26 décembre 2021

SUSAN CADOGAN : Hurt so good


Acquis à la Bourse BD Disques d'Hautvillers le 7 novembre 2021
Réf : 2 C 004-96655 -- Édité par Columbia en France en 1975
Support : 45 tours 17 cm
Titres : SUSAN CADOGAN : Hurt so good -/- THE UPSETTERS : Hurt so good (Version instrumentale)

Je comptais dédier cette chronique à Lee Perry, qui est mort cet été à 85 ans. Malheureusement, elle sera aussi en hommage à l'ami Fedakar, qui est mort soudainement il y a quelques jours à 52 ans. Grand fan de reggae et de bidouillages à partir d'échantillons sonores, il a publié de nombreux titres sous son pseudonyme Gamover. Il avait réalisé la musique de deux excellentes chansons, Je reste club avec M. Untel et L'alerte au gros rouge avec L'Incohérent, sur la compilation Vivonzeureux Excusez-moi, je me suis occupé un peu de tout. C'est lui aussi qui avait numérisé les 45 tours rares de la compilation Condé-sur-Kingston.

J'ai acheté ce disque à la bourse d'Hautvillers, le même jour que celui de Revoluzion mais à un autre stand. C'était dans l'une des boites de 45 tours à 1 € qu'un pote vendait. J'y ai pioché une poignée de disques, mais celui-ci était de loin le plus intéressant : ce n'est pas tous les jours qu'on tombe sur un 45 tours avec disque et pochette en parfait état, produit en 1975 par Lee Perry, enregistré dans son studio Black Ark et édité à l'origine en Jamaïque sur son label Perries Records !

It hurts so good est une chanson de rhythm and blues écrite par Philip Mitchell, un slow de fait.
La version originale a été publiée par Katie Love and the Four Shades of Black ‎en 1971. Elle n'a pas fait beaucoup de vagues. Par contre, la reprise par Millie Jackson en 1973 a eu du succès et c'est sûrement cette version qui a donné l'idée à Perry d'en produire une interprétation reggae au titre raccourci, Hurt so good, en faisant appel à une jeune chanteuse, Susan Cadogan, avec qui il avait déjà enregistré un premier single, Love of my life.

Ce qui est certain malheureusement, c'est que Hurt so good ne fait pas partie des productions révolutionnaires de Lee Perry. Pas de corne de brume ici, ni de rugissements de lion ou autre bruitage. Par contre, l'ensemble est d'excellente qualité et on est débarrassé des cordes des précédentes versions.
Il n'y a aucun crédit sur le disque, mais selon les informations éparses qu'on peut trouver il semble que la colonne vertébrale des Upsetters à cette époque était constituée du groupe The Boris Gardiner Happening, augmenté des cuivres de Zap Pow.
Et Susan Cadogan n'est pas seule au chant. Des chœurs d'excellente qualité, mixés un peu trop en retrait, la soutiennent. C'est sur la rondelle de l'édition originale jamaïcaine qu'on apprend que ce sont The Diamonds qui l'accompagnent, plus connus sous le nom de The Mighty Diamonds.
Principal défaut de la chanson, ses paroles un peu nazes qu'on préférerait ne pas comprendre du tout ("Ce n'est pas bon tant que ça ne fait pas un peu mal"...).

La face B instrumentale est créditée à The Upsetters. Dans la plupart des éditions, mais pas ici, elle a droit à son propre titre, Loving is good. Les cuivres y ont la part belle et c'est excellent.

Ce 45 tours n'a pas eu un grand succès en Jamaïque. Le label Dip l'a sorti an Angleterre et ça c'est mieux vendu, au point qu'une plus grosse maison de disques, Magnet, l'a réédité, avec un gros succès à la clé (n°5 du hit parade et passage à Top of the Pops) et des sorties un peu partout dans le monde.

Suite à ce succès en Angleterre, Susan Cadogan s'est installée à Londres pendant un temps. Mais les disques suivants n'ont pas eu le même succès et, au bout d'un moment, elle a repris son travail de bibliothécaire en université (métier tout à fait respectable !), tout en continuant régulièrement à sortir des disques.
Elle restera éternellement associée à Hurt so good, chanson qu'elle a régulièrement réenregistrée. Il y a notamment une bonne version avec U Roy de 1992 environ pour le label de Mad Professor Ariwa. Et sur le dernier album en date de Susan Cadogan, Storybook revisited, sorti en 2020, on trouve aussi une nouvelle et bonne version de Hurt so good.


Susan Cadogan, Hurt so good, en 1975 dans l'émission de la BBC Top of the Pops.

19 décembre 2021

JOSEPH ARTHUR : In the sun


Acquis par correspondance via Discogs en décembre 2021
Réf : RWSCDJF 12 -- Édité par Real World/Virgin en Europe en 2000 -- For promotional use only - Not for sale
Support : CD 12 cm
Titres : In the sun (edit) -- In the sun (Album version)

J'ai eu récemment l'envie de réécouter cette chanson In the sun de Joseph Arthur et il s'est avéré qu'elle me plaît toujours autant qu'au moment de sa sortie il y a plus de vingt ans.
A l'époque, c'est par la compilation des Inrockuptibles Objectif 2000 tome 2 que je l'avais découverte (un très bon cru, avec aussi Day One, Asian Dub Foundation, Broadcast, Shivaree, Elliott Smith,...).
Le 16 novembre 2002, à la Soundstation de Liège, j'ai eu l'occasion d'entendre Joseph Arthur chanter en concert cette chanson, avec sa belle mélodie, très accrocheuse. Je n'ai qu'à penser au début de la chanson ("I picture you in the sun..."), sans même l'écouter, et je l'ai en tête toute la journée ! Les paroles sont intéressantes et, comme souvent pour les bonnes chansons, il n'y pas d'interprétation évidente.
Il y avait deux faces B inédites dans la version du commerce de ce single, dont la pochette doit être illustrée par Joseph Arthur lui-même. Pour ce CD promo, il n'y a que la version album et la version single et vidéo, réalisée par Attack Hamster, alias Norman Cook, alias Fatboy Slim. Il a réduit la chanson originale d'une minute et demie, mais sinon ses interventions sur le son, s'il y en a, sont discrètes. La version album est co-produite par T Bone Burnett et mixée par Tchad Blake.

Je ne le savais pas avant de préparer cette chronique, mais In the sun est une chanson qui a une longue histoire. Joseph Arthur a dû la composer vers le milieu des années 1990, plusieurs années donc avant la parution en 2000 sur son deuxième album Come to where I'm from. On trouve en bonus de la réédition numérique des vingt ans de l'album une "Early version" de 1999, pas si différente que ça de la version album.
Mais la première version publiée de la chanson n'est pas celle de son créateur, c'est celle... du patron de sa maison de disques ! Bon, il se trouve que le patron de Real World est un certain Peter Gabriel ! Arthur a donc autorisé Gabriel à publier sa propre version dès 1997, et pour le coup l'arrangement est assez différent, et moins pop, que celui de Joseph. Cette première version parue l'a été sur un disque très particulier, un double album compilation en hommage à... la princesse Diana !! La chanson de Joseph Arthur s'y est donc retrouvée en sandwich entre Rod Stewart et Enya, à côté de titres par Queen, Paul McCartney, Bruce Springsteen, Aretha Franklin, Céline Dion... Ce disque a dû se vendre par millions, mais ses bénéfices étaient destinés à une œuvre de charité, ça n'a donc pas dû faire la fortune de Joseph Arthur.
En 2005, pour une autre œuvre de charité à la suite de l'ouragan Katrina, c'est Michael Stipe qui s'est associé à Coldplay pour enregistrer In the sun. Et c'est bizarre, mais avec ce chanteur, la chanson se met soudain à sonner un peu comme du R.E.M., en particulier dans cette version en concert.

Pour ma part, quand j'ai réécouté la version d'In the sun par Joseph Arthur avec quelques années de recul, c'est à un autre grand groupe des années 1990 que j'ai pensé, Nirvana. Je n'avais pas de chanson particulière en tête, si ce n'est bien sûr un de leurs titres doux et lents. En cherchant un peu, j'ai décidé que c'était à All apologies que je pensais le plus, que ce soit la version In utero ou celle de MTV Unplugged. Et ça c'était avant que je découvre que Kurt Cobain chante "In the sun" dans le refrain !

Le dernier album en date de Joseph Arthur, Come back world, est sorti en 2019.




Joseph Arthur, In the sun, au festival de Glastonbury en Angleterre en 2000.

12 décembre 2021

FANFARE DE QUEVAUCAMPS : Discompany


Acquis chez SOS Équidés à Floing le 2 octobre 2021
Réf : VB. 593 -- Édité par Vogue/RKM en Belgique en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Discompany (YMCA - Ring my bell - Rivers of Babylon) -/- Discoparade

Dans l'ancienne écurie ardennaise, en plus des 45 tours japonais, j'ai trouvé cet automne ce disque belge. J'ai vu tout de suite qu'il cochait toutes les bonnes cases :
  • Un disque d'une fanfare... qui joue du disco !
  • Un dessin de pochette en référence à Saturday night fever
  • Un 45 tours en vinyl coloré d'un orange vibrant
  • Une production de Marc Moulin de Telex
  • Une publication RKM, le label notamment de Plastic Bertrand
Bon, je dois dire tout de suite que j'ai été un petit peu déçu à l'écoute. Que ce soit le medley Discompany de la face A, qui enchaîne des versions de YMCA de Village People, Ring my bell d'Anita Ward et Rivers of Babylon dans sa version Boney M, ou la face B originale Discoparade, la fusion disco-fanfare n'est pas suffisamment marquée. Le côté disco n'est pas assez prononcé, le souffle de la fanfare est timoré sur cet enregistrement et ne claque pas dans les oreilles, et Marc Moulin n'en a pas profité pour utiliser certains des gadgets électroniques de Telex.
Bon, je suis un peu déçu, certes, mais le disque est quand même très agréable, et notons que la face B est une composition de Willy Albimoor, visiblement un grand nom de la musique belge, l'auteur parmi beaucoup d'autres de Jungle fever des Chakachas.
La vidéo n'est malheureusement pas en ligne, mais la Fanfare a interprété Discompany à la télévision française au moins une fois, le 10 novembre 1979 dans ce monument de la culture qu'est le Collaro Show, juste avant Sheila et B. Devotion.
On n'est pas trop étonné que ce disque ait aussi été publié chez les voisins allemands, mais il est beaucoup plus surprenant de découvrir une édition australienne de ce 45 tours !!

Ce disque m'a permis de découvrir Quevaucamps et sa fanfare. C'est un village wallon qui fait partie de l'entité communale de Belœil et qui est situé, ça ne s'invente pas, dans la Vallée de la Haine.
La fanfare de Quevaucamps a été créée en 1886. Robert Demeure, qui la dirigeait en 1978, l'année de l'enregistrement du 45 tours et aussi celle de l'obtention de la médaille d'or au Concours National d'Anvers, n'était que le deuxième à occuper ce poste. Elle est devenue la Philharmonie "La Renaissance" en 1985. En 1986, André Delvaux lui a consacré un documentaire de 11 minutes, Fanfare à cent ans.
Il existe au moins un autre disque de la Fanfare, un 33 tours paru également chez RKM, avec des compositions plus classiques.

On trouve au verso de la pochette la liste complète des membres de la fanfare qui ont participé à l'enregistrement. C'est un document sociologique intéressant. On découvre qu'il y avait encore un maréchal ferrant en 1978, et également une régente ménagère.

A 135 ans, la Fanfare de Quevaucamps garde bon pied et bel œil, on s'en réjouit !

A écouter :
Fanfare de Quevaucamps : Discompany
Fanfare de Quevaucamps : Discoparade

04 décembre 2021

THE OTHER TWO : Tasty fish


Acquis par correspondance chez Momox en novembre 2021
Réf : FACD 329 -- Édité par Factory en Angleterre en 1991
Support : CD 12 cm
Titres : Tasty fish (Pascal mix) -- Tasty fish (Pascal mix 12") -- Tasty fish (O.T. mix) -- Tasty fish (The almond slice mix)

En 1990, New Order était un peu pénible avec son World in motion footballeux et ses à-côtés n'étaient pas suffisamment excitants pour compenser : le Revenge de Peter Hook ne me plaisait pas; j'avais mieux apprécié les deux premiers singles d'Electronic de Bernard Sumner et Johnny Marr, surtout Get the message, mais c'était quand même pas aussi intéressant que New Order d'un côté ou The Smiths de l'autre (et quand je réécoute aujourd'hui, je ne trouve vraiment pas ça bon...); quand au groupe de Stephen Morris et Gillian Gilbert, je crois que je n'avais même pas pris la peine de l'écouter, mais j'avais trouvé que le nom de leur groupe, The Other Two, était particulièrement bien vu. Choisir de s'appeler Les Deux Autres quand on est un couple discret, la moitié du groupe la moins présente dans les médias, c'est une belle preuve d'autodérision.
Et puis, au printemps 2019, j'ai trouvé pour presque rien à Paris leur premier album, The Other Two and you, et je l'ai trouvé pas mal, surtout le titre Tasty fish. Alors, quand je suis tombé sur ce maxi pour un prix très modique, je me le suis offert.

Qu'on se comprenne bien, The Other Two n'innove en rien musicalement, mais sa grande qualité, contrairement à Revenge et Electronic, c'est d'arriver à faire du New Order quasiment aussi bon que du vrai New Order au complet. Rien de plus, rien de moins.
C'est particulièrement vrai avec la version Pascal mix 12" de Tasty fish. Le titre s'ouvre sur deux minutes d'instrumental techno-house-rock typiquement à la New Order, avec changements de rythmes et riffs synthétiques. Puis vient le chant, et c'est la surprise. Gillian Gilbert s'en charge (avec l'aide de choristes, dont Jeremy Kerr d'A Certain Ratio, qui signe aussi les paroles), avec un phrasé et un style tout à fait dans la lignée de ceux de Bernard Sumner, qui est lui aussi, il faut bien le dire, tout sauf un chanteur avec une grande technique. On se souvient qu'à la formation de New Order, après la mort de Ian Curtis, le trio avait eu du mal à décider qui serait le chanteur, et tous s'y étaient essayés. Ils auraient pu aussi donner sa chance à Gillian Gilbert quand elle les a rejoints quelques mois plus tard. La chanson se poursuit dans la même veine jusqu'au bout, avec juste une touche qui surprend par rapport à New Order, un petit solo de guitare légèrement saturée qui arrive à un moment.
Les deux autres versions, l'O.T. mix et l'Almond slice mix sont un peu plus synthétiques et sont très bien aussi.

Il manque la basse de Peter Hook, mais sachant que Gillian Gilbert joue des claviers dans New Order et que Stephen Morris, en plus de la batterie, a très vite aussi pris en charge les boite à rythmes, séquenceurs et autres synthés, on n'est pas trop surpris d'avoir la preuve qu'ils produisaient une bonne partie de la matière musicale de New Order. En tout cas, même si on s'en tient aux disques parus jusque-là, Tasty fish est pour moi largement au niveau d'un petit paquet de singles de New Order, de World in motion à Touched by the hand of God, en passant par State of the nation et Shellshock.

Dans leur biographie chez Factory Benelux, on apprend que Gilbert et Morris signaient des musiques de films ou d'émissions télé sous le nom de The Other Two, mais n'avaient pas particulièrement le projet de lancer un groupe. Ils ne l'ont fait que parce que les projets de New Order d'enregistrer un nouvel album en 1990 ne se sont pas concrétisés.
Ils n'ont pas eu de chance car ils ont souffert des difficultés financières de Factory. Ce single est bien sorti chez Factory, alors en plein folie des grandeurs. L'album The Other Two and you était prêt à sortir en 1992, mais Factory a fait faillite et le disque n'a été publié chez London que fin 1993.
The Other Two a sorti un deuxième album, Super highways, en 1999.
Gilbert avait quitté le groupe à un moment dans les années 2000, mais tous les deux sont actuellement membres de New Order. Leurs concerts se terminent actuellement par plusieurs reprises de Joy Division. S'il voulait s'offrir une petite pause à Bernard Sumner lors des concerts, le groupe pourrait tout aussi bien reprendre Tasty fish...




Un reportage de l'émission The O-Zone de la BBC 2 tourné à Paris en 1993.

28 novembre 2021

LES SWIFTS : Athos avec Les Swifts


Acquis chez Emmaüs à Reims le 12 novembre 2021
Réf : 3 -- Édité par Athos de France en France en 1963 -- [Les chaussures Athos ont édité ce disque pour votre plaisir] - [Chaussures Athos, chaussures jeunes pour les jeunes]
Support : 33 tours 17 cm
Titres : Choo-choo -- Shaking all over -/- Sylvie -- Je m'ennuie

Les 45 tours sont repassés de 1 € à 50 centimes chez Emmaüs à Riems. Ce jour-là, il n'y en avait pas beaucoup, mais ils étaient en bon état. Ma meilleure pioche a été ce disque publicitaire à la pochette très réussie, qui aurait pu figurer dans mon livre Vente interdite.
Athos était une des marques de l'entreprise Fenestrier de Romans-sur-Isère. Ce disque est le troisième et dernier d'une collection qui comporte aussi Twist chez le Cardinal et Boum chez Milady !
La pochette est une feuille de papier épais, plus grande qu'une pochette "normale" de 45 tours, pliée et agrafée, avec imprimé au dos le nom et l'adresse du chausseur détaillant. Dans mon cas, c'est Dupré à Saint-Quentin, pas Galy à Carcassonne comme sur l'exemple ci-dessous.

L'intérêt de ce troisième volume Athos, c'est que, plutôt que de faire appel comme pour les deux premiers à Paul Mattéi et son Orchestre, qui apparaissent sur des dizaines de disques publicitaires, comme mon Dima, on a choisi ici de proposer quatre titres d'un groupe surf-yéyé, Les Swifts.
C'est un groupe d'Annecy, composé de cinq membres, qui a sorti deux EP. Ils se sont séparés après une mésaventure, quand Barclay a refusé de leur offrir le contrat promis après qu'ils aient remporté le concours La Vedette Inconnue début 1964.

Les trois premiers titres sont extraits de C'est gagné !.., le deuxième EP des Swifts. Le titre qui manque, c'est justement C'est gagné, leur adaptation de I saw her standing there des Beatles. Au bout du compte, on ne perd pas trop au change car leur version est un peu molle du genou et le chant pas super.
Le disque s'ouvre avec un instrumental, Choo-choo. Ici, il est crédité aux Swifts, mais sur le disque original il était bien précisé que c'est une adaptation, d'un morceau signé A. Schwab et intitulé My lovely girl, dont je n'ai pas réussi à retrouver l'original. Dans une première partie, leur version est très surf avec une guitare à la Shadows, mais ça évolue ensuite avec l'atout maître du groupe, la présence d'un orgue dans la formation.
Après un message publicitaire arrive une reprise du classique de Johnny Kidd and the Pirates. C'est une chanson inoxydable, mais originale. Cette version de Shaking all over tient bien la route. Je ne crois pas que tant de groupes français s'y sont essayé à l'époque.
Sur la face B, on trouve Sylvie. L'ambiance est un peu à la Tous les garçons et les filles et, s'agissant d'un slow à prénom de fille, c'est un peu Aline avant l'heure. Comme souvent à l'époque, même avec les groupes de rock (Beatles compris), les paroles sont très conservatrices, la Sylvie elle papillonne un peu trop et ne prend pas l'amour assez au sérieux, elle ferait mieux de penser à vite se caser : "Crois-moi, ce n'est plus de ton âge d'être aussi légère, si volage. Prends un garçon, oui Sylvie, et garde-le pour la vie".
Le dernier titre, Je m'ennuie, est extrait du premier disque des Swifts. C'est un rock sympathique. Là aussi, contrairement à ce qui est indiqué, il s'agit d'une adaptation. C'est un commentaire sur 45cat qui m'a appris que l'original est Yes you did par Valerie Mountain. Sûrement un titre obscur : les Swifts devaient avoir des goûts très pointus...

Les deux disques originaux des Swifts se vendent à plusieurs dizaines d'euros sur Discogs. Celui-ci, qui contient la moitié de la discographie du groupe, s'y trouve à 5 € ou moins. Il y a une bonne affaire à faire...





20 novembre 2021

REVOLUZION : Song of songs


Acquis à la Bourse BD Disques d'Hautvillers le 7 novembre 2021
Réf : [LUV 001] -- Édité par Les Anges Pressés en France en 1992 -- Record 4 free / Gratuit - Please copy it
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Song of songs (Kingston roots) -/- Omega rap (London mix) -- Big Bang mix (Dub version)

Cette année, je suis revenu de la bourse d'Hautvillers avec une douzaine de disques, pour 13 €. C'est une meilleure récolte que les fois précédentes.
Celui-ci, je l'ai trouvé dans un bac à 2 € sous une table. La pochette, avec le recto et verso identiques mais au noir et blanc inversés, sans aucune autre indication qu'une sorte de tag difficilement lisible, ne portait aucune autre information.
J'ai donc sorti le disque de sa pochette pour en savoir plus, et ça m'a intrigué quand j'ai vu sur le rond central l'indication que le disque était gratuit avec en plus l'incitation à le copier (alors qu'il ne s'agit visiblement d'un habituel disque promo). Il était clair aussi que ce disque avait un rapport avec le reggae, et ce n'est pas tous les jours que des français enregistrent à Kingston et à Londres.
Il y avait aussi un grand poster dans la pochette, avec les paroles d'un côté, et un message reproduit en une dizaine de langues de l'autre côté, qui montre qu'on a affaire à un disque militant :



Habituellement, c'est assez simple de déterminer le nom de l'artiste qui publie le disque qu'on a entre les mains. Là, ce n'était pas très clair. Chez Discogs, le disque est attribué à Les Anges Pressés, mais il s'agit en fait de l'association qui l'a édité. Aux Archives du Monde du Travail, il est attribué à Acte d'Alliance de la Génération Planète, mais c'est simplement le titre du manifeste. Sur les étiquettes du rond central, il n'y a que les titres des chansons.
Au bout du compte, j'ai opté pour le nom qu'on trouve sur la pochette, Revoluzion, qui se trouve être un beau mot-valise qui résume parfaitement le propos du disque.

Je suppose qu'il y a un rapport, même si je ne le saisis pas : en anglais, le Song of songs c'est le Cantique des cantiques.
J'ai eu un peu peur quand il y a eu au début de la chanson une intervention vocale en anglais avec l'accent parigot, mais au bout du compte Song of songs (Kingston roots) s'avère être un très bon ragga, avec les membres du groupe (ils étaient une douzaine, apparemment) qui se succèdent au micro.
Dans ce contexte, le titre Omega rap (London mix) m'a instantanément fait penser à Basement Five et son Omega man, même s'il n'y a aucun rapport. Ce mixage londonien, effectivement moins roots et plus au goût du jour de 1992, est moins intéressant.
Le Big Bang mix est bien le dub de la version de Kingston. Il est très bien.

Je n'en suis pas sûr mais, vus le nom et les thématiques abordés, je pense que le groupe Planet Generation Global Move et le label du même nom, actifs à partir du milieu des années 1990, sont liés au collectif qui a publié ce Song of Songs. Je ne le trouve pas en ligne, mais ils ont notamment sorti en 1996 le single Le grand pardon, avec deux invités de marque, Dee Nasty et l'Abbé Pierre !

Malheureusement, je n'arrive pas à remettre la main sur le commentaire lu sur un site où une membre du collectif expliquait que ce disque est un projet du sound system Ghetto Activité lancé au début des années 1990 par Puppa Leslie. Et effectivement, je n'y avais pas prêté attention, mais le logo de Ghetto Activité figure en bonne place sur l'insert.
J'ai déjà chroniqué ici Les Zulums !, Catch 22 et Pablo Master. Je pensais aussi avoir chroniqué un disque de Puppa Leslie, car j'ai et j'apprécie ses collaborations avec Ausweis et Gom Jabbar DC, mais en fait non. Celui-ci, s'il est bien présent dessus, est donc le premier.



14 novembre 2021

THROWING MUSES : Not too soon


Acquis par correspondance via Rakuten en novembre 2021
Réf : BAD 1015 CD -- Édité par 4AD en Angleterre en 1990
Support : CD 12 cm
Titres : Not too soon -- Cry baby cry -- Him dancing (Remix) -- Dizzy (Remix)

J'avais entendu de-ci de-là des titres des Throwing Muses sans qu'aucun m'ait particulièrement accroché l'oreille, jusqu'à ce qu'on reçoive à Radio Primitive leur album The real Ramona. Là, j'ai craqué pour Not too soon et j'ai diffusé régulièrement cette chanson. C'est uniquement pour elle que j'avais classé l'album parmi mes préférés de l'année 1991, mais je n'avais jamais acheté le disque, ni ce single qui en avait été extrait. Une omission que j'ai souhaité réparer après avoir entendu la chanson à nouveau tout récemment.

Côté écriture des chansons, la répartition des rôles était assez claire chez les Throwing Muses : Kristin Hersh écrivait tout, sauf un ou deux titres par album, façon Harrison avec les Beatles, qui étaient signés par Tanya Donnelly. Mais, quand ce quatrième album est sorti, les choses avaient commencé à changer. Quelques mois avant d'enregistrer The real Ramona, Tanya Donnelly avait formé les Breeders avec Kim Deal et enregistré l'album Pod, dont les chansons étaient toutes écrites par Deal. Mais il était prévu que celles du suivant seraient signées Donnelly. Au bout du compte, Donnelly va quitter en 1991 à la fois les Breeders et Throwing Muses pour former Belly, qui sortira avec succès ses premiers disques en 1992.

Not too soon est l'un des deux titres de Donnelly sur The real Ramona, mais c'est la première fois qu'une de ses chansons a été choisie comme face A de single. L'ironie est que, quand le single est sorti, elle était sur le point de quitter le groupe ou venait de le faire !  Mais comme chant du cygne, quelle réussite !!
C'est une chanson très nerveuse et dynamique, très accrocheuse aussi. J'aime particulièrement les moments où Tanya Donnelly se met à vocaliser en suivant la ligne de guitare.
Musicalement, on est très proche des Breeders, voire même des Pixies, mais j'ai aussi pensé à la new wave tendue d'XTC période Drums and Wires. Et c'est une comparaison pas si saugrenue que ça, puisque j'ai appris au passage que Not too soon est une chanson qui date en fait du début des Throwing Muses. Elle figure sur l'une des premières démos du groupe, de 1984. Et ce qui est magique de nos jours, c'est qu'en quelques clics on peut l'écouter. C'est très intéressant. Le son est différent, et les paroles un peu aussi, mais tous les ingrédients sont là et ce qui m'étonne le plus c'est que le groupe ait attendu le quatrième album pour l'enregistrer.

Cry baby cry
est une chanson des Beatles (de l'album blanc), que je vais connaître mieux au bout du compte par ses reprises. Il y a celle, très bien, de Richard Barone. Celle-ci est sympathique (c'est une très bonne chanson...), mais plus quelconque.

Sur The real Ramona, Him dancing dure juste 1'10. Pour ce remix, la durée de la chanson est plus que doublée, et c'est très bien comme ça. Avec sa grosse basse, cette chanson aurait pu être la face A d'un single.

Une face A, Dizzy, un titre de l'album Hunkpapa, l'avait été en 1989. Là, un peu étonnamment, le groupe a choisi d'y revenir avec un remix assez discret.

Le tout fait un excellent single, qui vaut notamment pour sa face A, un classique d'il y a pile trente ans.




Throwing Muses, Not too soon, en concert à Düsseldorf au printemps 1991.


06 novembre 2021

LOVE : Alone again or


Acquis sur le vide-grenier de Plivot le 5 septembre 2021
Réf : E-45056 -- Édité par Elektra aux États-Unis en 1984
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Alone again or -/- My little red book

Comme le Nina Simone, ce 45 tours fait partie du beau lot d'une dizaine de disques que j'ai achetés à 1 € pièce il y a quelques semaines.
Certes, c'est une simple réédition sans pochette de deux faces A de single, mais j'ai été bien content de tomber dessus. De votre côté, vous en voyez souvent des 45 tours de Love ? Moi, jamais. Je crois bien sans exagérer que c'est l'une des très rares fois où j'en ai vu un.
Et il ne faut pas se leurrer, il y a très peu de chance de voir un jour sur un vide-grenier les éditions françaises originales de My little red book et Alone again or !! Mais ça ne coûte rien de regarder les pochettes et de baver un peu :





Je connais bien la série de rééditions Spun gold d'Elektra. En effet, l'un des premiers 45 tours que j'ai achetés, au début des années 1980, est une réédition de Light my fire des Doors dans cette collection. Une belle erreur de débutant, puisque je me suis retrouvé avec une version de la chanson de moins de trois minutes, à comparer avec les presque sept minutes de la version de l'album. Évidemment, c'est la longue partie instrumentale presque hypnotique qui a été coupée.
Comme mentionné sur la rondelle, ce 45 tours est sorti initialement après la compilation de 1970 Love revisited, mais mon pressage est plus tardif. Le premier 33 tours de Love que j'ai écouté, dans les années 1980, c'est justement l'exemplaire de Love revisited de l'ami Dorian Feller. Et si je m'intéressais à ce groupe à ce moment-là, c'est parce que je venais de le découvrir avec la reprise de 7 and seven is que les Jasmine Minks faisaient en concert (comme on peut l'entendre sur Alive in the Living Room) et parce que les fanzines anglais de l'époque en parlaient beaucoup.

Il devait y avoir d'immenses batailles d'égos et de pouvoir au sein de Love. Arthur Lee en était la tête de proue, le principal auteur-compositeur et chanteur, et aussi le co-producteur de Forever changes, l'album devenu un classique dont Alone again or est extrait. Mais l'auteur et le chanteur d'Alone again or, ce n'est pas Arthur Lee, c'est l'un des autres guitaristes du groupe, Bryan McLean, qui co-signe aussi avec David Angel les arrangements des deux titres de l'album dont il est l'auteur. Et c'est Alone again or qui ouvre l'album et qui en a été le premier single extrait.
Mais Bryan McLean a quitté Love peu de temps après la sortie de l'album (l'une des raisons étant peut-être qu'il avait signé un contrat solo). A la suite de quoi, Arthur Lee a viré les autres musiciens du groupe pour en embaucher de nouveaux.
Ce n'est sûrement pas un hasard si, au verso de la réédition européenne de 1971 de Forever changes, la photo du groupe de 1967 a été remplacée par une photo du seul Arthur Lee ! Et au dos de ma réédition CD, on lit la mention "All songs written and sung by Arthur Lee", et il faut continuer la lecture, sans qu'apparaisse le mot "except" pour apprendre plus bas que "Tracks 1 & 5 - written & sung by Bryan McLean" !!
Forever changes est dans l'ensemble un excellent album, mais pour moi Alone again or en est la plus grande réussite. Il se passe vraiment plein de choses en à peine trois minutes. Il y a la guitare acoustique un peu hispanisante, les voix à la Byrds, un arrangement de cordes pour une fois réussi, rythmique et pas sirupeux, et puis, de façon surprenante, une trompette façon mariachi qui arrive à un moment.Excellent.
Bizarrement, je n'aime pas la reprise qu'en a fait en 2003 un de mes groupes fétiches, Calexico. Je trouve même que c'est l'un de leurs singles les moins intéressants.

En face B, on trouve My little red book. Ce fut en 1966 le premier titre du premier album de Love, et aussi leur premier 45 tours. C'est une reprise d'un titre de Hal David et Burt Bacharach, ce qui signifie qu'aucun des titres de mon disque n'est composé par Arthur Lee. Par contre, c'est tout comme si c'était un original car on est dans le cas plutôt rare où la reprise transcende complètement la version de départ.
Dans ce cas précis, il s'agit d'une chanson du film What's new pussycat ? de 1965 interprétée par Manfred Mann. Que ce soit la version du film ou celle sortie en 45 tours , elles paraissent toutes les deux complètement molles du genou et inécoutables une fois qu'on a entendu la version beaucoup plus rock et électrique de Love.

Demain, il a près de chez moi la bourse aux disques de BD-Bulles. Comme je suis toujours optimiste, j'espère bien y trouver d'autres grands classiques du rock de cette trempe à petit prix !


Love, My little red book, dans l'émission American bandstand, le 18 juin 1966.

31 octobre 2021

FRANÇOIS DE ROUBAIX : Bande originale du film "Les novices"


Offert par Jean-Guillaume B. à Reims le 20 octobre 2021
Réf : 71455 -- Édité par Barclay en France en 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : BRIGITTE BARDOT ET ANNIE GIRARDOT : Chacun son homme -- LES FIRE EXIT : Just be cool -/- NANCY HOLLOWAY : My world is you -- FRANÇOIS DE ROUBAIX : Les novices

Mon collègue Jean-Guillaume a pris l'habitude de nous amener au bureau des paquets de disques qu'il récupère par-ci par-là pour que ceux qui sont intéressés se servent.
La dernière fois, il y avait une grosse poignée de 45 tours qui venaient de chez ses parents. Initialement, j'ai fait involontairement une sélection "spéciale bonnes sœurs", puisque j'ai pris Dominique de Sœur Sourire (une chanson avec laquelle j'ai grandi, mais je n'ai jamais pris la peine d'acheter le disque) et cette bande originale d'un film avec Brigitte Bardot et Annie Girardot. Ce n'est qu'au deuxième passage que, pris de remords, j'ai pris un des deux exemplaires disponibles d'une association dont je n'avais jamais entendu parler, André Verchuren et La Bande à Basile qui interprètent On va faire la java. Un disque sorti pour le Bicentenaire de la Révolution !

Cet EP de 1970 coche toutes les bonnes cases : Pochette en bon état avec Bardot et Girardot, qui chantent aussi une chanson; musique du très réputé François de Roubaix; un titre chanté par Nancy Holloway; une chanson créditée à un groupe, Les Fire Exit, qui promet car il se cache parfois des petites pépites dans la musique des films français de cette époque. Je n'ai donc pas été surpris de constater que ce disque est très recherché par les collectionneurs.

Le film lui-même, Les novices, est disponible en ligne (voir ci-dessous; je n'ai pas été suffisamment motivé pour le visionner intégralement avant de faire cette chronique...). Son principal argument de vente était, probablement, d'avoir Brigitte Bardot (sulfureuse, par définition) en religieuse qui s'émancipe et se lie d'amitié avec une prostituée, qui tente de l'initier à son métier (enfer et damnation !). Ça ne va pas au-delà et ce film mineur n'a pas laissé beaucoup de traces. Quand on voit la liste des derniers films que Bardot a tournés ensuite (Boulevard du rhum, Les Pétroleuses, Don Juan 73 ou si Don Juan était une femme et L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise), on comprend qu'elle en ait eu marre et ait décidé d'arrêter définitivement le cinéma.

Je pensais que le disque serait bien plus intéressant que le film, mais j'ai quand même été déçu à l'écoute. Surtout par Chacun son homme. On a eu la preuve au moins avec Bonnie and Clyde que Bardot peut chanter excellemment en duo, mais pour Annie Girardot, ce n'est pas si sûr. Là, sur un accompagnement à l'ancienne façon charleston, rien ne passe, tout est bancal. La chanson n'est sûrement pas très bonne et le chant, surtout au début, tombe complètement à plat.
En comparaison, My world is you par Nancy Holloway passe mieux. Rien de vraiment bien ni d'original, mais cette ballade, avec son arrangement d'époque, remplit son office.
Idem pour l'instrumental Les novices. De la musique d'accompagnement typique pour film. On a quand même du mal à repérer les étincelles du talent qui a fait la réputation de François de Roubaix...
Le seul titre vraiment intéressant du disque, c'est Just be cool, et surtout son introduction, avec des cuivres, une accroche funky puis un break de batterie. La chanson est créditée à un groupe, Les Fire Exit, qui n'a apparemment jamais rien sorti d'autre. C'est probablement une invention pour faire anglais/américain et les musiciens sont probablement ceux de l'orchestre du directeur musical Tony Rallo. Ce n'est pas non plus la pépite inconnue des pépites inconnues, mais au moins ce titre passe très bien et donne envie de bouger. Pas étonnant que l'américain Bocafloja l'ai sélectionné en 2012 comme piste d'accompagnement sonore pour son Fuego.

A voir :
Un reportage de Vingt-quatre heures sur la deux le  17 juillet 1970 sur le tournage du film.




23 octobre 2021

THE JIMMY CASTOR BUNCH : Troglodyte (Cave man)


Acquis par correspondance via Discogs en août 2021
Réf : AMH0-0120 -- Édité par RCA/Victor aux Etats-Unis dans les années 1970 ou 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Troglodyte (Cave man) -/- Luther the anthropoid (Ape man)

Quand j'ai commandé le 45 tours des Satellites à un vendeur au Canada, le port était bien sûr très cher mais j'avais la possibilité d'ajouter un autre 45 tours pour le même prix. J'ai donc fouillé dans les bacs virtuels du gars et j'ai fini par y dénicher ce 45 tours du Jimmy Castor Bunch, qui est une réédition de la fin des années 1970 ou du début des années 1980 de deux de leurs faces A de 1972.

Jimmy Castor, je n'en avais absolument jamais entendu parler jusqu'à il y a sept-huit ans, quand l'ami Dorian Feller m'a joué son 45 tours King Kong de 1975 qu'il venait d'acheter. Ce titre funky plein d'énergie m'a beaucoup plu, je l'ai mis dans une de mes compilations maison, et depuis j'ai espéré en trouver un exemplaire sur un vide-grenier ou dans un magasin d'occasion. Je n'ai toujours pas eu cette chance, mais ce Troglodyte fera très bien l'affaire !

Troglodyte est extrait du premier album du Jimmy Castor Bunch, It's just begun. C'est une réussite funk-pop, avec un rythme implacable, une accroche à la guitare fuzz et Jimmy Castor par-dessus qui nous raconte les méthodes de drague particulières d'un homme des cavernes.
Ce 45 tours a très bien marché aux États-Unis, où il s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires. C'est le premier très grand succès de Jimmy Castor, qui a dû pas mal patienter puisqu'il avait sorti son premier single, I promise to remember, en 1956, avec son groupe the Juniors. Cette chanson a été reprise par Frankie Lymon the Teenagers sur leur premier album et, en 1957, c'est Jimmy qui a remplacé Frankie  dans The Teenagers.

Après le succès de Troglodyte, Jimmy Castor a essayé de conserver une formule qui avait bien fonctionné. D'où par exemple l'excellent Luther the anthropoid sur l'album suivant Phase two. Là, l'homme des cavernes laisse la place à un homme singe, qui fréquente une discothèque préhistorique. Pas de surprise, donc, mais c'est une réussite quand même et je préfère d'ailleurs Luther à Troglodyte.
Et le groupe a poursuivi dans la même veine pendant plusieurs années, avec King Kong, donc, un autre grand singe, et aussi The Bertha Butt boogie, avec l'un des personnages présents dans Troglodyte.

Il aurait peut-être fallu se renouveler un peu plus pour que le succès dure plus longtemps, mais Jimmy Castor n'a pas fait non plus que dans la tuerie funky : sur un album de 1974, il y a une reprise instrumentale (avec chœurs quand même) de Walk on the wild side ! Il est mort en 2012 à 71 ans.


The Jimmy Castor bunch, Troglodyte, en direct à la télévision en 1973.

17 octobre 2021

こまどり姉妹 : 恋の風車 [Komadori Shimai : Koi no kazaguruma]


Acquis chez SOS Équidés à Floing le 2 octobre 2021
Réf : SAS-1298 -- Édité par Columbia au Japon en 1969
Support : 45 tours 17 cm
Titres : 恋の風車 [Koi no kazaguruma] -/- 一人ぽっちの二人 [Hitoripotchi no futari]

Chaque samedi de  mai à octobre, l'association SOS Équidés organise dans ses locaux de Floing une vente pour soutenir ses activités en faveur de chevaux âgés, malade ou maltraités.
C'est comme ça que je me suis retrouvé dans une écurie désaffectée, à écarter de la paille pour fouiller dans une caisse de 78 tours ! J'en ai ramené un bon petit paquet de disques, dont un lot de trois 45 tours japonais tous publiés en 1969-1970. On se demande bien par quels méandres ils ont bien pu atterrir là...

A cette occasion, j'ai découvert qu'à l'époque au moins les 45 tours étaient présentés d'une façon particulière au Japon : pas de véritable pochette, mais une simple feuille imprimée recto-verso accompagnant le disque dans une pochette générique du label, le tout glissé dans un sachet en plastique léger. Ça m'a rappelé les premiers disques Creation, et la pochette intérieure post-psychédélique de ce disque claque très fort.

Sur les trois 45 tours, il y en a un dont le disque et la pochette ne correspondent pas. L'autre avait une pochette très prometteuse, mais malheureusement la musique s'est révélée être plutôt de la soupe. J'ai donc porté mon choix sur ce disque de Komadori Shimai (Les Sœurs Rouge-Gorge, apparemment) un duo de deux sœurs jumelles nées en 1938, Yoko et Eiko Namiki, qui a débuté en 1959.

Musicalement, c'est très bien produit et interprété, dans un style dit "Group sound" au Japon, qui est un pur produit de son époque, la fin des années 1960.
Les deux chansons sont signées des mêmes auteurs, Hiroaki Kurumi pour les paroles et Toshihiro Kurumi pour la musique.
J'apprécie particulièrement Koi no kazaguruma (Moulin à vent de l'amour) avec sa basse façon Melody Nelson, des cuivres, de la guitare et de l'orgue. Ça pourrait être du Nancy Sinatra chanté par les Sœurs Etienne et ça m'évoque les fameuses scènes de danse d'Amicalement vôtre.
La face B, Hitoripotchi no futari (Deux personnes au même endroit)
démarre comme la suite de la face A, mais là le saxophone est en avant et il y a des cordes.

Les deux sœurs ont eu une vie mouvementée. En 1966, en plein concert, un amoureux a poignardé grièvement Yoko (comble de l'ironie gémellaire, c'est d'Eiko qu'il était amoureux, mais il les a confondues). Par la suite, les soucis se sont accumulés (mort de leurs parents, maladie, accidents, problèmes financiers). Le duo a pris temporairement sa retraite en 1973.
Aux dernières nouvelles, les sœurs de Komadori Shimai sont toujours actives et ont célébré leurs 60 ans de carrière en 2019.



09 octobre 2021

LES SATELLITES : Jumeaux Calypso


Acquis par correspondance via Discogs en août 2021
Réf : DIS-658X -- Édité par Dis Q Ton au Canada en 1959
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Jumeaux Calypso -/- A mort

Ça m'arrive rarement, mais cet été il m'a pris dans l'idée de fouiller dans les fichiers musicaux numériques sur mon ordinateur (près de 15000 à ce jour) pour voir quels titres de Calypso il s'y trouvait.
C'est comme ça que je suis retombé sur Jumeaux Calypso par Les Satellites, qui n'est pas à proprement parler du calypso, puis par ricochet sur l'autre face du 45 tours, A mort.
J'ai trouvé ces deux chansons très bonnes et intéressantes et il y avait sur Discogs un vendeur qui pratiquait un prix correct pour le port. J'ai donc rapidement fait affaire et je me suis procuré ce disque.

J'ai eu bien du mal à essayer de retrouver comment je me suis procuré ces MP3 à l'origine, qui ne sont actuellement pas trouvables facilement en ligne.
Je les ai depuis au moins août 2014 et je pense que je les ai téléchargés à un moment où je fouillais pas mal dans les vieux titres de rock québécois. On les trouvait alors chez C'était Hier, et j'étais peut-être arrivé là après avoir téléchargé la compilation Vente de garage vol. 3, sur laquelle on trouve l'excellent Frisette, fais pas ça par Les Rythmos, digne du meilleur Salvador.

Les deux faces sont différentes, et toutes deux très bien.
Accompagnés au piano, sur une rythmique qui rappelle quand même les îles, Les Satellites chantent en chœur l'histoire deux petits jumeaux noirs, qui étaient surnommés les Jumeaux Calypso. Comme souvent, les paroles sont au minimum condescendantes, voire limite xénophobes ("Tous ceux qui les voyaient disaient que c'était bien beau de pouvoir être heureux sans avoir [une maison ?]"), mais la chanson dans son ensemble fonctionne bien.
C'est en entendant récemment une chanson des Everly Brothers que je me suis rendu compte qu'ils étaient sûrement le modèle vocal des Satellites et de nombreux autres duos en cette fin des années 1950.
La chanson a été écrite par André Lejeune, qui à ses débuts, grâce notamment à Qu'est-ce que le rock and roll ?, était considéré comme le roi du rock 'n' roll français au Québec.

La face B, A mort, est signée Pierre Nolès. C'est une chanson originale, mais cette grande figure de la chanson québécoise, par ailleurs chef d'orchestre, était surtout réputée pour ses adaptations en français de tubes anglo-américains.
Cette fois, c'est un cuivre qui mène la danse et les paroles, qui se penchent sur une expression du "parler jeune", anticipent de quelques années le pur style Yéyé : "Connaissez-vous l'expression populaire qu'on ne peut trouver dans le dictionnaire (...) et qui se dit comme ça, ne l'oubliez pas :'A mort'", et puis "Hier je lui ai dit d'aller se pendre parce qu'elle m'disait tout le temps ces mots ennuyants : 'S'éclate à mort'". Mais ça finit bien car "Pis nous autres, on s'aime à mort".

A priori, ce 45 tours est le seul disque publié par Les Satellites sous leur nom. On les retrouve, avec Lionel et Pierre et Les Rythmos, sur la compilation Pour teenagers seulement. L'intérêt de la pochette est de nous présenter la seule photo que j'ai trouvée des Satellites, deux très jeunes garçons, qui sont soit jumeaux, soit frères avec un faible écart d'âge.
Il y a quand même trace de deux autres chansons des Satellites, publiées en 1960 sur des compilations de la collection Succès du mois, Les amants et Il faut savoir.

A écouter :
Les Satellites : Jumeaux Calypso
Les Satellites : A mort





01 octobre 2021

ANYTA ET SON ENSEMBLE : Caravane d'Espagne


Acquis sur le vide-grenier de Chavot le 15 août 2021
Réf : D. F. 501 -- Édité par Disco Flash en France probablement au début des années 1960
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Caravane d'Espagne -- Tango neiro -/- La gitane -- Tango d'aloah

Il faisait chaud ce 15 août mais, sur la petite brocante de Chavot, les exposants - surtout des professionnels - étaient moroses et pas très contents de leur sort.
Je pensais quej'allais repartir bredouille quand, juste à la fin, j'ai aperçu quelques 45 tours posés sur une table. Parmi eux, il y avait deux EP d'Anyta que j'ai pris tout de suite, à 50 centimes pièce.
Anyta, je la connais depuis deux ans et la fête d'anniversaire du Vieux Thorax. J'avais été convié à y passer quelques disques, et Le Vieux en passait aussi bien sûr. L'un des titres de sa sélection, 100.000 guitares par Anyta, m'avait attiré l'oreille et on en avait reparlé ensuite. J'avais même cherché quelques informations sur son parcours.

J'avais bien entendu oublié tout ça aussi vite, mais ça m'est revenu quand j'ai vu le prénom d'Anyta et les pochettes avec sa photo et son accordéon.
Sur un rythme genre mambo ou boléro, 100.000 guitares a la particularité d'associer l'accordéon d'Anyta avec des guitares, notamment une guitare hawaïenne ! Comme le son est un peu caverneux en intro, il y a presque un côté garage.
Il n'y a rien d'aussi surprenant sur mes deux 45 tours (Lorraine-Champagne et celui-ci), mais les guitares sont quand même tout le temps bien présentes, ce qui est rarement le cas dans les orchestres de musette. C'est pourtant bien la marque de fabrique des disques d'Anyta, dont au moins un est crédité à Anyta et son Ensemble de Guitaristes (il s'agit de l'EP Double twist, sur lequel il y a aussi de la guitare hawaïenne).
Il y a quand même une perle sur mes 45 tours avec Le tango d'aloah, un mélange des genres, avec le rythme de tango, l'accordéon d'Anyta et des guitares à la Marcel Bianchi.

J'avais été marqué par l'histoire de l'orchestre quand je m'étais renseigné.
Il a été fondé au début des années 1960 par un compositeur de musique, Louis Canziani, à Claye-Souilly (dans le coin d'origine de mon père). C'était un orchestre familial, avec son épouse et ses enfants, dont Anyta, qui animait les bals et les fêtes de la région (Seine-et-Marne et Oise).
Malheureusement, en février 1968, alors que la famille retournait après un spectacle vers sa maison d'Esternay (pas loin de chez moi, dans la Marne), elle a eu un accident de voiture qui a coûté la vie à la mère d'Anyta et à une de ses sœurs. Un drame qui a brisé l'élan du groupe.
En 2010, quelques membres de la famille (mais pas Anyta) se sont retrouvés pour un concert à la salle des fêtes de Monthion.

Un groupe familial, avec un succès local, donc, mais il semble que c'est allé un peu au-delà. Le nombre de disques parus le prouve, tout comme le fait qu'on voit Anyta en couverture du numéro de septembre 1962 d'Artistes et Variétés, revue de l'accordéoniste.

J'ai essayé de constituer une discographie d'Anyta. J'ai trouvé cinq 45 tours. Trois titres figurent sur deux disques, mais je ne sais pas si les versions sont différentes :
  • Circuit musette - Star musette - Adios Anyta - Twist musette (Disco Flash)
  • Caravane d'Espagne - Tango neiro - La gitane - Tango d'aloah (Disco Flash)
  • Lorraine-Champagne - Confidence - Pourquoi me dire - Ollé Manita (Disco Flash)
  • 100.000 guitares - Circuit musette - Adios Anyta (Au revoir Anyta) - Star-musette (Mistral)
  • Double twist - Simple twist - C'est une fille comme toi - Si tu me téléphones (RCA)
Mais en plus, on voit en ligne qu'il existe de nombreuses partitions, avec des titres qui ne figurent pas sur ces disques :
Jo le pianistique; Liouba - Samba; Si vous étiez venue; Manyta - Samba; Pacific - hula; El fiorentino.

A écouter : Anyta et son Ensemble : Tango d'aloah



25 septembre 2021

NINA SIMONE : Révolution !


Acquis sur le vide-grenier de Plivot le 5 septembre 2021
Réf : 49.586 -- Édité par RCA en France en 1969
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Revolution - Part 1 -/- Revolution - Part 2

La très grande braderie locale de Saint Imoges a été annulée cette année pour la deuxième fois consécutive. Du coup, une manifestation à taille plus humaine a été rapidement organisée à la place sur le terrain d'aviation situé tout près de chez moi.
J'y suis allé en fin de matinée et j'y ai fait quelques bons achats, de CD auprès d'une dame qui visiblement ne s'intéresse pas à la musique mais qui a récupéré un lot intéressant qui recoupe bien mes goûts, et auprès d'un collectionneur sympathique qui revendait plein de disques en double ou en état pas parfait (pas de pochette, un peu abîmés,...). J'ai dû passer plus de vingt minutes à éplucher tous ses 45 tours (j'en ai sélectionné une dizaine) et du coup j'ai bêtement oublié de jeter au moins un coup d’œil à ses 33 tours...

En tout cas, j'ai été très content de tomber sur ce 45 tours de Nina Simone. La pochette a été pliée, mais ça va, et le disque est en parfait état. Et figurez-vous que j'ai beau avoir chez moi près d'une vingtaine de disques de Nina Simone (45 tours, 33 tours, CD, dont des live et plusieurs compilations), je n'ai pas l'album To love somebody sur lequel Revolution a été publié, et en fait, par un étrange concours de circonstances, je n'avais cette chanson sur aucun de mes disques et du coup, tout simplement, il me semble bien que je ne l'avais jamais écoutée !

On trouve assez souvent un de ses 45 tours précédents de 1968, Ain't go no, I got life, l'un de ses plus grands succès, mais celui-ci semble beaucoup plus rare. Il a pourtant été édité deux fois par RCA France dans le seul mois de mars 1969 ! (le mois d'impression est indiqué au dos de la pochette).
La première édition, référence 49.586, correspond au single américain, avec une partie de la chanson sur chacune des faces. Cette pochette française est un grand témoignage de l'époque, avec ce "Révolution!" en français (il y a l'accent), bien en rouge, dessiné pour donner l'impression qu'il a été peint au pinceau sur un mur. Et des murs recouverts de slogans révolutionnaires à la peinture rouge, ça devait être encore une vision courante dans les mois qui ont suivi Mai 1968 en France...
La deuxième édition, référence 49.589, correspond au single anglais, avec les deux parties de Revolution enchaînées sur la face A et un titre d'un album précédent, Love o' love, en face B. La pochette (ci-dessous) est à peine plus sage avec l'abandon du lettrage au pinceau et le nom de l'artiste qui est mieux mis en avant, mais le rouge est toujours de mise.

Il y a six mois, j'ai chroniqué de Revolution de Tomorrow, un 45 tours de 1967, en indiquant que certains pensent que le Revolution des Beatles a pu être écrit par Lennon en réaction à cette chanson.
Ce qui est certain, c'est que l'excellent Revolution de Nina Simone, est une réaction épidermique quasiment instantanée au titre des Beatles, particulièrement à la version 45 tours (la première publiée, en face B de Hey Jude), dans laquelle Lennon chante "Oui, tu sais bien qu'on veut tous changer le monde, mais si tu parles de destruction alors il ne faut pas compter sur moi". Lennon hésitait beaucoup sur la question. Dans la version Revolution 1 sur l'album blanc The Beatles (enregistrée avant mais parue après), il chante l'inverse, "You can count me in".

Le "You can count me out" du 45 tours, Nina Simone ne pouvait pas l'entendre, elle qui s'est battue pour les droits civiques tout au long des années 1960 et qui venait de publier l'album 'Nuff said ! en réaction à l'assassinat de son ami Martin Luther King
Revolution par Nina Simone, c'est typiquement une "answer song" et, fort logiquement, la Part 1 comporte plein de références à la chanson des Beatles, dans la musique mais surtout dans les paroles ("my friend", "constitution", "evolution", "dont' you know it's gonna be alright", qu'aucun site de paroles en lignes ne mentionne, mais qui est bien le refrain). A la différence de Lennon, pour Simone il n'y a pas de révolution sans destruction :
"Je chante à propos d'une révolution parce qu'on parle d'un changement, c'est plus que de l'évolution"
"Votre constitution, mon pote, elle va devoir s'y plier, Je suis là pour vous parler de la destruction de tout le mal qui doit disparaître
"

Cette Part 1 est excellente, à la fois électrique et gospel. La Part 2, plus courte, vient directement à la suite, avec un début encore très gospel où Nina et les chœurs se répondent, avant un final bruyant, qui se veut peut-être un écho au Revolution 9 expérimental des Beatles.
Quant à la réaction de Lennon à la chanson de Nina Simone ? Plutôt positive. Dans un entretien pour Rolling Stone en 1971, il expliquait qu'il aimait bien ce décalque de Revolution et qu'il appréciait que Nina Simone ait réagi presque immédiatement pour exprimer son opinion.

Je n'aurai sûrement pas fait beaucoup de belles trouvailles en brocante à la fin de cette année, mais au moins celle-ci en est une belle !



Nina Simone, Revolution, parties 1 et 2; version filmée en couleurs ci-dessus avec des images fixes rajoutées dans les trous; version probablement telle qu'elle a été diffusée à la télévision à l'époque ci-dessous.
L'une des présentations indique qu'il s'agit peut-être de répétition pour un "Olympia concert". Je ne sais pas s'il s'agit de la ville Olympia ou bien d'un théâtre de l'Olympia, à Paris ou ailleurs.





Une publicité pour Revolution parue dans la presse aux Etats-Unis.