26 octobre 2024
JOHNNY CASH AND THE TENNESSEE THREE : One piece at a time
Acquis chez Demelza Bookshop à Hythe le 15 octobre 2019
Réf : S CBS 4287 -- Édité par CBS en Angleterre en 1976
Support : 45 tours 17 cm
Titres : One piece at a time -/- Go on blues
L'autre jour, j'ai vu passer un article relatant l'arrestation de cinq personnes pour avoir volé des voitures dans les usines Stellantis pendant plusieurs années.
Ma réaction immédiate a été de me demander s'ils étaient inspirés de la chanson One piece at a time de Johnny Cash, qui raconte comment un ouvrier de General Motors aidé de ses potes s'est fabriqué une Cadillac maison en piquant des pièces à l'usine sur plus de vingt ans.
Ma deuxième réaction a été de me demander si cette excellente chanson rigolote (étonnant qu'Henri Salvador ne l'ait pas reprise) était sortie en single. La réponse est oui, puisque ce fut même l'ultime tube de Cash aux États-Unis, numéro 1 dans les classements country notamment. Et le plus drôle c'est qu'en faisant cette vérification j'ai découvert que j'avais le pressage anglais de ce 45 tours dans ma collection !
J'ai parfois ce genre de bonne surprise, tellement ma mémoire me joue des tours ! Là, il s'agit d'un disque acheté le même jour que l'album de Russ Henderson, dans un lot de quatre 45 tours de Cash en pochette générique (les autres sont Smokey factory blues, A thing called love et l'excellent 25 minutes to go).
Je me souvenais de cet achat, même si j'avais oublié le détail des titres. Je sais même pourquoi, avant de l'oublier, j'ai rangé ce disque sans le chroniquer en 2019 : c'est parce que je me suis déjà penché en 2005 sur les chansons drôles de Johnny Cash, par l'intermédiaire de la compilation Crazy country, sur laquelle on trouve notamment One piece at a time. J'avais voulu éviter une redite, mais la chronique originale remonte à 19 ans maintenant, et en plus c'était au tout début du blog, où je faisais beaucoup de chroniques très courtes, sans supplément audio ou vidéo. Là j'ai décidé de ressortir mon 45 tours, surtout que je suis tombé, caché dans des vidéos de versions live de la chanson, sur un petit film d'époque accéléré façon film muet, où l'on voit Johnny et June Carter faire les cons dans une Cadillac.
L'auteur de la chanson est Wayne Kemp. Un nom qui ne me disait rien, mais il a eu un certain succès comme interprète et il est l'auteur de chansons comme Next in line, ou I'm the only hell my Mama ever raised de Johnny Paycheck.
One piece at a time est une chanson entraînante, parfaite pour Johnny Cash, dans un style rock-country dépouillé qui a fait son succès. Les couplets sont chantés-parlés, le refrain est accrocheur, et surtout les paroles sont drôles.
L'idée de base est de sortir des pièces de voiture de l'usine, dans sa besace ou dans le camping-car d'un de ses potes, une par une chaque jour, quitte à ce que ça lui prenne jusqu'à la retraite pour avoir de quoi se construire une voiture complète.
Sauf qu'au moment de la monter, il se rend compte que les pièces des différents millésimes ne sont pas compatibles et ça donne au bout du compte une Cadillac "Psychobilly" des années 1949 à 1970 (ce serait là l'origine du nom du genre musical), qui est la risée de la ville et qui épuise le service des mines car le certificat d'immatriculation pèse 60 livres. Ca... c'est de la bagnole, comme disait Georgius !
Six mois avant le 45 tours, toujours en Angleterre, je m'étais procuré l'album One piece at a time. Un bon cru, pour lequel Cash a choisi de crédité son groupe The Tennessee Three (mais je n'ai pas trouvé le nom des musiciens sur la pochette...!). La raison est peut-être à trouver dans la production assez dépouillée, sans arrangement de cordes.
La face B du 45 tours, Go on blues, écrite par Cash, est l'une des bonnes chansons de l'album, avec aussi Sold out of flagpoles. On est dans la lignée de son classique I walk the line.
Cash en a enregistré une nouvelle version avec Rick Rubin pendant les sessions d'American recordings. La version a été écartée de l'album mais elle est sortie en face B du single Delia's gone.
Je vous laisse apprécier le talent d'acteurs de Johnny et June dans les vidéos ci-dessous et je retourne fouiller dans mes disques pour y chercher d'autres pépites oubliées.
Johnny Cash avec des fans qui lui ont offert une Cadillac façon One piece at a time.
Johnny Cash, One piece at at time, en concert à Las Vegas en 1979, avec inséré le petit film comique avec June Carter.
Johnny Cash, One piece at at time, en concert, avec également inséré le petit film comique avec June Carter.
Thèmes :
1970s,
country,
johnny cash,
vidéo,
vinyl
18 octobre 2024
FORTUNEL : Au balèti de mon quartier
Acquis chez Happy Cash à Dizy le 13 septembre 2024
Réf : N° 114 -- Édité par Astroson en France en 1960
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Au balèti de mon quartier (Au bal) -/- La polka des fadas
J'ai trouvé ce disque le même jour que le T.H.X.. Initialement, j'allais le laisser sans même le regarder : il n'y a qu'une pochette générique, en mauvais état, chiffonnée, avec un coin en moins là où l'humidité qui l'a tachée l'a le plus atteinte.
Mais même une pochette générique ça peut être intéressant. Là, ce qui a retenu mon attention c'est l'ensemble rond central/pochette, avec le logo spatial et le slogan Le disque Astroson "Séduit par le son".
Après, j'ai regardé le disque, et j'ai vu le mot "balèti" sur la face A, avant de le retourner pour découvrir que la face B s'intitule La polka des fadas. L'affaire était faite sans plus barguigner ! D'autant que, pour moi qui suis largement du nord de la Loire et qui ai très peu de culture provençale, j'ai vu là une double évocation de Massilia Sound System, avec son Commando fada et l'album promo de leur label Ragga balèti (l'article de Wikipedia pour Balèti précise même qu'ils ont contribué au retour en vogue de ce terme).
Il n'y pas beaucoup d'informations en ligne à propos d'Astroson. Vingt disques sont répertoriés à ce jour sur Discogs. Celui-ci n'y est pas, mais il y en a un que j'ai par ailleurs, un EP de rock and roll de Sammy Frank qui contient une adaptation en français de Baby I don't care d'Elvis Presley.
Astroson était visiblement l'une de ces maisons de disques touche à tout de la fin des années cinquante et du début des années soixante. Ils fonctionnaient par collection. Le Sammy Frank est dans la collection Princes de la chanson. Il y avait aussi une collection Internationale, une Collection de la Constellation, une Collection des Troubadours, mais ma préférée c'est la collection Vedettes et Camping qui a accueilli le Mademoiselle Rock and Roll d'André Fandrex !
Avant de me procurer les albums Opérette et Opérette volume 2 de Moussu T e lei Jovents (Un groupe qui comprend plusieurs ex-Massilia; je vous conseille pour découvrir C'est marseillais), qui contiennent des reprises de chansons des années 1930 et 1940, je ne connaissais rien du tout de l'opérette marseillaise. Mon 45 tours est plus tardif (la Bibliothèque Nationale de France, qui a numérisé son exemplaire, indique que le dépôt légal date de 1960), mais ce disque est strictement dans la même veine.
Je pensais trouver sur un site rétro ou local une biographie de Fortunel, le chanteur de ce disque. Eh bien, rien, nada ! Aucun disque de lui sur Discogs, et rien ailleurs.
On trouve un peu plus d'infos sur les autres personnes mentionnées sur les étiquettes : Gaston Jean, le chef d'orchestre, est crédité sur un bon paquet de disques. La Houppa et Christian Dupriez, qui co-signent la face A avec lui, ont aussi une fiche Discogs. Mais rien sur Gina Lore, la parolière de la face B.
On est tout de suite dans l'ambiance avec Au balèti de mon quartier, dont les premières paroles sont "A Marseille et à Toulon". La chanson est sans surprise vue la thématique, mais c'est une réussite des plus agréables.
La vraie perle du disque, c'est comme je l'espérais La polka des fadas. Ça commence assez sagement, mais le chanteur s'échauffe au fil des couplets au fur et à mesure que la folie gagne. On se retrouve quand même avec une belle-mère qui gigote dans son peignoir. La danse est contagieuse !
J'ai essayé de transcrire une bonne partie des paroles :
Sur la Canebière avec Tétin, l'autre jour nous faisions la causette
Lorsque d'un hôtel sortit soudain un jeune couple en maillot de bain
Aussitôt ils firent sensation dans cette tenue bien trop simplette
En dansant avec passion, ils ont fredonné cette chanson
C'est la polka des fadas, des fadas, des fadas
Cette danse est une vraie merveille que l'on a composée à Marseille
C'est la polka des fadas, des fadas, des fadas
... qu'on se réveille ... d'oublier tous ses tracas
Et patati et patata, vive l'amour et la musique
Et patati et patata, vive la polka des fadas
Ma belle-mère l'autre matin en se levant pour faire sa toilette
Est allée dans la salle de bain en bousculant tout sur son chemin
Quand elle est sortie fallait la voir, les deux yeux lui sortaient de la tête
Tout en gigotant dans son peignoir, elle a fredonné sans s'émouvoir
C'est la polka des fadas, des fadas, des fadas
Qui m'a redonné mon caractère, le regard câlin et la peau claire
C'est la polka des fadas, des fadas, des fadas
Qui a fait de votre belle-mère une poupée qui ... dans ses bras
Et patati et patata, vive l'amour et la musique
Et patati et patata, vive la polka des fadas
Pétalude le grand guérisseur ne fait plus de passes magnétiques
Pour vous faire passer vos douleurs, il emploie un truc qui est meilleur
A tous ses malades jeunes et vieux, il leur fait entendre une musique
Aussitôt ils se sentent bien mieux et en sautillant chantent joyeux
C'est la polka des fadas, des fadas, des fadas
Grâce à elle plus de sciatique, de torticolis et de colique
C'est la polka des fadas, des fadas, des fadas
C'est bien mieux que la bombe atomique pour vous guérir sans faire de dégâts
Et patati et patata, vive l'amour et la musique
Et patati et patata, vive la polka des fadas
...
Et voilà comment à partir d'un disque en sale état on se retrouve à danser comme un fada !
12 octobre 2024
PRETENDERS : Stop your sobbing
Acquis neuf à Châlons-sur-Marne en 1979
Réf : 2C 008 62718 -- Édité par Sire en France en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Stop your sobbing -/- The wait
J'ai regardé récemment le documentaire The Pretenders - Chrissie Hynde ou la vie en rock. Je n'ai pas appris grand chose, mais il y avait pas mal d'extraits d'archives intéressants.
De coup, je me suis demandé comment j'en étais venu, à 16 ans, à investir 11 francs dans ce premier 45 tours du groupe, à un moment où mon budget était très limité (l'étiquette est restée au dos, elle ne porte aucune autre indication que le prix, mais clairement ce n'est pas celle de Carrefour ni celle d'A la Clé de Sol, le plus probable est donc que j'ai acheté ce disque au Grand Bazar de la Marne ou chez Prisunic).
Je crois me souvenir que ce 45 tours des Pretenders a dû être chroniqué comme disque du mois dans Best et/ou Rock & Folk. Il devait y être fait mention du producteur Nick Lowe, et j'étais entré depuis quelques mois dans une intense phase Elvis Costello. Et puis, le disque a dû passer un peu en radio (rien à voir avec le raz-de-marée Brass in pocket l'année suivante, cependant) et surtout je pense que je n'ai pas raté la prestation du groupe dans l'émission Chorus en juin 1979.
En tout cas, une chose est sûre, ce n'est pas parce qu'il s'agit d'une reprise des Kinks que je me suis intéressé à Stop your sobbing. A l'époque, je ne connaissais à peu près rien aux Kinks, à part You really got me par Van Halen ou David Watts par The Jam, et il a fallu des années avant que j'écoute la version originale de 1964. Je crois même que je n'avais toujours pas écouté cette version originale en 2002 quand Jonathan Richman a publié sa version de cette chanson qui lui va comme un gant sur l'album hommage This is where I belong.
Débuter son parcours discographique par une reprise, ça sonne un peu comme une défaite. Ça n'a pas empêché Chrissie Hynde et les Pretenders de faire preuve de leur talent par la suite, mais comment en est-on arrivé là ? On a l'explication pages 180-182 du livre de Will Birch, Cruel to be kind : The life & music of Nick Lowe : Le groupe, qui n'avait pas encore de nom, a enregistré une démo de six titres le 12 août 1978, parmi lesquels Stop your sobbing et The wait. La formation était composée de Chrissie Hynde, Pete Farndon à la basse, Gerry Mackleduff à la batterie et James Honeyman-Scott à la guitare. Mais ce dernier hésitait encore à rejoindre le groupe pour de bon. Pour le convaincre, sachant qu'il était un grand fan de Nick Lowe, avec qui Chrissie était amie, Chrissie et Pete ont déposé la démo chez Nick, qui a notamment été emballé par Stop your sobbing, au point d'accepter de produire leur premier disque. C'est donc ainsi que le choix de la face A s'est fait. L'enregistrement du 45 tours a duré une journée, mais Nick s'est enregistré aux chœurs par la suite.
La version démo de 1978 était plus lente que la version de Stop your sobbing en face A du 45 tours des Pretenders. Tout en la musclant un peu, cette reprise rend parfaitement justice à la chanson des Kinks, publiée sur leur premier album Kinks, celui où on trouvait You really got me. C'est l'un des premiers exemples des grandes chansons que Ray Davies allait écrire au cours des années 1960, de Sunny afternoon à Waterloo sunset ou l'album The village green preservation society. Mon seul reproche concerne les paroles, qui manquent particulièrement d'empathie puisque le narrateur menace en quelque sorte son amour : "Tu n'as qu'une chose à faire si tu veux que je continue à t'aimer, il faut que tu arrête de chialer" !
On connaît la suite de l'histoire : Chrissie Hynde et Ray Davies ont eu une relation amoureuse au début des années 1980. Ils ont failli se marier en 1982 et ont eu une fille en 1983.
The Pretenders ont joué Stop your sobbing pour des millions de personnes pour Live Aid en 1985.
Avec Precious et Tatooed love boys, The wait fait partie des grandes chansons rock originales du premier album des Pretenders. La version Nick Lowe en face B du 45 tours est pour le coup assez proche de la version démo mais, contrairement à Stop your sobbing, qui a été inclus tel quel sur The Pretenders, The wait a été réenregistrée pour l'album dans une version produite par Chris Thomas.
La première phase des Pretenders s'est terminée en juin 1982, quand Pete Farndon a été viré du groupe et que James Honeyman-Scott est mort deux jours plus tard. Depuis, le groupe continue sous la houlette de Chrissie Hynde dans diverses incarnations. Un album, Relentless, est sorti l'an passé. Une tournée est en cours, mais malheureusement les deux concerts prévus à Lyon et Paris au début de ce mois d'octobre ont dû être annulés pour maladie.
The Pretenders, Stop your sobbing, mimé pour l'émission Kenny Everett Video Show diffusée le 19 mars 1979.
The Pretenders, Stop your sobbing, Tatooed love boys et Mystery achievement, en public au Théâtre de l'Empire en 1979, prestation diffusée dans l'émission Chorus du 24 juin 1979.
The Pretenders, Stop your sobbing, en concert à Londres le 4 mars 1980.
The Pretenders, The wait, en direct dans l'émission Alright now, en 1980.
The Pretenders, The wait, en concert au Capitol Theatre dans le New Jersey le 27 septembre 1980.
The Pretenders, The wait, en public dans l'émission Rockpalast du 17 juillet 1981.
05 octobre 2024
113 : Jackpotes 2000
Acquis par correspondance via Ebay en septembre 2024
Réf : CHR019/37000784002 2 -- Édité par Chronowax/Small en France en 2000
Support : 33 tours 30 cm
7 titres
Récemment, quelqu'un demandait sur Twitter, "Qui n'a pas encore fait son éloge du documentaire sur DJ Mehdi ?". Et ce matin-même, alors que je m'apprêtais à rejoindre le gros de la troupe avec cette chronique, Le Monde a publié un article entièrement dédié à l'analyse de la réaction des plus de 50 ans à ce documentaire ! Je me suis connu moins prévisible dans mes choix musicaux, mais ce n'est pas ça qui va m'empêcher de les assumer.
Je me souviens de l'annonce dans la presse de la mort de DJ Mehdi en 2011. Je m'étais fait la réflexion que je ne connaissais pas du tout ce producteur/metteur en sons qui venait de mourir accidentellement à 34 ans. Et les choses n'avaient pas évolué cet été quand est arrivée en ligne la série documentaire DJ Mehdi - Made in France. Ma première réaction quand j'ai fini par m'y intéresser, ce fut de m'étonner qu'on puisse remplir six épisodes sur le parcours de celui qui restait pour moi un inconnu. Et après chacun de ces épisodes, je me suis dit que je venais sûrement de voir la partie qui m'intéresserait le plus, mais à chaque fois la suivante réussissait à capter mon attention, avec de nouvelles collaborations, de nouvelles aventures, depuis les débuts à 12 ans à bricoler un sampler dans son HLM jusqu'au concert complet de son groupe Idéal J à l’Élysée Montmartre, puis le grand succès (double-disque de platine) avec l'album Les princes de la ville de 113 et les aventures électro avec la bande d'Ed Banger Records.
Quand j'ai commencé à chercher un disque lié à DJ Mehdi je me suis rendu compte que plein de gens étaient en train d'acheter ces disques après avoir vu le documentaire.
Et puis, il y a le cas particulier de l'album de 113. Autant j'ai suivi de très près par exemple IAM au moment de leur premier album, autant dix ans plus tard je m'intéressais tellement peu à l'actualité du hip hop français que je ne connaissais pas du tout ce groupe produit par DJ Mehdi qui, c'est l'un des grands moments du documentaire, a raflé deux Victoires de la Musique en 2000 (en partie grâce au vote du public), s'est pointé sur la scène du Zénith en Peugeot 504 et a fait se pincer le nez à une bonne partie du monde du spectacle présent dans la salle, qui a eu l'impression d'être envahi par la banlieue.
Je me serais bien acheté un CD de Les Princes de la Ville, qui contient deux chansons qui me plaisent énormément, Ouais gros (qui sample Kraftwerk, même si ce n'est pas aussi révolutionnaire que le docu le laisse entendre, puisque la fusion rap/Trans Europe Express ça remonte au moins à 1982 avec Planet rock d'Afrika Bambaattaa) et le tube Tonton du bled. Oui mais voilà, Tonton du bled contenait un sample non déclaré qui a valu au groupe un procès. C'est étonnant, mais ce n'était sûrement pas le seul échantillon non négocié sur l'album, ce qui explique pourquoi il n'a pas été réédité depuis. Et on se retrouve dans une situation paradoxale où un disque qui s'est vendu il y a 20 ans à 350 000 exemplaires vendus est devenu très rare et très cher sur le marché de l'occasion.
Pour ma part, comme à mon habitude, je me suis refusé à payer un prix "collector" et je ne suis pas mécontent d'avoir réussi à dénicher sur Ebay un exemplaire en état tout à fait correct de ce maxi extrait de l'album, pour la somme royale de 3,99 € port compris, alors qu'il m'en coûterait plus de 6 pour envoyer moi-même ce disque par la poste, et alors que ce disque s'est vendu quatre fois entre 44 et 59 € sur Discogs depuis la mi-septembre.
La chanson principale s'appelle Jackpotes 2000, parce qu'elle est parue à la veille de l'an 2000, et aussi sûrement pour la distinguer d'une première version, Jack-potes, sortie en 1998 sur le mini-album Ni barreaux ni barrières ni frontières. J'aime assez bien le sample principal d'un titre de Rene and Angela. La chanson raconte une soirée en boîte et en ça on ne peut que la rapprocher de l'immense tube d'IAM Je danse le mia.
Comme pour les maxis de rap américains, on a droit aussi à l'instrumental et à l'a'cappella.
Les deux titres de la face B ne figurent pas sur l'édition originale de l'album de 1999. Ils ont été ajoutés en bonus sur une deuxième édition parue en 2000.
Tonton d'Afrique vient compléter une série débutée sur l'album avec Tonton du bled et Tonton des îles. Ce n'est pas DJ Medhi qui a réalisé la piste instrumentale ni produit ce titre, mais Clément Chassaing/Curtis. Entre la basse, le sample de Sékouka Bambino Diabaté, le rap et les chœurs, c'est excellent.
Pour On l'a pas mérité, l'un des samples est de Bobbi Humphrey (connais pas, comme pour les précédents), mais les éléments les plus intéressants, dont la basse énorme, n'en proviennent pas. Les rappers de 113 y reviennent sur leur parcours. C'est peut-être bien mon titre préféré des trois.
Vous n'aviez sûrement pas besoin de moi pour vous décider, mais j'imagine que si ce n'était pas déjà fait vous allez peut-être maintenant aller voir DJ Mehdi - Made in France.
Le prince de la ville, le quatrième épisode de la série documentaire de Thibaut de Longeville DJ Mehdi - Made in France. Les six épisodes sont disponibles ici.
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