martin Circus, un gros tube en 1975, extrait d'un album de reprises.
C'est à cause de la référence à Martin Circus que ce 45 tours m'intéressait. J'ai ces deux titres des Beach Boys en CD et la pochette est particulièrement laide et sans intérêt (ce n'est qu'une fois rentré à la maison que je noté la seule touche "artistique", pleine de goût, du lettrage, la paire de seins qui orne le premier "B" de "Barbara").
Grâce à ce 45 tours, je peux évoquer Martin Circus en vous épargnant Ma-ry-lène, gros succès dans la famille, après Un accident heureux. Nous avions ces deux 45 tours à la maison. Je ne suis pas sûr d'avoir conservé les exemplaires d'époque, mais il me suffirait d'un seul vide-grenier pour me le procurer, et à moins d'1 € !
Martin Circus est quand même un groupe important pour moi, historiquement. C'est l'un des premiers groupes rock que j'ai vu en concert, avant même Higelin en 1978 : c'était en plein air, au Grand Jard de Châlons, en 1976 ou 1977, sûrement pour le Podium Europe 1 au moment du passage du Tour, ou sinon pour la Foire ou le 14 juillet. C'est aussi la première fois que j'ai eu conscience que certaines chansons pouvaient avoir été enregistrées plusieurs fois par différents artistes, puisque ma mère m'avait expliqué que Ma-ry-lène c'était en fait une "vieille chanson" américaine. Et effectivement, j'ai entendu Barbara Ann à la radio dans ces moments-là et découvert le concept de "reprise" ! Et enfin, en y réfléchissant, je me dis que c'est par Martin Circus que j'ai dû faire la connaissance des Beach Boys, avant la citation d'I get around par Voulzy dans Rockollection.
Martin Circus a essayé de rééditer le succès de Ma-ry-lène (prolongé dans la mémoire collective pendant des années par la pub Babybel) en exploitant le filon Beach Boys : leur 45 tours suivant, Bye-bye Cherry, était justement une reprise d'I get around et l'album de 1977 Rock 'n' roll circus contenait deux titres co-signés par Brian Wilson, Drague party, reprise du Surf city de Jan & Dean, aussi sortie en single, et Danse et tente ta chance (je n'ai pas trouvé le titre original de celui ci).
En tout cas, en creusant un peu, je suis sûr qu'il y a matière pour Charlie Dontsurf (à qui ce billet est bien sûr dédié) et Beachboys.fr Records à concocter un disque en édition limitée de Martin Circus reprenant les Beach Boys.
Allez, on laisse de côté Mar-ry-lène, et on s'intéresse aux Beach Boys et à leur Barbara Ann. Déjà, il faut corriger l'information qui figure sur la pochette : il ne s'agit pas de la version originale de Barbara Ann, simplement de la plus connue. La vraie version originale, par The Regents, est sortie en 1961, et Jan & Dean avaient déjà repris ce titre en 1962 sur leur deuxième album, Golden hits. (Notons que Dean, qui enregistrait dans le studio d'à côté, est présent sur l'enregistrement des Beach Boys).
Barbara Ann n'aurait jamais dû être un tube : c'était le dernier titre de l'album Beach Boys' party !, qui recréait en studio l'ambiance d'une soirée acoustique autour d'un feu de camp. Le groupe l'a enregistré vite fait pour remplir une obligation contractuelle et se donner du temps pour travailler le véritable album suivant, qui allait devenir Pet sounds. Ils avaient pris la peine d'enregistrer aussi un single inédit, The little girl I once knew, mais il n'a pas bien marché et Capitol a décidé de sortir en single Barbara Ann, repéré par les radios, qui a cassé la baraque. Les paroles originales sont tellement au ras des pâquerettes qu'on ne peut pas reprocher à celles de Martin Circus de ne pas les transposer fidèlement.
En face B de ce 45 tours réédité, Capitol France a choisi de mettre Sloop John B. On se demande bien pourquoi car ce n'est ni la face B du single original, ni un gros succès du groupe. La seule explication que je trouve, c'est que c'est la face A du premier single sorti par les Beach Boys après Barbara Ann.
Pour le coup, on est dans le son et la magie Pet sounds et c'est somptueux. C'est une chanson que j'ai connue bien plus tard, d'abord je pense dans cette version des Beach Boys. Depuis, j'en ai écouté bien d'autres, titrées The John B. sails ou I want to go home, mais celle-ci reste ma préférée, avec notamment le vers à double sens dû au seul Brian Wilson, "This is the worst trip I've ever been on".
Et avant qu'on me pose la question, je précise que je suis un peu jeune pour avoir connu les versions en français enregistrées en 1966 par Sylvie Vartan (Mr John B) et par Stone (Fille ou garçon)...
La pochette du EP français original de Barbara Ann.
27 juillet 2012
THE BONGOS : Mambo sun
Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres en 1984
Réf : FE 18 -- Edité par Fetish en Angleterre en 1982
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Mambo sun -/- Hunting
Il a dû y avoir un sérieux loupé chez Fetish quand ils ont choisi de rééditer en 1982 sous la référence FE 018 un single des Bongos sorti précédemment en 1981 sous la référence FE 005.
Certes, ils en ont profité pour jongler avec la répartition des trois titres sur les faces A et B, et Mambo sun a été allongé de 50% sur le maxi, mais c'est côté pochette qu'il y a eu une décision incompréhensible.
En effet, on l'a vu, la grande pochette du maxi réédité était calquée sur celle de 1981, due à Phil Marino. Une pochette pas vraiment moche (encore que), mais assez quelconque.
(Bonne) surprise par contre pour cette édition en petit 45 tours du même disque : les illustrations au recto et au verso dont dues à Neville Brody, dont le travail sur l'identité graphique de Fetish Records a grandement contribué à la réputation de ce label indépendant, et a constitué pour lui une étape importante des débuts de son parcours de graphiste et typographe.
Commander une pochette (très réussie) à un graphiste, le rémunérer et ne l'utiliser que pour une des deux éditions du disque, c'est incompréhensible. La seule explication que je peux imaginer, c'est une question de délai (la pochette de Brody n'aurait pas été prête à temps pour l'édition en maxi) ou de décalage (bien qu'ils portent la même référence, le maxi et le 45 tours auraient été publiés à quelques semaines d'écart).
En tout cas, c'est un beau disque, avec de la bonne musique dessus. La version de Mambo sun est la version non allongée à 3'02. Celle de Hunting est la même que sur les autres éditions.Et si je me suis offert le luxe d'acheter les deux éditions de ce disque (je ne sais plus dans quel ordre), ce n'est pas tellement parce que les pochettes étaient différentes mais surtout parce que je ne les ai pas payées cher du tout : 40 pence pour le maxi, et seulement 10 pence pour ce 45 tours...
Hunting est en écoute chez J'aime la power pop.
26 juillet 2012
THE BONGOS : Mambo sun
Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres en 1984
Réf : FE 18 T -- Edité par Fetish en Angleterre en 1982
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Mambo sun -/- In the Congo -- Hunting
J'aime bien les singles à deux faces A. Pas ceux que les maisons de disques vendent comme tel, comme Strawberry fields forever / Penny Lane des Beatles par exemple, où il s'agit d'un argument de vente ou de prétendre que les deux titres sont tous les deux excellents (ce qui était vrai pour ce disque des Beatles mais ne l'est pas pour l'immense majorité des 45 tours à double face A). Non, ce qui m'intéresse ce sont ces disques dont, pour une raison ou une autre, la face B s'est retrouvée éditée par la suite en titre principal d'un autre single. Par exemple, Oh là là d'Elli & Jacno a une double face A car Je t'aime tant, qui plaisait plus aux radios, a été éditée l'année suivante en face A d'un autre 45 tours, avec une pochette et une face B différentes.
Enfin, tout ça pour dire que ce maxi des Bongos, bijou pop du début des années 1980, a la particularité d'avoir une triple face A !
En effet, ce disque est une réédition d'un single sorti en 1981 par Fetish, le label anglais de ce groupe américain. Le single initial (référence FET 005) avait été édité en deux formats : le 45 tours avait In the Congo en face A et la reprise de T-Rex Mambo sun en face B, tandis que le maxi avait comme titre principal Hunting, suivi en face A de In the Congo, avec toujours Mambo sun en face B.
Ici, comme Mambo sun est passé en face A et que les deux autres titres sont les mêmes, on a bien trois titres qui ont été édités à un moment en face A de single.
La pochette de cette réédition est très proche de la première, avec un choix de couleurs différent au recto et des photos différentes au verso. La particularité de cette édition est que la reprise de Mambo sun est allongée, passant de 3' à 4'30. De deux choses l'une, soit le tripatouillage pour l'allongement a été fait façon particulièrement habile, car le tout est très fluide et ne sonne pas délayé, soit c'est la version originale qui était une version raccourcie de l'autre (c'est l'impression que ça donne quand on écoute les deux à la suite). En tout cas, cette reprise est une réussite, avec encore une fois un son de guitare qui me rappelle les Feelies. Quand j'ai fini par écouter la version originale de Mambo sun, qu'on trouve en ouverture de l'album Electric warrior de T-Rex, sorti en 1971, elle m'a moins plu que sa reprise.
Néanmoins, il est clair que le bon choix de face A, c'était celui fait en 1981 sur le 45 tours : In the Congo est une excellente composition originale des Bongos, un titre enlevé, une de leurs plus grandes réussites. Guitare, percussions, chant, choeurs, tout est parfait ici et il est impossible de ne pas se bouger en écoutant cette chanson.
Par contraste, Hunting pâlit un peu. Non pas que je trouve mauvaise cette chanson, moins frénétique et annonciatrice de leur son power-pop, mais elle sonne plus à mes oreilles comme un titre à mettre sur un album que sur un single.
L'album Drums along the Hudson, qui contient les trois titres de ce maxi, a été réédité en 2007 par Cooking Vinyl. Il contient12 titres en plus et est toujours disponible, à un prix très correct.
22 juillet 2012
NEW ORDER : Power, corruption & lies
Acquis je ne sais plus du tout comment à un moment ou un autre dans les années 1980 ou 1990
Réf : 401946 et 50 168 -- Edité par Virgin en France en 1983 et 1984
Support : cassette
8 titres
J'ai très rarement acheté des albums sur cassette pré-enregistrée. Je trouvais plein de défauts au format (qualité du son, conservation du support, difficulté pour passer d'un titre à un autre). Si elles avaient été vendues moins chères que les 33 tours, je me serais sûrement laissé plus souvent tenter, mais elles étaient quasiment au même prix et je préférais acheter le vinyl, quitte à en faire une copie sur cassette, du disque en entier pour une "sauvegarde" ou d'extraits sur des compilations pour écouter en voiture ou pour les copains. Car le principal intérêt des cassettes étaient qu'elles étaient facilement transportables et enregistrables, et, pendant leur âge d'or des années 1970 et 1980, il n'y avait pas vraiment d'alternative.
J'ai donc consommé des cassettes vierges par paquets, mais je n'ai quasiment jamais acheté de musicassettes au prix fort, les rares exceptions qui me viennent à l'esprit étant les sorties de The Cure avec des inédits, c'est à dire Faith (avec le bande originale de Carnage visors) et Concert (avec la compilation d'inédits Curiosities).
Côté emballage et pochette, puisque c'est surtout ce qui nous intéresse dans cette série de billets sur Power, corruption & lies, le deuxième album de New Order, les cassettes ne sont pas géniales non plus : une boite plastique en standard (qui a sûrement inspiré celle des CD : les deux supports sont des inventions de Philips), un verso de pochette riquiqui (65 cm2, soit moins de 7 % de la pochette d'un 33 tours, qui est généralement un carré de 31 cm de côté), et très peu de place sur la cassette elle-même pour y indiquer des informations.
En tout cas, même si j'ai acheté très peu de cassettes au prix fort, j'ai quand même fini par en acquérir un bon nombre, en solde, d'occasion ou grâce à des dons. Pour ce qui est de celle-ci, je n'ai aucun souvenir sur la manière dont je l'ai récupérée, mais ça fait un bon moment que je l'ai.
Il semble que mon exemplaire est hybride. Je ne sais pas si c'est arrivé chez le distributeur ou plus tard dans sa vie, mais la pochette et la cassette elle-même ne sont pas de la même édition.
La pochette (référence 401946, code prix AE 480) est celle de l'édition originale sortie par Virgin en 1983, en même temps que le 33 tours. Mais en 1984, Virgin a changé de distributeur, passant d'Arabella Eurodisc à Pathé Marconi. Une grande partie du catalogue Virgin a dû devenir indisponible, mais les disques les plus récents (et les plus vendeurs, j'imagine), ont aussitôt été réédités avec une nouvelle référence et un nouveau code prix (avec le préfixe PM). Ma cassette (référence 50 168) est celle de 1984. Le "mélange" entre cassette et pochette a dû se faire il y a bien longtemps puisque quelqu'un (je suis certain que ce n'est pas moi) a pris la peine d'écrire au stylo sur la pochette la deuxième référence (est-ce que ça signifie que ma cassette est passée par un dépôt-vente ?).
Les titres sont les mêmes que sur le 33 tours, répartis de la même façon sur les deux faces. Pour le reste, autant Virgin avait fait des efforts louables pour reproduire fidèlement la pochette du 33 tours Factory anglais, autant, avec les contraintes liées à ce support, la pochette de cette cassette n'a plus grand chose à voir avec le projet graphique original :
- La corbeille de roses de Fantin-Latour est bien présente au recto, avec son code-couleur (qui signifie toujours FACT75, la référence anglaise du 33 tours, ce qui n'a aucun sens ici). La différence est qu'au lieu d'être un carré de 31 cm de côté, l'illustration ici n'en fait plus que 6 (ne sortez pas vos calculettes, ça fait 3,75 % de la surface originale, en arrondissant). En plus, ce gros timbre-poste (bien avant que la pochette ne devienne vraiment un timbre) est affublé ici d'un liseré jaune qui, sur fond gris clair, est parfaitement mal venu.
- Au verso (il n'y a qu'un seul volet à la pochette), pas de découpe (qui se serait vue au recto de toute façon), et pas de rosace colorée décodeuse non plus.
- Alors que, pour le 33 tours, le nom du groupe et les titres des morceaux ne figuraient que sur les étiquettes du disque (inscrits en spirale sur fond noir), on trouve le nom du groupe au recto en relativement grosses lettres (1 cm de hauteur) noires sur le fond gris clair. Le nom du groupe et le titre de l'album sont aussi indiqués sur la tranche, là où sur le 33 tours il n'y avait que la référence catalogue. Les titres des morceaux sont sur le rabat de la pochette, sur la cassette elle-même, et avec les crédits complets au verso de la pochette.
Il faut dire que, contrairement à l'édition 33 tours, les labels ayant pris le disque en licence ne disposaient pas de modèle graphique fourni par Factory et Peter Saville, tout simplement parce que, en 1983, Power, corruption & lies n'est pas sorti en cassette en Angleterre, il n'y a eu que l'édition en vinyl.
C'est en 1986 que Factory l'a édité en cassette, en même temps que plusieurs autres albums du groupe. Et quelles réponses Peter Saville a-t-il trouvées pour surmonter les contraintes du format cassette ? Eh bien, il a fait une pirouette, en insérant la cassette dans un coffret de plus grand format que celui des boitiers habituels. Et puis, estimant probablement qu'il n'y avait pas de solution satisfaisante, il n'a pas essayé de reproduire sa pochette sur la boite du coffret. Il s'est contenté, pour toute cette série d'albums, d'indiquer d'une façon très neutre le nom du groupe, le titre et la référence. Pour les autres éléments graphiques, je n'ai pas trouvé de reproductions pour PC&L, mais le principe doit être le même que pour Low life : les illustrations sont reproduites à part, sur un format qui doit approcher celui d'une carte postale.
Voilà pour cette horrible cassette. Prochain épisode : l'apparition d'un nouveau support, le disque compact...
New Order, Age of consent, dans l'émission Switch de Channel 4.
21 juillet 2012
THE BEAT : Save it for later
Acquis probablement à La Clé de Sol à Châlons-sur-Marne en 1982
Réf : 104 286 -- Edité par Arista en France en 1982
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Save it for later -/- What's your best thing ?
Sur le même modèle que ce qui a été fait pour The Jesus and Mary Chain, et notamment Psychocandy, Edsel vient de rééditer les trois albums de The Beat, I just can't stop it, Wh'appen et Special Beat Service, en albums de 2 CD + 1 DVD qui doivent couvrir l'intégralité de la discographie officielle du groupe, plus des inédits, des sessions radio et des titres en concert.
Une réédition qui me fait très plaisir car The Beat est un groupe que j'aime beaucoup et qui semble un peu oublié ces dernières années. Ils ont peut-être un peu souffert de leur association initiale avec 2 Tone et le mouvement ska de 1979. Musicalement, ils étaient probablement supérieurs à Madness, et même plus éclectiques que les Specials, incorporant plus d'éléments pop et rock à leur sauce ska-reggae-Caraïbes.
Pour fêter ça, j'ai choisi un 45 tours français de The Beat. Il se trouve que, pour la plupart, leurs 45 tours anglais avaient des pochettes neutres et très rétro de leur label Go Feet. Arista, qui sortait leurs disques sous licence en France, a préféré la plupart du temps créer une pochette plus spécifique. Le résultat n'est pas renversant, mais ça donne quand même des pochettes un peu rares. Pour celle de Save it for later, le label a pris une photo noir et blanc du groupe datant de la même session que celle du 45 tours précédent, Monkey murders (un titre qui n'est jamais sorti en face A en Angleterre. Arista n'avait pas dû aimer assez Doors of your heart).
Save it for later est l'un des titres pop-rock de de The Beat, taillé un peu sur le même modèle que Best friend, l'un des singles extraits du premier album. Là, on en était au troisième et le groupe allait bientôt se séparer (Au 21e siècle, deux versions du groupe tournent séparément). La chanson s'ouvre par un riff très accrocheur à la guitare et est marquée par une rythmique particulière, qui fera le succès par la suite des Fine Young Cannibals. Je ne crois pas que ce single a très bien marché en Europe, mais il a eu du succès aux Etats-Unis et il a suffisamment marqué les esprits pour avoir été repris aussi bien par les Who que par Pearl Jam.
La face B, What's your best thing ?, démarre très bien, mais ensuite il semble y avoir des problèmes de construction : on se demande si les musiciens jouent ensemble et on cherche un vrai refrain. Peut-être qu'ils n'ont pas suffisamment travaillé dessus, et ça explique sûrement pourquoi ce titre n'est pas sur l'album.
En tout cas, ça reste un excellent disque, comme presque tout ce qu'a fait The Beat, et quand je l'écoute je dois me pincer pour me rappeler que ça fait déjà trente ans que je l'ai acheté.
La vidéo d'époque de Save it for later. Le son particulièrement pourri ne rend pas bien compte de la pêche de l'enregistrement original.
19 juillet 2012
SPAIN : The blue moods of Spain
Offert par La Radio Primitive à Reims en 1995
Réf : SPAINLPPROMO -- Edité par Restless/PIAS en France en 1995 -- Echantillon promotionnel interdit à la vente
Support : 33 tours 25 cm
Titres : Untitled #1 -- Ray of light -/- Untitled #1 -- Ray of light
J'étais à Rennes en 1995 pour les Transmusicales et pour participer à une réunion de la Férarock. J'ai assisté au concert à la salle de la Cité le soir de mon arrivée, avec à l'affiche Ruby, Spain, Red Snapper et Renegade Soundwave.
Je mentirais en disant que je garde beaucoup de souvenirs de ce concert. Il me semble que je suis sorti dans le hall à un moment pendant le passage de Red Snapper car, même si j'aimais bien un de leurs singles, c'était vraiment trop jazz pour moi. J'ai quelques vagues souvenirs de Ruby, je crois, mais autant j'ai des souvenirs assez nets des prestations de Beck, Soul Coughing et Vic Chesnutt dans la même salle, autant j'ai du mal à me remémorer le concert de Spain, et plus j'essaie d'y penser, plus c'est la prestation des Radar Brothers au printemps 1997 en Allemagne qui me revient en tête, celle d'un autre groupe dont on a l'impression qu'il se forçait à jouer sur un tempo volontairement ralenti.
J'imagine que ce superbe objet promotionnel édité par PIAS en France spécifiquement pour ce concert de Spain aux Trans a dû pas mal circuler à Rennes pendant le festival, mais je pense bien que c'est plutôt à Reims que j'ai obtenu mon exemplaire.
Le recto de la pochette reprend la maquette de celle, d'ambiance très jazz, de The blue moods of Spain, le premier album du groupe, dont la tournée et ce 25cm faisaient la promotion. Je ne crois pas avoir l'esprit mal placé, mais j'ai toujours pensé que, avec son foulard positionné comme un garrot et son bras ouvert, la jeune femme sur la pochette donnait l'impression qu'elle allait se piquer.
Au verso, changement complet de style graphique puisqu'on y trouve l'affiche très tribale réalisée par Fred Voisin pour les Trans cette année-là. A l'époque, je connaissais Fred Voisin pour ses illustrations dans le NME et certaines des pochettes de disques qu'il a réalisées, notamment pour On-U Sound. Une soirée du festival était d'ailleurs dédiée au 15e anniversaire du label d'Adrian Sherwood (j'ai dû y assister en partie) et il y avait aussi une expo Fred Voisin dans la ville, que je n'ai pas vue, mais j'ai eu depuis l'occasion de les croiser, lui et ses oeuvres, puisqu'il s'est installé à Reims en 2000.
Si ce disque promotionnel est très réussi, il a quand même un défaut : quitte à graver les deux faces du disque, je ne comprends pas pourquoi la décision a été prise de reproduire à l'identique en face B les deux extraits de l'album déjà mis sur la face A.
Sinon, les titres choisis sont excellents, et lents aussi, forcément lents. Ce sont deux des nombreuses réussites de The blue moods of Spain. Sur les deux ici, j'ai une préférence pour Untitled #1, mais sur l'album dans son ensemble, mon préféré est le tout dernier, Spiritual.
De son graphisme à son ambiance et à sa composition, ce premier album de Spain a fortement marqué les esprits. Assez courageusement, le groupe a fait fortement évolué son style pour She haunts my dreams, son deuxième album en 1999, mais n'a pas réussi à sortir de l'ombre portée de son premier disque.
Séparé après un troisième album, Spain s'est reformé autour de son fondateur Josh Haden en 2007. Depuis, deux volumes de démos de The blue moods of Spain ont été diffusés en ligne (1 et 2) et un nouvel album est sorti ce printemps qui, du titre, The soul of Spain, à la pochette, se situe lui très ostensiblement dans le sillage de son illustre prédécesseur.
Spain, Untitled #1, en direct en 1996 dans l'émission Nulle part ailleurs de Canal +.
15 juillet 2012
NEW ORDER : Power, corruption & lies
Acquis dans une FNAC parisienne le 20 juin 1983
Réf : 201 946 -- Edité par Factory en France en 1983
Support : 33 tours 30 cm
8 titres
Allez, on entame une série de billets sur Power, corruption & lies, le deuxième album de New Order. Parce que je me suis rendu compte, après en avoir acquis deux exemplaires très différents cette année, que j'avais cet album dans une variété d'éditions, mais aussi et surtout pour s'intéresser à l'évolution de son emballage au fil du temps et des différents supports.
Power, corruption & lies n'est pas mon disque préféré de New Order, mais c'est un disque qui marque indubitablement une étape importante dans la carrière du groupe. Leur son a évolué très vite après la parution de Ceremony et Movement, et cette évolution s'est reflétée dans les singles qui sont parus entre les deux albums, Everything's gone green (plus que sa face A initiale Procession) et Temptation. PC&L est un disque important, le premier de leurs albums qui contient l'ensemble des ingrédients musicaux et qui définit ce qui va être leur style particulier pour la suite de leur parcours. C'est un album compact de huit titres, solide, sans temps mort ni point faible. Ça pourrait un très grand album, oui mais voilà, ce disque ne peut être écouté et apprécié comme tel que si on lui associe son disque jumeau, le "classique des classiques" de New Order, enregistré dans les mêmes sessions mais sorti deux mois plus tôt en maxi. Il s'agit de Blue Monday, bien sûr. Il est hors de question de reprocher à New Order son choix en début de carrière de ne pas mettre ses singles sur ses albums, mais on constate en conséquence qu'il y a plein de bonnes choses ici, mais rien d'aussi excitant, renversant ou "révolutionnaire" que Blue Monday. On s'en rapproche avec des titres électro-dansants avec beaucoup de séquenceur comme 5-8-6, dans sa deuxième partie, le très bon The village, Ultraviolence et Ecstasy, mais l'intérêt de PC&L c'est aussi de proposer des titres synthético-mélancoliques comme Your silent face ou We all stand, qu'on aurait presque pu trouver sur Closer (avec une évolution de deux ans plus marquée encore vers le synthétique à la Kraftwerk) et surtout deux titres rapides et dominés par les guitares (y compris la basse), qui ouvrent et ferment l'album (ça ne peut pas être un hasard) et qui se trouvent être mes préférés, Age of consent et surtout Leave me alone.
Cet album est presque autant réputé pour sa pochette que pour sa musique. Ce n'est pourtant pas non plus ma production préférée de Peter Saville, mais c'est bel et bien le verso de la pochette qui est reproduit en couverture du livre de 2007 Factory Records : The complete graphic album et c'est ce disque parmi tous ceux de Joy Division/New Order qui a été choisi en 2010 pour illustrer un timbre anglais, dans le cadre d'une série de dix qui comptait notamment London calling et Screamadelica.
J'ai pu retrouver la date d'achat de mon exemplaire du disque grâce à l'étiquette de la FNAC qui, comme ce fut le cas pendant des années, comporte la date de sa mise en rayon, le 10 juin 1983. Comme je ne suis allé à Paris qu'une fois entre cette date et mon départ pour l'Angleterre fin août 1983, je n'ai pas eu d'hésitation pour trouver le jour de l'achat, même si je suis bien incapable de dire ce que je faisais à Paris ce week-end là, à part m'acheter des disques, mais je fêtais sûrement ainsi la fin d'un stage et l'obtention d'un diplôme.
Ce33 tours est l'édition originale française du disque. Comme pour d'autres disques de Joy Division ou New Order, Virgin France, dont le nom n'apparait à aucun endroit sur ce disque, a semble-t-il fait un très bon travail en reproduisant très fidèlement la pochette de l'édition anglaise du disque chez Factory.
Comme la musique, cette pochette est indissociable de celle de Blue Monday, qui reproduisait en grand format l'aspect d'une disquette d'ordinateur de 5 pouces, six découpes comprises, ornée de bandes de carrés colorés. C'est la disquette utilisée par Stephen Morris pour stocker les données de son séquenceur qui aurait inspiré Peter Saville.
Les caractéristiques de la pochette de ce disque sont les suivantes :
- Au recto, on trouve une reproduction d'un tableau de 1890 d'Ignace-Henri Théodore Fantin-Latour intitulé Une corbeille de roses, sur lequel des carrés colorés ont été ajoutés. Peter Saville a expliqué au Guardian en 2011 que les fleurs sont séduisantes et qu'elle suggèrent les moyens par lesquels le pouvoir, la corruption et les mensonges s'insinuent dans nos vies.
- On retrouve deux découpes façon disquette au verso. Le rond central est plein au lieu d'être découpé comme sur les vraies disquettes et sur la pochette de Blue Monday. Il s'agit d'une rosace colorée, qui donne le code pour déchiffrer les bandes colorées au recto et sur la pochette intérieure (FACT75, le n° de catalogue anglais de l'abum au recto, New Order Power Corruption And Lies sur la pochette intérieure).
- En-dehors du code couleurs, le nom du groupe et les titres du disque et des chansons n'apparaissent nulle part sur la pochette. Les seules inscriptions lisibles sur la pochette sont la référence catalogue anglaise, qui a été laissée sur la tranche du disque, la référence française, au dos et sur la pochette intérieure, le code prix, la marque de l'imprimeur (J/T à Saint-Quentin) avec la mention "Printed in France" et les crédits pour le tableau de Fantin-Latour.
- Les crédits complets sont imprimés, en spirale, sur les étiquettes des deux faces du disque.
La réédition de 2008 de Power, corruption & lies en double-CD, toujours disponible, contient sur le deuxième disque les deux faces de Blue Monday et les titres des autres singles de la période, Confusion, Thieves like us et Murder.
New Order, Leave me alone, en concert à Cork le 22 avril 1983.
14 juillet 2012
DAVID BOWIE : Heroes
Acquis par correspondance via Ebay en Finlande en juin 2012
Réf : PB 9167 -- Edité par RCA en France en 1977
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Heroes -/- V2 Schneider
Nous sommes le 14 juillet, Fête Nationale française, et c'est le jour idéal pour brandir drapeau tricolore, cocarde et calicots (ce qui n'est absolument pas dans mes habitudes) et célébrer les héros.
"Heroes" est sans aucun doute la première chanson de David Bowie qui m'a intéressé, vers 1978-1979, spécifiquement dans sa version mixte en anglais puis en français qu'on trouvait sur l'album du même titre. Ce n'est que quelques années plus tard que j'ai acheté une réédition de l'album, mais j'ai bien fait attention alors de choisir un pressage français avec cette version (la chanson, qui dure plus de six minutes, existe avec le chant tout en anglais et en version mixte anglais/allemand).
Je ne m'y étais jamais vraiment intéressé dans le détail, mais jusqu'à ce que je vois ce 45 tours listé récemment, je n'avais pas conscience qu'il existait une version courte de 3 minutes de "Heroes" avec seulement les paroles en français. J'ai eu envie de me l'offrir et il ne m'a fallu que quelques semaines de guet pour m'en procurer un exemplaire à un prix relativement raisonnable.
Les gens de chez RCA France se sont vraiment lâchés pour fabriquer cette pochette du 45 tours où Bowie "chante en français", qui n'a absolument rien à voir avec celle de l'album correspondant. Sur la photo, Bowie est costumé, maquillé et coiffé de telle sorte qu'on ne peut que penser à une image d'un film. On me chuchote à l'oreille que cette image pourrait être tirée de Just a gigolo, ce qui est fort possible, mais ce qui me gêne c'est que le disque est de 1977 alors que le film n'est sorti qu'en 1978.
En-dehors de la photo, la maquette est une débauche de bleu, de blanc et de rouge. Et les gens de RCA n'ont pas fait les choses à moitié puisqu'ils ont sorti en même temps le 45 tours avec la version en anglais de "Heroes" en profitant, coup de bol, du fait que les couleurs de l'Union Jack sont les mêmes. Ils se sont juste plantés sur un petit détail en omettant de transformer le O de Bowie en cocarde sur la version anglaise.
Musicalement, "Heroes" est une chanson très étrange, très atypique. Elle a été fortement poussée comme single, mais ce n'est pas très étonnant qu'elle ne soit pas devenue un tube pop, même si c'est désormais incontestablement un classique. Il y a sûrement de fortes originalités dans le rythme et la composition, mais ce qui m'a toujours fortement marqué c'est le son, notamment les guitares de Carlos Alomar et Robert Fripp et les bidouillages au synthé et au Chamberlin de Brian Eno. L'article de 2007 de Mojo Making Heroes avance que non seulement le titre mais également la texture de "Heroes" seraient inspirées par le titre Hero de Neu!. Je viens de l'écouter pour la première fois et franchement je n'entends pas le rapport. Ce qui me parait sûr, comme la plupart des productions d'Eno dans ces années-là, c'est que "Heroes" est déjà à 100% de la new wave. J'entends même dans la basse et les synthés un peu de Magazine, et je note que l'un des ingénieurs du son de ce disque, Colin Thurston, a par la suite été recruté comme producteur par le groupe d'Howard Devoto.
Les paroles, écrites tout à la fin du processus de création de la chanson, font beaucoup pour la réussite de "Heroes". Le français de Bowie est à peu près incompréhensible (il parait qu'il s'en sort mieux en allemand), mais ça a son charme, comme pour tant de chansons French, et les choeurs sur le refrain fonctionnent très bien.
En jouant à fond la carte du patriotisme et des héros nationaux pour la pochette, le label a fait un contresens complet par rapport au sujet de la chanson. Les héros de Bowie, des amoureux à l'ombre du Mur de Berlin, sont, au contraire, des héros ordinaires. D'ailleurs, c'est bien souligné par la typographie, les héros de Bowie sont des héros entre guillemets, mais si ces guillemets sont bien présents sur la pochette de l'album et sur d'autres éditions du single, ils ont été oubliés ici.
En face B, V2 Schneider est un autre extrait de l'album. Je n'aime pas tout sur cet album, mais ce titre fait partie de ceux qui, outre "Heroes", me plaisent beaucoup. Et, cette fois, il semble avéré que, outre la référence aux fusées V2 de la deuxième guerre mondiale, les arc-en-ciel de la gravité, le Schneider dont il est question dans le titre soit le Florian de Kraftwerk, même si ce morceau, qui contient certes du séquenceur et un effet vocoder sur la voix, est tout sauf un pastiche du groupe allemand.
Pour ma part, avec le Eno des albums chantés, "Heroes" fait clairement partie des grands titres précurseurs de la New wave. La question du rapport de Bowie à la New wave se posait dès 1977, si on en croit cette publicité parue dans la presse :
13 juillet 2012
THE KINGS OF TWIST : Bal de France n° 6
Acquis chez Emmaüs à Briancourt le 7 juillet 2012
Réf : BAL. 6 -- Edité par Bal de France en France en 1962
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Peppermint twist -- Hello Joséphine -/- Le twist de Schubert -- Oh ! Jenny
En cette veille de Fête Nationale, les bals, de pompiers ou non, sont nombreux à être organisés ce soir. Ça tombe bien, j'ai justement trouvé la semaine dernière chez Emmaüs Ardennes, en route pour l'excellent Ptit Faystival, ce 45 tours sous étiquette Bal de France !
Il y a cinquante ans, l'heure n'était pas aux suppressions d'emplois chez Air France, et les trois hôtesses et le commandant de bord en photo sur cette pochette plutôt très réussie transforment sans problème la piste d'atterrissage en piste de danse !
Ces disques Bal de France étaient probablement distribués dans les épiceries ou autres commerces à un prix "économique" (5 F. 50). Ce numéro 6 spécial Twist est attribué à The Kings of Twist. Qui sont les Kings of Twist ? Juste un nom dans le ton, comme souvent avec ce genre de production. Aucun nom de musicien, bien sûr, mais il y a quelques pistes.
Le deuxième titre, Hello Joséphine, une reprise de Fats Domino, est le plus faible du lot. Le son de la guitare est bon, mais le rythme est mou du genou et le chanteur faiblard, comme beaucoup d'autres yé-yés. C'est pourtant la présence de cette chanson qui fait que ce disque est apparemment assez recherché, puisqu'il s'agit en fait d'une face B du tout premier 45 tours de Long Chris et les Daltons, paru quelques mois plus tôt chez Pacific.
Les trois autres titres, tous instrumentaux, sont d'une bien meilleure tenue. Il s'agit d'une reprise du Peppermint twist de Joey Dee and the Starliters, d'une version du Twist de Schubert, créé par Danny Boy et ses Pénitents , à moins que ce ne soit par Michel Sidney (je ne connais pas cet air de Schubert mais j'avancerais bien sans grand risque de me tromper qu'il s'agit de La truite !) et enfin d'Oh ! Jenny, signé J. Bouchety et G. Aber, qui semble un original.
Ces morceaux sont très enlevés, avec un son et une production d'excellente qualité. La guitare électrique est très présente, comme dans tout twist, mais les cuivres aussi, particulièrement un sax ténor proéminent sur Peppermint twist et Oh ! Jenny et un autre, moins grave sur Schubert. A se demander si Billy Nash n'est pas dans le coup...
Ces trois titres étaient eux aussi déjà parus chez Pacific, sur un 45 tours crédités à The Twisting Guitars. On peut donc poser l'équation The Kings of Twist = 1/4 (Long Chris et les Daltons) + 3/4 (The Twisting Guitars). Mais ne me demandez pas qui sont The Twisting Guitars, ce n'est pas le sujet de l'exercice du jour et ça reste une inconnue. En tout cas, ce n'est pas parce que l'EP des Twisting Guitars a eu droit à une édition espagnole chez Belter que ce groupe est ibérique, comme semble le penser Instromania, qui les a inclus sur une compilation de groupes espagnols instrumentaux. Je suis à peu près certain qu'ils sont français, les auteurs ou adaptateurs de leurs chansons étant tous francophones, y compris pour le quatrième titre, remplacé ici par celui de Long Chris, qui est une reprise d'Adamo. Et sur la pochette française il y a une belle photo de guitare en noir et blanc signée Jean-Pierre Leloir.
Pour ma part, je fuis les bals, mais si vous allez danser ce soir, attention aux pétards, mais laissez-vous twister !
08 juillet 2012
ALL FOR ART AND ART FOR ALL !
Acquis auprès de Dan Treacy à la Living Room à Londres en 1984
Réf : BIG 8 -- Edité par Whaam! en Angleterre en 1984
Support : 33 tours 30 cm
16 titres
Etonnamment, je n'ai rien noté dans mon agenda à ce sujet. En tout cas, ça a dû se passer en juin ou juillet 1984, dans un pub, pour un concert estampillé Living Room ou Noise above. J'avais dû avoir l'occasion de dire à Dan que j'étais intéressé par la compilation qu'il venait de sortir sur son label Whaam! et, la fois d'après, il en avait quelques exemplaires avec lui et j'avais pu lui en acheter un, directement du producteur au consommateur, pour quelques livres (entre 4 et 6, je dirais).
All for art and art for all est à la fois la première compilation éditée par Whaam!, le label de Dan et Ed Ball et sa toute dernière parution. Apparemment, Simon Napier-Bell, un des managers du groupe Wham!, alors au faîte de son succès, avait proposé un chèque au label pour qu'il abandonne cette marque commerciale. L'importance du chèque a plus été amplifiée au fil du temps par la rumeur, mais toujours est-il qu'à compter de 1985 le label de Dan s'est appelé Dreamworld.
Il suffit d'un coup d'oeil à la pochette pour savoir que c'est celle d'un disque lié aux Television Personalities (elle est due à Dan, soi-disant sous LSD). On y reconnait le style pop-art avec inclusion d'icones (j'ai identifié Andy Warhol et Siouxsie). Outre que les deux disques sont sortis en même temps et associent la Living Room et les TVP's, il y a point commun de plus entre ce disque et Alive in the living room, le tout premier album édité par Creation : les notes de pochette parodient toutes deux celles rédigées par Paolo Hewitt sous le pseudonyme du Cappuccino Kid pour les disques de Style Council. Celles-ci, probablement dues à Dan, sont attribuées à The Cappuchino Kid. Plus méchamment, celle de l'album Creation sont signées The Crapachinno Kid, derrière lequel se cachait sûrement The Legend!.
Les 16 titres de ce disque se répartissent entre titres parus au catalogue Whaam! et inédits, par des artistes du catalogue et d'autres, dont beaucoup de jeunes groupes inconnus.
A tout seigneur tout honneur, les TVP's sont largement présents sur ce disque, avec trois excellents titres, l'inédit The dream inspires, une version trafiquée de Happy all the time, dont l'original est sur leur album The painted word, qui venait alors de paraître, et le tout aussi excellent My favourite films, attribué aux Gifted Children, le nom de groupe qu'ils avaient utilisé pour la toute première parution sur Whaam!.
Il y a aussi deux titres de Jowe Head, à l'époque bassiste des TVP's, February et Lolita, avec un petit côté Paul Roland, qu'il réenregistrera quelques temps plus tard sur son album The Jowe Head personal organiser (repris en CD sous le titre Unhinged).
Parmi les gens qui ont sorti au moins un disque chez Whaam!, on trouve ici le très soutenu par les TVP's mais méconnu Jed Dmochowski, qui chante I'm sad, un titre de Stallions of my heart, son album de 1982, assez genre Nikki Sudden. Jed est sur Facebook et MySpace. J'en déduis qu'il joue toujours.
L'album Blow up des Direct Hits est sorti presque en même temps que cette compilation. On en trouve ici un extrait, What killed Aleister Crowley ?, et un inédit, Girl in the picture.
Les Page Boys avaient sorti un an plus tôt un excellent 45 tours chez Whaam!. Honey est leur troisième et dernier titre paru, mais les deux membres se retrouveront en 1985 au sein de One Thousand Violins, un des groupes piliers du catalogue Dreamworld.
Les Pastels ont sorti leur tout premier single chez Whaam! en 1982. Le suivant, I wonder why, est sorti chez Rough Trade, même si Dan et Jowe ont participé à l'enregistrement. On retrouve ici une version de cette chanson, qui est je crois inédite par ailleurs. Elle est en tout cas différente de la version Rough Trade, et différente aussi, mais plus proche, de celle qu'on trouve sur le tout premier disque édité par Creation, un 45 tours souple glissé dans le n°1 du fanzine Communication Blur.
On va quitter là la liste des groupes ayant enregistré pour Whaam! par ailleurs, mais on reste sur ce 45 tours souple, dont l'autre titre était Wouldn't you ? par The Laughing Apple. On retrouve cette chanson ici, mais ce n'est pas non plus la version du souple, c'est celle de la face B de Participate !, le deuxième single de ce groupe pré-Biff, Bang, Pow ! et Revolving Paint Dream, paru en 1981. Biff, Bang, Pow ! a enregistré une nouvelle version de Wouldn't you ? en 1985 sur son premier album, Pass the paintbrush, honey.
J'ai oublié de le préciser, mais évidemment, I wonder why et Wouldn't you ? sont deux très grandes réussites et figurent aussi parmi les excellentes chansons de ce disque.
Deux des membres permanents de Laughing Apple étaient Andrew Innes et Alan McGee. C'est sans doute eux qui ont enregistré la version d'In the afternoon, créditée à Revolving Paint Dream, qui ouvre l'album. Revolving Paint Dream avait déjà sorti quelques mois plus tôt une version de cette chanson écrite par Alan, en face B de son premier single, avec Christine Wanless au chant. En 1985, BBP! en a sorti sa propre version, chantée par Alan, en face B du single Love's going out of fashion. La version proposée ici, chantée par Alan, est encore différente. Avec sa boite à rythmes et sa production particulière, je parierais bien qu'il s'agit chronologiquement du premier enregistrement de cette chanson, peut-être une démo.
Les trois derniers groupes ont un style très sixties. Fondé en 1980, The Mixers était un groupe de Glasgow. Ils étaient déjà séparés quand cet album est sorti, mais Love hurts, et surtout le petit chef d'oeuvre bricolo Never find time (réédités plus tard sur un 45 tours par Vinyl Japan) suffisent à leur assurer la postérité et une présence garantie dans les compilations Nuggets à venir.
Le Dancing with the dead des Mad Hatters est très psychédélique et me fait beaucoup penser à Biff, Bang, Pow !. Ils se sont très vite renommés Medicine Sunshine et existaient encore en 2010. Encore plus psychédéliques et pour finir, il y a Only the sky children know de Tangerine Experience, dans un style proche du premier Pink Floyd. Je ne sais pas si c'était un vrai groupe ou un pseudo pour des gens proches des TVP's, mais en tout cas je n'ai trouvé aucune information sur eux.
Au bout du compte, on a là un album qui se tient très bien, preuve que Dan avait, en plus du sien comme artiste, le talent de repérer d'excellents groupes. Cette chronique est d'ailleurs l'occasion d'avoir une pensée pour lui. Il a eu de très gros problèmes de santé l'an dernier et, aux dernières nouvelles, restait hospitalisé dans un centre de rééducation.
Une partie des titres de All for art and art for all a été rééditée en CD en 1995 par Vinyl Japan sur Whaam! Bam! Thank You Dan! - A Whaam! Records Compilation 1981 - 1984.
Thèmes :
1980s,
biff bang pow,
creation,
pastels,
tv personalities,
vinyl
06 juillet 2012
AVI BUFFALO : What's in it for ? (Radio edit)
Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres le 18 avril 2012
Réf : PROCD 152 -- Edité par Sub Pop aux Etats-Unis en 2010
Support : CD 12 cm
Titres : What's in it for ? (Radio edit)
J'avais déjà cette chanson, sur un disque offert par Q Magazine, que j'ai même chroniqué ici. A 4 £, le prix excessif initialement réclamé pour ce CD promo 1 titre, je ne l'aurais même pas regardé (d'ailleurs, je snobe complètement le rayon des disques au prix fort de cette boutique et je ne fréquente que sa cave aux prix bradés), mais à 10 pence je m'en suis immédiatement emparé, d'autant que ces CD promos Sub Pop sont de beaux objets, avec pochette en carton brut sur laquelle est juste collée une étiquette.
J'aime toujours autant cette chanson maintenant qu'en 2010. Sa composition et son style son d'ailleurs assez intemporels, avec peut-être un petit aspect première moitié des années 80. Les deux guitares sont en avant, le reste des instruments est mixé très en arrière. Il y a plein d'effet sur la voix d'Avi et sur les choeurs. Je trouve peu de points de référence, mais dans la partie instumentale le son de la guitare solo et la façon dont les notes font de la dentelle me font irrésistiblement penser à Maurice Deebank sur les premiers albums de Felt.
Il me semble avoir lu peu de temps après la sortie de l'album d'Avi Buffalo en 2010, sur lequel on trouvait figurait ce titre, leur première parution, que la formation du groupe qui l'avait enregistré avait déjà été fortement remaniée. Il est de toute façon évident qu'Avi Buffalo est avant tout porté par son fondateur, qui lui a aussi donné son nom, le gamin Avi Zahner-Isenberg. Depuis le premier album, il n'a pour l'instant sorti qu'un single, l'an dernier, mais son parcours ne s'arrêtera sûrement pas là.
What's in it for ? est toujours offert par Sub Pop en téléchargement gratuit sur son site.
La vidéo de la version complète de What's in it for ?.
01 juillet 2012
PRINCE BUSTER AND ALL STARS : Take it easy
Acquis sur le vide-grenier du Baizil le 1er juillet 2012
Réf : AZ 10358 SG 12 -- Edité par Disc'AZ en France vers 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Take it easy -/- Julie on my mind
Là, on va bien être obligé de parler de coïncidence... Ça fait des années que je fréquente les vide-greniers et les dépôts-vente et je n'avais jamais vu de 45 tours de Prince Buster. Et là, à peine trois semaines après m'être procuré une reprise parasitaire de son classique Al Capone, voilà que je tombe sur ce 45 tours.
Je l'ai bien mérité, il faut dire : je m'étais concocté un circuit de trois (petits) vide-greniers, et c'est à peine si j'ai vu un disque en vente dans les deux premiers. Par contre, arrivé au Baizil, j'ai avisé dès le premier stand un carton contenant visiblement des 45 tours années 60, et un des premiers disques sur lequel j'ai mis la main, c'était le disque de Prince Buster, sans sa pochette, bien usé et un peu gondolé (mais il passe pas trop mal). Deux-trois disques plus loin, j'ai trouvé la pochette vide du disque, en papier, pas mal usée elle aussi, mais j'étais content d'avoir l'objet au complet (plus une grosse dizaine d'autres, dont Ne nous fâchons pas de Spartaco-Sax).
Ce que j'ai tout de suite remarqué aussi, c'est que ce disque est édité en France par Disc'AZ, le label même responsable de la sortie du 45 tours des Prince of Wales Stars qui tentait de capter une partie du succès d'Al Capone !!
A ce sujet, j'ai fait un beau loupé puisque ce disque figure bien sur la page Prince Buster de 45 Vinyl Vidi Vici, que j'avais consultée et sur laquelle j'avais fait un lien, mais je m'étais concentré sur les différentes éditions d'Al Capone et je n'avais pas remarqué cette unique sortie de Prince Buster chez Disc'AZ.
C'est quand même assez drôle de voir un label quasiment pirater un artiste, puis sortir officiellement une de ses productions officielles quelques mois plus tard. Peut-être qu'il y avait chez Disc'AZ quelqu'un de vraiment très fan de prince Buster, à moins que ce contrat de licence soit une façon de se rattraper après le coup des Prince of Wales Stars ?
De son côté, Prince Buster savait aussi sûrement être souple avec les règles de la propriété intellectuelle : les deux faces de ce 45 tours, qui sont sorties en 1967 en Angleterre sur des 45 tours différents, sont créditées à C. Campbell (pour Cecil Campbell, le nom de Prince Buster) alors qu'il s'agit de deux reprises !
C'est chez London '69 que j'ai appris que Take it easy est une reprise d'un tube rocksteady d'Hopeton Lewis. Cette version, également rocksteady, est excellente. Prince Buster a transporté l'action à Paris (ce qui explique peut-être la sortie en France du titre et le crédit à Campbell) et il remplace successivement "Take it easy" par "Champs Elysées", "Ma chérie" et "Gai Paris".
Julie on my mind est sorti en Angleterre d'abord en face B de Going to the river, puis, probablement très peu de temps après, en face A d'un autre 45 tours avec This is a hold up en face B. La lecture de l'étiquette nous apprend deux choses : qu'en Angleterre ce titre était crédité à R. Mellin et que la très belle guitare qu'on entend est celle de Lyn Tait. Apparemment, l'original a été enregistré par Adam Wade et est réputé dans les milieux Northern soul.
Voilà, ça me suffit pour aujourd'hui, mais si la semaine prochaine je tombe sur un carton de 45 tours du Prince, façon Condé-sur-Kingston, je ne manquerai pas de vous en faire part !
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