20 juin 2014

EMILE PRUD'HOMME ET SON ENSEMBLE : Mimile et la bossa nova


Acquis chez Gilda à Paris le 13 juin 2014
Réf : SOE 37 33 S -- Edité par Odéon en France vers 1962
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Desafinado (Faits pour s'aimer) -- Recado (Loin de toi) -/- Chega de saudade (Il fait du gris dans mon coeur) -- Barquinho

Je suis tombé sur ce disque chez Gilda la semaine dernière. C'est un pur coup de chance s'il nous permet d'être en phase avec l'actualité sportive, vu que je l'aurais acheté de toute façon, pour deux bonnes raisons : son titre et sa photo de pochette. Mimile et la bossa nova, quel contraste, ça claque ! Et cette danseuse, dont on suppose qu'elle est censée être brésilienne. Un rapide coup d'oeil sous sa perruque semble indiquer qu'elle est plutôt originaire d'Asie que d'Amérique du Sud. Avec ses paillettes et ses couleurs vives, elle pourrait à la rigueur évoquer le Carnaval de Rio et la samba, si la photo n'était pas prise dans un cabaret parisien ou sur la scène d'un baloche. Une pochette à inscrire à l'inventaire supplémentaire des monuments du mauvais goût !
Je connaissais Emile Prud'homme de nom, mais ça doit être le premier disque de lui que j'achète. Pour ma génération, il est moins connu qu'Aimable, André Verchuren ou Yvette Horner, sûrement parce que, né en 1913, il a commencé sa carrière bien avant la guerre de 1939-1945. Il a quand même énormément publié de disques jusqu'à sa mort en 1974.
La bossa nova a vraiment dû être en vogue en France vers 1961-1962. Mimile reprend ici trois titres sortis en 45 tours en France à cette époque par des vedettes de variétés françaises. Le classique Desafinado a été interprété par Richard Anthony sous le titre Faits pour s'aimer. Depuis cinq ans, j'associe de manière indélébile cette chanson à l'interprétation époustouflante que j'en ai donnée pour fêter la 500e chronique de ce blog, accompagné par rien moins que Georges Jouvin, sa trompette d'or et son orchestre. Pour Recado, c'est Sacha Distel, un habitué de la bossa nova, qui s'en est chargé sous le titre Loin de toi. Les paroles sont signées Pierre Barouh. Comme ses autres collègues paroliers français, il est crédité ici pour des versions instrumentales (orthographié Barout), suivant la pratique assez courante alors qui permettait de conserver en France une partie des droits d'auteur des adaptations de chansons étrangères. Traduite pour Jacqueline Boyer, Chega de saudade est devenue Il fait du gris dans mon coeur. Je n'ai pas trouvé trace d'interprète en français pour Barquinho, une chanson écrite par Roberto Menescal et Ronaldo Bôscoli, créée en 1961 par la chanteuse Maysa sous le titre O barquinho.
Pas de surprise particulière dans les versions de ces chansons enregistrées par Emile Prud'homme. Evidemment, l'accordéon domine largement et interprète la ligne mélodique du chant. Maracas et contrebasse l'accompagnent, et la guitare, plus électrique qu'acoustique d'ailleurs, essaie de se faufiler au premier plan dès que l'accordéon lui en laisse l'occasion. Ma préférée serait peut-être Recado.

Si vous voulez en savoir plus sur la musique brésilienne, vous pouvez visiter Bossa nova Brasil, lire Si tu vas à Rio... la musique populaire brésilienne en France au XXe siècle d'Anaïs Fléchet (2013) ou écouter des émissions de France Culture, France Info ou France Inter.

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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