25 avril 2010
TOPLESS WOMEN TALK ABOUT THEIR LIVES
Acquis chez Parallèles/Gilda à Paris à la fin des années 1990
Réf : FNCD402 -- Edité par Flying Nun en Nouvelle-Zélande en 1997
Support : CD 12 cm
14 titres
Topless women talk about their lives. Voilà un titre accrocheur, et trompeur également puisqu'on ne trouve aucune femme topless sur la pochette de CD et je suis à peu près sûr qu'elles ne sont pas particulièrement nombreuses non plus dans le film dont ce disque constitue la bande originale.
A l'origine, Topless women talk about their lives était une série télévisée, lancée quasiment sans budget avec des acteurs non payés et des histoires largement improvisées. 41 épisodes de 4 minutes ont ainsi été diffusés.
Au bout de dix mois, l'actrice Danielle Cormack s'est retrouvée enceinte. Elle s'attendait à voir son personnage disparaitre de la série. Au lieu de ça, l'auteur-réalisateur Harry Sinclair a écrit tout un script autour de sa grossesse, a trouvé les financements et en 1997 la série est devenue le film Topless women talk about their lives.
La musique joue un rôle central dans la série et dans le film et, comme tout cela se passe en Nouvelle-Zélande, chaque épisode de la série utilisait un titre du catalogue Flying Nun, une pratique qui s'est poursuivie et amplifiée au moment du passage au long métrage.
Quand il s'est agi de sortir un disque de la bande originale, Harry Sinclair a tenu à faire une sélection la plus cohérente possible parmi tous les titres utilisés. Mission accomplie, avec 14 titres qui constituent un mélange équilibré de classiques du label du début des années 80 et de productions plus récentes des années 1990.
Evidemment, comme il s'agit de la cinquième compilation Flying Nun dont j'ai fait l'acquisition, il y a quelques doublons avec mes précédents disques. Ce n'est pas un hasard si seuls d'excellents titres sont concernés : North by North des Bats, She speeds des Straitjacket fits, Anything could happen et Point that thing somewhere else de The Clean et Not given lightly de Chris Knox, qui a sur ce titre un jeu de guitare à la Stuart Moxham que je n'avais pas repéré la dernière fois.
Parmi les titres que je n'avais pas déjà, il y a d'excellents classiques du label, comme I love my leather jacket des Chills et surtout l'excellent instrumental Fish de The Clean, la face A d'un maxi au titre à rallonge de 1982, Great sounds great, good sounds good, so-so sounds so-so, bad sounds bad, rotten sounds rotten!!, qui, avec ses guitares influencées par les Byrds psychédéliques, montre une fois plus que les groupes de débuts de Creation et de Flying Nun écoutaient les mêmes disques chacun à un bout du monde. Pour ce qui concerne les jeunes pousses des années 90, ma préférence va à 3Ds, le seul groupe qui a droit à trois titres, mais un seul suffit à gagner mon vote, celui qui ouvre le disque, Hey seuss, avec un chant fortement influencé par celui de Black Francis. Buddy de Snapper et Saskatchewan de Superette sont également excellents.
23 avril 2010
LITTLE RICHARD : Classic rock greatest hits
Acquis sur le vide-grenier de Oiry le 11 avril 2010
Réf : LSP 12141 -- Edité par CBS/Lee Cooper en France en 1981 -- Offert par ce magasin : La Boite à Jean's à Ay Champagne
Support : 45 tours 17 cm
6 titres
J'ai été tenté de laisser passer ce 45 tours publicitaire destiné aux acheteurs de jeans Lee Cooper du début des années 1980 mais finalement je l'ai acheté, pour deux raisons. D'abord, ce 45 tours en bon état contient non pas deux mais carrément six chansons de Little Richard. Ensuite, il se trouve que, si j'ai bien sûr la plupart des grands classiques de Little Richard éparpillés par-ci par-là sur diverses compilations, je n'avais jusque là aucun disque sorti sous son propre nom, alors qu'il est pourtant l'un des derniers survivants des premiers grands du rock 'n' roll, avec Chuck Berry et Fats Domino.
J'ai été aussi intrigué par la mention "© 1967" sur le rond central du disque. Sur le chemin du retour à la maison, je me suis plu à imaginer qu'il s'agissait là de réenregistrements des grands classiques des années 1950 de Little Richard avec un son réactualisé rhythm'n' blues à la Stax. Ce n'est pas le cas, mais je n'étais pas loin du compte car il y a bien eu un album chez Modern en 1966, The wild and frantic Little Richard, enregistré chez Stax avec les musiciens de session du label et les six titres de ce 45 tours sont bien dans un style rhythm'n'blues, sauf qu'ils ont eux été enregistrés pour le label Okeh. Ils représentent en fait la moitié du deuxième et dernier album que M. Penniman a sorti chez Okeh. Le disque original s'appelait Little Richard' greatest hits - Recorded live !. Le verso de la pochette précisait que le disque avait été enregistré "Live at 'The Club Okeh', Hollywood", mais Wikipedia explique qu'en fait il s'agit de faux enregistrements live réalisés dans les studios CBS d'Hollywood. Les versions des tubes sont souvent raccourcies et l'album contient apparemment de longues parties parlées (qui nous sont épargnées sur ce 45 tours, à l'exception des "Whaoou" et des "Ouh my soul !" qui ponctuent la fin des titres).
Même si ce ne sont pas les fines gâchettes de chez Stax, certains des musiciens présents sur ce disque sont très connus (Billy Preston à l'orgue, Johnny 'Guitar' Watson à la guitare). Malheureusement, on ne les entend presque pas : seuls le piano de Little Richard et les cuivres sont à la fête, avec un son globalement très fouillis. Si des versions de Lucille, Tutti frutti, Long tall Sally, Good golly Miss Molly, The girl can't help it et Jenny-Jenny chantées par leur fougueux créateur ne peuvent pas être complètement dénuées d'intérêt, l'ensemble est quand même décevant, pas à la hauteur par exemple des excellents enregistrements de 1967 de Slim Harpo pour Excello comme Tip on in.
Reste que, un demi-album de Little Richard pour 50 centimes, ça vaut toujours le coup, et ça a permis à ce 45 tours qui, de Ay à Oiry a visiblement peu voyagé depuis près de trente ans, de faire la moitié du trajet retour en revenant de Oiry à Mareuil !
La pochette de l'album (complet) de 1967.
18 avril 2010
JOHN FOGERTY : Rockin' all over the world
Acquis sur le vide-grenier de Condé-sur-Marne le 5 avril 2010
Réf : 17 046 -- Edité par Fantasy en France en 1975
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Rockin' all over the world -/- The wall
Dans le lot qui comprenait le disque d'Alban, le seul disque rock était ce 45 tours solo de John Fogerty, l'ex-leader de Creedence Clearwater Revival, qui pose cool sur la pochette, en parfaite tenue de cow-boy, chemise, jean et bottes. Le stetson ne doit pas être loin.
Evidemment, le titre Rockin' all over the world me rappelait quelque chose, notamment les albums de Status Quo que les copains du quartier avaient tous chez eux vers 78-79, mais sur le coup je ne savais pas, ou je ne me souvenais pas, que la chanson écrite par John Fogerty est bien la même, ici dans sa version originale, que celle qui a donné son titre à un album de Status Quo en 1977 quand la groupe de boogie anglais l'a reprise.
Ce 45 tours est extrait d'un album intitulé tout simplement John Fogerty, sorti en 1975, qui est à la fois son premier et son deuxième album solo. Je m'explique, c'est le premier à sortir sous son nom, mais Fogerty avait déjà sorti en 1973 un album de reprises country sous le pseudonyme des Blue Ridge Rangers (un disque auquel John Fogerty a donné récemment une suite, The Blue Ridge Rangers rides again).
Il n'y a qu'une chose à dire à propos de cet enregistrement original de Rockin' all over the world par John Fogerty : c'est une bonne chanson qui est largement au niveau des meilleures de Creedence Clearwater Revival. Musicalement, c'est impressionnant : faites écouter l'intro à n'importe quel fan de rock et il dira aussitôt que c'est du CCR. Les paroles sont légères mais pleines de vie. C'est un hymne à la joie de se retrouver à quatre heures du matin pour partir rocker dans le monde entier. Ça marche pour tout le monde, même si le monde entier, dans la plupart des cas, c'est un rade minable à 200 bornes de là. On comprend que, après Status Quo, des rockeurs du monde entier se soient appropriés cet hymne, de Bruce Springsteen à Bon Jovi. John Fogerty joue lui aussi très souvent cette chanson sur scène, la plupart du temps en rappel.
Le paradoxe quand même pour cet enregistrement studio original de Rockin' all over the world, c'est que cette ode au groupe de rock a été publiée après la séparation de CCR par un Fogerty qui est effectivement en solo sur cette chanson, c'est à dire qu'il joue tous les instruments, basse et batterie compris, comme c'est le cas sur l'intégralité de ses deux albums de 73 et 75. Le message caché étant peut-être que le meilleur moyen de le faire durer est d'être un groupe de rock à soi tout seul, comme le chantait Renaud !
The wall en face B est une autre chanson au son Creedence qui, sans avoir la force d'un hymne, est d'excellente tenue.
En 2009, les organisateurs du Festival de Montreux ont eu l'idée de programmer une soirée Rockin' all over the world avec Status Quo et John Fogerty à l'affiche. Evidemment, les deux ont joué la chanson ce soir-là sur scène, mais sans se croiser ni collaborer pour autant. Ce n'est pas vraiment étonnant car on imagine bien qu'ils ont peu de choses en commun.
Alors que je me disais que Rockin' all over the world mériterait de figurer aux côtés des tubes de CCR sur les compilations best-of du groupe, j'ai découvert que c'était déjà le cas, puisqu'on en trouve une version live sur The long road home, qui mérite donc bien son sous-titre de The ultimate John Fogerty-Creedence collection.
17 avril 2010
THE SOUND : Hot house
Acquis à Londres en 1984
Réf : KOW 23 -- Edité par Korova en Angleterre en 1982
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Hot house -/- New dark age (Live)
Si ça m'est égal de m'être séparé de mon exemplaire de Physical graffiti, il y a quelques disques que je regrette d'avoir bêtement revendus. Vers la fin des années 1980, j'ai notamment échangé chez Plastic Passion à Portobello, contre quelques livres sterling redépensées aussi vite, au moins trois 45 tours qui n'auraient jamais dû quitter le confort de mes étagères. Il y avait notamment Get up and use me, le premier single des Fire Engines, le Odd man out des Teenage Filmstars chez Blueprint (lâchement abandonné sous le prétexte spécieux que j'avais le même chez Wessex, avec une pochette illustrée, contrairement à l'autre) et aussi le tout premier disque de The Sound, le EP Physical world, acheté 80 pence quelques années plus tôt à Londres la première fois que j'ai fréquenté une bourse aux disques, revendu plus ou moins parce que j'avais deux des titres par ailleurs et que je n'aimais pas spécifiquement le troisième, mais surtout et bêtement parce que, sachant que ces disques étaient un peu rares, j'ai voulu faire de l'argent avec eux sans pourtant être particulièrement dans une mauvaise passe financière. Mauvaise idée, on ne m'y a pas souvent repris.
Aujourd'hui, je sens encore sous mes doigts le grain de la pochette de Physical world, je me souviens très bien de l'aspect du disque (rond central gris, sans étiquette imprimée). Bien évidemment, si je l'avais encore aujourd'hui, c'est sûrement de Physical world qu'il serait question aujourd'hui, plus que de ce Hot house, un 45 tours hors album sorti entre le deuxième de The Sound, From the lion's mouth, et le troisième All fall down. Celui-là je l'ai conservé parce que je n'avais pas les titres ailleurs et parce que de toute façon il est beaucoup moins rare.
Visiblement, fin 1981-début 1982, le groupe était sous la pression de son label, après deux albums qui s'étaient peu vendus, pour sortir enfin un tube. Eux-mêmes donnent le sentiment d'y croire un peu dans une interview au fanzine Blam, au moment de sortir Hot house en réponse à ces pressions, et Adrian Borland était probablement parfaitement sincère quand il a répondu à la question "Penses-tu que ce single pourrait être un tube ?" : "Yeah it's about the nearest we're prepared to go too commercial. If 'Hot house' isn't a hit then we'll probably never have one." Il est probablement inutile de le préciser, Hot house a coulé sans laisser de trace, comme disent les anglais, et effectivement The Sound n'est pas allé plus loin dans une direction trop commerciale puisque l'excellent All fall down, qui leur a valu de se faire virer par leur label, proposait une musique plus fracturée et plus claustrophobe.
Il faut dire que cette chanson Hot house est loin d'être une réussite. On a l'impression que le groupe se force à appliquer des recettes, les siennes et celles du succès, mais à partir d'ingrédients (composition,mélodie, paroles) insuffisants en qualité et en quantité. Ça ne prend absolument pas, on ne retrouve ici ni le classicisme new wave instantané de Jeopardy ni le souffle épique de From the lion's mouth. Au bout du compte, la postérité de Hot house tient surtout au fait que cette chanson figure sur et a inspiré le titre du double album live In the hot house de 1985 (réédité en CD par Renascent, mais ce CD semple épuisé aujourd'hui).
En face B, la version live de New dark age, le titre qui clôturait From the lion's mouth, ne sauve pas le disque. Elle est très longue à décoller et Adrian Borland semble forcer sur sa voix. Ce titre a été enregistré en Hollande, où The Sound semble avoir eu beaucoup de succès. Quand on regarde leur gigography, on constate qu'ils y ont joué énormément. En Angleterre, c'est souvent au Marquee, où ils font fait plusieurs séries de concerts hebdomadaires, qu'ils se sont produits. C'est à l'un de ces concerts au Marquee que j'ai assisté le 11 avril 1984, avec Shadow Talk en première partie (Chronique d'époque dans Melody Maker). Je garde deux souvenirs de ce concert, celui d'un groupe très professionnel, bien en place, qui maîtrisait son sujet et, comme pour le concert de TC Matic quelques semaines plus tôt au même endroit, celui d'une sono au volume réglé beaucoup trop fort par rapport à la taille de la salle, qui m'a ensuite laissé les oreilles sifflantes pendant plusieurs jours.
Hot house en concert au festival No nukes à Utrecht le 9 avril 1982, pile au moment de la sortie du 45 tours.
Cette espèce d'orchidée semble avoir inspiré les groupes new wave, si l'on en croit cette pochette de l'album From A to B de New Musik, sorti en 1980.
11 avril 2010
ALBAN : Je ne suis plus le même
Acquis sur le vide-grenier de Condé-sur-Marne le 5 avril 2010
Réf : SRC 311 254 -- Edité par SRC en France probablement dans la deuxième moitié des années 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Je ne suis plus le même -/- Tu m'as laissé
En fait, avant d'acheter le C.C.S., j'étais tombé dès le premier stand visité, installé dans la cour d'une maison, sur deux cartons de 45 tours années 1970, dont beaucoup "neufs" et en plusieurs exemplaires dont le propriétaire souhaitait se débarrasser le plus rapidement possible. A 10 centimes le disque, j'en ai pris finalement une quinzaine.
Si la majorité de ces disques est visiblement issue d'un stock qui n'a jamais été mis en vente, ce n'est a priori pas le cas de ce disque d'Alban, qui a la particularité d'être dédicacé au verso ("Pour Ginette, Grosses bises, Votre ami, Alban").
Selon Encyclopédisque, Alban a sorti au moins trois 45 tours, sur trois labels différents mais avec des titres de face A qui pourraient facilement se répondre : Je ne suis plus le même, Je ne suis pas complexé, Ni trop jeune ni trop vieux. A part ça, sans nom de famille, difficile d'en savoir plus sur Alban, si ce n'est que le site Que sont-ils devenus ? nous précise qu'Alban chante toujours, qu'il vit à Bordeaux et a donné un concert en 2008 dans la région de Nancy.
Nancy, ce n'est évidemment pas un hasard si l'on considère que ce 45 tours est un pur produit nancéen, enregistré et édité par le studio S.R.C. (qui fonctionnait encore dans les années 1990).
Si seul le nom d'Alban figure au recto, ce disque est au moins autant celui de Michel Bidaut que du chanteur : celui-ci est l'auteur des deux chansons, des arrangements, il joue de la batterie et a même fait la pochette (au feutre ou au crayon de couleur, ce n'est pas ce qu'il a fait de mieux sur ce disque !). Il semble que Michel Bidaut n'a fait qu'un autre disque, un Disque pour chiens !
Au verso de cette pochette, il est par ailleurs précisé, en jaune dans un nuage rouge, "Disco".
Avec tous ces éléments, je n'attendais rien de particulièrement intéressant de ce disque. Du coup, j'ai quand même été agréablement surpris à l'écoute de Je ne suis plus le même. Les éléments disco sont là, batterie, basse, guitare rythmique, synthés avec effets de cordes, mais ce n'est pas trop surjoué. Quant à la chanson elle-même, même si on se situe sur une corde raide au-dessus d'un précipice, elle passe la rampe grâce à sa dynamique, ses changements de rythme et ses paroles 100% hip-pop optimiste. Malheureusement, Tu m'as laissé, le slow variétoche de la face B, m'a vite fait perdre la bonne humeur gagnée à l'écoute de la face A.
Si Je ne suis plus le même est autant une réussite, c'est peut-être aussi parce que, même si tous les musiciens sont des régionaux de l'étape, ce sont des pointures et plusieurs d'entre eux ont un parcours musical qui se poursuit encore aujourd'hui : Bruno Géhin aux claviers a joué avec Atoll, Olivier Scoazec le guitariste joue actuellement avec Buckwheat Zydeco, Jean-Pierre Duret le bassiste, connu comme le frère de C Jérôme, joue dans Thérapie avec Vidadoc. Une partie de cette équipe, y compris l'ingénieur du son Jean-Luc Mirouf, a travaillé avec Charlélie Couture pour son premier album, 12 chansons dans la sciure.
Allez, je vais remettre Je ne suis plus le même et danser dans le bureau, en pensant que Dalida aurait très bien pu reprendre cette chanson et en faire un tube :
Je chantais tous les soirs pour des miliers de gens
Je vivais enfermé dans mon appartement
Je révais d'être heureux, de vivre simplement
Et d'être un peu bohème, de vivre sans problème
Loin de la ville et des tourments
J'ai longtemps cherché mais j'ai trouvé le secret du bonheur
Il suffit de rêver et de chanter pour oublier les heures
Aujourd'hui j'aime la vie et le soleil est mon porte-bonheur
Je ne suis plus le même je suis un peu bohème
Et c'est vraiment la vie que j'aime.
10 avril 2010
C.C.S. : Whole lotta love
Acquis sur le vide-grenier de Condé-sur-Marne le 5 avril 2010
Réf : 2 C006-91810 M -- Edité par Columbia en France en 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Whole lotta love -/- Boom boom
Bon, Led Zeppelin c'est pas franchement mon truc. A la fin des années 1970, j'aimais bien deux titres du groupe, Dazed and confused et Stairway to heaven. A la même époque, j'ai échangé ou revendu à mon frère l'exemplaire du double album Physical graffiti, l'édition originale avec la pochette découpée et tout, que j'avais moi-même obtenu d'un copain contre d'autres disques ou des manuels de classe. Contrairement à d'autres cas, je n'ai même jamais regretté cet échange ! Quant à Whole lotta love, franchement c'est un morceau que je ne connais pas. Je l'ai sûrement entendu plus d'une fois mais, jusqu'à la semaine dernière, si on me l'avait fait écouté j'aurais peut-être identifié Led Zep mais j'aurais été incapable de donner le titre.
De Condé cette année, je n'ai ramené que des 45 tours, en bon petit nombre, avec des choses intéressantes, achetés sur quatre stands différents. Celui-ci, c'était sur celui d'une famille dont le mari vendait visiblement ses propres disques, une douzaine de 45 tours en bon état du tout début des années 1970.
J'ai sélectionné ce disque parce qu'il annonce non seulement une reprise de Whole lotta love, visiblement sortie très peu de temps après la version originale de Led Zep, mais aussi une du classique de John Lee Hooker Boom boom. J'avais aussi noté qu'il s'agissait d'une production de Mickie Most, l'homme qui a fait la carrière de Donovan, et aussi celui qui a fait enregistrer L'amour est bleu par Jeff Beck.
J'imaginais que ces reprises seraient assez légères, voire limite variétés, mais c'est bien mieux que ça en fait. Car ce que je ne savais pas, c'est que derrière le sigle C.C.S., qui se développe en Collective Consciousness Society, on trouve trois personnalités de la musique anglaise, Mickie Most donc, mais aussi Alexis Korner, le pape du blues anglais, et l'arrangeur et chef d'orchestre John Cameron. Avec un grand orchestre comprenant la crème des musiciens de session rock et jazz anglais, ils ont produit deux albums en 1970 et 1972 comprenant des reprises de Led Zeppelin (Mickie Most, en tant que producteur, avait eu l'occasion de faire appel au talent de musiciens de session de Jimmy Page et de John Paul Jones avant a formation de Led Zep), des Rolling Stones, de Jethro Tull ou des Jackson 5.
Ceci est en fait le tout premier 45 tours de C.C.S., qui figure aussi sur leur premier album. Leur version de Whole lotta love, qui a été un petit tube en Angleterre (n° 13) est en fait très connue des anglais car, réenregistrée dans le même arrangement par James Cameron avec l'orchestre de l'émission, elle a servi d'indicatif à Top of the Pops pendant toutes les années 1970.
Whole lotta love débute très calmement, dans une atmosphère presque bucolique, avant que le fameux riff démarre brutalement, à la guitare électrique comme il se doit. Pour la suite , la guitare, la flûte, les percussions et l'orgue s'associent pour un instrumental très groovy, dont des passages font presque penser à l'indicatif du Prisonnier, avant qu'à l'occasion d'un break Alexis Korner chante quelques vers.
Je n'aurais jamais imaginé Alexis Korner être associé à cette aventure, même après avoir écouté à la radio anglaise une longue émission-hommage qui lui avait été consacrée juste après son décès début 1984. J'avais en tête l'image de quelqu'un qui avait rendu possible la vague du blues boom qui a balayé toute l'Angleterre dans les années 1960, mais je l'imaginais justement assez puriste et confiné strictement à un cadre blues. Parmi d'autres aventures musicales, Boom boom en face B montre bien que j'étais dans l'erreur. Si on n'est pas dans l'easy listening, on est très loin des versions de John Lee Hooker et de la majorité des reprises qui en ont été faites. Avec les percussions et les cuivres du grand orchestre, on est ici, pour prendre encore une référence télévisuelle, beaucoup plus proche de l'indicatif de Mission impossible que des clubs de blues de Londres. Quant au chant de Korner, qui n'essaie absolument pas de jouer au bluesman, il est également surprenant.
05 avril 2010
JASMINE MINKS : Poppy white EP
Offert par Jim Jasmine Minks par correspondance en mars 2010
Réf : EAT1 -- Edité par Oatcake en Ecosse en 2010
Support : CD 12 cm
Titres : Poppy white -- Distraction -- Dead and gone -- Rain
Jim Jasmine garde la pêche. Il vient même de se lancer dans l'aventure d'un label indépendant, Oatcake, afin de diffuser notamment les productions de ses projets actuels avec Sleepyard et apb. Pour commencer cependant, il a plongé dans ses archives pour en ressortir quatre titres inédits des Jasmine Minks, en hommage à deux proches du groupe récemment décédés, Foosky et Mark.
La surprise pour moi vient que ces enregistrements datent de 1992. J'ai suivi de très près le parcours des Jasmine Minks, depuis leurs débuts au Living Room en 1984 jusqu'à Popartglory, l'album de la résurrection en 2001. mais, comme je l'écrivais en 1998 dans Vivonzeureux!, j'étais persuadé que le groupe s'était séparé après l'album Scratch the surface en 1989 avant de se retrouver en 1998, ce qui a mené notamment à l'album auto-produit Veritas en 2000.
Faux, donc, puisque, si séparation il y a eu, elle est intervenue après 1992, comme le prouvent les titres de cet EP enregistrés par trois membres originaux du groupe (Jim Shepherd, Tom Reid, Martin Kenna) plus Robert Greig alias Foosky à la guitare et au chant.
Au niveau du son et de l'esprit, on se situe logiquement plus près de pop ligne claire de Scratch the surface que des titres survitaminés de Popartglory. Les titres sélectionnés l'ont été pour mettre en valeur les compositions de Foosky, qui co-signe le morceau-titre Poppy white avec le batteur Tom et qui le chante. Dès l'intro à la guitare acoustique (12 cordes ?), on est en terrain connu, et ce titre aurait très bien pu figurer sur un album comme Another age.
L'autre titre signé Foosky, Rain, mon préféré du disque, renvoie lui aussi à d'autres compositions des Jasmine Minks, mais bizarrement plutôt à celles du début qui étaient signées Sanderson/Shepherd : guitare à la Byrds, son de basse sixties, effets psychédéliques, voix qui se répondent surtout, tous les ingrédients des Minks de 84-85 sont présents et utilisés à bon escient.
Les deux autres titres sont signés et chantés respectivement par Jim et par Tom.
Le disque est en vente directement sur le site d'Oatcake. Les titres sont aussi en téléchargement sur iTunes.
02 avril 2010
ELLIOTT MURPHY : Soul surfing - The next wave
Acquis chez Noz à Dizy le 5 décembre 2009
Réf : 3074515 -- Edité par Last Call en France en 2002
Support : CD 12 cm
Titres : Ground zero -- Evening gown -- Bilbao Bo Diddley -- If you see her, say hello -- It's a long way home... Benjamin
Elliott Murphy a une production très régulière, avec quasiment un album par an si on compte les live et les collaborations, mais en 2002 l'album Soul surfing n'a pas suffi et il a été suivi en fin d'année par cet appendice en forme d'EP cinq titres, qui a servi également à faire la promotion de la tournée française de février-mars 2003, comme l'atteste l'autocollant apposé sur le boitier.
Il me semble que la vraie raison d'être de ce Soul surfing - The next wave c'est la chanson d'ouverture, Ground zero. Il s'agit bien sûr d'une chanson sur le 11 septembre, du point de vue particulier d'un new-yorkais installé en France et aussi de celui d'un français, car cette chanson est en fait un duo entre Eliott Murphy et son guitariste Olivier Durand, qui raconte la genèse de la chanson sur son site.
C'est un sujet éminemment casse-gueule, mais ils s'en sortent très bien tous les deux en composant une excellente chanson et en tentant d'exprimer le plus honnêtement possible leurs émotions.
Ground zero en concert au Havre le 4 février 2006.
Les quatre autres titres du disque se répartissent en deux reprises et deux titres originaux. Mon préféré est Evening gown, une chanson signée Jagger. Jagger tout seul, sans Richard. Il ne s'agit donc pas des Rolling Stones mais de l'un de ses titres solo. Autant je me souviens encore vaguement de la sortie de son album Primitive cool dans les années 80, sans pour autant l'avoir écouté, autant je ne savais même pas qu'il avait sorti en 1993 un album intitulé Wandering spirit, sur lequel figurait cette chanson. Certains musiciens professionnels ont été plus curieux et l'ont écouté attentivement puisque, comme me l'a rappelé Philippe R. en entendant les premières notes de la version d'Elliott Murphy, il s'agit au moins de la deuxième reprise de cette chanson, Alejandro Escovedo l'ayant enregistrée en 2000 pour Down to the promised land, la compilation anniversaire des cinq ans du label Bloodshot Records. Je n'ai même pas été capable de faire le rapprochement moi-même alors que j'ai cette compilation, peut-être parce qu'en fait je préfère la version Murphy à celle d'Escovedo.
L'autre reprise, c'est If you see her, say hello, de Bob Dylan sur l'album Blood on the tracks. Une bonne version, pas très éloignée de l'originale, mais peut-être un peu trop sage et propre sur elle. C'est d'ailleurs le seul reproche que j'aurais à faire aux deux autres titres du disque, surtout Bilbao Bo Diddley, dont le Diddley beat exigerait une bonne dose de crasse, de cambouis et de sueur.
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