22 juillet 2012

NEW ORDER : Power, corruption & lies


Acquis je ne sais plus du tout comment à un moment ou un autre dans les années 1980 ou 1990
Réf : 401946 et 50 168 -- Edité par Virgin en France en 1983 et 1984
Support : cassette
8 titres

J'ai très rarement acheté des albums sur cassette pré-enregistrée. Je trouvais plein de défauts au format (qualité du son, conservation du support, difficulté pour passer d'un titre à un autre). Si elles avaient été vendues moins chères que les 33 tours, je me serais sûrement laissé plus souvent tenter, mais elles étaient quasiment au même prix et je préférais acheter le vinyl, quitte à en faire une copie sur cassette, du disque en entier pour une "sauvegarde" ou d'extraits sur des compilations pour écouter en voiture ou pour les copains. Car le principal intérêt des cassettes étaient qu'elles étaient facilement transportables et enregistrables, et, pendant leur âge d'or des années 1970 et 1980, il n'y avait pas vraiment d'alternative.
J'ai donc consommé des cassettes vierges par paquets, mais je n'ai quasiment jamais acheté de musicassettes au prix fort, les rares exceptions qui me viennent à l'esprit étant les sorties de The Cure avec des inédits, c'est à dire Faith (avec le bande originale de Carnage visors) et Concert (avec la compilation d'inédits Curiosities).
Côté emballage et pochette, puisque c'est surtout ce qui nous intéresse dans cette série de billets sur Power, corruption & lies, le deuxième album de New Order, les cassettes ne sont pas géniales non plus : une boite plastique en standard (qui a sûrement inspiré celle des CD : les deux supports sont des inventions de Philips), un verso de pochette riquiqui (65 cm2, soit moins de 7 % de la pochette d'un 33 tours, qui est généralement un carré de 31 cm de côté), et très peu de place sur la cassette elle-même pour y indiquer des informations.
En tout cas, même si j'ai acheté très peu de cassettes au prix fort, j'ai quand même fini par en acquérir un bon nombre, en solde, d'occasion ou grâce à des dons. Pour ce qui est de celle-ci, je n'ai aucun souvenir sur la manière dont je l'ai récupérée, mais ça fait un bon moment que je l'ai.
Il semble que mon exemplaire est hybride. Je ne sais pas si c'est arrivé chez le distributeur ou plus tard dans sa vie, mais la pochette et la cassette elle-même ne sont pas de la même édition.
La pochette (référence 401946, code prix AE 480) est celle de l'édition originale sortie par Virgin en 1983, en même temps que le 33 tours. Mais en 1984, Virgin a changé de distributeur, passant d'Arabella Eurodisc à Pathé Marconi. Une grande partie du catalogue Virgin a dû devenir indisponible, mais les disques les plus récents (et les plus vendeurs, j'imagine), ont aussitôt été réédités avec une nouvelle référence et un nouveau code prix (avec le préfixe PM). Ma cassette (référence 50 168) est celle de 1984. Le "mélange" entre cassette et pochette a dû se faire il y a bien longtemps puisque quelqu'un (je suis certain que ce n'est pas moi) a pris la peine d'écrire au stylo sur la pochette la deuxième référence (est-ce que ça signifie que ma cassette est passée par un dépôt-vente ?).
Les titres sont les mêmes que sur le 33 tours, répartis de la même façon sur les deux faces. Pour le reste, autant Virgin avait fait des efforts louables pour reproduire fidèlement la pochette du 33 tours Factory anglais, autant, avec les contraintes liées à ce support, la pochette de cette cassette n'a plus grand chose à voir avec le projet graphique original :
  • La corbeille de roses de Fantin-Latour est bien présente au recto, avec son code-couleur (qui signifie toujours FACT75, la référence anglaise du 33 tours, ce qui n'a aucun sens ici). La différence est qu'au lieu d'être un carré de 31 cm de côté, l'illustration ici n'en fait plus que 6 (ne sortez pas vos calculettes, ça fait 3,75 % de la surface originale, en arrondissant). En plus, ce gros timbre-poste (bien avant que la pochette ne devienne vraiment un timbre) est affublé ici d'un liseré jaune qui, sur fond gris clair, est parfaitement mal venu.
  • Au verso (il n'y a qu'un seul volet à la pochette), pas de découpe (qui se serait vue au recto de toute façon), et pas de rosace colorée décodeuse non plus.
  • Alors que, pour le 33 tours, le nom du groupe et les titres des morceaux ne figuraient que sur les étiquettes du disque (inscrits en spirale sur fond noir), on trouve le nom du groupe au recto en relativement grosses lettres (1 cm de hauteur) noires sur le fond gris clair. Le nom du groupe et le titre de l'album  sont aussi indiqués sur la tranche, là où sur le 33 tours il n'y avait que la référence catalogue. Les titres des morceaux sont sur le rabat de la pochette, sur la cassette elle-même, et avec les crédits complets au verso de la pochette.
Certes, comme je l'ai dit, les contraintes liées au support cassette sont fortes (la taille, mais aussi le fait que la pochette est un rectangle et pas un carré). Il y a aussi les contraintes commerciales : dans les magasins, les cassettes étaient vendues sur des présentoirs où on voyait au mieux le recto, et parfois seulement la tranche. Cependant, quand on regarde ce qui s'est fait dans d'autres pays (aux Etats-Unis, en Italie ou au Canada par exemple), on constate que des solutions existaient pour conserver un peu mieux l'esprit de la pochette originale, en incluant la rosace et la spirale de crédits et en mettant mieux en valeur le code couleurs.
Il faut dire que, contrairement à l'édition 33 tours, les labels ayant pris le disque en licence ne disposaient pas de modèle graphique fourni par Factory et Peter Saville, tout simplement parce que, en 1983, Power, corruption & lies n'est pas sorti en cassette en Angleterre, il n'y a eu que l'édition en vinyl.
C'est en 1986 que Factory l'a édité en cassette, en même temps que plusieurs autres albums du groupe. Et quelles réponses Peter Saville a-t-il trouvées pour surmonter les contraintes du format cassette ? Eh bien, il a fait une pirouette, en insérant la cassette dans un coffret de plus grand format que celui des boitiers habituels. Et puis, estimant probablement qu'il n'y avait pas de solution satisfaisante, il n'a pas essayé de reproduire sa pochette sur la boite du coffret. Il s'est contenté, pour toute cette série d'albums, d'indiquer d'une façon très neutre le nom du groupe, le titre et la référence. Pour les autres éléments graphiques, je n'ai pas trouvé de reproductions pour PC&L, mais le principe doit être le même que pour Low life : les illustrations sont reproduites à part, sur un format qui doit approcher celui d'une carte postale.
Voilà pour cette horrible cassette. Prochain épisode : l'apparition d'un nouveau support, le disque compact...




New Order, Age of consent, dans l'émission Switch de Channel 4.

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