05 septembre 2009

VELVET UNDERGROUND LIVE WITH LOU REED : 1969



Acquis à Londres ou à Reims début 1985
Réf : PRID 7 -- Edité par Mercury en Angleterre en 1984
Support : 2 x 33 tours 30 cm
17 titres

Pendant un certain temps, cette pochette horrible m'a suffisamment révulsé pour que je me tienne soigneusement à l'écart de ce disque, bien que ce soit l'un des albums du Velvet Underground qu'on trouvait le plus facilement chez les disquaires français au tournant des années 1980.
Puis, à force de le voir mentionner dans des fanzines et après m'être éclaté sur la longue version de What goes on avec les amis de Creation, j'ai fini par saisir l'occasion d'acheter neuf cet album réédité à un bon prix dans une série économique.
Pour un groupe réputé pour la pochette de son premier album signée Andy Warhol, en arriver à ce dessin, c'est une sacrée dégringolade, mais on ne saurait leur en tenir rigueur car il s'agit d'un disque posthume (mais un peu quand même puisque le management de Lou Reed a joué un rôle crucial dans l'édition de ce disque). La photo du groupe colorisée à l'intérieur est bien mieux.
J'ai souvent vu ce 1969 listé parmi les meilleurs albums live de l'histoire du rock. On est très loin de l'ambiance des Kiss Alive, de Made in Japan ou, pour se rapprocher un peu de la sphère Velvet, du Modern Lovers Live !, mais en tout cas j'aurais tendance à le mettre dans ma propre liste si je devais prendre la peine d'en faire une. On est très loin ici aussi des performances arty multimédia de l'Exploding Plastic Inevitable qui ont fait la réputation du Velvet Underground à ses débuts, avec le parrainage appuyé de Warhol. On est d'ailleurs aussi très loin tout court de New-York, le berceau du groupe, car ces enregistrements ont été réalisés au Texas en Californie.
Ce qui me frappe le plus avec ce disque, c'est le calme, la sérénité qui s'en dégage. Certes, le troisième album du groupe, paru l'année précédente, était déjà très acoustique et très cool, mais là quand même, on est en concert et le groupe se contente de proposer simplement, avec des ingrédients basiques (voix, guitare, basse, batterie, orgue; c'est Doug Yule à la basse et à l'orgue), d'excellentes interprétations de ses chansons. Ce n'est pas insulter le groupe de dire que ceci est juste un album live de pop-rock, mais un album plus qu'excellent. Même la version d'Heroin est tout sauf torturée ! : le groupe la joue cool et détendu et on croit entendre Lou Reed se moquer de lui-même à la fin de la chanson quand il dit "It's my wife and it's my life". C'est d'ailleurs l'une des surprises du disque, dès les premières secondes, d'entendre Lou Reed, très calme, sympa même, s'adresser au public pour le saluer et lui demander s'il préfère que le groupe joue un long set ou deux plus courts.
Elliott Murphy écrit dans ses notes de pochette, "Je pourrais analyser chaque chanson individuellement, mais c'est ce qui rendait les cours de Chimie aussi chiants. J'espère qu'un jour on enseignera l'histoire du rock. J'espère que la musique de cet album sera l'un des éléments les plus importants de ces cours.".
Je vais essayer moi-même de ne pas tomber dans le piège de l'analyse titre à titre, mais précisons que, rien que les chansons inédites le jour de l'enregistrement de ces concerts constitueraient un album excellent : Lisa says, Sweet Jane, We're gonna have a real good time together, New age, Rock and roll, Ocean, Over you et Sweet Bonnie Brown/It's just too much, la moins bonne du lot, mais intéressante quand même car j'imagine que le Velvet s'est rarement approché aussi près du boogie à la Status Quo ! Parmi les autres titres, outre What goes on et Heroin, il y a quand même Waiting for my man, Beginning to see the light, Some kinda love, White light/white heat... Habituellement je n'aime pas trop ça, mais la plupart des meilleurs titres sont très longs et ont la faculté de mettre l'auditeur en transe, mais toujours une transe un peu cotonneuse. Je ne sais pas quelles drogues les membres du Velvet prenaient fin 1969, mais ce n'était sûrmement pas du speed ! Ce disque est aussi cool qu'un album de reggae cool...

Ce double album de plus de 100 minutes a été réédité en 1988 en deux CD séparés qui contenaient chacun un titre inédit supplémentaire (mais il est possible qu'une bonne partie des titres ait été repiquée d'un 33 tours !).
Si vous n'êtes pas rassasié,il y a aussi le coffret triple CD des Quine tapes, sorti en 2001, avec des enregistrements live de la même époque.
En 1996, Doug Yule a édité '69 on the road, un livre qui, comme son titre l'indique, contient des photographies prises pendant les tournées du Velvet en 1969.

2 commentaires:

KMS a dit…

Le texte d'Elliott Murphy est extraordinaire (tous ceux qui lisent ça sont morts. Je suis mort vous êtes mort...) mais je ne sais pas si Heroin fait encore peur aux parents...
Très très grand disque sinon.

Chants éthérés a dit…

Immense live en effet ! d'ailleurs ça fait un bail que je ne l'ai pas réécouté.

j'adore tout particulièrement la version de "Femme fatale" susurrée par Lou Reed avec une tendresse inégalée, je la préfére même à l'original c'est dire si je l'aime...