27 mars 2011

EXRAY'S : Exray's


Offert par Fabienne M. à Mareuil-sur-Ay en mars 2011
Réf : HT014 -- Edité par Howells Transmitter aux Etats-Unis en 2011 -- N° 91/500
Support : 33 tours 30 cm + 12 fichiers MP3
12 titres

Je suis abonné à la lettre d'information de Howell's Transmitter, le label coopératif de San Francisco qui édite notamment les différents projets de Jon Bernson, de Ray's Vast Basement à Window Twins. Aussi, quand j'ai vu passer des infos sur un nouveau groupe, Exray's, (Un jeu de mots sur X rays, rayons X, et Ex-Ray's, on va dire), je n'ai eu aucun mal à faire le lien avec Ray's Vast Basement, ce groupe que j'ai suivi à distance grâce aux trois albums qu'ils ont sortis dans les années 2000. Et Exray's est bien un nouveau projet avec à la base Jon Bernson et Michael Falsetto-Mapp, épaulés par leur collectif de potes, avec d'autres ex-RVB, effectivement, et aussi par exemple Nate Querry des Decemberists à la basse et Tim Cohen des Fresh & Onlys.
Les Exray's ont eu un bon coup de pouce l'automne dernier, au moment où ils sortaient leur premier EP, lorsqu'un de leurs titres, une version instrumentale de Hesitation, s'est retrouvée sur la bande originale du film The social network.
Dans la droite ligne de ce qui s'est toujours passé avec Ray's Vast Basement, Exray's apporte une attention particulière aux objets musicaux qu'il produit. Leur première sortie, Ammunition teeth, était disponible en téléchargement, bien sûr, mais il y a aussi une cassette en édition limitée. Pour ce premier album, l'édition physique est un album à la pochette sérigraphiée et un feuillet intérieur avec les paroles.
Musicalement, il n'y a pas de rupture avec Ray's Vast Basement. Le son est peut-être un peu plus synthétique par moments, mais la continuité est soulignée par le chant de Jon Bernson, qui n'a pas changé et qui me fait penser par moments à celui de Ben Weaver.
Il y a  sur le disque des transitions avec des "sons trouvés" retravaillés, deux instrumentaux, un titre plus acoustique (Stolen postcard sun), mais si je fais le compte cet album nous propose avant tout une collection d'excellentes chansons pop-rock : Mary Hollow, Enemy, Make a prediction, When I was you, You forgot to disappear, Remember nothing...  C'est amusant, mais à l'écoute de ce groupe de San Francisco, j'ai pensé plusieurs fois à des sons de l'écurie Ralph Records, des Residents, en version accessible, à Renaldo & the Loaf.  Quant à la longue partie instrumentale de Hesitation, c'est à un autre groupe californien qu'elle m'a fait penser, Pinback.
Vous avez déjà compris que j'aime tout ce disque, mais si je devais sélectionner une chanson à mettre en valeur particulièrement, ce serait Mary Hollow, rythmée et entrainante, très réussie. La mention de "turpentine" dans les paroles  me renvoie directement à Pere Ubu, et leur son à l'époque de Ray gun suitcase constitue un bon point de référence pour Exray's.
Même avec le coût du port  pour l'Europe, le 33 tours avec son coupon de télechargement des MP3 est à un prix très abordable. N'hésitez pas à sauter le pas.

Exray's est en vente chez Howell's Transmitter.



26 mars 2011

THE KINGSMEN / "JOCKO" HENDERSON : Idoles U.S.A.


Acquis sur le vide-grenier de la rue de l'Hôpital à Epernay le 20 mars 2011
Réf : EPL. 8172 -- Edité par Vogue / Scepter en France en 1963
Support : 45 tours 17 cm
Titres : THE KINGSMEN : Louie Louie -- Haunted castle -/- "JOCKO" HENDERSON : A little bit of everything -- Blast off to love

Youpi, c'est le printemps, et avec lui le retour des vide-greniers ! Dimanche, c'était mon premier véritable vide-grenier de l'année, après les tristes rassemblements hivernaux de professionnels aigris et frigorifiés. Comme à chaque fois en début de saison, je me demandais si ce serait à nouveau l'occasion de faire des découvertes discographiques ou si la source allait finir par se tarir.
J'ai eu très vite la réponse à ma question, puisqu'un riverain de la rue de l'Hôpital vendait dans sa cour sa collection de disques (et celle de son frère) : six ou sept bacs de 45 tours bien rangés et en parfait état et un bac d'albums. Et comme le monsieur avait au bas mot 70 ans, ça signifie qu'il avait principalement des disques de la fin des années cinquante et du début des années 60. Il avait aussi des intérêts musicaux assez larges et étonnamment proches de mes goûts actuels, puisque je suis reparti du stand, tout excité, avec une petite vingtaine de 45 tours qui couvrent quasiment tous les genres de musique abordés dans ce blog : la chanson française (Birkin), les musiques des îles (du séga de La Réunion), le blues (Lightnin' Hopkins), la country (Hank Locklin), le jazz (Louis Armstrong) et le rock, minoritaire, mais ce seul 45 tours aurait largement suffi à faire mon bonheur !!!
Je connais très bien cette pochette de l'édition originale française du Louie Louie des Kingsmen, tout simplement parce que il me semble bien qu'elle est affichée depuis des années au mur du séjour de Dorian Feller.
Pour ce qui concerne la chanson Louie Louie elle-même, mon éducation s'est faite principalement dans les années 80, chez l'ami Phil Sex, à l'occasion d'une soirée passée en grande partie à disséquer The best of Louie, Louie, la première de deux compilation des cinglés du label Rhino comprenant uniquement des versions de Louie Louie. C'est comme ça que j'ai appris que, dans sa version originale par Richard Berry, cette chanson était tout sauf rock.
Quelques temps plus tard, je me suis procuré un CD The best of The Kingsmen dans une série à pas cher. A part celle-ci, je n'ai pas beaucoup d'autres versions de Louie Louie à la maison. En fait, la première qui me vient à l'esprit, c'est celle hip hop des Fat Boys, mais, plus récemment, il y a eu aussi le EP Louie, Louie des Beach Boys.
Mais on est bien d'accord, ils ont beau ne pas en être les créateurs, ni les premiers à en faire une version électrique (ce seraient plutôt leurs voisins The Wailers, dont ils se sont sûrement inspirés), c'est bien The Kingsmen qui ont fait de Louie Louie un grand classique du rock, grâce au succès obtenu avec leur single en 1963. Un succès qui fait de cette chanson l'un des grands classiques du rock garage à riff, et même l'un des plus précoces, avant You really got me, Pushing too hard ou Wild thing par exemple.
Louie Louie par les Kingsmen, tout le monde connait, ou devrait apprendre à connaître, mais c'est aussi le genre de classique qu'on prend rarement le temps d'écouter très attentivement. Là; tout est basique et ça sert avant tout à s'éclater. Riff à l'orgue saturée, basse énorme qui semble avoir été enregistrée dans un hall de gare. Il y a même des paroles, figurez-vous, au-delà du seul "Louie Louie, me gotta go". Il y est question d'un gars qui doit absolument retrouver sa nana jamaïcaine. Pas de temps à perdre, il faut absolument qu'il la revoit. Lui ne prend pas l'avion mais un bateau. C'est long, ça prend plus de trois jours, et il n'en plus d'attendre mais il va la revoir. Il est gonflé à bloc, les hormones suintent de son corps et le guitariste exprime parfaitement ça dans son solo : il est tellement fébrile qu'il essaie de jouer plus de notes à la fois qu'il est capable de le faire et se ramasse au moins deux fois.
Le deuxième titre des Kingsmen sur ce disque, c'est Haunted castle, un instrumental surf-garage plus sage, agréable mais très quelconque, même s'il y a un passage plus musical sur la fin. C'était la face B originale du 45 tours américain.
Au moment d'éditer ce disque en France, j'imagine que Vogue n'avait que ces deux titres des Kingsmen à sa disposition. Hors, le format de référence des singles français à l'époque était le EP 4 titres. C'est pourquoi ce disque est une "compilation" titrée Idoles U.S.A., avec en face B les deux faces d'un autre 45 tours américain, sorti lui aussi comme le Kingsmen chez Wand, une étiquette de Scepter Records, mais deux ans plus tôt, en 1961.
Douglas "Jocko" Henderson était surtout connu comme animateur radio. Il a apparemment été l'un des premiers dans la profession à passer de l'autre côté de la barrière et à sortir ses propres disques. A little bit of everything est un excellent rhythm and blues sur lequel Henderson parle plus qu'il ne chante, lançant divers noms de danse à la mode (Hully gully, Twist, The Pony,...), comme il devait le faire à la radio j'imagine. C'est mon titre préféré des deux, mais Blast off to love,  n'est pas mal non plus. C'est un morceau où il chante vraiment, accompagné par des choeurs.
Il s'est fait aidé pour ce disque par des potes qui n'étaient pas des amateurs. A little bit of everything est co-écrit par Luther Dixon, auteur par exemple de Big boss man, producteur des Shirelles et co-auteur (sous pseudonyme) de Baby, it's you. Rien que ça ! Quant à Wee Willie Denson, l'auteur de Blast off to love, il a notamment co-écrit de nombreux titres des Shirelles avec Dixon, dont Mama said.
Il est intéressant de noter que le 45 tours original de "Jocko" Henderson est lui-même un disque rare, recherché notamment par les fans de Northern soul, ce qui me fait deux collectors pour le prix d'un !
Et maintenant, la question pour la fin de l'année c'est de savoir si j'ai déjà fait mon meilleur vide-grenier de 2011, ou si d'aussi belles surprises m'attendent au coin des rues ces prochains mois. On verra...


The Kingsmen, Louie Louie, pour l'émission Shindig!! en 1965, deux ans après le single. Sur ce coup-là, avec leur air trop propret, l'image aurait plutôt tendance à desservir le mythe rock. Le chanteur n'est pas Jack Ely, celui du disque, plutôt Lynn Easton, le fils dont la maman avait déposé le nom Kingsmen.

20 mars 2011

STEVE WESTFIELD : Alone with the Lonesome Brothers


Acquis par correspondance chez CD Baby aux Etats-Unis en mars 2011
Réf : [sans] -- Edité par Record aux Etats-Unis en 2008
Support : CD 12 cm
10 titres

Lorsque j'ai chroniqué en 2006 le premier album de Steve Westfield, je savais qu'il avait mis à la retraite son Slow Band en 2005 et qu'il n'avait pas sorti de disque depuis 1998, alors qu'il avait sorti un album par an de 1994 à 1998.
J'étais aux aguets, mais ça ne m'a pas empêché de rater complètement la sortie du sixième album en 2008, dont je n'ai découvert l'existence qu'il y a quelques jours. A ma décharge, il faut dire que ce disque a été très peu distribué et encore moins chroniqué. Il n'est pas sorti en Europe et en fait il n'a été diffusé que par CD Baby, en téléchargement ou, ce que j'ai choisi, en CD-R pressé à la demande. Il faut dire aussi que, un peu comme Ramsay Midwood, dont il est assez proche musicalement, Steve Westfield semble avoir le don de disparaître et de refaire surface le plus discrètement possible, là où on ne l'attend pas si possible.
J'ai eu un peu peur quand j'ai lu un article qui annonçait ce retour de Steve Westfield. Pas parce qu'on y apprend qu'il a passé ses six années sans jouer à vivre en famille et à enseigner mais parce qu'il est expliqué que, sur ce disque, il est non seulement Seul avec les Frères Solitaires, mais en plus la moitié des titres sont des versions de chansons de ces Lonesome Brothers, dont je n'avais jamais entendu parler.
J'ai eu tort de m'inquiéter : il s'avère que ces Lonesome Brothers, des potes de Westfield, ne sont ni inconnus ni mauvais. Ils ont sorti sept albums depuis 1996 et il me semble même que j'avais déjà entendu parler de leur bassiste Ray Mason, qui mène parallèlement une carrière solo et qui a eu droit en 1999 à une compilation-hommage, It's heartbreak that sells, à laquelle Steve Westfield a participé. Au bout du compte, l'association avec les Lonesome Brothers est aussi réussie que celle de Jonathan Richman avec les Skeletons pour Jonathan goes country.
Le disque a été enregistré sur quatre ans dans un petit studio du Massachusetts, d'où sont originaires tous les musiciens de l'album, Westfield, Jim Armenti, Tom Shea et Ray Mason des Lonesome Brothers, le producteur-musicien Tom Mahkin et la chanteuse Cheri Knight, ancienne membre des Blood Oranges. Et comme Lou Barlow, le copain et ancien voisin de Westfield, a lui déménagé à Los Angeles, c'est là-bas que le dernier titre du disque a été enregistré, avec lui, dans son sous-sol.
Dès les premières secondes du titre d'ouverture, Genius angel, c'est gagné, je suis conquis. Intro à la guitare, chant de Westfield, choeurs sur le refrain. Sans compter les paroles ("You dance like a fade hook and the mean dogs don't even think to bite"). C'est l'un des meilleurs titres de toute sa carrière. Des cinq originaux de Westfield sur l'album, c'est l'un des deux co-signés avec Steve Mathewson, qu'on trouvait déjà la batterie sur Mangled. L'autre, c'est aussi une réussite, Kissing game, dans la lignée des ballades déchirantes de Reject me... first, avec trompette et paroles également réussies ("I'll take your clothes off for you if you take your clothes off for me"). Des autres titres de Westfield, mon préféré est Blissful mess, avec son rythme reggae, son accordéon et sa nouvelle mention du "genius angel".
Les cinq reprises des Lonesome Brothers sont toutes tirées de leurs deux premiers albums, Lonesome brothers et Diesel therapy, sortis en 1997 et 1999. Entre ballades et country rock, elles sont très bien aussi, particulièrement Going blind, Big shakedown (on dirait vraiment du Westfield) et Eyes wide open avec ses cuivres.
Allez, procurez-vous Alone with the Lonesome Brothers et  mettez-vous comme moi à espérer que le bonheur familial et les obligations professionnelles de Steve Westfield lui permettront dans un proche avenir de revenir donner ses concerts à rallonge en Europe. A défaut, je pourrais me contenter d'un nouvel album...

18 mars 2011

THE THE : Sweet bird of truth


Acquis à la Clé de Sol à Reims au printemps 1986
Réf : TRUTH 1 -- Edité par Some Bizarre / Epic en Angleterre en 1986
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Sweet bird of truth -/- Themes from "The nightwatchman" : Harbour lights -- Sleeping juice

La vérité, ce n'est pas toujours aussi simple que vrai ou faux. Le bien n'est pas toujours si facile à différencier du mal. Et l'oiseau de paix n'est souvent pas aussi blanc que la colombe, sans que ça signifie pour autant qu'il soit noir comme le corbeau. Il peut très bien être noir et blanc, comme une hirondelle, ou gris et voler encore plus vite, surtout s'il est doté de moteurs à réaction et équipé de missiles...
C'est à ça que je pensais ce matin en écoutant les informations et en repensant à ce disque 1986 de The The, sa première sortie trois ans après Soul mining et le premier single qui annonçait l'album Infected.
Il y est question d'un aviateur américain qui s'écrase lors d'une mission de bombardement en Arabie. Matt Johnson a écrit Sweet bird of truth début 1986. Au moment où le disque est sorti, la Lybie a été bombardée par des chasseurs américains, en représailles à un attentat contre une discothèque de Berlin. Si ça vous rappelle quelque chose, c'est normal. C'était deux ans avant l'attentat de Lockerbie et vingt-et ans avant que Mouammar Kadhafi ne se fasse offrir un séjour de camping en plein Paris par les autorités françaises. Il ne s'agissait pas de vacances privées mais d'un séjour officiel et commercial en vue notamment d'acheter des fleurons de l'industrie du luxe nucléaire français. Pas de scandale, donc.
Voilà ce que Matt Johnson disait à propos de cette chanson vers 2002, au moment de la sortie de la compilation 45 rpm : “It was a strange song that one because I was getting more interested in religion or more specifically religious hypocrisy. The rise of Islamic fundamentalism I found really fascinating and terrifying at the same time. I still do. I wrote that song shortly before the air attack on Libya when Reagan tried to assassinate Gaddafi. It’s written from the point of view of a mercenary US fighter pilot who’s fighting a holy war yet has no real belief in God himself until the point of his own death.”.
Epic a tenté un coup commercial à la sortie de ce disque en annonçant une édition limitée à 7500 exemplaires disponible seulement une journée. Ça n'a pas empêché des exemplaires d'arriver jusqu'en France (quand je pense que j'étais prêt à payer 59 francs pour un maxi à l'époque...). Ça n'a pas non plus empêché le label de ressortir le disque l'année suivante, avec la même pochette et les mêmes titres, en changeant juste la référence catalogue, malgré aussi les rumeurs de censure, ou tout au moins d'interdiction de passages radio, au moment de la sortie originale du disque.
De toute façon, Sweet bird of truth est loin d'être un grand single pop, ou même l'un des meilleurs singles de The The. C'est quand même un titre efficace, qui fait bien passer son message (et je ne me souvenais plus que la voix féminine est celle d'Anna Domino). Les deux instrumentaux de la face B ont surtout pour eux d'être difficiles à trouver en-dehors de ce maxi, mais ils n'ont rien de renversant. Non, ce qui est fascinant, c'est combien de fois ce disque a pu se retrouver d'actualité au cours du quart de siècle qui s'est écoulé depuis sa sortie initiale...



13 mars 2011

STARLIGHT MINTS : Popsickle


Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate le 18 novembre 2010
Réf : MHz-4200 -- Edité par See Thru Broadcasting aux Etats-Unis en 2001
Support : CD 12 cm
Titres : Popsickle -- Pusher girls + Popsickle (Vidéo)

J'avais déjà un CD 2 titres promo des Starlight Mints datant de leur premier album, The dream that stuff was made of. Un disque que j'aime bien même si j'avais eu tendance à trouver à l'époque que ce groupe sonnait un peu trop comme des They Might Be Giants bis.
Quant je suis tombé sur ce disque dans le bac des CD à 10 pence, j'ai pensé qu'il s'agissait également d'un CD promo (pochette cartonnée, pas de code-barres), mais il n'y a aucune mention spécifique, j'en déduis qu'il s'agit de l'édition commerciale de ce single, également sorti en 45 tours je crois.
A l'écoute, je ne pense plus spécifiquement à TMBG (en réécoutant l'autre disque non plus, d'ailleurs) mais à tous ces groupes qui font une pop biscornue et intelligente que j'aime bien. Popsickle, avec son jeu de mots sur Popsicle (valise) et Sick, me fait penser à Oui Oui au début. La face B, Pusher girls, où il est question de la reine des dealeuses, est carrément construite comme un décalque du Lucifer Sam de Pink Floyd. Les deux titres sont épatants. La vidéo de Popsickle, avec des marionnettes façon 1 rue Sésame, est très bien aussi.
Ce single est sorti l'année suivant le premier album des Starlight Mints (Ils en sont à trois en dix ans), mais j'imagine qu'il est issu des mêmes sessions car l'enregistrement est daté de 1998. Il ne figure pas sur l'édition originale américaine de l'album chez See Thru mais Popsickle et sa vidéo ont été ajoutés sur l'édition européenne chez PIAS en 2001. Encore mieux, et le seul moyen d'avoir Pusher girls, à moins de trouver ce single : il y a chez Amazon une édition limitée de The dream that stuff was made of avec ce CD complet en bonus. Je pense que l'album entier vaut le coup, et d'ailleurs je me le suis commandé !



11 mars 2011

THE MONOCHROME SET : Dante's casino


Acquis à La Clé de Sol à Reims au début des années 1990
Réf : ASKCD 4 -- Edité par Vinyl Japan en Angleterre en 1990
Support : CD 12 cm
10 titres

Le concert de Monochrome Set à l'Aéronef de Lille avait été initialement annoncé pour la fin 2010. A l'époque, j'avais formé le projet de faire le voyage, bien qu'en règle générale je ne me précipite pas aux concerts de groupes reformés sur le retour. Mais le Monochrome Set, c'est un groupe que j'ai toujours beaucoup aimé, dont les disques sont restés très bons, même après reformation.
Le concert avait été reporté, pour raison de santé je crois, et il aura finalement lieu demain samedi 12 mars, le seul concert en France annoncé pour leur tournée 2011. Dommage, je ne me sens pas l'envie de faire 500 bornes dans la journée pour ce concert ou d'aller passer mon week-end à Lille. Ce n'est donc pas demain que je verrai ce groupe en concert pour la deuxième fois, vingt-sept ans et deux jours après une première expérience à Londres.
Mais à défaut de concert, rien ne m'interdit de me replonger dans les disques du groupe de Bid et consorts, avec pour l'occasion cet album sorti en 1990, le premier d'une série de cinq qui a suivi leur reformation (Le groupe s'était séparé quelques temps après The lost weekend et le fiasco de l'expérience avec Blanco Y Negro/Warner).
C'est suite à une forte demande de leurs fans japonais, concrétisée par une proposition de tournée, que The Monochrome Set s'est reformé fin 1989. Les concerts ont conduit à l'enregistrement d'un album et le groupe a ainsi vécu une deuxième décade d'existence (Les tournées plus récentes sont ponctuelles et je ne pense pas que le groupe ait pour projet d'enregistrer de nouveaux disques). Ils ont ainsi été l'un des premiers grands groupes de la new wave à en arriver au stade de la reformation, après Wire, certes, mais avant Gang Of Four. Pour l'occasion, on a célébré le retour au bercail de leur premier guitariste vedette, le canadien errant Lester Square, épaulé par un certain Orson Presence.
C'est d'ailleurs Lester, sous son vrai nom de Thomas Hardy, qui signe la pochette de l'album. Une pochette qui ne me plait guère et qui a d'ailleurs été changée (en mieux, quand même) pour la réédition par Cherry Red en 2001.
Si le style Monochrome Set est resté à peu près inchangé pour ce Dante's casino, le son est globalement plus rock, avec une batterie très appuyée et des guitares à l'électricité plus marquée que pour les disques de la première époque. Le fait qu'un certain Rock Hard (un pseudonyme, je présume, comme pour le joueur de pedal steel Tex Axile) soit crédité comme producteur a peut être quelque chose à y voir.
Bella Morte et Walking with the beast ouvrent l'album dans la plus pure tradition du Monochrome Set (Je veux dire par là qu'on aurait pu les retrouver, produits différemment peut-être, sur n'importe lequel des disques précédents du groupe).
Parmi les titres que j'aime beaucoup, il y a Golden waters, une ballade aux accents gospel dans l'esprit Jacob's ladder, et le très rock Mindfield, qui me fait penser dans un style proche à Oblivion, le plus électrique des albums de Biff, Bang, Pow !.
Bizarrement, mes deux titres préférés sont les deux derniers de cet album. White lightning est une chanson au tempo moyen dans laquelle Bid se répond à lui-même pour ce qui semble bien être le récit d'une expérience psychédélique ("All I see from where I lie are rainbow colours in the sky. When the clouds begin to part, white lightning strikes your heart (...) I am red and I am blue and I am purple, I am green. I am gold and I am silver, I am everything"), renforcé par quelques touches orientalisantes dans le chant. C'est parfait et je mettrais ce titre sans hésiter sur n'importe quel best-of du Monochrome Set. Mais le titre que j'ai le plus écouté à la sortie du disque, et le plus passé dans mon émission de radio, c'est le tout dernier, Reverie, où il y a carrément des solos de guitare bien sauvages et même un clavier façon clavecin qui me rappelle les Stranglers.
En 1990, je faisais encore des listes de mes nouveautés préférées en fin d'année. Dante's casino m'avait suffisamment marqué pour figurer à la septième place de mes albums préférés, entre Boogie Down Productions et Mantronix.
En attendant que The Monochrome Set vienne peut-être jouer un jour en bas de chez moi, ou presque, je viens de me commander l'album qui a suivi celui-ci, Jack. Et ça c'est bien, car, bien que j'achète leurs disques depuis plus de trente ans maintenant, il me reste des découvertes à faire dans le répertoire de ce groupe.

Dante's casino est toujours disponible chez Cherry Red.




Bid raconte l'histoire du Monochrome Set dans une longue interview avec Ian McNay, fondateur de Cherry Red, pour Cherry Red TV.

05 mars 2011

FAUST : Faust party 3 extracts #2


Acquis à la Petite Boutique Primitive à Reims vers 1989
Réf : [sans] -- Edité par Recommended en Angleterre en 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Extract 2 -/- Extract 6

Ça en deviendrait presque inquiétant...
En janvier, je ne sais plus à quelle occasion, je suis tombé sur une mention du titre J'ai mal aux dents de Faust. Ça me disait vaguement quelque chose et ça m'intriguait, alors j'ai fait quelques recherches en ligne et je suis tombé sur l'excellent site The Faust Pages qui faisait le point des différents titres de cette chanson (parmi lesquels Party 2 et Schempal Buddah), donnait la liste de ses parutions et ses paroles et permettait même de la télécharger. Ce que j'ai fait, et j'ai vraiment apprécié ce que j'ai écouté.
Je ne connais en fait pas grand chose de Faust, mais ce J'ai mal aux dents, que j'avais bien l'impression d'avoir déjà écouté dans le passé, est un des deux titres que je peux lister comme étant parmi ceux que je connais et que j'aime beaucoup de ce groupe, l'autre étant l'également répétitif It's a rainy day, sunshine girl.
J'ai donc téléchargé ce morceau. Je l'ai écouté et apprécié et je l'ai aussitôt mis sur ma compilation mensuelle. Ensuite, je me suis dit que j'en parlerais bien ici, alors j'ai envisagé d'acheter le disque, ou même de chroniquer le MP3, vu qu'il semble disponible légalement en téléchargement libre.
Je suis passé à autre chose, en gardant cette idée dans un coin de ma tête, mais mardi dernier, en rangeant un 45 tours dans mes étagères, voilà-t-y pas que je tombe sur un 45 tours intitulé Faust party dont j'avais complètement oublié la présence à cet endroit. Pour le coup, je n'avais pas eu le temps d'oublier que Faust party était l'un des titres alternatifs de J'ai mal aux dents. Tout excité, je me suis précipité pour écouter le disque et j'ai eu une grande exception en constatant qu'il n'y avait pas dessus le bon extrait de Party que je recherchais.
C'est seulement en vérifiant la discographie de Faust sur internet que j'ai vu qu'il y avait un autre 45 tours Faust party, dont j'ai tout de suite reconnu la pochette. J'ai enfin su à ce moment que j'avais ce disque, je suis retourné à la lettre F de l'une des rares parties de ma discothèque classée par ordre alphabétique, et juste à côté de l'endroit d'où j'avais tiré le précédent disque, il y avait bien ce deuxième volume des extraits de Faust Party 3. Et j'ai tout de suite été rassuré en sortant le disque de sa pochette : j'avais écrit il y vingt ans au crayon de mine, sur l'étiquette complètement blanche, le titre J'ai mal aux dents, histoire sûrement de ne pas me tromper de face au moment de le passer dans mon émission de radio.
Je n'imagine pas un instant être capable de me souvenir à tout moment de tous les disques que j'ai, mais en général j'en ai quand même une très bonne idée. Ce trou noir est donc un peu inquiétant, mais il s'explique, notamment par le fait que j'ai acquis ces deux disques en même temps que des dizaines d'autres, extraits d'un très gros lot que quelqu'un de bon goût avais mis en dépôt-vente à la Primitive. Il n'y avait quasiment que des grands formats, mais je n'avais pas laissé passer ces deux 45 tours, que je connaissais pour les avoir souvent vus chez les membres d'A l'Automne Alité/AYAA, qui distribuaient en France les productions Recommended dans les années 1980. J'ai écouté tout le lot, eu le temps d'apprécier ces disques de Faust, mais je ne les ai plus souvent écoutés depuis, et le fait que le titre indiqué sur la pochette ne soit pas J'ai mal aux dents ne m'a pas aidé à m'en souvenir.
Tous ces extraits de Faust party 3 datent de 1972 et sont restés inédits à l'époque. Recommended les a sortis en 1979, après la séparation initiale du groupe (qui est actuellement séparé d'une autre façon, puisque deux formations différentes de Faust co-existent !), sur l'album 71 minutes et sur deux 45 tours d'extraits, dont celui-ci. Le tout a été réédité en 2000 sur le coffret de cinq CD The Wümme years.
Bien qu'une partie des paroles soit en français ("J'ai mal aux dents, j'ai mal aux pieds aussi"), il semble bien que ce titre ne soit pas dû au français du groupe, Jean-Hervé Péron, mais à l'autre guitariste Rudolf Sosna. C'est un titre très répétitif, avec une batterie impressionnante qui propulse tout le morceau, comme c'est le cas aussi par exemple pour Atrocity exhibition de Joy Division.
Une première version de cette chanson était parue en 1973 sur l'album The Faust tapes. Les deux sont proches, mais je préfère celle du 45 tours car l'autre est moins percussive, moins répétitive et plus free.
En face B, l'extrait numéro 6, intitulé Party 4 (Je sais, je sais... Même moi j'ai arrêté d'essayer de m'y retrouver dans ces histoires de numérotation de Party...!), également connu sous le titre Lieber Herr Deutschland, n'est pas mal non plus, même si je ne l'aime pas autant. Ça part un peu dans tous les sens, avec notamment différentes voix parlées, en allemand et en français.
Pour ce qui me concerne, étant donné que la saison des vide-greniers n'a pas encore repris, je devrais peut-être me plonger dans les recoins de ma discothèque. Il y a peut-être d'autres excellentes (re)découvertes à y faire !

04 mars 2011

JONNY : Free EP


Offert par Turnstyle par correspondance en janvier 2011
Réf : [sans] -- Edité par Turnstyle au Pays de Galles en 2010
Support : 4 fichiers MP3
Titres : Gloria -- Beach Party -- Continental -- Michael Angelo

Je trouve les disques de Teenage Fan Club agréables mais, à quelques exceptions près, je n'en suis pas exceptionnellement friand. Par contre, même si ça m'a pris un certain temps pour y prendre goût, je suis et j'apprécie depuis pas mal d'années maintenant le parcours d'Euros Childs, avec Gorky's Zygotic Mynci puis en solo. Alors, l'annonce l'automne dernier d'une collaboration sous le nom de Jonny entre Norman Blake de Teenage Fan Club et Euros Childs ne pouvait que susciter mon intérêt, d'autant plus qu'elle s'accompagnait de la proposition de télécharger gratuitement un EP virtuel de quatre titres, en amont de la sortie leur premier album.

Cette collaboration entre l'écossais et le gallois n'est pas tombée de nulle part : leurs groupes ont tourné ensemble en 1997, Blake était présent en 2001 sur l'album How I Long to feel that Summer in my heart de Gorky's Zygotic Mynci et tous les deux figuraient en 2007 au générique de The Unfairground de Kevin Ayers.
Jonny associe leurs deux voix dans une ambiance cool et des tonalités sixties, ce qui n'est pas une surprise quand on connait leur pédigrée respectif.
Gloria ("It wasn't Spanish your mother tongue") associe leurs deux voix avec principalement une guitare acoustique et des battements de mains en percussion. Très agréable. Il y a un autre titre avec juste de la guitare acoustique et des voix, Michael Angelo. C'est aussi la seule reprise du disque, l'original étant un obscur single psychédélique anglais de 1967 de 23rd Turnoff. A part faire un peu de pub à l'original, je ne vois pas trop d'intérêt à cette reprise et c'est le titre que j'aime le moins des quatre.

Mon préféré, c'est sûrement Beach party, sûrement parce qu'il sonne tout à fait comme une chanson de Gorky's Zygotic Mynci, au point qu'il faudrait penser à l'enchaîner sur une compilation à Face like Summer par exemple.
J'aime aussi beaucoup Continental, le titre le plus enlevé du lot, une confection légère avec de la batterie, des choeurs entre doo-wop et Beach Boys et un orgue façon Farfisa façon 96 tears de pacotille.
La musique de Jonny est à l'image de ceux qui l'ont produite, celle de deux copains qui se retrouvent pour jouer et enregistrer sans se prendre la tête, et cette carte de visite musicale en rend bien compte, ce qui était, j'imagine, le but recherché.

Ce EP gratuit est toujours disponible chez Turnstyle
Egalement disponibles, l'album Jonny et le single qui en a été extrait, Candyfloss.


Jonny, Gloria, en session live à Londres pour  The line of best fit.