05 mai 2019
THE KINKS : Dedicated follower of fashion
Acquis sur le vide-grenier de Oiry le 7 avril 2019
Réf : 7N.17064 -- Édité par Pye en Angleterre en 1966
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Dedicated follower of fashion -/- Sittin' on my sofa
Il y avait juste une poignée de 45 tours posée sur le stand. J'ai demandé le prix, et c'était 50 centimes. J'ai repéré assez vite une enveloppe blanche et bleue postée d'Argentan en 1975, à l'effigie des Emballages Speed, censée contenir des disques bleus, souples et publicitaires. On le sait depuis Vente interdite, je m'intéresse aux disques hors commerce, dont les disques publicitaires.
Là, l'enveloppe contenait bien cinq disques bleus, pas vraiment intéressants, mais on y avait ajouté un exemplaire sans pochette de ce 45 tours original anglais des Kinks, l'un de leurs grands succès de 1966. Bingo !
C'est l'occasion pour moi de prêter plus d'attention que je ne l'avais fait jusque-là en écoutant des compilations à Dedicated follower of fashion et de chroniquer pour la première fois ici (enfin...!) un disque de The Kinks.
Les exégètes s'accordent pour dire que, avec A well respected man, sortie quelques mois plus tôt, Dedicated follower of fashion est l'une des chansons qui marquent l'évolution de l'écriture de Ray Davies vers des titres moins rock 'n' roll, avec une influence du music-hall des paroles très réussies qui, dans ce cas précis, se moquent allègrement de la culture mod et plus largement des victimes de la mode du Londres de l'époque :
"He thinks he is a flower to be looked at
And when he pulls his frilly nylon panties right up tight
He feels a dedicated follower of fashion
Oh yes he is (oh yes he is), oh yes he is (oh yes he is)
There's one thing that he loves and that is flattery
One week he's in polka-dots, the next week he is in stripes
'Cause he's a dedicated follower of fashion"
Avec ses "Oh yes he is" répétés et chantés en chœur dans le refrain, la chanson est entraînante et fonctionne bien.
Dans le NME du 18 mars 1966, Ray Davies déclarait à propos de cette chanson : "La façon dont on l'a d'abord enregistrée était trop élaborée. Si on travaille trop dur sur un titre on perd quelque chose. J'ai fait revenir Shel Tamy d'Amérique, où il était occupé à attaquer les Who en justice, et on a recommencé, en simplifiant l'arrangement. J'ai trouvé le rythme à la guitare en roulant en voiture et les paroles ont semblé tomber naturellement sur les accords. Je crois que c'est important que les paroles s'ajustent presque toutes seules. On m'a dit que c'est comme ça que les Beatles travaillent.".
L'autre titre, Sittin' on my sofa est plus électrique. C'est un blues-rock assez typique mais pas mal du tout dans le genre.
Comme le raconte Mat Schofield dans son blog From between the cracks... sometimes you find gold, le surmenage et les pressions liées au succès ont fait craquer Ray Davies au printemps 1966. Il a été absent six semaines, dont une partie, passée à l'hôpital. Dans l'intervalle, le groupe a tourné avec un guitariste d'appoint en France et en Belgique. Ray Davies a repris la scène le 16 avril 1966 à La Locomotive à Paris. Il avait récupéré et il s'était remis à écrire de manière compulsive. La veine initiée avec A well-respected man et Dedicated follower of fashion allait continuer à produire dans les mois suivants des classiques et des succès de la trempe de Sunny afternoon et Waterloo sunset.
The Kinks à la télévision et en public en mars 1973, avec un Ray Davies en grande forme pour une version très courte et enlevée de Dedicated follower of fashion.
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