15 juin 2014

SURPRISE-PARTIE DE POCHE n° 2


Acquis sur le vide-grenier de Montmort-Lucy le 8 juin 2014
Réf : 17. 16. V. 02 -- Edité par Vogue en France vers 1957
Support : 16 tours 17 cm
8 titres

Le 18 mai dernier, sur le vide-grenier de Reims-la-Brûlée, je n'ai pas fait de bonnes affaires en disques, mais j'en ai fait une en tourne-disques !
Une petite dame avait sur son stand une vieille chaîne hi-fi années 1970 en piteux état posée sur une valise toute propre que j'ai reconnue instantanément comme un électrophone. J'ai fait de la place pour accéder à la valise, je l'ai ouverte et j'ai constaté que l'appareil, un Hifivox, brillait comme un sou neuf. La dame était en train de s'excuser qu'elle ne pouvait garantir le bon fonctionnement de l'appareil quand je lui ai demandé combien elle en voulait. Une fois qu'elle m'a eu répondu 5 €, la transaction s'est faite très rapidement. Et la bonne nouvelle, c'est qu'une fois rentré à la maison j'ai pu vérifier que, à part un faux contact sur le volume, l'appareil fonctionne parfaitement.





Ceux qui suivent savent que, depuis un peu plus d'un an, je suis l'heureux propriétaire d'un Teppaz, dont le premier intérêt a été de m'inciter à acheter des 78 tours quand j'en trouve qui me paraissent intéressants. Je n'avais donc pas vraiment besoin d'un autre électrophone, sauf qu'il y a des affaires difficiles à laisser passer et sauf que l'intérêt de l'Hifivox par rapport au Teppaz, c'est qu'il est capable de tourner à la vitesse de 16 tours, en plus des 33 tours, 45 tours et 78 tours. Or, les quelques onze cents chroniques publiées ici recouvrent de nombreux formats de disques, des vinyls 45 tours 17 cm aux 33 tours 30 cm (les plus courants), en passant par les 45 tours 30 cm, les 33 tours 17 cm, mais aussi les 33 tours ou 78 tours 25 cm, les disques qui tournent une face en 33 tours et l'autre en 45 tours, l'unique 33 tours 15 cm, et aussi les cassettes, les CD (12cm ou 7,5 cm), les DVD, les MP3 et le mutant une face 33 tours 12 cm / une face CD ! Tout ça pour dire que, jusqu'à la semaine dernière, je n'avais aucun disque tournant en 16 tours et c'était dans mes objectifs de m'en procurer un depuis l'acquisition du tourne-disques.
Ça c'est fait finalement assez vite, sur le petit vide-grenier sympathique de Montmort-Lucy, par un temps parfaitement agréable. J'ai quand même dû avoir de la chance car, si les appareils avec des vitesses 16 tours ont eu une assez longue durée de vie, j'ai appris que, en fait, les disques 16 tours eux-mêmes n'ont été édités que pendant quelques années. Ils ont surtout servi pour des méthodes d'apprentissage de langues, des opéras, des textes lus, et pour des disques de danse. Tous types de disques nécessitant une certaine durée ou ne pâtissant pas trop d'une qualité sonore moindre. Aux Etats-Unis, les 16 tours ont aussi été utilisés pour des tourne-disques embarqués dans les voitures !
Toujours est-il que le succès commercial n'a pas été rendez-vous et que les quelques labels qui s'étaient lancés dans l'aventure ont vite jeté l'éponge.
Vogue faisait partie de ceux-là, avec une série de dix disques 16 tours 17 cm (Marino Marini, Aimable, Colette Renard...) lancée par deux "surprise-parties de poche". C'est la deuxième que je me suis procuré.
C'est la première fois que je fais tourner un disque en 16 tours 2/3, soit moitié moins vite qu'un 33 tours. Eh bien, c'est vraiment lent. On a l'impression que le disque est arrêté et on a tellement l'habitude des autres vitesses qu'on a envie de l'accélérer. Mais non, les titres passent bien à la bonne vitesse.
Au programme de ma surprise-partie de poche, on retrouve quatre artistes du catalogue Vogue avec deux titres chacun.
La face A est entièrement dans le style jazz Nouvelle Orléans, avec Claude Luter d'abord, puis deux ballades de Sidney Bechet avec André Réwéliotty et son orchestre.
Cerise sur le gâteau pour moi qui suis fan, la face B s'ouvre avec deux titres de Marcel Bianchi, Pagan love song et Song of the islands, deux incontournables du répertoire de la guitare hawaïenne mais interprétés et arrangés comme toujours à la fois brillamment et sobrement. On reste à Hawaï pour le premier titre qui suit d'Earl Cadillac, alias Hubert Rostaing, qui interprète deux tangos au saxophone alto !
Je ne sais pas si Vogue a été le premier à utiliser le titre "surprise-partie de poche", mais en tout cas d'autres labels l'ont aussi utilisé, pour des disques 17 cm en 33 ou 45 tours. Idem pour le kangourou pour illustrer le disque de poche : Atlantic en utilisera un dix ans plus tard comme logo pour ses 33 tours 15 cm.
Et si chez Vogue on a vite abandonné les 16 tours après leur lancement en 1957, on a gardé l'idée du kangourou dans un coin de sa tête pour le ressortir au tout début des années 1960, sans référence à la poche, pour les super surprise-parties Kangourou, des 33 tours 30 cm réunis dans une super Collection Kangourou, dont le titre a inspiré la légendaire émission Opération Kangourou, créée sur La Radio Primitive et diffusée depuis de nombreuses années sur F.P.P..
Et tiens, sinon, puisqu'on parle technique discographique aujourd'hui, j'en ai appris une bien bonne en préparant cette chronique : la moitié de la production mondiale de vinyle, la matière première qui sert à fabriquer les microsillons, est assurée par Resinoplast, une entreprise dont l'usine se situe à Reims ! J'aurais préféré que ce soit MPO, l'usine de pressage mayennaise, qui soit près de chez moi (mais ça risquerait de m'inciter à fouiller leurs poubelles...), mais c'est amusant de se dire qu'une bonne partie des galettes actuellement produites est plus ou moins rémoise.

1 commentaire:

Pol Dodu a dit…

Il y a des fois je raconte n'importe quoi, sans même le faire exprès : je n'avais pas besoin d'un deuxième électrophone pour écouter des disques en 16 tours, puisque le Teppaz peut fonctionner à cette vitesse. Bah, ça m'a fait une histoire à raconter...!