23 mars 2014
POLYPHONIC SIZE : Winston and Julia
Acquis probablement à La Clé de Sol à Châlons-sur-Marne en 1982
Réf : NEW 10 -- Edité par New Rose en France en 1982
Support : 45 tours + 33 tours 17 cm
Titres : Winston and Julia -/- Mother's little helper -- RDA/RFA (dans les gares)
Ceci est le premier single extrait de l'album Vivre pour chaque instant / Live for each moment de Polyphonic Size. Pour l'occasion, Belle Journée En Perspective a légèrement modifié la pochette réalisée pour l'album.
Pour préparer cette chronique, je viens de réécouter l'album en entier pour la première fois depuis longtemps, et je le trouve toujours aussi bon. Si le son est à dominante électronique sur tout le disque, on y trouve une association assez rare de titres à l'ambiance plutôt sombre typiquement new/cold wave et d'autres beaucoup plus légers aux paroles à calembours dans la lignée de Vian, Gainsbourg ou Dutronc.
Winston and Julia, une chanson inspirée par le roman 1984 de George Orwell, fait bien sûr partie de la première catégorie, même si le rythme est enlevé et presque dansant. C'est aussi l'une des chansons de l'album écrites principalement en anglais. Sur l'excellent site dédié à Polyphonic Size, j'ai un peu tiqué quand j'ai vu affirmé d'emblée sans commentaire particulier que Jean-Jacques Burnel chante cette chanson. En soit, ce n'est pas très surprenant. Le bassiste des Stranglers a produit l'album et à l'oreille effectivement ça semble bien être sa voix. Simplement, sur l'insert à l'intérieur de l'édition française de Vivre pour chaque instant, il est crédité à la basse et aux choeurs pour l'album dans son ensemble. Il y a une précision pour indiquer qu'il se charge du chant principal pour Je t'ai toujours aimée, mais rien du tout pour Winston and Julia. Sans doute un oubli, ou une histoire de contrat avec CBS, le label des Stranglers.
Avant de connaître cette chanson, je ne savais rien de 1984, de Big Brother ou d'Orwell. J'ai donc bien potassé les paroles de la chanson, puis j'ai volontairement et symboliquement attendu que la véritable année 1984 arrive pour lire le roman.
Les paroles sont réussies. Avec des expressions comme "The truth is when you lie", "The past changes every day" ou "The party rules your mind", elles pourraient servir de point d'entrée pour étudier le roman. Il est dommage que, en plus de faire appel à Eurythmics, Michael Radford n'ait pas pensé à utiliser Winston and Julia pour la bande originale de son adaptation filmée du roman, sortie précisément en 1984.
Etant donné que j'avais déjà l'album, j'ai surtout acheté ce disque pour les deux titres de la face B, que je ne connaissais pas. Cette face B est un double piège pour les gens de radio : elle se joue en 33 tours, alors que la face A est bien en 45 tours, et le premier titre marque plusieurs temps d'arrêt vers la fin avant de repartir. Comme pour Ranking full stop de The Beat, Bernard Lenoir s'était fait avoir dans Feedback en commençant à parler alors que la musique reprenait.
La reprise de Mother's little helper a paru pour la première fois en Belgique en 1981 sur le maxi PS. On l'a retrouvée en 1982 comme morceau-titre de la première parution américaine du groupe, un maxi cinq titres qui comprenait également RDA/RFA. Avant d'entendre cette reprise, et pendant des années encore après, je ne connaissais pas la version originale des Stones. Ça ne m'a pas empêché, au contraire, d'apprécier cette version synthétique et saccadée, à classer parmi les grands exercices de style new wave stoniens, dans l'ordre entre Satisfaction par Devo et Under my thumb par les Bakersfield Boogie Boys. J'ai fini quand même par écouter et apprécier la version des Stones. C'est l'une de leurs chansons marquantes, encore plus pour les paroles que pour la musique, pour une fois. Le côté folk-rock avec des intonations orientales pré-psyché est certes novateur mais, à part peut-être Dylan, ils ne devaient pas être très nombreux en 1965 à se risquer à écrire une chanson entière sur la dépendance aux pilules des ménagères névrosées.
Ne serait-ce que par son titre, RDA/RFA (dans les gares) est une chanson très datée. Depuis la réunification de l'Allemagne, il n'est plus trop question de la République Démocratique Allemande (sauf si on est un ancien Président de la République acculé) ni de la République Fédérale d'Allemagne, même si ça reste le nom officiel du pays. Sur une thématique européaniste et ferroviaire chère à Kraftwerk, ça reste une bonne chanson que d'autres ne se seraient pas contentés de réserver à une face B de single.
Polyphonic Size, Mother's little helper, dans une émission de télé française en 1982.
Polyphonic Size, Winston and Julia. Je ne pense pas qu'il s'agit d'une vidéo d'époque.
Thèmes :
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9 commentaires:
Quel plaisir de réécouter W. et J. Je n'aime pas et n'ai jamais aimé la version de Mother's L.H.(bien pâlotte et convenue à côté du satisfaction de devo),mais y a-t-il une reprise originale et bonne de cette chanson pour le moment? C'est le morceau casse gueule par excellence, le rythme est particulier, le petit riff tout con est superbe, même Arno qui s'y connaît en reprise s'y est cassé les dents.Quant à poliphonic size ça traverse bien le temps.Bonne idée Ph
Ph
ah vieillir c'est moche: on perd la tête, j'avais oublié la version de johnny dowd qui est excellente, originale, drôle et émouvante à la fois. j'arrête là, et j'y retourne, merci pour avoir réveillé tout ça. Ph
Aucun de nous ne rajeunit, ça se saurait... Je n'ai aucun souvenir de la version de 'Mother's little helper' par Johnny Dowd. Tu la connais d'où, d'un CD Uuncut ?
c'est le cd uncut autour des rolling stones, il y a déjà quelqes années (2002 je viens de vérifier)Ph
Bon après le ying, le yang, car moi, j'ai toujours beaucoup aimé la version de "mother's little helper" de Polyphonic Size (au point d'avoir gardé le 5 titres vynil sur lequel il se tenait lors de sa parution chez P.S. - ici rien à voir avec le parti franco-français)... mais il est vrai que ne connaissant pas la version de Johnny Dowd (dont le dernier disque à pochette jaune est une redoutable belle grosse merde brisant ainsi une discographie jusqu'alors presque parfaite) la comparaison me reste difficile (l'Arno's version n'apportant rien de plus à celle de P.S. lui était comme une sorte d'hommage ?)
A mesur´ que je deviens vieux je m´en aperçois mieux j'ai le cerveau qui flanche. Soyons sérieux, disons le mot. C'est même plus un cerveau c'est comme de la sauce blanche !
D'abord, il a fallu que Philippe me fasse la remarque car je n'avais pas saisi que le début de son 2e commentaire était une traduction des paroles de Mother's little helper. Ensuite,le CD Uncut, le vol. 1 rouge de Gimme Shelter, je l'ai, alors que je pensais n'avoir que le vol. 2 bleu.
Du coup, j'ai réécouté la version de Dowd et je comprends pourquoi je l'ai oubliée. Avec son sample-rythmique très saccadé et l'absence du riff distinctif, je la trouve elle aussi à la limite plus proche de celle de Polyphonic Size (qu'il ne connaît sûrement pas !) que de celle des Stones. Et puis celle de PS restera toujous "ma" version originale...
Ben oui les jeunots, car je n'en doute pas debout comme Dodu sont des gamins, le vieux que je suis en était à l'age de la valstar lorsque Aftermath est sorti et quand on a connu ça: on regarde le monde différemment après!. Ceci dit j'aime bien Poly.Size,... mais pas ça; Salut les djeuns!
PS Aftermath pour moi c'est l'intouchable, la pierre philosophale de ce qui était les stones, bon d'accord, j'arrête Ph
Ceci dit, la version des Stones, l'originale, n'est rien moins qu'excellente et "aftermath" l'acmé stonienne, leur point de non retour... après c'est... tout autre chose.
A lire sur Beyond Polyphonic Size, un texte de Dominique Buxin, l'auteur des paroles, sur Winston and Julia.
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