
Acquis chez Récup'R à Dizy le 6 décembre 2025
Réf : DLMC002 -- Édité par David Lynch Music Company aux États-Unis en 2007
Support : CD 12 cm
17 titres
C'est très rarement cette année qu'il y a eu de nouveaux CD intéressants qui se sont matérialisés à la ressourcerie. Mais là, il y a eu visiblement une belle collection qui a été donnée et j'ai récupéré une petite quinzaine de disques, dont des albums que je n'avais pas des Little Rabbits, de Laura Veirs, Elliott Smith, Badly Drawn Boy, Thomas Fersen ou Sufjan Stevens.
Et aussi celui-ci, la bande originale de l'ultime film de David Lynch (1946-2025), que j'ai pris, pas tant pour ce que je pensais être les musiques originales du film signées David Lynch que parce que j'ai noté qu'il y avait un titre de chacun de Beck et Nina Simone, même si je me doutais bien que je les avais déjà.
Ce n'est qu'une fois rentré à la maison, quand j'ai répertorié le disque, que je me suis rendu compte d'une particularité de mon exemplaire : la signature de couleur dorée sur le recto de la pochette, qui est nickel et qui se marie parfaitement avec la couleur du mot "Soundtrack", tout indiquait qu'elle était imprimée en même temps que le reste de la pochette. Sauf qu'à l'origine il n'y a pas de signature sur cette pochette ! Après vérification, je me suis rendu à l'évidence : mon CD a été autographié par David Lynch lui-même.
La question suivante c'est : comment ce CD autographié a-t-il bien pu arriver jusqu'au fin fond de la Marne ? Mystère, même si on se doute bien que Lynch a fait de la promo au moment de la sortie du film.
Là, il s'agit du CD de la bande originale, qui a dû sortir un peu plus tard. J'ai peut-être trouvé une explication. Selon Discogs, il n'y a qu'une seule édition de ce CD, celle éditée par le label de David Lynch aux États-Unis, mais on trouve en ligne la mention d'une sortie en France chez Naive le 3 septembre 2007. Et sur le même site, il y a l'annonce d'un concours pour gagner la BO d'Inland Empire dédicacée par Lynch. Mon disque est peut-être l'un des lots de ce concours ou d'une opération similaire.
J'ai vu la majorité des dix longs métrages de David Lynch, au cinéma pour les trois premiers (dont Eraserhead probablement à la Scala de Londres), à la télé pour les suivants, mais je n'ai jamais vu Inland empire. Comme beaucoup, j'ai été très intéressé lors de sa diffusion par la première saison de Twin Peaks.
J'avais déjà dans ma collection la BO d'un de de ses films, puisque j'étais tombé vers la fin des années 1980 sur un exemplaire d'Eraserhead en 33 tours et en soldes. Je l'avais pris et je l'ai surtout écouté pour la chanson In heaven, découverte par la reprise que WC3 en a fait en 1984 sur La machine infernale (Je ne crois pas que la version des Pixies était sortie quand j'ai acheté l'album).
Je savais que David Lynch était très impliqué dans la partie musicale de ses films, c'était le cas dès Eraserhead, et j'avais suivi de très loin son projet Bluebob, mais je n'imaginais pas que la musique avait tenu une place aussi importante dans son parcours, avec des albums solo et de nombreuses collaborations jusqu'à Cellophane memories en 2024. Je ne savais pas non plus qu'il faisait des vocaux, comme c'est le cas ici.
Je ne vais pas m'étendre sur les pistes instrumentales et/ou orchestrales de cette bande originale. Même plus ou moins expérimentale, c'est typiquement de la "musique de film", qui perd beaucoup de son intérêt sans les images qu'elle accompagne.
Je préfère me concentrer sur les chansons et les autres titres qui m'ont accroché, à commencer par deux des titres de David Lynch lui-même.
Ghost of love ouvre l'album et est même sorti en single (en 2006, réédité lors d'une ressortie du film en 2022). L'ambiance est très Twin Peaks/Angelo Badalamenti, mâtinée de Portishead. Ce qui est surprenant, c'est qu'on a l'impression d'entendre la voix d'une "chanteuse", alors que c'est bien celle de Lynch, passée à travers un effet.
Walkin' on the sky est très bien aussi, et là on est plutôt dans une ambiance à la Tom Waits.
J'apprécie beaucoup Take five de Dave Brubeck, mais je ne connaissais pas Three to get ready, tirée du même album de 1959 Time out. J'ai au moins appris une chose : c'est cet air sautillant qui a été utilisé par le compositeur Jacques Datin pour le thème principal de Le Jazz et la java de Nougaro. Mais le nom de Brubeck n’apparaît nulle part sur le 45 tours original...! (ni sur le 33 tours, où l'on trouve quand même celui de Haydn, dont un thème a aussi été "emprunté", pour les refrains).
On ne refusera jamais une occasion de réécouter l'entraînant The locomotion de Little Eva. Dans le film, la chanson est utilisée pour une scène chorégraphiée.
Le titre de Beck Black tambourine est suivi de la mention "Film version". J'ai comparé avec la version de l'album Guero et la différence est subtile. Autant que je puisse dire, elle consiste en l'ajout de sons plus ou moins menaçants en arrière-plan (nappes de synthé ? Guitare électrique ? Vent ? Autres bruitages ?).
La chanson Sinnerman de Nina Simone est juste utilisée pour le générique de fin, ce qui est un peu du gâchis. Mais bon, on ne va pas se plaindre car du coup on trouve ce CD ce qui, sauf erreur de ma part, est une version retravaillée de 6'40 de la version de 10'20 sur l'album Pastel blues de 1965.
Au bout du compte, cela fait quand même un CD intéressant. J'ai compilé ci-dessous les extraits du film où l'on entend mes chansons préférées. Malgré tout, ça ne m'a pas donné particulièrement envie de voir ce film en entier.
L'album est en écoute et en téléchargement chez archive.org.
A écouter : Pourquoi David Lynch est un grand musicien ?, une émission de France Culture d'une heure, du 18 janvier 2025. (Je n'ai pas moi-même écouté cette émission...!)

Une photo dédicacée à Cannes par David Lynch en 2002 et ci-dessous un DVD d'Inland Empire.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire